Notes sur la zombification fracassée

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Notes sur la zombification fracassée

15 août 2020 – En annexe, nous donnons deux textes sur lesquels nous allons déployer notre analyse, qui est autant (le premier) une description glacée d’une prospective d’absurdité de crétinerie promise à la désintégration, qu’une prospective joyeuse et catégorique qui s’échauffe à la description du cimetière des dinosaures qui est le nom choisi pour le cimetière de notre Système. Ils nous serviront de fil rouge l’un l’autre, l’un après l’autre.

La catastrophe de cette Fin des Temps est réellement si évidente, criante, hurlante, qu’elle ne doit plus déclencher ni de l’indignation, ni de la fureur ; nous sommes, nous devons être au-delà de ces réactions fort excessives. A la limite, même s’il peut s’agir d’un exercice qui semblerait très difficile, – mais pas vraiment en vérité, – il est permis de sourire avec une ironie compatissante et presque attendrie au spectacle de l’effondrement de tous ces agitateurs, ces déstructurateurs, ces discoureurs du Rien plaidant pour le Néant, ces agioteurs de la démence présentement à l’œuvre et se protestant devant eux-mêmes, objets d’une intense admiration et d’une agitation à mesure. Certes, ils puent, Sapiens-Sapiens en goguette ; mais ils seront intoxiqués à mort par leurs propres effluves avant qu’ils aient achevé leurs œuvres... Bien avant...

Les deux textes sont d’origine des Etats-Unis par le sujet ou par l’auteur et concernent tous les deux les États-Unis dans la crise présente. De ce fait, et selon la structuration de notre travail, ils auraient pu figurer dans la rubrique RapSit-USA2020. S’ils ne le sont pas et s’ils sont l’objet d’une analyse générale comme prétendent être nos Notes d’analyse, c’est parce que la crise des USA aujourd’hui est une crise mondiale, le cœur grondant de la GCES, qui nous concerne tous d’une part ; c’est parce que les questions abordées, également nous concernent tous et sont de notre préoccupation centrale, d’autre part.

Il ne s’agit de rien de moins que la crise ontologique de l’espèce humaine parvenue au terme de son chemin de croix, au terme de l’effondrement. C’est à ce moment que son cas devient très intéressant, et nous dirions d’une façon globale, pour nous tous. L’aventure en cours est l’Illiade et l’Odyssée de la Fin des Temps, c’est-à-dire complètement inverties, où l’héroïsme des champs divins est remplacé par la folie de l’autodestruction, où la grandeur tragique du Matin du Monde est remplacée par le persiflage puant du Crépuscule producteur de tragique-bouffe.

Les zeks du ‘suprémacisme blanc’

Le premier texte est traité comme il convient par Spoutnik qui, en temps que média russe, sait ce dont il parle. Ce qu’il nous décrit est une sorte de Goulag-soft où ont lieu, sous la forme de ‘séminaires’ regroupés en unités de repentance, des séances de ‘rééducation’ à l’image des camps du Vietminh où les soldats du corps expéditionnaires français, – ceux de Dien Bien-phu notamment,– étaient ‘rééduqués’ aux normes communistes. Comme il est de coutume, certains des ‘rééducateurs’ viennent des rangs ou des groupes de ceux qui sont en attente de ‘rééducation’, comme fut le Français Georges Boudarel, activiste du PCF passé au Vietminh et devenu ‘rééducateur’ au camp n°113, dit Dai Dong.

Bien entendu, tout cela est du passé, amnistié, oublié, hors-sens de l’histoire. Le ‘sens de l’histoire’, aujourd’hui, c’est cette description d’une réunion type-scoute de type “formation-obligatoire”, organisée par la direction du premier laboratoire de recherche nucléaire du gouvernement, – puisque l’argent du contribuable n’a pas d’odeur.

