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9428• Hier, M.K. Bhadrakumar, ancien ambassadeur de l’Inde à Moscou écrivait: « La reconnaissance par la Russie des “républiques populaires” de Louhansk et de Donetsk dans la région orientale ukrainienne du Donbass, lundi, est un événement décisif. D'une certaine manière, par cette décision, le président Vladimir Poutine a franchi le Rubicon. Mais une période tumultueuse s’annonce... » • Le tumulte commence par l’“opération spéciale” lancée par la Russie sur l’ordre du président Poutine, qui s’est avérée d’une très grande ampleur, portant sur divers points de l’Ukraine, comprenant des unités terrestres en plus de l’action aérienne et des missiles d’attaque. • Effectivement, la période qui s’ouvre est d’une extraordinaire incertitude alors que partout gronde les rejetions de la Grande Crise, comme formidable dynamique sismique. • Ce qui nous importe ici est d’observer la grande, l’effrayante question qui surplombe l’événement en cours, qui est celle du risque de la montée au nucléaire. • Il s’agit de ce que nous nommons “la charge du choix”, ou le partage des responsabilités face au risque nucléaire comme il y eut durant la Guerre Froide.
24 février 2022 (20H45) – D’une certaine façon, on pourrait avancer que tout ce qui a été écrit précédemment, ces dernières semaines, concerne une autre époque. Depuis que Poutine a annoncé hier le commencement d’une « opération spéciale » en Ukraine, les choses ont brutalement changé. Jamais le mot du commentateur Streiff, dans ‘RedState.com’ il y a trois jours, est aussi complètement rencontré : « En l’état actuel des choses, Poutine a renversé la table. »
« En l’état actuel des choses, Poutine a renversé la table. Il peut envoyer des troupes en RPD et en RPL, s’il le souhaite [il l’a largement fait depuis ! NDLR], car il les a reconnues comme autonomes. Peu importe à quel point cela semble peu convaincant aux yeux de l’establishment de la politique étrangère, – ce sont ces personnes qui ont tout fait foirer ici en premier lieu, – cela sera plausible pour la plupart des pays du monde. »
Mais cela va plus loin : non seulement Poutine a renversé la table, il a aussi renversé “la charge du choix”, ce qui implique au moins un partage de responsabilité (non pas la responsabilité de la culpabilité mais la responsabilité du choix de ce qui va suivre), voire un transfert de responsabilité si l’on considère la situation présente (comme l’on dit : “J’ai joué mon coup puisque j’accomplis ma ‘mission spéciale’ de destruction des infrastructures militaires ukrainiennes, la balle est dans votre camp, à vous de jouer. Que faites-vous, que décidez-vous ?”)
Il apparaît désormais évident que la situation prend des dimensions inédites, d’une grande ampleur, avec le risque suprême. La Russie a simplement “renversé” (là aussi) le poids énorme du choix, par la force, cette fois avec une ferme décision prise. Jusqu’ici, la Russie s’estimait, – à tort ou à raison, selon ce qu’on en pense, – dépositaire du choix concernant le risque suprême. En plus de la charge de sa sécurité, elle estimait devoir veiller à contenir les événements pour ne pas prendre le risque irréversible et catastrophique d’une confrontation : le risque nucléaire. Elle se jugeait de facto, non par vertu mais par nécessité, comptable de deux sécurités :
• la sécurité de la Russie d’une part, sur ses frontières, par rapport aux pressions US et à celles de ses ‘proxies’, par rapport à ses intérêts, etc. ;
• la sécurité collective fondamentale, d’autre part, pour écarter tout risque de guerre nucléaire à laquelle pourrait mener ce qui ressemblait de plus en plus à la possibilité d’une confrontation directe avec les USA. Brusquement, brutalement, elle renverse par la force la responsabilité du choix.
