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552Pauvre jeune Sarkozy. Lui qui plaçait de si grands espoirs dans l’amitié renouvelée entre la France et Israël, voilà qu’il se trouve, selon Haaretz, profondément déçu et irrité par Netnayaou. Le journal israélien détaille (le 28 avril 2010) les mots très durs du président français au président israélien Peres, lors de la visite de ce dernier à Paris.
Nous citons longuement Haaretz, qui vaut effectivement citation par rapport à ce qu’on sait des sentiments de Sarkozy vis-à-vis d’Israël.
«French President Nicolas Sarkozy has told his Israeli counterpart Shimon Peres that he is disappointed with Benjamin Netanyahu and finds it hard to understand the prime minister's diplomatic plan. Sarkozy made his comments at the Elysee Palace two weeks ago.
»The latest criticism follows the diplomatic crisis between Netanyahu and U.S. President Barack Obama and the subsequent fallout between Netanyahu and German Chancellor Angela Merkel.
»High-level Israeli officials briefed on the Peres-Sarkozy meeting called it “very difficult”. The officials, who asked to remain anonymous, said Sarkozy began criticizing Netanyahu at the start of the discussion and continued for around 15 minutes.
»Sarkozy's remarks were only slightly more measured than the condemnation he expressed over Foreign Minister Avigdor Lieberman last summer. “You must get rid of that man,” Sarkozy told Netanyahu at the time.
»Sarkozy met with Obama the week before in Washington; the effect of the encounter was evident in the French leader's discussion with Peres. Sarkozy expressed frustration at the continuing stagnation of the peace process and assigned much of the responsibility to Netanyahu. “I'm disappointed with him,” he reportedly told Peres. “With the friendship, sympathy and commitment we have toward Israel, we still can't accept this foot-dragging. I don't understand where Netanyahu is going or what he wants.”
»After listening to his host's remarks in full, Peres reportedly replied: “I'm aware that trust between Israel and the Palestinians has been undermined, but Israel has reached out its hand in peace and adopted the two-state principle, and Israel is working to strengthen and develop the Palestinian economy. There is no alternative to returning to the negotiating table as soon as possible.”
»The Israeli officials described Sarkozy's remarks as part of a broader trend among Israel's European and American allies amid the lack of diplomatic progress in the region.»
@PAYANT Première remarque: pour arriver à se mettre à dos Sarkozy quand il s’agit d’Israël, il faut ramer, ce que semble manifestement faire Netanyahou. (Effectivement, seul le ministre des affaires étrangères israélien avait réussi à agacer Sarko.) Deuxième remarque: l’observation, comme en passant, que l’attitude de Sarko a été notablement influencée par les révélations faites par Barack Obama lors du déjeuner à la Maison-Blanche des deux hommes, le 30 mars dernier; avec comme complément l’observation que l’exaspération gagne à grands pas “tous les amis et alliés d’Israël” dans le monde américaniste-occidentaliste. L’avis commence à être général.
Bref, Netanyahou et sa bande continuent leur course folle, perdus dans l’isolement et la paranoïa sécuritaire la plus complète, sans véritable surprise finalement. Il y a dans l’ésquipe israélienne au pouvoir une logique suicidaire extrêmement élaborée, qui poursuit d’une façon aveugle et déterminée une coneption du monde uniquement réduite aux dimension d’Israël élargie, avec le périmètre stratégique jugée nécessaireme et impératif à sa vision paranoïaque de la sécurité (périmètre qui pourrait s'élargir d'ailleurs, à l'Iran par exemple). Il n’y a aucune perception de la simple possibilité d’un arrangement, tant cette politique israélienne est si totalement unilatéraliste, comme si Israël était seul au monde. Il s’agit de l’accomplissement à son point le plus extrême, et le plus caricatural lorsqu’on tient compte des dimensions du pays, de la politique d’“idéal de puissance”, où toute la dialectique est réduite à la manifestation de la force. Le reste de l'activité du gouvernement israélien, – les jérémiades en forme de moralisme sur l’antisémistimisme et tout ce qui va avec, – est le simple fonctionnement du système de la communication qu’on connaît bien.
Face à cela, les dirigeants occidentaux sont déstabilisés, y compris Sarkozy, réputé pro-israélien viscéral de diverses manière, jusqu’aux rumeurs qui firent de lui assez comiquement un agent du Mossad, – le Mossad, reconnaissons-lui cela, sait choisir un peu mieux ses vrais agents utiles. Effectivement, Sarkozy est déstabilisé car la bonne foi et le bon droit d’Israël sont les deux facteurs-clé de son jugement de la situation au Moyen-Orient, et ces deux facteurs sont en train de se dissoudre dans la rancoeur et la très mauvaise humeur. Un Sarko pro-israélien déçu par Israël peut devenir un redoutable critique d’Israël, car ce serait sa conviction enfantine et sa vanité à peine mature qui seraient touchées de concert, graves blessures chez cet homme qui habille son jugement intellectuel de vertus de cette sorte. Sarko pourrait alors devenir aussi redoutablement simpliste dans sa critique d’Israël qu’il l’a été jusqu’ici dans son soutien à Israël.
En un mot, on se demande quelle politique Israël suit à l’égard de ses alliés occidentaux. On se demande si Israël a une politique à l’égard de ses alliés occidentalistes. On se demande si Israël a conscience qu’il a des alliés occidentalistes et qu’il a tout de même besoin d’eux pour continuer cette chose qu’on appelle sa “politique”. Netanyahou (sans doute avec l’aide de sa femme de bon conseil) est l’homme idéal à la tête d’Israël pour désacraliser et démythifier Israël. Qu’il y reste le plus longtemps possible.
Mis en ligne le 29 avril 2010 à 15H15
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