Notes sur la “guerre civile” israélienne

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 1994

Notes sur la “guerre civile” israélienne

Le minutieux enfermement élaboré par la direction politique israélienne, par ses divers canaux d’influence et de pression, pour tenir la politique iranienne des USA sous son contrôle, semble se défaire à bonne vitesse. L’origine de la phase actuelle se trouve dans les bruits divers de négociations secrètes entre Obama et la haute direction (religieuse) iranienne.

Le site DEBKAFiles, qui suit avec attention et à partir de ses sources multiples l’affaire iranienne, exprime le 21 avril 2012 une inquiétude circonstanciée, appuyée sur de nombreux éléments, à la suite de la rencontre du groupe P5+1 à Istanboul le 20 avril. DEBKAFiles avait déjà, le 9 avril 2012, sonné l’alarme à propos de tels accords secrets en cours d’élaboration.

D’une façon générale, DEBKAFiles, tout comme les informations circulant par d’autres canaux, mentionnent un seul réseau de négociations secrètes entre les USA et l’Iran. Il semble qu’il y aurait en réalité deux réseaux indépendants travaillant dans ce sens, ce qui rend extrêmement difficile d’interférer efficacement dans cette dynamique pour la faire capoter.

Menace contre la paranoïa israélienne

Mais ce qui nous intéresse, à partir de cette introduction, c’est moins l’évolution de ces négociations avec l’Iran que l’évolution de la situation interne israélienne en fonction de cette évolution, pour ce moment, mais selon une dynamique générale spécifique qui utilise d'autres biais, à d'autres moments, pour s'exprimer. D’une certaine façon, l’enjeu est plus important que, par exemple, l'affaire iranienne, parce que c’est tout l’équilibre de la direction politique israélienne et de la structure de sécurité nationale de ce pays qui est en cause. (Ces remarques sont d’autant plus acceptables si l’on considère que l’équilibre interne de plus en plus branlant d’Israël s’est appuyé sur la mobilisation permanente à propos de la “menace existentielle” de l’Iran contre Israël, et que les négociations USA-Iran, fort prises au sérieux par la direction israélienne, menacent elle-même toute cette construction paranoïaque.)

A propos d’Israël, nous faisions, le 25 avril 2012, une observation générale, concernant la situation des directions politiques et de sécurité nationale, essentiellement dans les pays du bloc BAO, où l'on compte Israël bien entendu.

«Ces étranges interférences à l’intérieur du sommet d’une hiérarchie israélienne qui nous avait accoutumé à plus de rigueur nous ramènent à des commentaires obtenues de source européenne, portant sur la situation structurelle de l’autorité, considérée d'une façon très générale. Selon ces sources, il apparaît de plus en plus difficile de trouver à la fois les “vrais interlocuteurs” comptables du “véritable pouvoir” dans tous les pays avec lesquels ces services (de l’Union européenne) doivent traiter, et d’identifier les acteurs qui évoluent dans un tel désordre. Cela vaut en général comme une remarque générale, témoignant de l’effondrement des structures du pouvoir, cela pris comme un phénomène global (globalisation, certes). L’UE elle-même, d’ailleurs, n’échappe pas au phénomène.»

Cette fois, nous reprenons le même constat, en revenant à la situation israélienne, telle qu’elle s’est singulièrement révélée ces derniers jours.

Damage control, de quels dommages ?

Le même texte référencée ci-dessus (le 25 avril 2012) portait d’abord sur des déclarations du général Gantz, chef d’état-major des forces armées israéliennes, dans une interview à Haaretz. Ces déclarations ont fait grand bruit, et interprétées dans le même sens que celui que nous indiquons.

Hier, Gantz s’est lancé dans une opération du type damage control, pour tenter de dissiper l’effet soi-disant désastreux de ses déclarations. C’est Associated Press qui a enregistré ses déclarations, comme cela est reproduit dans le Washington Post du même 26 avril 2012.

«Israel’s military chief said Thursday that other countries have readied their armed forces for a potential strike against Iran’s nuclear sites to keep Tehran from acquiring atomic weapons.

