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3969On le sait, le rapport Mueller n’a rien réglé. Il a démontré dans une incroyable avalanche de paperasseries, d’auditions, de témoignages, que Trump n’est pas la marionnette de Poutine et n’a pas été élu grâce à Poutine, narrative qui était l’incarnation même de la vérité-Système depuis la mi-2016, – et qui le reste, au fond du cœur, chez nombre de citoyens humanistes, démocrates et le reste. Trump n’est certainement ni un modèle, ni un grand président, ni même un président tout cour, puisqu’homme de téléréalité complètement postmoderne, rayon des vulgarités, – mais il n’a établi aucune collusion avec la Russie comme on l’en accuse, ce qui était évident dès le premier instant.
(…Il n’empêche : peut-être ferait-il bien la paire, Trump, avec l’acteur comique Volodymyr Zelenski, certainement meilleur acteur et plus comique que le “roi du chocolat” Porochenko, et remplaçant ce dernier à la présidence de l’Ukraine. Il en est même pour dire qu’après tout, Zelenski, qui n’est pas encore désigné comme la marionnette de la CIA par les experts-antiSystème [la CIA n’a pas encore dépouillé ses archives “Maidan-acteurs comiques” et ignore si Zelenski est sur sa liste des courses à faire], que Zelenski donc pourrait avoir l’idée d’un mini-rapprochement avec Moscou qui pourrait convenir à Trump. On verra…)
Ce qui nous a frappé dans la situation-USA post Mueller, c’est combien ce rapport Mueller s’emploie à démolir la narrative centrale, contrevenant ainsi d’une façon grossière aux règles internes de coordination du DeepState. La réalité semble bien être que Mueller garde les pieds sur terre, et a pris garde de ne pas monter de fausses preuves ou des témoignages-bidon, parce qu’il risque dans ce cas de se trouver tributaire d’un ministère de la justice qui a échappé au groupe Obama, parce qu’il risque alors simplement la prison. Aux USA, c’est une aventure déplaisante. Le DeepState, dont on mesure ici la faiblesse et l’inefficacité n’est plus ce qu’il était et l’on découvre qu’à force d’être un bordel à ciel ouvert en n’en faisant qu’à sa tête et fabriquant au grand jour des coups d’État permanent, il s’avère fort peu-profonddans ses innombrables méandres et divisions.
Bien, il y a le rapport Mueller, et puis il y a le reste, c’est-à-dire le monde du Russiagate, des narrative, etc. Ce qui est remarquable mais était pourtant prévisible, c’est que le rapport Mueller ne clôt absolument rien, et nous dirions même qu’il va relancer l’affrontement entre Trump et les démocrates/progressistes-sociétaux, avec certains observateurs qui n’en croient pas leurs yeux de voir cette bataille se poursuivre autour de ce simulacre crevé de toutes parts mais dans lequel on s’entête à souffler pour le faire gonfler malgré tout.
Pour illustrer cette situation, on donne ici deux extraits de deux personnalités défendant deux thèses opposées, – quoique le terme de “thèses” soit peut-être contestable pour désigner la vérité de la réalité sur laquelle les deux personnes s’opposent parfaitement bien qu’étant de sensibilité politique générale assez proche.
• Glenn Greenwald est ce très-grand journaliste, constamment critique du Système jusqu’à figurer dans nos archives comme antiSystème après tout ; pourtant, clairement progressiste, sans le moindre doute antiTrump, assez volontiers proche des LGTBQ (lui-même homosexuel affiché), mais tout cela ne lui ayant pas ôté la probité intellectuelle et le sens de la responsabilité professionnelle. Ici, on lit un extrait de l’interviewde Greenwald par Tucker Carlson, sur FoxNews, rapporté par RealClearPolitics.
« Glenn Greenwald discute avec Tucker Carlson[émission Tucker Carlson Tonight, sur FoxNews] après la publication du rapport Mueller. Greenwald a déclaré que les médias “ont complètement déraillé” et qu'ils ont simplement oublié tout leur récit des trois dernières années pour se concentrer sur l’argument de l’obstruction [contre Trump].Greenwald a déploré que les médias confondent collusion et obstruction pour prétendre qu'ils “avaient raison”.
» “L’une des démarches qui, selon moi, a permis aux médias de s’éloigner à ce point de la voie de la réalité, surtout les deux réseaux [CNN et MSNBC] mais aussi les journaux, c’est l’interdiction complète faite aux dissidents[de cette narrative] de se faire entendre. Ainsi, ils se sont constamment alimentés les uns les autres dans la même narrative en se disant qu'ils étaient sur la bonne voie, et ils ont fait avancer les choses. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui interrogeait ces voix dissidentes ou les mettait au défi de quelque façon que ce soit[afin de permettre aux dissidents d’exposer leurs conceptions].
» “J'ai passé les deux dernières années à débattre avec tous ceux que je pouvais trouver avec des points de vue différents de ceux que j'avais sur toute cette saga parce que je voulais m'assurer que les choses que je disais étaient examinées de près et soumises à une rigueur critique [pour permettre un débat]”. “Et c'est exactement ce qu’ils n’ont pas fait et c’est exactement la raison pour laquelle ils sont partis si loin de la voie de la réalité.
» “Si vous écoutez le discours des médias aujourd’hui, en dehors de quelques cercles, ils ont jeté dans les chiottes toutes ces théories de la conspiration, sur la collusion, etc., comme si elles n’avaient pas existé et ils se sont employés à les transformer en une théorie sur l’obstruction de la justice. Cela fait, ils regroupent ces nouvelles versions pour prétendre qu'ils avaient raison depuis le début. Et c'est ce qui est vraiment alarmant”, a déclaré M. Greenwald au sujet de l'absence de contrition de la part des médias.