« Un laboratoire aux États-Unis, financé par le contribuable, a envoyé ses employés dans une résidence à Santa Fe (Nouveau-Mexique) pour y suivre une formation obligatoire basée sur le “racisme, le sexisme et l’homophobie” des hommes blancs, a dénoncé Christopher Rufo, directeur du centre sur la richesse et la pauvreté au Discovery Institute.
» “Le premier laboratoire de recherche nucléaire du gouvernement fédéral a organisé un camp de rééducation de trois jours pour les ‘hommes blancs’ dans le but de mettre en lumière leur ‘privilège blanc’ et de déconstruire la ‘culture de l’homme blanc’”», a-t-il lancé sur Twitter, avant d’étayer son propos à l’aide de plusieurs documents... »

Ce que nous percevons de la nouvelle est qu’il s’agit d’un camp en vue de ce que nous nommerions, –accordant plus d’importance à la méthode qu’au contenu de l’‘enseignement’, – une entreprise de ‘zombification’. Le but est de ‘zombifier’ les employés-zeks (abréviation de ‘zaklioutchonniï’) ainsi réunis, les éducateurs étant vus, plus que comme des ‘collabos’, comme des unités individuelles déjà zombifiées, à l’image de leur hiérarchie, des ‘zombie-Kapos’, si l’on veut. L’objectif, sans grande originalité, est de conformer les bénéficiaires à la “Nouvelle-Normalité”. Cet objectif grotesque et monstrueux est une sorte de dinosaure qui a sa place au cimetière du même nom.

Sincérité et vertu du Corporate Power

Il s’agit d’une étrange entreprise selon un jugement indépendant, et notamment par rapport à l’enseignement dispensé. D’autre part et si l’on tient compte de la cohérence idéologique, il y a une extrême logique (une logique de l’extrême) dans ce prolongement, toute la bureaucratie postmoderne des secteurs public et privé étant peu à peu, – mais très rapidement !, – gagné par la “Nouvelle-Normalité”, qui prétend justement être une structure fondamentale, sinon la structure fondamentale de la postmodernité dont les données sont connues (liquidation du ‘suprémacisme blanc’, accession des minorités de couleurs et de la cavalerie LGTBQ aux fauteuils d’orchestre de la “société du spectacle”).

Ainsi, tout autant que la bureaucratie publique, le Corporate Power est complétement acquis au nouveau courant postmoderne (‘Woke’, ‘Black Lives Matter’ [BLM], etc.), qu’il finance d’ailleurs sans la moindre hésitation, avec de fastueuses subventions qui alimentent la réflexion marxiste-culturelle de ses dirigeants,  et un alignement impeccable selon les normes du Politiquement-Correct (PC). On peut en être instruit selon ces quelques remarques de Marie Chancel, dans Éléments d’août-septembre 2020.

« De fait, les multinationales ont été aussi promptes à s’aligner sur le mouvement ‘Black Lives Matter’ qu’indifférentes aux 32 millions de chômeurs que la crise sanitaire a précipités dans la misère ! Jamais on n’avait vu Louis Vuitton, Amazon, L’Oréal, Apple, Nike, autant rivaliser à coups de millions de dollars de promesses de dons, de communiqués et de déclarations enflammées. [...]
» Qu’importe si Nike, après avoir réalisé 36,3 milliards de chiffre d’affaires en 2018, a délocalisé ses usines de Chine, “devenues trop chères’, au Cambodge et au Vietnam, où les salaires moyens sont inférieurs de de 45% à 65% au salaire vital. La marque à la virgule n’a-t-elle pas diffusé sur son compte tweeter : “Don’t turn your back to racism” ? »

Nous ne doutons pas une seconde, car l’humanité a de ces saisissants raccourcis qui permettent à l’hypocrisie de subsister sans vous plonger dans une crise de nerfs, que le Corporate Power et tous ses adeptes, ses milliardaires du club des 0,1%, ses zélotes, ses moralistes porteurs de moraline, croient très précisément à ce schéma d’une moralité quasiment repeinte dans les couleurs transcendantales de l’arc-en-ciel. Pour eux et hors des contines sur les complots divers, du globalisme à la postmodernité, effectivement l’antiracisme et tout le spectre du LGTBQ constituent les structures sublimes de la nouvelle vertu civilisationnelle. On sait depuis longtemps que tout ce qui est gay, genrisés, alternatifs-Système, a dès le début utilitairement utilisable reçu l’appui enthousiaste du Corporate Power. Le regretté Justin Raimondo, qui n’avait jamais caché son homosexualité et la lutte qu’il avait menée pour n’en être plus honteusement ostracisé, ne dissimula jamais le mépris qu’il éprouvait (par exemple, pour la Gay Pride de 2013 à San Francisco) pour la dégénérescence du mouvement, désormais complètement subventionné, corrompu, boursouflé et bouffé comme par des termites, par le Corporate Power et l’establishment représentant le Système.

