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3002• Un texte basé sur un entretien avec un analyste financier de Wall Street spécialisé dans la lutte contre la corruption (notamment la famille Clinton) nous éclaire sur de nouvelles classifications en cours au cœur de la GrandeCrise. • Nous proposons à cette lumière l’idée d’une bataille entre “global-capitalisme” et “national-capitalisme”, qui concerne moins la question passée de mode du capitalisme que la question de l’effondrement de notre civilisation. • Confirmation : tout se passe au cœur de l’Empire en train de s’effondrer.
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C’est un entretien d’un particulier intérêt que ‘SputnikNews’ a eu avec l’analyste de Wall Street Charles Ortel. La spécialité de Ortel, qui travaille dans les milieux financiers comme analyste indépendant (Newport Value Partners et d’autres), est l’enquête sur les pratiques de corruption des milieux politiques à partir des groupements financiers de donateurs richissimes et corrupteurs, entreprises et groupements d’intérêt, etc., avec notamment comme objectifs les familles Clinton et Biden. Ortel mène notamment depuis des années des enquêtes de grande ampleur sur la Fondation Clinton.
Par ailleurs, Ortel est clairement engagé dans la bataille politique, contre les démocrates ‘classiques’ les plus corrompus, qu’il identifie sans surprise comme l’essentiel du parti globaliste aux USA. Il se trouve donc favorable à Trump, en tant qu’antiglobaliste acharné. Il faut bien comprendre que ces positions ne mettent aucunement en cause le capitalisme en général, – qui n’est d’ailleurs pas ni plus du tout l’enjeu central des grands affrontements de la GrandeCrise, –, mais elles font partie de l’immense bouleversement des positions idéologiques et politiques en cours marquées par l’effondrement civilisationnel, sinon la fin d’un cycle métahistorique.
Dans le cas évoqué ici, on constate, pour les USA qui sont évidemment le centre furieux de la GrandeCrise :
• Qu’il n’est plus question d’un partage démocrate-républicain : la situation est beaucoup plus complexe.
• Qu’il n’est plus question comme cela l’était encore il y a très peu de temps d’un “parti unique” à-la-soviétique avec une aile démocrate et une aile républicaine.
• Qu’il n’est plus du tout question du seul capitalisme comme facteur de référence central.
Toutes ces références se sont énormément complexifiées et varient désormais très fortement et très rapidement, intègrent des concepts culturels ; sociétaux, voire spirituels, etc. Nous avons affaire à l’immense chaos désordonnée qu’a installé la GrandeCrise du Système, faisant voler en éclats toutes les classifications habituelles. C’est dans une telle circonstance que l’inconnaissance nous est plus que jamais précieuse, en nous déliant de toute attache précise pour la poursuite du seul objectif qui compte (la destruction du Système, – ‘Delenda est Systema’), – en nous permettant de nouer tactiquement des alliances différentes, fluides, variables, plus ou moins temporaires et très souvent de circonstance.
Avec Ortel qui n’aborde qu’un aspect de cette immense bataille, mais un aspect tactiquement d’une extrême importance actuelle, on trouve une classification spécifique en références antagonistes, au travers (et non pour ou contre) du capitalisme. On retient principalement deux tendances :
• Le “global-capitalisme”, ennemi juré de tout ce qui est structuration identitaire et culturelle, et donc situé surtout chez les démocrates “extrême-centristes” (mais une meilleure expression serait : les “démocrates-corrompus” car, bien qu’ils ne soient pas les seuls corrompus, ils ont cette particularité d’avoir comme principale référence la corruption et l’organisation en “familles”, – au propre et au figuré, – de type mafieux). Les républicains RINO (mandarins républicains ou ‘Republicans In Name Only’) sont avec eux et leur doctrine commune est clairement antinationale. Ils sont en général hyperbelliciste, par idéologie et par corruption, – et, selon nous, par nihilisme également... Lorsque Ortel parle de « la “guerre contre le capitalisme” Obama-Biden qui a commencé en janvier 2009 », il signifie à notre sens qu’il s’agit du lancement aux USA du “global-capitalisme” contre le “national-capitalisme”.