»Lt. Gen. Benny Gantz did not specify which nations might be willing to support or take direct action against Iran. Still, his comments were one of the strongest hints yet that Israel may have the backing of other countries to strike the Islamic Republic to prevent it from developing nuclear arms. “The military force is ready,” Gantz said. “Not only our forces, but other forces as well.” “We all hope that there will be no necessity to use this force, but we are absolutely sure of its existence,” he told The Associated Press, adding that he was not speaking on behalf of any other nation. […]

»Gantz said that in his assessment Iran is seeking to develop its “military nuclear capability,” but that the Islamic Republic would ultimately bow to international pressure and decide against building a weapon. The key to that pressure, he said, were sanctions and the threat of a military strike.

»Gantz’s stance on Iran’s intentions appeared to put him at odds with Israel’s political leaders, who have staked out a more hardline position. Gantz denied that was the case Thursday, saying there was no internal disagreement over Iran’s aims.»

Le zig-zag tactique de Gantz

Ce qui est remarquable dans l’opération de damage control du général Gantz, c’est qu’elle ne contrôle que si partiellement les dommages qu’on pourrait croire qu’elle les aggrave. C’est en effet la conclusion à laquelle on pourrait être conduit lorsqu’on lit en commentaire, après cette deuxième série de déclarations, que «Gantz’s stance on Iran’s intentions appeared to put him at odds with Israel’s political leaders, who have staked out a more hardline position. Gantz denied that was the case Thursday, saying there was no internal disagreement over Iran’s aims».

L’évocation de certains autres pays qui soutiendraient une attaque, voire qui seraient prêts à y participer, est apparue comme une affirmation exotique, certes martiale et impressionnante mais assez gratuite et vague, finalement alimentant le manque de crédit qu’on est conduit à accorder à la déclaration en général. Le résultat de ces affirmations originales a été plutôt de se tourner à nouveau vers la déclaration initiale de Gantz à Haaretz, que ne démentent pas certaines autres parties de ses autres affirmations faites à Associated Press, et qu’il ne dément pas lui-même, en aucune façon... Par conséquent, l’intervention de jeudi semble finalement confirmer celle de mercredi.

Le résultat de ces deux ou trois journées d’affirmations fracassantes et de voltefaces ambiguës du général Gantz a été de convaincre une grande partie de l’opinion dans les directions politiques et dans les milieux de sécurité nationale du bloc BAO que le général Gantz et, avec lui, la hiérarchie militaire, ne jugeaient pas l’Iran comme une menace et n’étaient guère intéressés par l’option de l’attaque. En effet, le délai entre les deux déclarations a été interprété comme une évaluation par Gantz de l’effet de ses déclarations dans la hiérarchie, et sa conclusion qu’il pouvait poursuivre sur la voie ouverte le 25 avril, simplement avec quelques précautions.

Le zig zag paniqué de DEBKAFiles

A nouveau, DEBKAFiles est un bon indicateur. Ce site, dont on sait à quelles influences directes il est soumis (voir le 12 mars 2012), est évidemment partisan d’une attaque contre l’Iran. En deux jours, on le voit publier deux analyses, la première constituant l’habituelle approche de l’analyse du site, la seconde, inhabituellement courte et bâclée, qui montre combien la perception de la situation est soudain devenue urgente.

• Dans la première analyse, du 25 avril 2012, DEBKAFiles fustige la direction politique israélienne, qui parle beaucoup et n’agit guère. La critique est aiguë, comme si DEBKAFiles s’appuyait sur une certitude, – qui pourrait être a contrario ce que le site interprète comme la détermination des militaires à agir (le 23 avril 2012  : « …what is behind this change and what drove Chief of Staff Lt. Gen. Benny Gantz to state this week: “In principle, we are ready to act,” when asked if the IDF was ready to attack Iran’s nuclear facilities.»)… Dans l’analyse, pas un mot des déclarations de Gantz du même jour qui ont fait si grand bruit, dans le sens de la négation du danger iranien.

«Some fear they've missed the boat.