Mais Raimondo s’en est allé et le Corporate Power est toujours là, et contrairement à ce qu’il est habituel de croire et de penser, notre propos est bien de nous appuyer sur l’hypothèse que le parti de la moraline ainsi choisi (antiracisme et LGTBQ, soit progressisme-sociétal) est d’une complète sincérité qui garantit qu’il ne se détournera pas du but absurde qui finira par le bouffer comme le cancer dévore le corps sain.

Le Corporate Power croit à sa vertu en se lançant dans cette entreprise dont profitent grassement tous les dirigeants du mouvement, des BLM aux organisateurs de séminaires-goulags contre les “privilèges blancs”, et ses dirigeants, Blancs à une écrasante majorité, et encore fort peu féminisés, jugent être exactement le contraire de “privilégiés Blancs”. Ils jugent de cela en parfaite bonne fois, attendant pour en être confirmés sinon confinés, que s’installe la “Nouvelle-Normalité”, qui sera évidemment comme l’ancienne, avec cette nouvelle moraline en plus, brevet de vertu de ceux qui ont tant ouvré dans le sens de l’établir fermement. La “Nouvelle-Normalité” sera exactement l’ancienne, avec un coup de peinture nouvelle en plus, où clairement le noir sera proéminent, et le blanc mis à l’index.

Continuera-t-on à dire que l’on “blanchit l’argent” dans les paradis fiscaux ? C’est un de ces dilemmes qui montrent que l’entreprise n’est pas facile et que la sincérité règne, que l’acquis de la moraline n’est pas une entourloupette de relations publiques, ni un simulacre de nantis voyageant en jets privés. Il est vrai que dire que l’on va “noircir l’argent” alors qu’on l’espère propre, alors qu’Ajax lave « plus blanc que blanc », c’est assez risqué... Mais nul n’a dit que la “Nouvelle-Normalité” était chose aisée...

Tant pis, – ou tant mieux, – rien ne les détournera de leurs ambitions fondées sur une sincérité et une vertu si élevées.

La “Nouvelle-Normalité” en lambeaux

... Mais un autre argument intervient, qui fait trembler tout ce superbe château de cartes qui ne semblerait fait que d’atouts et de carrés d’as,  qui menace singulièrement ce rangement idéal. Il concerne justement la “Nouvelle-Normalité” dont il est tant question parce que ce terme quasiment magique implique ceci :

• Les ‘maîtres du monde’, qui sont 0,1% comme l’on sait, nous disent in petto et sur la pointe de la langue : “On efface tout et on recommence là on en était en décembre 2019 mais en substituant les embarrassants ‘hommes blancs’ habitant nos contrées par des hommes de couleur habitués à subir nos outrages et nos injustices, et qui viendront dans nos bras puisque nous serons leurs sauveurs et leurs libérateurs” ;
• et ce beau discours souligné inconsciemment par cette extraordinaire sensation d’avoir instauré enfin l’égalité et la moraline universelles au profit de ces pauvres communautés de couleur, et de ces singularités sociétales minoritaires, victimes du ‘suprémacisme blanc’ depuis si longtemps ;
• ainsi George Floyd, récidiviste, condamnés, prédateur, toxico, bref le parfait portrait-robot du Messie, tombait à point et tombait, mortellement atteint par les brutalités policières... Qui ne profiterait,  – non pas de l’aubaine le mot est bien déplacé, – , mais de ce don du Ciel où George Floyd est parti en nous quittant ?

Un cynique dirait effectivement que la mort de Floyd tombait à point, qui relança la machine BML un peu alanguie. (Un cynique, c’est-à-dire Orlov, le 17 juillet : « Aux États-Unis, la vie des Noirs compte – tous les 20 à 30 ans environ, mais presque jamais le reste du temps, pendant lequel on considère qu’il est bien de laisser les Noirs s’entre-tuer, de les emprisonner en masse et de contribuer à leur déchéance en leur fournissant un logement et en distribuant de l’argent et de la nourriture à des familles noires sans père. La routine est maintenant si bien rôdée qu’elle peut être recyclée à l’infini ; ainsi, le Rodney King de 1992 a été réincarné dans le George Floyd de 2020. Et n’oublions pas l’émeute raciale de Chicago en 1919. »)

D’où cette tendance de nombre d’esprits soupçonneux de voir dans Covid19 une allumette utilisée intentionnellement pour déclencher les événements en chaîne dont l’effet serait la liquidation de l’‘homme blanc’ au profit de toutes les couleurs et des femmes triomphantes ; et ainsi fut la “Nouvelle-Normalité” (et nombre de complots avec elle). Mais il y a un “mais” que l’on lit ci-dessous, développé et détaillé avec esprit et à-propos par Charles Hugh Smith.

