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690L’attaque US contre la Syrie est l’objet de diverses hypothèses et analyses. Elle apparaît comme une étrange initiative par rapport à la situation générale. L’administration Bush est sur la fin de son mandat et dans une situation particulièrement erratique, dans un grand désordre, avec une absence de coordination générale, etc. Les initiatives diplomatiques encore en cours tendent plutôt à rechercher un accommodement avec la Syrie qu’un affrontement.
Restent deux hypothèses: une provocation, notamment à “consommation intérieure” (pour aider McCain, par exemple); ou bien, la thèse du désordre (absence de contrôle des forces US). La première hypothèse est ce qu’elle est, mais, dans tous les cas, l’effet est soit nul, soit catastrophique. L’affaire syrienne est passée quasiment inaperçue dans la campagne électorale, complètement tournée vers les affaires autour de la crise économique et les péripéties de communication autour de la campagne. D’autre part, elle a provoqué une aggravation notable de la mauvaise réputation des USA dans le reste du monde, notamment dans les pays arabes mais aussi en Europe.
Nous favorisons sans aucun doute la seconde thèse du désordre parce qu’elle est dans la logique du système, dans la logique de la situation américaniste, dans la logique de la situation générale. Ali Gharib, sur le site IPS, repris par Antiwar.com, expose une analyse de l’affaire syrienne ce 29 octobre. Il s’attache surtout à l’hypothèse du désordre, notamment avec une interview du colonel Pat Lang, un ancien officier du renseignement militaire, développant l’analyse d’une intervention “autonome” des forces spéciales, hors de la hiérarchie, si tant est qu’il existe encore une hiérarchie sérieuse dans les affaires militaires US dans ce domaine des divers aspects et unités des forces spéciales. Les explications du colonel Pat Lang semblent correspondre à la situation et au fonctionnement des forces spéciales US, dont le statut est, surtout depuis le 11 septembre 2001, extrêmement flou et marqué d’une façon générale par la plus grande latitude possible dans l’action, et le moins d’attention possible pour la notion de souveraineté des autres pays. Donald Rumsfeld, qui est à la base du développement des effectifs et des actions des forces spéciales dans le cadre de la “guerre contre la Terreur”, avait explicitement installé des structures, ou des non-structures en un sens, permettant à cette sorte d’action de proliférer.
«“This operation is pretty clearly run by U.S. special operations forces pursuing a terrorist target,” Col. Pat Lang, a retired U.S. military intelligence officer, told IPS. “Their sole mission is like a SWAT team to go around and hunt terrorists.” Lang said that these special operations forces sometimes operate distinctly outside the normal military chain of command by design of hawkish former Pentagon chief Donald Rumsfeld. “If left to themselves, they would do this kind of thing [the Syria raid]
»Because the U.S. commander in Iraq, Gen. Ray Odierno, is dealing with mounting concerns about the SOFA [“Status Of Forces Agreement”, négociée entre USA et l’Irak], Lang suspects that he'd be hesitant to directly approve such a bold a provocative attack as Sunday afternoon's. “I haven't established it yet, but I have a sneaking suspicion that the authority to do this came right out of the White House,” Lang told IPS.
»Asked if the decision doesn't undermine pressing U.S. goals for commanders in Iraq, Lang said that while the considerations are there, they don't always filter up into decision making in the executive branch. “Usually command arrangements of various kinds are messy,” Lang said, “and this White House has shown a tendency to want to bypass the established chain of command and influence what's going on [in the field].”
»But in addition to being a bold foreign policy move, the raid has also been interpreted by some as a political stunt, albeit one unlikely to succeed. Some journalists and experts have speculated that the raid was a Bush administration attempt to deliver an “October Surprise” – a late game-changing development favoring one candidate – for Republican candidate Sen. John McCain just over a week before the presidential election in which he badly trails Democratic rival Sen. Barack Obama in most polls.»
Mis en ligne le 30 octobre 2008 à 05H52
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