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8960• Les très-mauvaises nouvelles de la situation des capacités militaires US ne cessent de s’empiler, de s’amplifier, de s’empiffrer. • Elles vont du plus “bas” au plus haut dans les domaines militaires. • Il s’agit aussi bien de la guérilla de l’USAF pour se débarrasser du vieil A-10, le seul véritable avion d’appui rapproché au monde avec le Su-25 russe. • Cela, pour le remplacer par le catastrophique F-35 qui ne cesse depuis trois décennies de tenter de nous faire croire qu’il peut voler en combat aérien, et qu’on espère en plus de doter de l’arme nucléaire en Europe. • Cela concerne également le dernier essai annulé d’un missile hypersonique US, domaine où le Pentagone semble complètement bloqué et impuissant. • Le Pentagone en est alors à faire faire des tests à son ICBM ‘Minuteman III’ des années 1970, le dernier cri (de désespoir) de la composante terrestre de sa dissuasion nucléaire stratégique. • Tout cela, alors qu’on augmente à la folie, chaque année, son colossal budget. • Leçon constante de l’art militaire donné aux Ukrainiens (et aux Russes) : l’arme de la dissolution de soi-même quand on n’est plus rien.
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10 septembre 2023 – Que devient donc le Pentagone ? Certes, l’on finit par s’inquiéter pour lui, d’autant plus que les mauvaises nouvelles, très concrètes et sérieuses, nous font craindre de bien vilaines mésaventures. La question devient alors : le Pentagone devient-il fou-bouffe ? Certes, on sait qu’il est wokenisé (un peu comme on disait ‘ripoliné’) depuis deux ans, – et puis l’on se demande si c’est vraiment la bonne question, si le problème n’est pas plus profond, si la wokenisation du Pentagone n’est pas une étape obligé mais cruciale de sa dégénérescence, reflétant celle du système de l’américanisme .
On sait que le Pentagone est comme d’habitude (son budget ne cesse d’augmenter) doté d’une masse considérable d’argent. Il est inutile d’entrer dans les détails parce que c’est se perdre dans les dédales d’une comptabilité kafkaïenne. Disons qu’officiellement, le budget annuel approche le $trillion (mille $milliards) et qu’en réalité il doit approcher et même peut-être dépasser le $trillion et demi. Mais ses problèmes ne sont pas d’argent, malgré les arguments usé, ravaudés, répétés depuis des décennies par ses généraux et ses auxiliaires civils (experts, lobbyistes, parlementaires, journaliste). On connaît notre analyse sur ce problème, qu’on peut notamment voir en détails le 12 mars 2019, bien après que cette crise-là de la déconstruction du Pentagone par l’action primale du premier des composants du véritable Complexe (argent-corruption-gaspillage-stupidité) ait commencé : plus vous mettez d’argent, plus vous aggravez le problème...
« Cet effondrement correspond également aux limites atteintes et dépassées, – Principe de Peter appliqué à la civilisation dans ce cas, – du technologisme. Une inversion complète, bien dans le style du Principe, s’est opérée. Le technologisme qui était le garant du progrès est aujourd’hui la garantie universelle de l’effondrement du progrès. L’augmentation du budget militaire qui était l’intervention comptable nécessaire à l’augmentation de la puissance est devenue l’intervention comptable garante de l’effondrement de la puissance : la “trumpisation de l’Empire” est aujourd’hui une réalité comptable qui précède la réalisation stratégique et géographique de la chose en accélérant une déconstruction radicale de la puissance US. (Utilité des déconstructeurs finalement, lorsque vous les faites travailler dans le domaine de l’inversion.) »
Mais la période est si propice dans ces jours de guerre en Ukraine, dévoilant les incroyables faiblesses des capacités militaires de l’OTAN, donc de l’Ouest, donc des USA... Divers incidents ou décisions annoncés ces derniers jours nous montrent combien cette crise structurelle sinon existentielle atteint des domaines et des problématiques d’une extrême importance. On détaille les plus significatifs.