»Israeli leaders were harshly criticized on the eve of Israel’s 64th Independence Day for too much speechifying and no real action against a nuclear Iran, whereas the US in contrast finally made a move by establishing a new Pentagon spy agency for gathering intelligence inside Iran. April 24 and 25, when Prime Minister Benjamin Netanyahu and Defense Minister Ehud Barak addressed memorial ceremonies for the fallen, they reiterated the same old “Israel will not permit Iran to acquire nuclear arms” – a remark which the Israeli street has stopped taking seriously. Many members of military and intelligence circles are quoted by DEBKAfile as believing that Israel may have waited too long and, along with the US, lost the initiative. […]

»Deputy Prime Minister and Minister of Strategic Affairs Moshe Ya’alon said publicly earlier this month that by the end of 2012, Iran would have a dirty bomb. His disclosure drew no reactions, although it was a warning.»

• Les déclarations de Gantz et ses effets immédiats ont-ils pris complètement par surprise DEBKAFiles ? Le site publie une très courte analyse, le 26 avril 2012, pour affirmer que tout ce que dit Gantz revient, en fait, à réparer les dommages causées par les déclarations “incertaines” de … Netanyahou et Barak !

«Israel Prime Minister Binyamin Netanyahu acted Thursday, April 26, to correct the damaging impression of divided and uncertain perceptions of the Iranian nuclear threat left by statements delivered in the last two days by himself and Defense Minster Ehud Barak. Israel’s chief of staff Gen. Benny Gantz rallied to the task with an unambiguous comment that “other countries have readied their armed forces for a potential strike against Iran’s nuclear sites to keep Tehran from acquiring nuclear weapons. The military force is ready. Not only our forces but other forces as well,” he said without elaborating. “We all hope it will not be necessary to use this force, but we are absolutely sure of its existence.”

»DEBKAfile reports from Washington that Gen. Gantz’s words were seen in US official circles as the strongest affirmation yet from Jerusalem that Israel has partners for a direct attack on Iran’s nuclear sites...»

Panetta, pas si sarcastique que cela

Toujours de DEBKAFiles, décidément un bon reflet du désordre… A côté de cette remarque tout à la gloire de Gantz (»DEBKAfile reports from Washington that Gen. Gantz’s words were seen in US official circles as the strongest affirmation yet from Jerusalem that Israel has partners for a direct attack on Iran’s nuclear sites…»), on trouve une “nouvelle” sur les déclarations de Panetta concernant ces mêmes interventions de Gantz, le 27 avril 2012. Nous mettons en gras le mot qui importe, qui donne à la dépêche une tonalité guère favorable à Gantz, qui est encensé par ailleurs….

«And I hope he knows something more than I do,” said US Defense Secretary Leon Panetta sarcastically Thursday in response to Lt. Gen. Benny Gantz’s statement that Iranian leaders are “very rational people” and had not yet decided whether to proceed with building a nuclear bomb. “I do not have specific information that indicates a decision one way or another,” said Panetta.»

Panetta est bien intervenu à propos des déclarations de Gantz. Mais rien n’indique, sinon une oreille extrêmement fine et orientée dans le sens qu’on imagine, qu’il y ait sarcasme en la demeure… On peut lire un rapport de l’intervention de Panetta, par exemple dans WordPress.com, le 27 avril 2012 : «Panetta also pointed to the recent remarks by Israel’s military chief Lieutenant General Benny Gantz describing Iran’s leadership as “very rational” and expressed hope his statements were “correct.”»

La thèse de Roy Tov

Examions une thèse concernant tout ce charivari, celle de Roy Tov… Roy Tov est un dissident israélien ; ayant occupé des fonctions de sécurité nationale de haut niveau, puis ayant décidé de les abandonner et de quitter Israël pour jouer un rôle courageux de dissident et de critique de l’impérialisme sioniste, Tov a été l’objet d’attaques physiques venues sans doute du Mossad, qui l’ont gravement marqué. Il faut avoir cela à l’esprit en lisant son article du 26 avril 2012, sur Veterans Today, dont le thème se déroule autour de la question  : y a-t-il une guerre interne au sein de la direction de sécurité nationale, entre dirigeants politiques et “généraux” ? Sa réponse est négative… «We are not witnessing inner wars in the Israeli leadership, but a conscious effort to create disinformation on the plans of the State of Israel. The sharp inversion of the typical roles (warring generals, cautious politicians) is a further attempt to create confusion.»