• Le “national-capitalisme”, regroupé autour des intérêts nationaux et de l’affirmation et la défense des frontières ; en général proche de groupes tels que les populistes, les libertariens, etc., même si ces groupes ont de fortes attitudes anticapitalistes. Leur ennemi commun est absolument le globalisme et tout ce qui est supranational. Trump est bien entendu leur actuel porte-drapeau, même s’il est lui-même un super-capitaliste. Leur doctrine pourrait se rapprocher d’une sorte de néo-isolationnisme “ouvert”, ennemi des conflits et des engagements extérieurs, d’où une certaine proximité de la Russie qui est l’ennemi privilégié du globalisme.
On note ce fait intéressant que Ortel, financier dans l’âme et donc a priori intéressé à ce seul domaine, fait des remarques à consonances culturelles sinon spirituelles, rapprochant des nations et des cultures différentes au nom de valeurs civilisationnelles et spirituelles. On voit bien combien l’immense désordre actuel fait évoluer dans tous les sens les conceptions et les analyses... On réalise bien ce phénomène remarquable pour un financier lorsqu’il dit, à la lumière de l’interview Carlson-Poutine qu’il considère clairement comme un “événement métahistorique” :
« ... [J]e pense qu'il [Poutine] a réchauffé le cœur des patriotes silencieux de nombreux pays qui se méfient profondément des bureaucraties mondiales non réglementées qui semblent principalement protéger les milliardaires corrompus, dont certains promeuvent des politiques manifestement folles. Même si la Russie a été décrite par la grande presse américaine comme un ennemi redoutable des États-Unis, le cœur américain et le peuple russe ont probablement beaucoup en commun et pourraient grandement bénéficier d'une interaction claire, que les sanctions entravent certainement. »
Un point sur lequel nous divergeons grandement de Ortel, – et un point qui est le rare sinon le seul point d’accord de toutes ces tendances qui se haïssent aux USA, – c’est l’antagonisme avec la Chine, allant de la méfiance hostile à la haine furieuse. Il n’y a rien d’autre à dire que ce constat d’une attitude qui nous paraît à la fois infondée, inutile, noyée dans les préjugés, dépassée et venue d’un autre temps de l’américanisme, etc.
Pour le reste sur ce point, il faut attendre et voir venir, car la Chine n’est pas prête de disparaître ni de ne plus compter d’un poids énorme dans les relations internationales. Bref, il n’y a rien de précis à en dire, sinon le constat que, quelles que soient les évolutions en cours aux USA, y compris les plus révolutionnaires dans le meilleur sens du terme, les USA gardent une lourde chape d’inexpérience historique et de conformisme de jugement... Ce n’est pas encore Talleyrand.
On en reste là pour aborder le texte fait pour l’essentiel de déclarations de Ortel, et constater que décidément les USA se trouvent à la lointe du désordre qui est en train de désintégrer le Système qu’ils avaient eux-mêmes mis en place, et la modernité qu’ils prétendaient représenter pour l’assurance du bonheur éternel de l’avenir de l’humanité...
« Divided We Fall », dit leur devise ; on lui préfèrera, d’une façon absolument antagoniste montrant combien l’idée américaniste repose sur une erreur catastrophique surgie tout droit du XVIIIème siècle et de la modernité, « Super-Powered We Self-Destroy ». Cela ouvre vastement le champ des possibilités sur la suite des événements de l’effondrement que nous connaissons.
Note de PhG-Bis : « Tout cela est suscité par l’événement de l’interview Carlson, qui a frappé le monde entier, – sauf les pays européens, et surtout rien du tout en France, dans une complète atonie intellectuelle et des arguments des années1930, après avoir été frappé par le terrible virus Macron-19... L’effet de choc de cette interview, – non par son contenu mais pas son puissant symbole, – est un des grands phénomènes des années extraordinaires que nous vivons. »
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Le président russe Vladimir Poutine, tout comme le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump, est « un anathème pour les globalistes de Davos », a déclaré à Sputnik l'analyste de Wall Street Charles Ortel, soulignant que le timing de l'entretien Poutine-Carlson était parfait.
L'interview de Tucker Carlson avec Vladimir Poutine a été vue plus de 196 millions de fois sur tweeterX au 12 février à 14H00.
« Je pense qu'il est heureux que l'interview ait eu lieu bien avant le début de la saison des primaires, afin que les électeurs aient une bonne chance de constater par eux-mêmes l'interaction dans un forum au format long qui, heureusement, n'a pas été interrompu par des publicités embêtantes »
a déclaré à Sputnik Charles Ortel, un analyste de Wall Street et journaliste d'investigation.