Le cas n’est pas ici de discuter sur la justesse, y compris la justesse “morale” si importante pour nos stratèges de l’affectivisme, de cette position russe. Le fait est que les Russes évoluaient ces dernières années durant les crises à répétition qui marquent notre époque “comme si tout se passait comme cela”, – avec la double charge citée plus haut, parce qu’il fallait prendre en charge le risque suprême dans la mesure où la partie adverse, les “partenaires” US, n’était plus perçue ni jugée assez froide & assez prudente, assez rationnelle & assez calculatrice, en deux mots enfin : assez mesurée & assez sage pour montrer le réalisme stratégique nécessaire au partage de la charge, – comme Kennedy et Krouchtchev l’avaient été pour la crise des missiles de Cuba en octobre 1962. Les Russes avaient-ils raison pour ce qui est du comportement de Washington D.C. jusqu’à aujourd’hui (jusqu’il y a quelques jours, etc., jusqu’au basculement dont nous goûtons les fruits terrifiants) ? Aucune réponse assurée n’est possible mais l’on comprendra que l’on trouve beaucoup d’arguments pour fixer combien le comportement des USA est, depuis 2001 sans doute, sans aucun doute depuis 2015-2016 avec Trump et le ‘Russiagate’, à la fois erratique et chaotique, et follement dangereux, réverbérant dans les conditions maximales de danger des relations internationales la profonde crise qui secoue le système de l’américanisme.
Cette situation où pourrait se réaliser ce “choc” de la réalisation du danger de guerre nucléaire est synthétisé par ces mots de Poutine après qu’il ait annoncé le lancement d’une « opération spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier l’Ukraine ». Ces mots fixent effectivement la hauteur de l’enjeu qui ne peut être plus haut et installe les conditions de ce qui pourrait être la plus grave situation de crise depuis la crise des missiles de Cuba de 1962 (... Et même pire puisqu’en 1962, répétons-le, il y avait des deux côtés des acteurs rationnels, conscients d’un commun danger catastrophique, finalement prêts à se parler comme ils le firent effectivement)... Effectivement (bis) la dureté des mots de Poutine implique évidemment que l’affrontement potentiel pourrait aller jusqu’à l’emploi du nucléaire :
« Quelques mots pour ceux qui seraient tentés d’intervenir [contre cette « opération spéciale »]. La Russie répondra immédiatement et vous aurez des conséquences que vous n’avez jamais eues auparavant dans votre histoire. »
Cela rappelle effectivement les questions terribles que Poutine avait posées aux journalistes français lors d’une conférence de presse clôturant la visite de Macron en Russie le 9 février, lorsqu’il interrogea froidement, d’une manière énigmatiquement (alors) dramatique : « Voulez-vous entrer en guerre contre la Russie ? », – comme s’il avait voulu dire : “Est-ce que vous vous rendez compte de ce que cela signifie ?”. Cette passe d’armes constitue aussi, selon cette interprétation, l’un des éléments, l’un des marqueurs de ce que nous nommons “le transfert de la charge du poids”. L’on voit bien, selon cette interprétation, que Poutine s’adresse à des représentants français de la communication (journalistes dans ce cas) pour leur demander s’ils manifestent la volonté, avec la réalisation précise de la responsabilité qui va avec, de choisir “la guerre contre la Russie” : cela s’appelle transférer et partager “la charge du choix” :
« “J’ai déjà posé cette question la dernière fois : ‘Est-ce que la Russie doit entrer en guerre contre l’Otan ?’ Mais il y a une autre question : ‘Et vous, voulez-vous entrer en guerre contre la Russie ?” Demandez à vos lecteurs, vos spectateurs et vos internautes : ‘Voulez-vous que la France entre en guerre contre la Russie ?’ Ce sera le cas“, a indiqué le Président en répondant à la question d’un journaliste française. »
On notera combien cette interprétation a des côtés disons étranges. Face aux membres actifs du bloc-BAO qui ne veulent rien à voir ni à faire (frisson de dégoût) avec Poutine, qu’on hait absolument, et avec la Russie presqu’idem, Poutine leur dit qu’il faut absolument partager quelque chose, qui est la responsabilité de la charge du choix. (Après tout, Kennedy et Krouchtchev le firent bien, il y a soixante ans : et l’on voit bien qu’il s’agit d’un choix d’une stratégie métaphysique, et si Kennedy et Krouchtchev n’avaient pas disparu successivement, à un an d’intervalle, – opportunément, songeront certains, – les fondements de l’équilibre du monde auraient pu être changés.)