Le premier cas est celui de la force stratégique de dissuasion, dans sa composante terrestre. Mercredi, le Pentagone a annoncé qu’il avait effectué un tir d’essai d’un missile stratégique (ICBM) ‘Minuteman III’ (LGM-30). L’engin n’était pas armé ni dans des conditions opérationnelles. Il s’agissait simplement de tester ses capacités de vol, savoir s’il marchait toujours, ou encore... Le ‘Minuteman III’ a été développé et déployé dans les années 1970 ; il fut le premier ICBM a être équipé de plusieurs têtes nucléaires (MIRV). Donc, dans les années 1970, il y a un demi-siècle, le ‘Minuteman III’ était à la pointe de sa catégorie. Aujourd’hui, il est très largement dépassé par le RS-24 Yars russe déployé depuis 2010 ; et il est comme d’un autre monde par rapport au formidable RS-28 Sarmat qui vient d’entrer en service.
Sputnik a interrogé l’expert Dimitri Stefanovitch, de l’Institut Global de l’Économie et des Relations Internationales, rattaché çà l’Académie des Sciences. Il lui a été demandé d’abord pourquoi les USA ‘testaient‘ le fonctionnement opérationnel d’un engin vieux d’un demi-siècle et déployé opérationnellement depuis.
« L’expert russe a noté que les États-Unis ont traîné les pieds à plusieurs reprises dans le processus de modernisation et de renouvellement à part entière de leur triade nucléaire, qui comprend des missiles nucléaires lancés depuis le sol. , des sous-marins nucléaires et des avions stratégiques dotés de bombes nucléaires.
»“En effet, les États-Unis n’étaient pas particulièrement intéressés par le développement d’armes nucléaires après la fin de la dernière guerre froide et avant le début d’une nouvelle. Bien entendu, il s’agit à nouveau d’une question extrêmement urgente [pour Washington], qui a récemment déployé un nouveau bombardier lourd. Des travaux sont également en cours pour construire un nouveau sous-marin équipé de missiles balistiques et le ‘Sentinel’ pour succéder au ‘Minuteman’”, a déclaré Stefanovich.
» Il a ajouté que l'on peut également constater que les États-Unis ont perdu “une partie de leur soi-disant expertise, tant dans le domaine de la création d'ogives nucléaires que dans les technologies permettant de produire leurs composants”. »
Le plus important à noter n’est pas le retard accumulé dans un domaine de dissuasion stratégique nucléaire, mais l’incapacité où l’on se retrouve d’avoir perdu les capacités technologiques et de production de cet armement essentiel.
Une deuxième nouvelle importante et extrêmement significative pour l’état de l’arsenal US au plus haut niveau (stratégique nucléaire) et dans les technologies les plus importantes, c’est celle de l’abandon de l’essai d’un prototype du système hypersonique lancé d’avion LRHW (équivalent du missile russe ‘AvantGard’, dont l’existence a été révélé en 2019 et qui a commencé son déploiement dans des unités opérationnelles). La décision d’abandonner l’essai a été prise in extremis, au moment des vérifications ultimes de fonctionnement.
Le Pentagone va d’échec en échec pour ce qui concerne ses programmes hypersoniques, alors que la Russie a déjà plusieurs systèmes différents en service, et qu’elle en a utilisés opérationnellement en Ukraine avec la plus grande satisfaction.
« Cet essai annulé [du LRHW] fait suite à des échecs répétés de l'arme de réaction rapide lancée par voie aérienne (ARRW), un missile balistique lancé par voie aérienne doté d'un véhicule de descente hypersonique, qui n'a connu qu'un seul essai réussi, à la fin du mois dernier. Une autre arme, le missile de croisière d'attaque hypersonique (HACM) propulsé par un scramjet [statoréacteur à combustion supersonique], est également en cours de développement, mais son entrée en service n'est pas programmée. »
Ce rappel est tiré d’un article bien documenté de Fantine Gardinier dans ‘SputnikNews’ du 7 septembre. On a déjà vu à plusieurs reprises les constats politiques et stratégiques que suggère ce retard, qui a une importance considérable au niveau des relations stratégiques et qui rejoint la problématique des ICBM LGM-30 comme rappelée plus haut (l’absence d’intérêt du Pentagone pour ces domaines d’armement alors que tout était réorienté dans les années1990-2000 vers la lutte antiterroriste).