« Je suppose que figurer sur le calendrier de Poutine pour une si longue interview était un défi, donc j'imagine que cela convenait aux deux partis de diffuser cette vidéo bien avant la convention d'investiture des démocrates et les élections générales. Ce serait formidable de pouvoir avoir un ou même plusieurs suivis dans les mois à venir.
» Je pense aussi que le contraste est remarquable entre les perspectives mesurées et réfléchies de Poutine, qui a été un leader mondial pendant un quart de siècle, avec le manque de sérieux, pour parler poliment, de Joe Biden, Kamala Harris et bien d'autres dans les deux partis qui n'en font qu’un. Les extraits sonores réalisés par les réalisateurs étaient stupéfiants. Ce contraste était remarquable compte tenu de l'effondrement de Biden après l'interview devant ce qui reste de la “presse”. »
L’analyste de Wall Street a noté qu’à en juger par les statistiques d’audience, les médias de la presseSystème, – contrôlés par les donateurs politiques, – sont en train de s’autodétruire.
Il a souligné qu’ « aucune interview politique n’a recueilli autant de couverture médiatique que la récente rencontre de Poutine avec Tucker », ajoutant qu’il s’attend à ce que « cela change, en fin de compte, la façon de penser des esprits les plus ouverts ».
Avant l'interview historique, des experts des médias américains et des personnalités politiques démocrates ont exhorté les Américains à ignorer l'émission de Carlson. L'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton a qualifié Tucker d’ « idiot utile », affirmant que le journaliste américain « répétait le paquet de mensonges de Vladimir Poutine sur l'Ukraine ».
Les remarques de Clinton avant l'interview faisaient écho à celles des apparatchiks de l'ère soviétique qui disaient du roman lauréat du prix Nobel Docteur Jivago de Boris Pasternak : “Je n'ai pas lu Pasternak, mais je le condamne”.
« La star Hillary Clinton est apparue il y a longtemps tandis que Tucker Carlson est, aujourd'hui, l'une des voix les plus suivies et les plus justes au monde. La famille Clinton a beaucoup à craindre à l'approche du 5 novembre 2024 ».
L'analyste de Wall Street, qui a mené une enquête privée sur les allégations de fraude de la Fondation Clinton pendant plusieurs années, a noté qu’ « il reste de sérieuses questions sans réponse sur la somme d'argent des gouvernements étrangers et des oligarques qui ont pu financer les campagnes politiques d'Hillary » en 2005-2006, 2007-8 et 2015-16, y compris les dons de [l'oligarque] ukrainien Victor Pinchouk et de son épouse.
Il a ajouté qu'il existe également « des inquiétudes raisonnables, comme dans le cas des Biden », selon lesquelles la famille Clinton a exploité ses fonctions pour s'enrichir illégalement pendant des décennies".
« L'histoire ne laissera pas un bon souvenir d'Hillary Clinton. Au début, elle s'est lancée dans la politique nationale à cause de l'affaire Lewinsky, car elle n'avait aucun lien réel avec mon État natal, New York. En tant que sénatrice, elle a encouragé l'aventurisme étranger en Afghanistan et en Irak, qui a clairement échoué. Pendant ce temps, son mari a lancé une politique d’enrichissement, un ensemble d'organisations caritatives frauduleuses et audacieuses que nous avons déjà couvertes et qui ont escroqué les gouvernements et d'autres donateurs de milliards de dollars, pour lesquels il n'y a jamais eu de comptabilité honnête.
» Pendant une génération, les globalistes ont protégé et promu des couples de pouvoir comme les Clinton, en particulier les barons des médias. Avec la montée de tweeterX et les échecs chroniques évidents des projets globalistes incontrôlés, de nombreux malfaiteurs, y compris les Clinton, ont beaucoup à craindre alors que Trump se dirige vers une potentielle réélection. des élections, puis des représailles nécessaires et le rétablissement de l'ordre public conformément à notre Constitution. »
Ortel a fait valoir que la leçon d'histoire donnée par Poutine à Carlson, retraçant les causes du conflit ukrainien dès le début, était un excellent choix étant donné que la plupart des Américains ne savent tout simplement pas grand-chose de l'histoire et du développement de la Russie.