Il se trouve que nous nous posions dans d’autres circonstances, il y a huit ans, cette question de la possibilité d’une guerre nucléaire, qui est une autre façon de synthétiser dans la dimension tragique les diverses circonstances et questions que nous venons d’évoquer. Cela aussi, c’est la “charge du choix”, quand on en vient à mesurer la terrifiante perspective qu’implique un choix dans les circonstances qui nous importent. On ne s’étonnera pas en précisant aussitôt que cette circonstance, qui remonte exactement à la même époque en 2014, concerne le terrible affrontement de l’Ukraine à la suite du coup d’État du Maidan du 21 février 2014. Nous nous interrogions sur ce point précisément de la possibilité d’une guerre nucléaire, en parlant du “choc psychologique” que constituerait la perception de cette possibilité, le 3 mars 2014 :
Finalement, ce “choc psychologique” n’eut pas lien en 2014, et la question que nous posions eut une réponse négative, sans doute au contraire de nos prévisions (« Cette prise de conscience paradoxalement inconsciente du danger suprême est-elle en train de se faire dans le bloc BAO ? Notre sentiment est que cette hypothèse doit être prise en compte : ce pourrait bien être le cas... ») La crise ukrainienne fut laissée à elle-même, à des accords de Minsk passés dans un bel élan et jamais appliqués ; là-dessus, laissée à une sorte de tension permanente et une “guerre du Donbass” larvée ou de bas-niveau dans tous les sens du terme. Aujourd’hui, ce “choc psychologique” qui n’eut pas lieu vraiment en 2014 apparaît devoir l’être du fait de ce transfert par partage de « la charge du choix » pour que cette charge soit assumée par les deux partis :
« Cette prise de conscience paradoxalement inconsciente du danger suprême est-elle en train de se faire dans le bloc BAO ? Notre sentiment est que cette hypothèse doit être prise en compte : ce pourrait bien être le cas, et si c’est le cas cela devrait être nécessairement très rapide, comme vont les choses aujourd’hui. La prise de conscience n’est alors plus, pour le bloc BAO, une évolution psychologique mais un formidable choc psychologique. On devrait voir cette proposition du “choc psychologique”, si c’est effectivement le cas, dans le très court terme, à mesure de la détérioration de la situation ukrainienne. S’ouvrirait alors la perspective d’une nouvelle et terrible inconnue dans l’équation de ces temps fondamentaux, car l’issue apocalyptique, c’est-à-dire le risque du conflit nucléaire, n’est pas une assurance événementielle (qu’on pardonne l’étrange assemblage de mots si étrangers). Cette “nouvelle et terrible inconnue”, c’est d’abord d’observer ce que ce “formidable choc psychologique” produirait comme effets sur le bloc BAO. Aucune prospective n’est à faire, car il serait déraisonnable de spéculer sur l’inconnu, sur cette terra incognita que serait cette réalisation de la possibilité de l’apocalypse nucléaire ; il serait déraisonnable de spéculer sur l’effet d’un “choc psychologique” qui, s’il a lieu, bouleverserait tout dans notre perception, dans notre jugement, dans notre attitude. Personne ne serait épargné, y compris les Russes d’ailleurs, car s’ils ont, eux, ce risque terrible à l’esprit, il va de soi qu’ils n’en veulent à aucun prix, – mais ils ont ceci de plus que les autres, dans le sens du tragique, qu’ils y sont préparés. »
Nous pensons que cette fois, même si l’“opération spéciale” des Russes se termine vite, et sans préjuger des arrière-pensées qui la soutiennent, le “choc psychologique” va avoir lieu. Les deux côtés, – Russie et USA, – se sont trop longuement et furieusement trouvés face-à-face dans cette ‘subcrise’, avec l’effacement complet des Européens sur des strapontins de fortune et et la discrétion volontaire (voir plus loin) des Chinois, pour que le facteur nucléaire, d’ailleurs évoqué ici et là, n’ait pas été fortement et “opérationnellement” présent dans les esprits. Pour les Russes, ce n’est pas une nouveauté, pour les USA (hormis les chefs militaires) cela devrait se réaliser. (Pour les Européens, c’est possible : si cette phase crisique démente devait leur procurer ce “choc psychologique”, ce serait un gain important, – puisqu’ils sont complètement inexistants pour le reste... Il est bon de commencer à entrevoir ce que l’on risque.)