Ils sont nombreux à nous en donner la clef, même parmi les plus zélés soutiens du Système, mais bien peu ne songent à la tourner (la clef) dans la serrure ; c’est-à-dire à faire un rapport de cause à effet et, pour juger du tout, de tenir compte en effet de tout, ce que les Anglo-Saxons nomment ‘the Big Picture’. Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles et parfait aligné sur le Système, s’exclamait hier lors de l’émission 28 minutes de Arte, pour la France mais ce qui est catastrophique pour la France l’est pour tous :

« Mais vus de Bruxelles, vous autres à Paris, vous ne semblez pas vous rendre compte ! Avec la chute de l’activité économique que nous connaissons, nous allons connaître une catastrophe, la pire année pour la France depuis 1942, en pleine occupation nazie ! »

Le piège aux mâchoires qui bougent

Évidemment, la référence (collaboration, France sous la botte) fait se taire la basse-cour. Surtout, elle illustre, comme tant d’autres images et prospectives, le piège où se trouve le Système, ce piège qui est comme un marais poisseux, des sables mouvants collants, qui ne cesse de se refermer chaque fois que l’on en écarte les mâchoires...

Le piège a un nom, qui est Covid19, qui a permis à tant d’événements de se produire, et notamment la mort de Floyd et la suite, mais Covid19 qui est un Janus sans nul doute...  Car si les calculs des 0,1% peuvent rencontrer les rêves les plus fous, du type ‘Grand Remplacement’ ou équivalent, ils se heurtent aussi à leur double monstrueux, un mimétisme inverti catastrophique. Tout dépend de ce qu’ils nomment “la reprise”, qui permettrait à la “Nouvelle-Normalité” de s’installer, aux communautés de couleur de prendre la place des Blancs racisés et ostracisés, et d’ainsi devenir les nouvelles bêtes de somme du Système. Ainsi le complot aurait-il réussi !

Las... Laissons le complot de côté. Covid19 tient le Système prisonnier de ses engagements sanitaires, et transforme nos piètres dirigeants en zombieSystème jouant aux montagnes russes : desserrer l’étreinte des gestes-barrières et voir l’activité économique reprendre, resserrer son étreinte à la nième alerte ou la nième ‘nouvelle vague’, et bloquer la reprise économique. Les avertissements des zombieSystème de ne jamais replonger dans un reconfinement complet avoisinent les avertissements que l’on pourrait bien y être forcés. Qui a raison, qui a tort ? Où est le complot et quel complot est en train l’emporter ? Où est la vérité de Covid19 ? « Frankly, my dear, I don't give a damn » (réplique non-encore censurée de Rhett Butler à Scarlett O’Hara dans « Gone With the Wind »)... Certes, peu importe, puisque ce qui importe est ce jeu dont on voit mal l’interruption avant longtemps, cet  aller-retour des confusions et des paniques politico-sanitaires, ce jeu du piège les condamnant au sort des dinosaures...

Covid19 règne...

Comme nous l’a appris le couple Debord-Murray, pour réussir la zombification générale (zombifier les Blancs pour les chasser, zombifier les couleurs diverses pour les faire entrer dans le circuit de l’esclavage postmoderne), il faut une “société du spectacle” qui marche à guichets fermés, et un homo festivus qui festive à couilles rabattues. Ni l’un ni l’autre ne sont possible : “société du spectacle ou pas”, tout rassemblement doit respecter une distance de sécurité, quant à homo festivus, entre le masque et les gestes-barrières il reste peu d’espace pour les festivités.

Panem et Circenses, vieux comme le monde ; mais le pain se fait rare et rassis et le cirque est fermé pour cause de rigolade éteinte. La zombification sera faite en vain, si elle se fait, si elle ne se révèle pas être un boomerang ; il est possible que les Blancs s’aperçoivent de quelque chose, quant aux Noirs, on remarque que nombre d’entre eux, hors de ceux qui sont intégrés (dans le Système, c’est-à-dire), sont de plus en plus agacés par les singeries des progressistes-sociétaux.