Il est manifeste que le Pentagone rencontre de sérieux problèmes dans le développement des hypersoniques, outre leur retard bien entendu. Konstantin Sivkov, membre correspondant de l’Académie russe des sciences des Fusées et de l’Artillerie, et docteur en Sciences Militaires explique ainsi dans quels domaines opérationnels se trouvent les faiblesses US, – et il s’agit bien de domaines essentiels pour les missions à remplir :
« Les Américains ne parviennent pas à résoudre deux problèmes : le contrôle du vol des missiles à vitesse hypersonique, – c'est-à-dire la manœuvre, – et la question du fonctionnement des systèmes de ciblage à vitesse hypersonique. »
Ensuite sont développées dans l’article les questions de dynamique physique qui jouent un rôle fondamental dans l’utilisation des hypersoniques. Un autre expert russe Dimitri Drozdenko, analyste militaire et rédacteur en chef du portail Internet ‘Fatherland Arsenal’, explique le comportement US de ces dernières années concernant le développement des hypersoniques et l’intensité des tentatives d’espionnage US au cours des dernières années.
« C’est ce qu’on appelle de l'espionnage industriel. C'est-à-dire qu'ils n’ont tout simplement pas encore atteint le niveau technologique requis.
» Aujourd'hui, nous ne disposons que de trois types d'armes : le planeur Avangard, qui a déjà été testé à plusieurs reprises, le missile Kinzhal doté d'un moteur-fusée et le Zircon, une fusée basée en mer qui fonctionne avec un moteur à statoréacteur et qui est un développement ultérieur du missile Onyx.
» Une partie de ces technologies a été reçue par l'Inde dans le cadre du développement conjoint du missile Brahmos. C'est pourquoi les Américains échouent : parce qu'une bonne partie de l'humanité ne veut pas partager la technologie avec [eux]. Ils n'ont pas réussi à les voler eux-mêmes aux autres, aussi doivent-ils complètement les développer seuls. »
Cet exposé de la situation du complexe américaniste, dans le chef du Pentagone et de ses divers centres de planification, est particulièrement lugubre et déconcertant dans ce cas des missiles hypersonique. Malgré une alerte absolument concrète et assurée déjà vieille de plus de quatre ans (déclaration de Poutine en mars 2019), tout se passe comme si une énorme machinerie à l’arrêt, déjà largement distancée, n’arrivait même plus à (re)démarrer.
Les deux autres nouvelles qui nous intéressent concernent, directement ou indirectement, la star incontestée de la catastrophe américaniste : le F-35, ex-JSF, qui met en péril très grave l’avantage immémorial de la supériorité aérienne des USA. Ce qui est frappant avec le F-35, c’est qu’il ne cesse d’étendre les effets de la catastrophe apocalyptique qu’il représente à d’autres programmes, à d’autres situations, etc., tout en demeurant imperturbablement un avion de combat qui ne combat pas, un avion multimissions qui dédaigne de remplir aucune d’entre elles et ainsi de suite.
Ici, c’est une étape de plus dans la poursuite folle et totalement inconsciente de l’USAF du remplacement des très-vieux Fairchild-Republic A-10A ‘Thunderbolt II’ (ou ‘Warthog’) par le F-35. Le A-10, déployé depuis 1975 au prix unitaire de $10-$15 millions, est connu comme le meilleur avion d’appui tactique (CAS) du monde avec le Soukhoi Su-25. Ses capacités sont absolument indiscutables, que ce soit dans une guerre de basse intensité (anti-terroriste) ou dans une guerre de haute intensité (Ukraine). C’est un avion rugueux et solide, super-blindé et super-armé, très manœuvrable et capable de voler très lentement pour assurer des tirs de proximité en visuel. Depuis plus de vingt ans, l’USAF qui n’aime pas les avions vieux et pas-cher, tente de l’éliminer au profit du F-35, étranger à toutes les capacités du A-10 avec en plus la capacité de souffrir d’une incapacité chronique d’intégration de son ensemble électronique renforçant son caractère d’être très cher à l’emploi (une heure de vol du A-10 coûte $6 000, une heure de vol du F-35 va jusqu’à $55 000/$60 000 selon les amitiés du comptable).
