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1309Depuis un an et demi (voir le 8 août 2011), les USA savent que la date du 2 janvier 2013 est importante. Ce jour-là doit être activé un processus automatique de réduction budgétaire portant sur $1.500 milliards, comme mesure automatique de réduction du déficit. Il s’agit du processus dit de séquestration, et l’événement lui-même a été baptisé “fiscal cliff” (“falaise fiscale”, signifiant qu’on risque fort le faux pas et la chute). La chose est infiniment plus complexe que telle que nous venons de l’exposer, – et nous reconnaissons souvent notre incompréhension du processus, – puis, très vite honte bue, puisque découvrant que les protagonistes eux-mêmes (les législateurs, le Congrès, les experts, et tutti quanti) n’y comprennent pas tellement plus… Nous reviendrons plus loin, et plantureusement, sur ce qui est la marque la plus extraordinaire de cet événement.
Pour éviter ce qui serait sûrement une réduction aveugle et anarchique, imposée par les mécanismes de la loi, il faut un accord entre démocrates et républicains au Congrès. Cet accord, remis sans cesse et dernièrement remis à après les élections présidentielles, n’a pas été atteint et les chances qu’il le soit semblent assez minces. Les conséquences d’un échec sont absolument inconnues, même des législateurs eux-mêmes. La situation commence à inquiéter, d’abord hors des USA, à cause des conséquences économiques possibles d’une activation de la séquestration.
Un mot domine ce débat : irresponsabilité, auquel on pourrait ajouter le qualificatif de totale. Tout se passe comme si l’on s’en remettait au destin, – non, plutôt au Système. Finalement, c’est frapper à la bonne porte, sans la moindre garantie que quelqu’un y réponde. Le diable a d’autres préoccupations, notamment celle d’en rire déjà…
Pour évoquer et décrire la situation à Washington, voire tenter courageusement de la comprendre, nous avons choisi de nous appuyer sur un texte significatif, qui est une interview commentée de AOL Defense du député républicain Randy Forbes, qui préside le groupe spécial sur la préparation des forces constitué au sein de la Commission des Forces Armées de la Chambre. (Voir le 28 novembre 2012.) Si ce texte concerne essentiellement le domaine de la défense, – qui nous intéresse d’ailleurs beaucoup, – il porte également sur la situation générale de la séquestration, suffisamment pour nous donner les indications générales à ce propos, de façon à bien mesurer notre incompréhension. (Ce qui semble acquis en théorie, c’est que, sur les $1.500 milliards de réduction automatique prévues par la séquestration, $500 milliards concernent le Pentagone.) Quant à Forbes, vu la position qu’il occupe au sein de la Commission des Forces Armées, on peut le considérer comme un acteur bien informé de l’évolution de la situation.
Dès l’abord, le climat est bien restitué. On comprend qu’il y a fort peu de chances, s’il y en a encore, d’arriver à un accord au Congrès. (La première tentative depuis l’élection présidentielle s’est soldée par un échec, a-t-on appris la semaine dernière, et les négociations sont donc pour l’instant au point mort.)
«“I am fully expecting to see sequestration in some form beginning in January,” Rep. Randy Forbes told AOL Defense in an exclusive interview. And those automatic cuts – or even the more targeted cuts likely in any deal to avoid a sequester – would undermine the nation's new Pacific-focused strategy and the military's AirSea Battle concept to win future ocean wars, said Forbes, who chairs the readiness panel of the House Armed Services Committee.
»Congress could strike a deal in 2013 to stop the sequestration cuts before they take full effect – presumably as part of a larger deal on the “fiscal cliff” to raise the debt ceiling and extend Bush-era tax cuts – but “I think it will be sometime early spring before we see that,” Forbes sighed. “It's going to be very, very difficult to reach that deal before January.”»
En général, cette affaire, qui porte bien entendu sur la problématique générale de la dette, a été perçue comme l’occasion pour l’opposition républicaine, qui tient fermement la Chambre des Représentants, d’entraver l’action du président Obama. Ce point de vue, souvent répercuté en Europe où l'on a l'on a pour Obama les mirettes de Chimène, fait la part un peu trop belle aux démocrates, et à Sa Majesté BHO en particulier.