Pour l’instant et du côté du bloc-BAO, très peu de commentateurs, l’essentiel étant dévolu à la dénonciation morale, ne sont encore préoccupés par la dimension suprême du risque nucléaire. Nous avons trouvé une voix intéressante, avec un commentaire qui ne l’est pas moins si l’on a l’esprit que Tulsi Gabbard est major dans la Garde Nationale (U.S. Army), et donc dispose d’un certain accès aux préoccupations des militaires US... Son commentaire, sur un tweet du 21 février, pourrait alors conduire à l’hypothèse, de façon indirecte, que les chefs militaires US, qui seraient parmi les seuls milieux à se préoccuper de cette perspective catastrophique, s’activeraient avec les Russes sur cette question (on a déjà eu ce sentiment lors de la révélation des coups de téléphone secrets que le président du comité des chefs d’état-major US passa à son homonyme chinois en octobre 2020 et en janvier 2021, en pleine crise de changement de présidence aux USA) :
« Un conflit Russie-USA/Ukraine deviendrait rapidement cybernétique avec des attaques mutuelles sur les moyens de communication-information, ce qui rendrait les deux parties aveugles aux plans, actions & intentions de l'autre, augmentant la probabilité d'un mauvais calcul & d'un malentendu, augmentant ainsi drastiquement la probabilité que le conflit devienne nucléaire (accidentellement ou intentionnellement). Et pour quoi faire ? Pour soi-disant protéger une “démocratie” qui n'en est pas vraiment une ; pour détourner l'attention des échecs domestiques/ montrer à quel point Biden est un dur. Biden peut empêcher la guerre, mais je crains qu’il n’ait pas le courage de le faire... »
En marge de cette observation générale sur le risque d’une guerre nucléaire et sur la “charge du choix” de l’emploi de telles armes, on mentionnera quelques faits qui nous semblent intéressants. Rien d’exhaustif dans cette sélection bien entendu.
• A nouveau, le président Biden se trouve sous le feu des critiques pour son attitude lors de l’épisode du déclenchement de l’“opération spéciale”. Action générale des républicains pour dénoncer la lenteur et la maladresse du président. Plus que jamais se poursuit la “guerre civile américaniste”, avec les mêmes critiques, essentiellement venues du parti républicain qui mène plus que jamais le courant belliciste et pro-guerre... Du Washington ‘Times’ du 24 février, sur un ton résolument guerrier par rapport à l’action des Russes qualifiée d’“invasion”, mais aussi dans un cadre résolument intérieur par rapport aux soubresauts de la crise du pouvoir de l’américanisme :
« Le président Biden se retrouve dans une situation familière après l'invasion de l'Ukraine par le président russe Vladimir Poutine : il doit rattraper son retard.