Ainsi était récemment présentée l’actuelle tentative de l’USAF de mise à la retraite d’une partie des A-10 au profit du F-35, ce dernier présentant ainsi toutes les caractéristiques d’un pigeon de luxe pour participer aux parties de tir au pigeon affectionnées par les très-nombreux généraux du Pentagone. Le F-35 est à l’aviation de combat ce que l’Ukraine est à la guerre de haute intensité selon la conception otanienne : une très, très-mauvaise surprise.
« “En mettant au rebut le A-10, l'armée de l'air garantit la création de nouvelles familles Gold Star” [médaille attribuée à titre posthume aux soldats morts au combat], a déclaré Charlie Keebaugh, président du plus grand groupe d'aviateurs de l'équipe de contrôle aérien tactique.
» La version 2024 du National Defense Authorization Act permet à l'armée de l'air de retirer 42 A-10 Thunderbolt 2 en 2024, les quelque 220 restants devant être retirés avec préjudice d'ici 2029. Cette mise à la retraite des A-10 “Warthog” repose sur l'idée fantaisiste et réfutée que l'A-10, qui est à ce jour l'avion le plus rentable de l'inventaire de l'armée de l'air, peut être remplacé par le F-35.
» Ce coup de force de l'armée de l'air n'est qu'un nouveau chapitre de la longue saga des hauts responsables de l'armée de l'air qui utilisent toutes les tactiques, y compris des tactiques sournoises, des menaces et des tests truqués, pour justifier le retrait de l'A-10. Il ne s'agit certainement pas d'améliorer les capacités d'appui aérien rapproché (CAS) de notre pays, qui ont sauvé d'innombrables vies américaines. Il s'agit plutôt de convertir les responsables de la maintenance des A-10 en responsables de la maintenance des F-35 afin de satisfaire l'appétit vorace et sans fin de ces derniers en matière de maintenance et de soutien. Et il s'agit de tuer l'avion qui continuera à montrer les faiblesses catastrophiques du F-35 tant qu'il continuera à voler. »
Mais le destin général du F-35 est aussi bien révélateur que ses caractéristiques catastrophiques. A lui seul, par sa force symbolique autant que son authenticité d’erreur monstrueuse, ce destin trouve son flamboyant accomplissement dans la déstructuration et l’aveuglement conduisant l’effondrement par dissolution du Pentagone. Selon la norme et comme on le ft d’ailleurs jusqu’ai 11-septembre, on aurait dû envisager, dès l’année 2000, que le F-35 serait abandonné, ou disons discrètement mis sur une voie de garage comme beaucoup d’autres programmes avant lui. Rien à faire et pas du tout, – tout au contraire ! La bureaucratie militaire est tellement stupide et invertie – qu’en même temps elle charge le F-35 de nombre de missions différentes pour justifier son simulacre de merveille polyvalente ; et qu’en même temps elle ne cesse d’en restreindre l’emploi, d’en accroître les restrictions d’action et de vol de crainte des pertes catastrophiques qu’elle devine.
Voyez le plus récent exemple du déploiement en urgence, qui se fera à son rythme contraint et craintif, des F-35 chargés de la mission d’emploi du nucléaire tactique en Europe. L’OTAN a approuvé avec enthousiasme cette étrange décision en sachant bien que le F-35 sera infiniment plus vulnérable pour cette mission, que le F-16 avant lui, que le F-4, que le F-104.
La colonelle Kwiatkowski, ancienne analyste de l’USAF qui démissionna de son poste au service de renseignement de l’USAF par dégoût pour la façon dont les neocon “travaillaient” le renseignement, qui fut un temps active dans la dissidence, qui se retira (dans un ranch de Wyoming où la campagne est belle), qui reparut récemment dans l’activisme, décrit pour SputnikNews ce que signifie cette décision du F-35 nucléaire activé en Europe, – pour faire trembler la Russie et conclure l’irrésistible victoire de l’Ukraine et de son parrain US. Notez qu’elle nous parle justement d’« une sorte de désespoir » dans cette décision
« Kwiatkowski a déclaré que le message autour du déploiement des F-35 au Royaume-Uni était probablement destiné à “augmenter les enjeux en Ukraine” et à envoyer un message à “la Russie, – ainsi qu'aux BRICS,– que les États-Unis sont sérieux et capable”. Toutefois, le choix de la plateforme F-35, qui connaît de graves problèmes, a montré que les États-Unis ne sont en fait ni l'un ni l'autre.