Il s’avère que les démocrates manœuvrent également de leur côté, et qu’ils ne sont finalement pas plus pressés que cela de réaliser un accord. A la manœuvre politicienne s’ajoute une certaine affirmation qu’“après tout, cette affaire n’est pas si grave et peut attendre”, – puisqu’il s’avérerait qu’effectivement qu’elle pourrait attendre ou, du moins, prendre son temps. On constate ainsi que les démocrates ne sont pas plus vertueux que les républicains pour ce qui est de la responsabilité politique, idem pour Obama.
«Many Democrats believe they can get a better deal in 2013 -- something Sen. Patty Murray said publicly way back in July -- and they argue that the world won't end if sequestration takes effect on January 2nd. They may have a point, up to a point. “Every day that goes by we're getting closer, [but] this is not like a government shutdown, it's not really like a cliff,” said Todd Harrison the leading sequestration expert at the influential Center for Strategic and Policy Assessments speaking at CSBA's rollout of a new study on smarter ways to cut the budget…»
Mais ce qui cara ctérise principalement le processus de séquestration, c’est le désordre, et jusqu’à l’ignorance même par les acteurs, voire les initiateurs de la loi, de la façon dont ses conséquences vont être incorporées dans les processus fiscal et budgétaire, et dans la situation du gouvernement. Bien entendu, le refus de l’administration Obama de toute planification en cas de séquestration (ce qui impliquerait le choix de programmes et d’activités diverses touchés par ces réductions) joue un rôle important dans ce désordre. Surtout, il s’y inscrit logiquement, comme au sein d’une tendance naturelle du Système.
Le même Harrison, du CSBA, déjà cité, estime que les effets importants commenceront à se faire sentir plutôt en 2014 qu’en 2013. Cette situation, connue de tous les spécialistes, installe évidemment un sentiment de confiance qui proscrit toute réaction d’urgence («[T]his is not like a government shutdown, it's not really like a cliff», – “le monde ne va pas s’arrêter de tourner le 2 janvier 2013, et encore moins, certes, Washington”, qui vaut largement mieux que le monde, – d’autant qu’il pourrait avoir cessé de tourner, le monde, le 21 décembre 2012, si les Mayas ont bien planifié leur affaire)… «It's going to be weeks if not months before we see actual implementation, and that'll give Congress time to come back and turn it off, Even once it actually goes into effect not all of the effects are going to be felt right away – but just wait.»
On ne peut donc décrire cette situation que comme celle où l’on a créé un monstre législatif, aux règles duquel tout le monde est tenu et qui semble vivre de sa propre vie, – qui n’est pour l’instant qu’une simple menace d’existence. Comme toutes les créations du Système, car c’est bien lui qui est le diabolus ex machina de la chose, avant même d’exister le “monstre” paraît d’ores et déjà parfaitement autonome, évoluant à sa guise, préparant à sa mesure et non sans sarcasmes devant les agitations des parlementaires pompeux du Congrès, l’empire de sa dictature inconnue et, dans tous les cas, impossible à prévoir.
En effet, la séquestration va introduire des réductions arbitraires dans divers départements et diverses bureaucraties, lesquels vont à leur tour devoir débattre et décider quels programmes et quels processus seront touchés, et dans quelles mesures. Chacune de ces décisions déjà bien complexes à prendre, se heurtera elle-même à des objections bureaucratiques qui nécessiteront de nouvelles délibérations, avant de parvenir à un accord, et ainsi de suite. (Et l’on comprend que même un accord in extremis évitant la séquestration en décidant d’une répartition identifié des réductions budgétaires, se heurterait lui-même à un tel processus, long et douloureux, et générateur à la fois de désordre et de paralysie…)
Par conséquence logique et inéluctable, personne ne sait quels effets la chose donnera vraiment, et encore moins comment il importera de réagir, – sinon, comme le dit Harrison, que cela prendra du temps ; ce qui signifie également “gagner du temps”, expression magique, leur “Sésame, ouvre-toi”… Il n’est donc pas assuré qu’un échec à résoudre la question de la séquestration soit vraiment perçu comme une catastrophe, vu du point de vue du petit monde washingtonien, de ses coutumes et de ses habitudes.