Aux uns et aux autres, Covid19 laisse toute la latitude possible de laisser écla ter leur mauvaise humeur. Rome ne s’est pas défait en un jour parce que ses 0,1% avait compris qu’on ne joue pas avec Panem et Circenses, au contraire on assure. Le sabotage par le Système, certes à l’insu de son plein gré mais qu’y pouvons-nous, de “la société du spectacle” et d’homo festivus est un terrible revers. Alors apparaît la vérité de notre “Nouvelle Normalité” qui voudrait repasser les plats de l’ancienne, ce que Charles Hugh Smith nomme “la dénormalisation” : « Voici ce que signifie la dénormalisation : il n'y a pas eu de nouvelle normalité pour les dinosaures... »

Covid19 veille sur le cimetière des dinosaures de la postmodernité.

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Nos Annexes

Pour accompagner ces Notes d’analyse, nous mettons en ligne deux textes qui en illustrent certains aspects.

• « Des employés blancs d’un laboratoire américain ont été dans un “camp de rééducation” pour les convaincre de leur racisme » (Spoutnik-français, le 14 août 2020) ;
• et « The ‘New Normal’ Is De-Normalization – Here’s what denormalization means: there was no “New Normal” for the dinosaurs.», de Charles Hugh Smith, le 13 août 2020.

 

Rééducation pour ‘suprémacistes blancs’

Le directeur d’un institut américain a révélé l’existence d’un «camp de rééducation» organisé par un laboratoire de recherche médicale pour les hommes blancs afin de les convaincre de leur racisme et de déconstruire la «culture des hommes blancs».

Un laboratoire aux États-Unis, financé par le contribuable, a envoyé ses employés dans une résidence à Santa Fe (Nouveau-Mexique) pour y suivre une formation obligatoire basée sur le «racisme, sexisme et l’homophobie» des hommes blancs, a dénoncé Christopher Rufo, directeur du centre sur la richesse et la pauvreté au Discovery Institute.

«Le premier laboratoire de recherche nucléaire du gouvernement fédéral a organisé un camp de rééducation de trois jours pour les “hommes blancs“ dans le but de mettre en lumière leur “privilège blanc” et de déconstruire la “culture de l’homme blanc”», a-t-il lancé sur Twitter, avant d’étayer son propos à l’aide de plusieurs documents.

Dans un premier temps, les instructeurs ont demandé aux participants d’exprimer les concepts qu’évoquait pour eux la culture de l’homme blanc. Des mots comme “suprémaciste blanc”, “KKK”, “privilégié” ou encore “tueries de masse” ont été écrits sur un tableau.

Dans un rapport de ce séminaire révélé par M.Rufo, les formateurs insistent particulièrement sur le fait que les hommes blancs doivent «travailler dur pour comprendre» les concepts de «privilège blanc», «privilège d’homme» et «privilège d’hétérosexuel». Il leur était également demandé d’exposer «les racines de la culture masculine blanche» comme l’individualisme, l’attitude positive, le travail acharné et la recherche du succès.

Ils leur ont ensuite fait comprendre que ces «idéaux» étaient particulièrement «dévastateurs» pour les minorités et les femmes, car ils conduisaient intrinsèquement à «une qualité de vie plus basse à la maison et au travail, une espérance de vie réduite, des relations improductives et un stress élevé». Lors d’une des sessions, ils ont répété des affirmations selon lesquelles ils sont complices du «système des hommes blancs».

Au terme des trois jours de la formation, les participants ont dû écrire des lettres destinées aux femmes et aux minorités dans lesquelles ils décrivent leur expérience et s’excusent pour avoir participé à une culture toxique créée et encouragée par le privilège des hommes blancs.

Contacté par le média américain Blaze, qui a repéré la publication Twitter, l’entreprise Sandia National Laboratories a répondu qu’elle était «fière de sa diversité», mais n’a pas confirmé si ses employés ont participé ou non à cet événement. «L'inclusion et la diversité sont des éléments déterminants de la culture de Sandia National Laboratories, qui accueille de multiples perspectives et promeut différents styles de travail», a assuré un porte-parole.

Spoutnik-français

 

La ‘dénormalisation’, ou l’extinction des dinosaures

Tout le monde parle de la “nouvelle normalité”, comme s'il y avait une garantie que la vie reviendrait à la normale. Mais la “nouvelle normalité” est la dénormalisation, que je définis comme étant la disparition de tout ce qui était normal et qui ne sera pas remplacé par une nouvelle normalité. En d'autres termes, la normalité a disparu, c'est fini, terminé, rideau : l’ancienne normalité, la nouvelle normalité, peu importe : la normalité, c’est de l’histoire ancienne.

