Négocions, négocions… comme la lune

Bloc-Notes

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 981

Soupir général de satisfaction, soulagement palpable, avec commentaires rassurés dans la presse-chic: les négociations USA-Europe sur la querelle Airbus-Boeing ne sont pas rompues, mais prolongées de quelques mois. Commentaire typique, hier soir, sur le site LExpansion.com :

« “Tant qu'aucune action n'est engagée à l'OMC et qu'aucune aide compatible avec ses règles n'est décidée, il y a une fenêtre pour négocier”. La déclaration du porte-parole du commissaire au Commerce, Peter Mandelson, résume finalement bien l'état d'esprit général qui anime les deux parties. Alors que la trêve prend fin ce soir, lundi, Européens et Américains ne souhaitent nullement pour l'instant porter l'affaire devant l'OMC, avec procès aléatoire à la clé. Cela dit, Peter Mandelson a fustigé aujourd'hui la “partialité” des Etats-Unis sur les aides publiques. »

Curieux état d’esprit général chez les Européens attentifs comme des cousettes aux relations transatlantiques, état d’esprit hérité notamment de la Guerre froide: “du moment qu’on se parle, tout ne va pas si mal”. Faudrait-il encore qu’on se parle. Comme on l’a vu avec le couple Mandelson-Zoellick, ce n’est pas évident.

Autre façon de voir les choses: la négociation est, dans ce cas, la meilleure façon d’entretenir la querelle fondée sur l’incompréhension et l’animosité générales et personnelles. Pour le cas précis, les Américains, Zoellick en tête mais la consigne passera à son successeur Portman qui ne sera qu’un porte-voix, ne supportent pas de voir un Britannique leur parler avec la hauteur qu’un Britannique prend lorsqu’il parle aux Américain au nom de l’Europe (revanche de tant d’humiliations). Mandelson n’en rabattra rien, pour la même raison. La négociation Airbus-Boeing sera le champ rêvé pour entretenir l’animosité transatlantique.

On ne dit pas pour autant qu’il ne faut pas négocier… On dit simplement que les relations transatlantiques entre UE et USA, surtout lorsqu’un Britannique est en piste, sont indémêlables.


Mis en ligne le 12 avril 2005 à 17H15