Certes, il existe d’ores et déjà un accord général entre républicains et démocrates. Les premiers ont accepté le principe de certaines réductions dans le domaine de la défense et des augmentations marginales d’impôts ; les démocrates ont accepté le principe de la réduction des programmes sociaux, entérinant une fois de plus la trahison générale des principes sur lesquels ils sont tous élus, Obama en premier. Ces décisions de principe, surtout du côté démocrate, auront pour effet d’aggraver considérablement la crise sociale, selon un processus que nous comparons à celui de “la Terreur de 1793” (voir le 23 novembre 2012).
Pour autant, effectivement, rien n’est réglé, une fois de plus. «The key is when you get people who are in leadership seriously sitting around the table and making tradeoffs. That hasn't happened yet, and not only has it not happened yet, there's no signal that it's about to happen.» (Forbes) The devils’s in the details, disent les Britanniques, à quoi et à qui les Français rétorquent que “le bon Dieu est dans les détails”. Ils ont tous raison, et le Diable et le bon Dieu seront au rendez-vous car tout se réglera dans les détails de la chose… (Ce qui signifie, eh eh, que rien ne se réglera vraiment…)
Pour poursuivre dans le champ de la complication, du temps nécessaire, de l’extension du débat, on peut suivre l’article de AOL Defense. Le parlementaire Forbes enchaîne en expliquant les répercussions que les réductions budgétaires vont avoir sur l’évolution de la stratégie (ici, au niveau de la défense, certes). Car se profile les délices de modifications doctrinales et stratégiques fondamentales, dont l’évocation (sans réalisation nécessaire, on vous l’assure) donne à tous les serviteurs du Système l’impression d’être d’une certaine utilité, et l'occasion de proférer l'une ou l'autre formule pompeuse et bombastique…
« If budget cuts do occur, whether under sequestration or a last-minute deal to avoid it, Forbes is fearful that America's position in the Pacific will suffer, especially versus a rapidly arming China. […]
“The AirSea Battle concept is a vitally important component to US leadership in that region,” Forbes said of the joint Air Force and Navy concept for long-range warfare against a future high-tech foe like China. “But are we going to have the resources to do that AirSea concept and provide the kind of pivot that the administration is talking about? I think it's very questionable that we will,” he said, even under current budgets. That's especially true since rising tensions with Iran have stretched naval forces thin. “Then you look at sequestration looming on the horizon,” he said, “and I think all bets are off the table." […] “I'm not one who would concede that,” Forbes told AOL Defense, "so before I would say ‘what else are we going to cut out of national defense’... I'd like to see us reverse our planning process and go back to asking the question of, ‘if we don't supply these resources, what's the threat and risk to the United States of America?”»
Ce que Harrison, l’expert du CSBA, traduit de la sorte… «“The fiscal guidance here is the forcing function, but they had to start by thinking about their strategy for the long term,” Harrison said. To be able to execute AirSea Battle – which CSBA helped develop – and the Pacific strategy, he argued, simply executing the Pentagon's current program of record is not enough: “We actually need different capabilities.”»