Concernant le dernier éclat, celui qui nous intéressée particulièrement et qui est l’objet du remue-ménage actuel, l’interview de Gantz, Tov estime qu’il s’agit d’une manœuvre.

«Let me further summarize: Leading Israeli politicians support war with Iran. Leading Israeli security services personnel oppose it. This is very odd. In the Israeli (and Western) reality, one expects the opposite: generals want war, politicians want industrial silence. Is this additional incongruence a sign of Jewish wisdom, or something else?

»The hint to the truth is in the deed itself. General Gantz cannot give a free interview. IDF officers must get an approval for such an event; in the case of the IDF’s chief general, the approval must be given by the Minister of Defense himself. It is unlikely that Ehud Barak would have given such an approval without asking what General Gantz was planning to say on the issue of a war with Iran. Similarly, it is unlikely that General Gantz would utter an opinion contrary to the one of his boss without getting previous approval from Barak.

»In other words, we are not witnessing inner wars in the Israeli leadership, but a conscious effort to create disinformation on the plans of the State of Israel. The sharp inversion of the typical roles (warring generals, cautious politicians) is a further attempt to create confusion.»

Impossible, une guerre interne ?

…Mais l’argument de Tov n’est nullement convaincant, il peut même être retourné et s'avérer décisif pour la thèse contraire. Cet argument dit que, puisque Gantz n’a pu donner son interview qu’avec l’accord de Barak, c’est qu’il y a bien une manœuvre où les deux sont complices selon les rôles que Tov leur attribue, et il n’y a donc pas de “guerre”. Mais si, justement : s’il y a “guerre” entre le clan civil (Netanyahou-Barak) et le clan militaires-services (Gantz et les autres), alors les règles habituelles ne jouent plus ; si Gantz veut donner une interview à Haaretz, il se passe de l’autorisation de Barak, il ne l’avertit pas et dit ce qui lui importe. S’il n’est pas immédiatement mis à pied, c’est que le rapport de force ne permet pas à Barak de le faire et que la “guerre civile” gronde effectivement au sein de la direction israélienne, et méchamment…

Accessoirement ceci, revenant à notre référence DEBKAFiles, selon l’hypothèse évidente que ce site si proche des manigances du pouvoir israélien serait informé d’une telle manœuvre générale de désinformation si elle existait : pourquoi DEBKAFiles s’échinerait-il à tenter de nous faire croire que Gantz a fait des déclarations menaçantes si le rôle de Gantz est de berner Téhéran en faisant des déclarations pacifique ?

Le véritable danger “existentiel” pour Israël

Mais l’on comprend bien Tov : un homme qui a souffert comme il a souffert, qui a connu de l’intérieur cet establishment israélien, a du mal à croire qu’un Gantz (ou qu’un Meir Dagan) puisse avoir une démarche plutôt pacificatrice. On comprend qu’il écrive de Gantz : «I wouldn’t buy anything from this man; he probably means Israel will not attack Iran, but wants Iran to believe it will…» ; on le comprend mais il ne nous semble pas, pour autant, que la première partie de la phrase soit un argument, ni qu’elle soit à plus forte raison suffisante pour justifier la seconde.

Au contraire, en fonction de ce que nous savons, de ce que nous avons souvent écrit à ce propos depuis les débuts de l’“affaire Dagan” (voir le 4 juin 2011), nous constatons l’approfondissement constant d’une crise qui frappe les échelons “techniques” les plus élevés de la sécurité nationale, contre les directions politiques, à propos de la politique aveugle et de l’illégitimité grandissante de ces directions politiques, et également l’effondrement de la légitimité et de l’autorité de l’État. (Multiplication de déclarations dans ce sens, avec, encore si récemment, celle de l'ancien chef du Shin Bet, Yuval Diskin, ce 28 avril 2012, selon Haaretz : «I don't believe in either the prime minister or the defense minister. I don't believe in a leadership that makes decisions based on messianic feelings.»)