» “Je pense qu'à bien des égards, Donald Trump a complètement pulvérisé les mécanismes de pensée de beaucoup de gens, en particulier des gens des médias qui croient désormais que mentir, inventer des théories de conspiration, être irresponsable sur le plan journalistique, tout cela est justifié pour arrêter cette menace sans précédent[Trump]”. “C'est une bonne chose pour un activiste de penser comme cela et une très mauvaise chose pour un journaliste.” »
Greenwald est l’invité lucide dans ceBloc-Notes. Pendant des années, tout au long du simulacre enfin, il a lutté contre ceux qui en faisaient la promotion et y croyaient vraiment. Il remarqua, lui pourtant homme de gauche, très progressiste, etc., qu’il ne trouva jamais l’occasion d’argumenter de façon constructive contre un parmi la myriade de ses “amis” politiques disons, qui soutenaient à fond le Russiagate, le simulacre antiTrump, cet énorme coup de complotisme étalé chaque jour dans les gazettes chics et les réseaux qui vont bien. A chaque fois, l’on rompit pour prendre d’autres voies annexes et ne surtout pas soupeser la valeur de l’accusation centrale. Il constate également que, très-très loin de prendre acte du rapport Mueller, ces mêmes phalanges antiTrump oublient tout leur argumentaire, leur dialectique de ces trois dernières années, pour attaquer sur la question de l’“obstruction à la justice”, affirmant qu’ils n’ont finalement qu’avancer cette accusation pendant ces trois années.
(“Obstruction à la justice”, ce serait Trump tentant d’empêcher Mueller de faire avancer son rapport ; certes, dirait-on, pourquoi empêcher de se faire un rapport qui le disculpe sur l’accusation de fond ? Parce que Trump ne faisait aucune confiance à Mueller, – et puis, après toit, allez va ! Peut-être est-il tout de même coupable, et que Mueller s’est fait acheter… En avant la zizique !)
Sans aucun doute, la remarque la plus intéressante de Greenwald, c’est celle qui porte sur l’état psychologique et intellectuel où Trump a mis ses adversaires sociétaux-progressistes : « Donald Trump a complètement pulvérisé les mécanismes de pensée de beaucoup de gens, en particulier des gens des médias qui croient désormais que mentir, inventer des théories de conspiration, être irresponsable sur le plan journalistique, tout cela est justifié pour arrêter cette menace sans précédent… » On retrouve ce phénomène sur bien des occurrences, dans bien des crises, par des chemins divers, et, il faut bien le noter sinon l’avouer, toujours dans le même sens. L’action d’influence et de pression du Système place ceux qui en dépendent par hystérie de l’humeur, faiblesse psychologique, fascination de l’idéologie, etc., en position d’exposer leurs capacités intellectuelles au risque d’explosion trumpiste, – dans ce cas, dans d’autres cas il s’agit de Gilets-Jaunes ou de Notre-Dame, du Brexit, de la Syrie et d’Assad, etc. ; et toujours dans le même sens, bien entendu…
• La deuxième personne, c’est la députée démocrate Maxine Walters, qui a dépassé ses quatre-vingts ans, qui est toujours aussi exotique, d’une inculture gigantesque mais assez délicieuse après tout, qui dit n’importe quoi mais qui a tout de même la parole et qui préside une importante commission de la Chambre, qui a le pouvoir de proposer à cette assemblée le vote une procédure de destitution.
Pour Maxine, c’est simple : le rapport qui dit que Trump n’est pas coupablede collusion avec la Russie montre et prouve à la fois que Trump est coupable. C’est tout, et quant aux démocrates qui tentent de la ramener dans l’univers de la Chambre pour ne pas risquer beaucoup, y compris le ridicule, si l’on s’avance encore dans la voie de la destitution au nom du rapport Mueller : « Qu'est-ce qu'ils ont besoin de prouver de plus ? » C’était bien entendu lors d’une interview, lors d’une émission d’actualité de MSNBC.
« Lors d'une apparition dimanche à l'émission “AM Joy” de MSNBC, la représentante Maxine Waters a expliqué pourquoi elle fait pression pour la destitution du président Trump et a “appelé au patriotisme” des républicains qui ont demandé la destitution de Clinton mais s’abstiennent pour Trump. “Si vous jetez un coup d'œil à ce rapport, vous serez choqué par l'information qui s'y trouve”, a déclaré M. Waters au sujet du rapport Mueller. “Je ne suis pas choqué, car mon équipe et moi avons commencé à regarder ce président de très près dès le début.”
» Elle a continué : “Et quand nous avons examiné tous ses alliés et les gens qui avaient des liens avec lui, avec Poutine, avec le Kremlin et avec les oligarques en Russie, nous avons constaté que quelque chose n'allait vraiment pas, et nous les avons surnommés le Klan du Kremlin. Le Klan du Kremlin, tel qu'identifié, est sur ma page de garde sur tweeter depuis presque deux ans. Nous savons qui ils sont et ce rapport ne fait que le confirmer. Que devons-nous faire de plus ?”
» “Si les démocrates n'arrivent pas à décider qu'ils vont aller de l'avant avec la destitution, je suppose que nous allons continuer nos propres enquêtes”, a-t-elle dit. “Combien de temps vont-ils continuer à hésiter ? Qu'est-ce qu'ils ont besoin de prouver de plus ?” »
Mis en ligne le 22 avril 2019 à 17H43
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