Notre propos n’est pas ici d’entamer un débat sur la stratégie US, qui continue à errer dans le palais des miroirs déformants qui vont de la Guerre contre la Terreur aux folies iraniennes. Il s’agit de montrer, au travers de l’exemple de la défense, combien cette affaire de réduction de la dette, de “falaise fiscale” ou de séquestration, – selon le nom ou surnom dont on la pare, – ne se réduit pas à une simple comptabilité mais s’annonce comme le détonateur d’un énorme processus général, politicien, bureaucratique, etc., entraînant d’autres processus, une sorte de processus révisionnel de fond en comble, tout cela se démultipliant en autant de débats bureaucratiques et de communication sans fin. Du moins, la promesse en est faite dans les divers domaines concernés, la défense ici, d’autres ailleurs, et l’on sait que le bordel washingtonien sait bien tenir cette sorte de promesse…
Le résultat ne serait évidemment pas une révolution de fond en comble de la situation structurelle du gouvernement de Washington, car l’on sait combien la paralysie et le mouvement perpétuel et improductif lui sont choses familières. Le résultat serait, non sera, une complication de plus, un labyrinthe de plus, un frein de plus pour parvenir à une situation clarifiée par les réductions budgétaires, – qu’on n’atteindra sans doute, certainement, jamais (la “situation clarifiée”), – puisqu’au plus on s’en rapproche au plus on s’en éloigne.
Tout cela ne serait rien si ce n’était autre chose… Pendant ce temps, les USA souffrent, au niveau de leurs populations, de leurs infrastructures sociales fondamentales, comme jamais sans aucun doute depuis la Grande Dépression et ses suites (1929-1931 jusqu’en 1940-1941). De ce point de vue, l’“affaire de la dette” pèse de tout son poids, notamment dans ses divers effets indirects, et sans aucun doute si aucune issue acceptable n’est trouvée au tournant de la séquestration. La psychologie est au rendez-vous, et c’est elle qui donnera le “la” en faisant prendre conscience que Washington est passé une nouvelle fois dans un nouveau bourbier où il s’ébroue délicieusement ; et, à nouveau, les uns et les autres recevront le choc psychologique renouvelé de voir la direction de cette puissance se déchirer dans ses habituels jeux du cirque et autres privilèges pendant que sa puissance n’en finit pas d’agoniser. Ils sont nombreux, les économistes, à prévoir une rechute dans la Grande Récession de 2008-2010, ce qui deviendrait une super-Grande Récession bien pire que la Grande Dépression parce que le fait social d’un équivalent de la Grande Dépression, – une dévastation extraordinaire du tissu social et infrastructurel US, – ne nous a jamais vraiment quittés depuis 2008-2010, et que les conditions seraient cette fois celles du pire multiplié par le pire.
S’en avise-t-on à Washington ? Poser la question, c’est y répondre, bien sûr. Comment attendre quelque chose de concret et de sérieux de ce tourbillon d’irresponsabilité où survit le virtualisme américanisme sans concession ? Certains, hors-USA puisqu’il s’avère que les USA ne sont pas seuls au monde, commencent çà s’en aviser, à s’en inquiéter par conséquent.
C’est le cas de la Chine. Cet immense pays, qui vient de connaître son plus faible taux de croissance (+ 7,5%) depuis 13 ans, qui a des liens économiques et financiers importants avec les USA, entre ses exportations vers les USA et ses investissements en bons de trésor US, s’inquiète de la “falaise fiscale”. C’est ce que dit sévèrement le Quotidien du Peuple, dont on sait qu’il parle pour le Parti (le 2 décembre 2012, cité par PressTV.com).
«“American politicians should understand that a 'self-created' recession will gravely erode both the soft and hard power of the United States. A country such as the United States that is accustomed to telling other nations to be responsible, should, on the one big problem concerning the future of the global economy, show itself to be a responsible power.”
»The U.S. economy may sink into recession unless it averts $600 billion of tax hikes and spending cuts due at the start of 2013 unless agreement is reached over how to shrink the U.S. fiscal deficit. “This proves the U.S. political system has problems and lacks the responsibility that a big nation should have," said the commentary, adding that the world is "no stranger to the negative impact on the global economy owing to U.S. policy mistakes.”»
Le Quotidien du Peuple peut toujours imprimer ses leçons de morale et le Parti froncer les sourcils. Ils parlent à un mur, qui ne se préoccupe même pas d'accuser réception de leurs remarques en leur renvoyant la balle. Washington vit dans l’irresponsabilité comme un poisson dans l’eau, sans pouvoir imaginer quelque chose d’autre en fait d’environnement pour ses agitations.