« Laissant de côté les premiers siècles, mais à partir de 1654, alors que la Russie avait déjà une longue histoire, l'Amérique n'existait même pas à cette époque et la plupart des expériences coloniales avaient été des échecs lamentables. Même ainsi, jusqu'à Biden, les présidents américains ont jalousement essayé de défendre nos frontières et nos intérêts nationaux, il est donc tout à fait raisonnable que la Russie le fasse à tout moment, mais certainement à partir de 1992. »
Lorsque le conflit ukrainien a éclaté, l’administration Biden et les médias américains complaisants ont présenté aux Américains une « cause noble et sans risque en soutenant Zelenski », a noté Ortel. Cependant, des faits clés sur le conflit ont été délibérément cachés par l’État profond.
Ces faits comprenaient notamment le coup d'État de février 2014, l'ingérence américaine dans les élections ukrainiennes de 2014, la corruption de la famille Biden – et d'autres – par les oligarques ukrainiens, le rôle des néo-nazis et le pillage massif de l'aide à un leadership qui n’est certainement pas “démocratique”, “pacifique” ou épris de liberté, selon Ortel.
« Poutine, comme Trump, est un anathème pour les globalistes de Davos, mais je pense qu'il a réchauffé le cœur des patriotes silencieux de nombreux pays qui se méfient profondément des bureaucraties mondiales non réglementées qui semblent principalement protéger les milliardaires corrompus, dont certains promeuvent des politiques manifestement folles. Même si la Russie a été décrite par la grande presse américaine comme un ennemi redoutable des États-Unis, le cœur américain et le peuple russe ont probablement beaucoup en commun et pourraient grandement bénéficier d'une interaction claire, que les sanctions entravent certainement.
» Peut-être qu'une réponse simple explique beaucoup de choses : les entrepreneurs de défense américains et britanniques ont besoin d'un ennemi pour promouvoir les ventes d'armes et la Russie est leur interlocuteur privilégié. N'oubliez pas que les entrepreneurs de défense sont parmi les contributeurs les plus importants, directement et indirectement, aux politiciens. Dans l'ensemble, l'une des conséquences de cet entretien est que Poutine est apparu comme un défenseur réfléchi et raisonnable des intérêts russes qui, à mon avis, a peut-être été trop patient face à l'agression américano-britannique depuis 1992. »
Au cours de l’entretien avec Carlson, Vladimir Poutine s’est demandé pourquoi l’administration Biden inflige des dommages à l’économie, à la sécurité et à la position mondiale des États-Unis.
Ortel a déclaré qu’il fallait répondre à ces questions sérieuses.
« L'incertitude est un grand ennemi dans le processus important d'investissement à long terme. L’“administration” Biden se moque quotidiennement du droit national et international. Ces "crimes et délits graves" ne peuvent pas être simplement effacés lors des élections de 2024 avec le simple déplacement politique de Trump. Il faut rendre pleinement compte de la corruption qui sévit dans le système américain et chez nombre de nos alliés de l'OTAN. »
Ortel juge que la “guerre contre le capitalisme” Obama-Biden qui a commencé en janvier 2009 est principalement responsable de la destruction des aspirations légitimes des travailleurs du secteur privé et de leurs familles qui souhaitent simplement vendre des produits et services compétitifs au monde à partir de plateformes américaines.
« La dépendance bipartite des dépenses déficitaires et de la dette paralyse la génération actuelle et les générations futures d'Américains. Mais le pire dommage causé par Biden est que beaucoup se demandent désormais à juste titre qui peut être son maître et même si lui et sa famille servent réellement les intérêts de l'Amérique. »
Il existe néanmoins un domaine dans lequel Ortel n'est pas d'accord avec Vladimir Poutine : celui de la croissance économique de la Chine. L’analyste de Wall Street estime que l’économie chinoise croule sous un excès de dettes réelles et fictives, et il se demande si les investissements en capital constatés dans les comptes du produit intérieur brut (PIB) sont rentables.
Entre-temps, après les élections de 2024, « l’Amérique devrait réfléchir beaucoup plus attentivement à son budget et à ses capacités face aux interférences étrangères car, en vérité, nous avons des problèmes internes urgents à résoudre concernant nos bureaucraties nationales gonflées et contre-productives ».
Les Américains et les Russes sont des personnes talentueuses et laborieuses, capables de trouver des solutions qui seraient bénéfiques non seulement à leurs nations respectives, mais aussi au monde entier, selon l'analyste.
« Sur des questions majeures, notamment en mathématiques, en sciences et en ingénierie, je pense que les meilleurs esprits russes et américains pourraient faire des avancées majeures. Dans un avenir proche également, j'espère que nos peuples pourront se connecter directement, en contournant les intérêts corrompus ici en Amérique. »
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