» Le commandant en chef a commencé après le début de l’invasion à ordonner des sanctions contre la Russie en raison de l’affrontement militaire en cours. Il s’agit du dernier exemple en date où les réponses tardives de M. Biden lui compliquent la tâche pour relever les défis à l'intérieur du pays et à l'étranger.
» Selon ses détracteurs, Biden, 79 ans, a pris du retard sur les grands dossiers de sa présidence : le retrait de l’Afghanistan, la lutte contre l’inflation record, l’abrogation de la politique des masques COVID-19, la lutte contre la flambée de la criminalité, le déblocage des goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement et, maintenant, les sanctions contre la Russie.
» “À chaque tournant, il semble que l’administration Biden soit prise en défaut”, a déclaré le sénateur Lindsey Graham, républicain de Caroline du Sud, dans un message sur Twitter. “Cela doit changer”. Le spécialiste des sondages républicain David Winston a déclaré que Biden “a toujours réagi aux situations parce qu’il n’a pas compris ce qui se passait de manière efficace pour pouvoir y faire face plus tôt”. »
• Quelle est la position de la Chine, qui est restée assez (très) discrète depuis l’annonce de la reconnaissance des DPR et LPR ? Il y a des déclarations de la porte-parole du ministère des affaires étrangères Hua Chunying ; elle dit notamment que la situation en Ukraine reflète « une situation historique complexe » ; que la presse occidentale prend soin d’employer le mot “invasion” pour qualifier l’opération russe, ce qu’elle ne fit jamais lorsque les USA lancèrent « des actions militaires en Afghanistan et en Irak » ; que les USA ont largement contribué à l’aggravation de la situation jusqu’au paroxysme actuel. On retiendra finalement un commentaire intéressant du texte référencé, un lecteur obligeant qui se présente comme Chinois et nous traduit la séquence :
« En tant que Chinois, je peux vous dire que ce que dit le porte-parole ou la porte-parole en Chine est toujours très subtil et que les étrangers ne peuvent parfois pas comprendre. Ce qu'elle a dit signifie “La Russie n'a pas besoin d’aide car elle est très forte ; la Russie a fait cela pour une raison quelconque et la Chine est d’accord avec cela. La Chine ne soutiendra pas la Russie publiquement mais, bon...”. Et aujourd'hui, en répondant à une autre question, elle a également déclaré que la Chine n’oubliera jamais ce que l'OTAN a fait à la Chine en Serbie en 1999 [bombardement “par erreur” de l’ambassade de Chine à Belgrade]. »
• Notre ami, le remarquable Jonathan Turley, écrit le 24 février 2022 un article où il juge en un paragraphe l’action de la Russie. Il est extrêmement sévère, jusqu’à l’invective, notamment et particulièrement pour Poutine institué “mégalomane” et le reste. Turley est un formidable constitutionnaliste, qui nous aide tous beaucoup à comprendre l’entrelacs de la crise du système de l’américaniste. Il est tout aussi formidable pour les questions de droit. Pour ce qui est des questions concernant l’Ukraine, un apport historique ne serait pas inutile, et on se doit de le lui conseiller, sous une forme agréable et dynamique, cette vidéo sans prétention, à placer humblement à côté du discours de l’ambassadeur Kimani...
« La Russie lance actuellement un assaut militaire massif contre l'Ukraine et, ce faisant, brise toutes les normes internationales. Poutine lui-même a choqué le monde par ses actions et sa rhétorique autoritaires. Nous assistons à la rage aveugle de la mégalomanie sur la scène mondiale. La seule voix qui semble résonner dans cette folie est celle de Poutine lui-même. Il y a cependant eu une voix qui a semblé incarner le meilleur de nos valeurs internationales et juridiques. Il s’agit de la voix de l’ambassadeur kenyan aux Nations unies, Martin Kimani. Alors que beaucoup d'entre vous ont probablement entendu des parties de son incroyable discours, j’ai pensé que ce serait un moment important pour entendre ses remarques, qui incluent une critique de toutes les puissances mondiales. »