L’unilatéralisme américaniste est un phénomène irréductible et quasiment ontologique à l’origine de la chose, qui fixe effectivement que les USA et Washington, comme centre et cœur du Système, n’ont de leçon à recevoir de personne simplement parce qu’il n’existe pas de leçon possible qu’on puisse donner aux USA et à Washington. L’inculpabilité et l’indéfectibilité, c’est-à-dire, – «…respectivement l’incapacité de se percevoir comme coupable et l’incapacité de se percevoir comme vaincu, – ceci s’accordant à cela, comme dans les westerns (et l’analogie n’est pas qu’ironique)», – fondent ontologiquement à la fois la perception US du Rest Of the World et la politique US vis-à-vis du Rest Of the World. Cela conduit les USA et Washington à poser comme une vérité irréductible et irréfutable que le Rest Of the World se confond avec les USA et se fond dans les USA, – uniquement dans ce sens, SVP, – et que, par conséquent, ce qui est bon pour les USA est bon pour le Rest Of the World.
Par conséquent, les débats d’épicier et de comptable véreux de Washington, du Congrès et du brillant président Obama autour de la dette, leur danse du scalp d’usuriers sans foi ni loi autour de la “falaise fiscale”, font partie des réajustements politiciens sans fin dont se nourrit Washington, et dont le Rest Of the World devra faire ses vaches extrêmement maigres. C’est à cela que se réduit le problème, et les Chinois, qui se doutent de quelque chose, feraient bien de s’en convaincre et de commencer à gréer leur voilure à la cape s’ils jugent que l’heure des tempêtes va sonner si Washington continue sur cette voie, – parce que Washington va continuer sur cette voie, sans le moindre doute ni le moindre remord, parce que Washington s’en fout.
En mai 1791, Thomas Jefferson, alors secrétaire d’État, écrivit une lettre restée à fameuse à son président, George Washington, où il dénonçait les conditions incroyables de corruption, d’affairisme et d’irresponsabilité du Congrès ; 33 ans plus tard, il souffla ces derniers mots avant de succomber, parlant de ce grand projet américain et non de lui-même : «Tout, tout est perdu.» A ce propos, nous développions, le 23 juin 2005, une tentative d’expliquer combien la corruption du pouvoir US n’est pas vraiment une corruption, puisqu’elle constitue l’ontologie même de ce pouvoir. Ne se corrompt que ce qui est corruptible ; lorsque la chose (le pouvoir washingtonien) est elle-même corruption, il n’y a pas corruption, ce pourquoi le pouvoir US parvient si aisément à se faire prendre pour vertueux puisqu’incorruptible en vérité, – parce qu’on ne transforme pas en quelque chose d'autre une chose qui est déjà ce quelque chose d'autre…
«Quoiqu’on pense des vertus théoriques et structurelles de l’américanisme, il faut observer que, dès l’origine, la Grande République est marquée par des tares qui n’ont jamais été réduites. La fameuse lettre de Jefferson à Washington, au printemps 1791 (cette lettre est une référence du parti démocrate qui sera créé plus d’un demi-siècle plus tard) dénonce déjà la corruption des élus, l’interférence des groupes d’intérêt, etc. Cette situation ne cessera jamais. A sa mort, en 1824, les derniers mots du même Jefferson sont : “Tout, tout est perdu”. La corruption de l’administration Lincoln pendant la guerre de Sécession est connue, avec un ministre de la Guerre mettant en place une stratégie de transport par chemin de fer alors qu’il reste un membre actif de la plus importante société de chemin de fer. Quinze ans plus tard, la corruption du président Grant est un des sommets du système. L’action des grands trusts, des archi-millionnaires qui contrôlent le gouvernement, de Wall Street, de Hollywood, etc, tout cela parcourt l’histoire des USA. Finalement, GW et Enron ne font que suivre la tradition. De ce côté, il n’y a pas vraiment décadence puisqu’au départ il n’y a pas vertu.»
Ainsi ne craindront-ils pas, si les choses se mettent bien, d’aller pique-niquer au bord de la falaise fiscale et de s’y précipiter, pour l’heure de la digestion, et nous avec, en bandouillère.
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