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288Les plus jeunes et les plus glorieux d’entre nous se rappelleront sans aucun doute la flamboyante, agressive et provocatrice joueuse de tennis que fut Martina Navratilova, neuf fois championne à Wimbledon. Ils se rappelleront quelle formidable volleyeuse elle était, dans les années 1970-1980, face à son adversaire favorite, Chris Evert et son inlassable jeu de fond de court, du temps où le tennis n’était pas encore partagé entre les “Han” de bûcheron, la pub omniprésente et l’apparat “bling-bling”. Toute jeune Tchécoslovaque prometteuse sortie du morne totalitarisme communiste et passée à l’Ouest en 1975, elle s’affirma aussitôt comme une jeune femme libérée autant en-dehors des courts que sur les courts, affichant son homosexualité, ses engagements politiques “de société”, son pro-américanisme libéral et ainsi de suite. Navratilova, qui avait son franc-parler, était un des bons atouts de la propagande occidentale contre l’univers communiste, atout même excellent puisque renvoyant à la “société civile” beaucoup plus qu’à la politique elle-même.
Eh bien, c’est fini, out. Navratilova passe à l’Est, elle rentre chez elle. Devenue citoyenne US en 1981 après avoir été déchue de la nationalité tchécoslovaque, elle a retrouvé cette nationalité tchèque (ex-tchécoslovaque) le 9 janvier dernier. Elle a des mots ravageurs, puisqu’elle nous met en parallèle le gouvernement US d’aujourd’hui et le gouvernement communiste de Husak, le liquidateur du “printemps de Prague”: «Le fait est que nous avons élu Bush. C’est pire. Par comparaison, nous n’avions pas choisi un gouvernement communiste en Tchécoslovaquie.»
C’est The Independent d’aujourd’hui qui nous instruit de la chose:
«Martina Navratilova has regained Czech nationality more than 30 years after fleeing a Communist regime she now compares favourably to that of her adopted country America under President George Bush.
»The nine-time Wimbledon champion and one of the world's greatest ever tennis players, Ms Navratilova was born in Prague. She fled in 1975 at the height of the Cold War after being denied the right to compete in professional tennis in the US, where most major tournaments were then played and to where she later moved.
»After angering the Communist authorities and living in America for six years, she became a US citizen.
»Yesterday, however, she told a press conference in Tokyo that she now has her home citizenship back. “I lost it at the time I defected. I got it back on 9 January,” she said.
»The widely respected star had previously spoken of her disdain of the government of her adopted nation. “The thing is that we elected Bush,” she told the Czech newspaper Lidove Noviny. “That is worse. Against that, nobody chose a Communist government in Czechoslovakia.”
»She will now maintain dual citizenship with both the US and the Czech Republic...»
Mis en ligne le 13 mars 2008 à 12H28
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