"Il y a une sorte de désespoir révélé ici, et c'est le message qui est involontairement envoyé. C'est ce désespoir du côté de l'organisation et de la direction des États-Unis et de l'OTAN qui m'inquiète. La Première Guerre mondiale s'est produite en raison d'erreurs d'appréciation de bureaucrates non élus et des ambitions du XIXe siècle d'une royauté en perte de vitesse dans un monde en mutation qu'elle ne comprenait pas et n'accueillait pas favorablement. Je crains que la même chose ne se produise aujourd'hui, cette fois-ci à Washington.
Parvenu à un tel degré de décrépitude et de déstructuration dans un cadre d’activité intense et totalement contre-productive, le Pentagone ne s’effondre pas dans le sens courant. Il se déforme monstrueusement en montrant une extraordinaire capacité d’adaptation à toutes les forces destructrices qui affectent l’entité américaniste, et se précipite, cœur vaillant, dans la fascination de sa propre dissolution. Alors qu’il figura longtemps, malgré ses gabegies et ses erreurs de choix, comme une référence de résistance de certaines vertus initiales de la chose militaire, il a complètement basculé dans ce dernier carré d’affirmation postive.
L’acte de la wokenisation est à cet égard fondamental et jusqu’au bout on pouvait, on devait croire qu’au moins les militaires y résisteraient. Jusqu’au bout on pouvait, on devait croire que les vertus militaires repousseraient cette dégénérescence monstrueuse du corps social et politique. Le contraire s’est produit en quelques mois et le Pentagone est devenu une force d’entrainement de cette catastrophe psychologique et comportementale travaillant comme un bagnard stakhanoviste à la dissolution de soi-même. Tous les aspects de la puissance militaire sont frappés de diverses façons et avec une force diverse, et transformés en un statut de complète impuissance militaire.
L’effondrement doctrinal, l’ivresse idéologique, l’emprisonnement technologique, avec toutes les tares qui vont avec (corruption, bêtise, gaspillage, inversion) sont aujourd’hui la marque du Pentagone. Sa puissance dévorante est devenue une impuissance irrésistible, – une impuissance “plus puissante” que sa puissance originelle. La monstrueuse et surpuissante structure militaire d’agression est devenue une monstrueuse mécanique d’autodestruction, avec toujours plus de moyens, de budgets, pour rendre absolument irrésistible cette autodestruction. Le dégénérescence psychologique parfaitement opérationnalisé par le wokenisme, qui a généré et qui a été entraînée par cette course au Trou-Noir du Mordor, est devenue le moteur de l’accélération de ce processus. En retour et avec tous ses remerciements, il accélère la dégénérescence sociale et sociétale qui l’a enfanté dans sa dernière phase.
Tous les derniers évènements qu’on a passés en revue témoignent dans la réalité concrète de cette dissolution, de cette perversion de la psychologie, de cette inversion de la volonté au profit de la pensée-slogan. Personne ne s’oppose à cette marche de la dissolution, personne ne la dénonce au sein de l’institution. Les intelligences et les volontés sont comme paralysées, fascinées par leur propre dégénérescence.
La “chute finale” du Pentagone est en fait une “néantisation” de quelque chose qui s’est vidé de son essence, une destruction de quelque chose qui n’est plus et qui n’a jamais été vraiment. (Un simulacre, par exemple.) Comme nous l’écrivons par ailleurs (un ‘Grâce de l’Histoire’ à venir), ce phénomène de “néantisation” mérite une définition claire pour mesurer ‘L’étrange défaite’ qui est en fait une débâcle aux dimensions inimaginables :
« La néantisation bien pire que la mort, trop souvent agitée comme gri-gri de notre terreur suprême et de notre punition sans retour, nous-mêmes ayant perdu la sagesse des Anciens qui faisaient de la Mort une porte à ouvrir sur la Promesse suprême. La “néantisation” peut être comprise comme la négation de ce qui n’a jamais été : on ne tue pas seulement l’être, ni le souvenir de l’être, ni son ontologie, mais on réduit à néant tout ce qui le concerne soi-disant, compris son souvenir simulé, son histoire mise en images hollywoodiennes, sa prétention théâtralisée à avoir été et toutes ces sortes de chose : son néant lui-même est réduit au néant. »