On pouvait voir exprimer ce sentiment, notamment à partir de contacts divers, certains relayant un sentiment exprimé en Israël, dans notre texte du 2 novembre 2011. Nous écrivions notamment  : «Il est remarquable de constater, selon des sources diverses que nous avons consultées, que certaines des opinions les plus “catastrophistes” viennent d’un pays comme Israël (hors sa direction politique, classée comme les autres hors compétition). […] Si l’on fait si grand cas de cette évolution israélienne, encore une fois aux échelons supérieurs de son appareil de sécurité nationale (sa direction politique étant également dans la situation particulière de personnes prisonnières de forces et d’influences diverses qui les rendent bien peu aptes à comprendre la situation réelle), c’est parce qu’Israël, comme on connaît ce pays, est le plus dur, le plus déterminé dans une politique offensive et agressive de force et de puissance, sans retenue ni frein de quelque ordre conceptuel que ce soit (moral, diplomatique, légalité internationale, etc.). Qu’on trouve dans les milieux cités, dans ce pays, l’état d’esprit qu’on décrit ici, rend compte de la puissance et de l’universalité de cet état d’esprit… En un sens, on pourrait avancer que “si Israël est touché, en vérité tous sont touchés”.»

Ce constat est largement confirmé par l’avis de plus en plus répandu chez les mêmes chefs et dirigeants “techniques” israéliens de la perception que le véritable danger “existentiel” pour Israël, c’est effectivement son avenir intérieur, sa structure d’État en crise, etc. (Voir les déclarations de Meir Dagan du 10 avril, rapportées le 25 avril 2012.)

Un événement du processus d’effondrement du Système

Notre conclusion est donc que, oui, bien entendu, il y a une guerre interne dans la direction de sécurité nationale d’Israël, et même une guerre civile fondamentale, dont l’affaire iranienne est passée de sa fonction initiale de cause conjoncturelle et de plus en plus indirecte à celle de prétexte, qui porte sur un sujet bien plus vaste ; et cette guerre civile correspond ainsi exactement à la crise du Système transportée dans la situation intérieure israélienne. Comme on l’a observé, cela n’est rien que de très logique : Israël est l’archétype du pays-Système, fabriqué littéralement pour le développement du système du technologisme et de l’“idéal de puissance” dans le cadre de la “politique-Système de l’idéologie et de l’instinct”.

La seule question intéressante que pose l’“affaire Gantz” ne concerne donc pas son interprétation, mais bien le fait de savoir si cette affaire indique que nous atteignons un point de rupture dans l’affrontement jusqu’ici plus ou moins larvé, jusqu’ici fait à fleurets plus ou moins mouchetés. On serait tenté de considérer positivement cette hypothèse, ou du moins dans sa probabilité, puisque désormais les écarts critiques implicites ne touchent plus des personnalités à la retraite mais un chef militaire en pleine activité.

D’autre part, il faut bien réaliser que l’enjeu détaillé ici ne concerne pas la seule question iranienne, ce qui nous éloigne considérablement de l’argument d’introduction de cette note (la “diplomatie secrète” de l’administration Obama n’étant qu’un des multiples évènements collatéraux contribuant à mettre au grand jour la crise intérieure israélienne). L’enjeu concerne bien toute la structure de ce qui constitue la puissance publique en Israël, toute l’orientation de cette structure, la gestion du pays qui en découle, etc. Ce qui est en cause, c’est la viabilité d’une structure politico-militaire comme celle d’Israël, à l’heure des révisions terribles qu’imposent les situations de crise, et la crise haute en général, alors que la direction civile continue à se laisser emporter par l’hystérie de ses comportements hypomaniaques. (Mais, bien entendu, en cela, Israël, partie intégrante du Système et du bloc BAO, ne ferait que précéder d’autres entités du Système et du bloc BAO, les USA en premier sans aucun doute.)

Tout cela n’a aucun rapport avec la politique as usual, fût-ce celle de la crise perpétuelle type-Iran. Le véritable enjeu, c’est la possibilité d’un événement important dans le cours du processus d’effondrement du Système.