La dénormalisation est actuellement utilisée pour décrire un processus d'optimisation de base de données, mais c’est un concept trop précieux pour être limité à un terme geekpeak étroit.

Ce que j’entends par dénormalisation est le démantèlement complet de ce qui était considéré comme normal et la perte de toute version future de la normale. Prenons l’exemple du sport. Nous connaissons tous l'ancienne normalité que des millions d'individus espèrent voir revenir par magie : des contrats de 100 $millions par joueurs, des $milliards en revenus publicitaires à la télévision, des franchises professionnelles valant des milliards de dollars, les éliminatoires de la NCAA, etc.

Un sale petit secret qui érodait le royaume bien avant Covid-19 était une érosion constante de l'assistance aux matchs en direct et du nombre de téléspectateurs. Les jeunes générations s'intéressent relativement peu à tous les attraits et habitudes des manies sportives des Boomers [des années 1940-1950]. Ils préfèrent regarder la vidéo des moments forts de 3 minutes sur leur téléphone plutôt que de passer une demi-journée à regarder des matchs qui manquent généralement de dramaturgie et qui sont largement remplaçables par un autre jeu.

Ce que peu de gens semblent remarquer, c'est que l'ancienne normalité était devenue follement chère, lassante et appauvrissante, des activités qui s’âbimaient dans l’habitude sans divertissement. Les personnes intégrées dans l'ancienne normalité s’étaient habituées aux sièges absurdement hors de prix, aux collations, à la bière, au stationnement, etc. événements de visu, aux trajets incroyablement longs nécessaires pour se rendre sur place et revenir chez elles ; leurs souvenirs heureux des sièges à $5 d’il y a des décennies étaient la cause principale de leur dévouement et des habitudes de toute une vie.

Les vieux fans qui se satisfaisaient des rituels s’étaient habitués à la nature à l'emporte-pièce des jeux, tandis que ceux qui n’ont jamais acquis cette habitude regardent avec étonnement la progression apparemment sans fin et ennuyeuse de centaines d'événements sportifs interchangeables.

Les annonceurs finiront par remarquer que les jeunes générations n'ont jamais pris l'habitude de vénérer le sport et qu'il n'y a donc plus rien pour endiguer l’effondrement de l'ancienne normalité, et qu’une partie des fans plus âgés jugent qu’il ne leur manque rien une fois débarrassés de leur habitude.

Une autre partie des vieux fans constatera qu'ils n'ont plus les moyens d'assister à des matchs en direct, ou qu'ils ne pensent plus que cela vaut la peine de se faufiler dans la circulation ou les transports en commun juste pour s’asseoir pour quelques heures avant de retourner rependre leur chez la maison.

Un autre partie encore se réveillera brusquement pour mesurer l'artifice de l'ensemble ; ces vieux fans perdront tout simplement tout intérêt pour la chose. D'autres réaliseront enfin que la manifestation de cette machine à fric (qui comprend les sports universitaires) a perdu depuis longtemps tout lien avec l'époque dont ils se souviennent si bien.

Cette même dénormalisation démantèlera la restauration fastfood, les restaurants huppés, les voyages en avion, les soins de santé, l'enseignement supérieur et d’innombrables autres itérations de la normalité qui sont devenues inabordables alors même que les retours sur les somptueux investissements de temps et d’argent nécessaires diminuent fortement.

Combien d'entre vous regrettent profondément les voyages en avion ? Vous plaisantez, n'est-ce pas ? Seuls les dingues de l’air regretteront les tracas et l'inconfort, les retards interminables dus aux problèmes mécaniques (vous avez des pièces de rechange avec vous, ou est-ce que tout arrive juste à temps comme tous les autres systèmes cassés en Amérique ?) ; les sièges qui ne cessent de se réduire à mesure que les passagers grossissent, les terminaux fétides et pouants, etc.

Comme toutes les autres itérations de la normale, l'ensemble de notre vie expérimentait le déclin depuis des décennies, mais nous nous étions tous habitués à ce déclin parce que nous étions coincés avec lui.

Ce que peu de gens semblent comprendre, c'est que tous les systèmes de l'ancienne normalité ne peuvent pas se stabiliser à un niveau légèrement inférieur des rendements décroissants ; leur seul avenir possible est l'effondrement. Tout comme les restaurants de fine cuisine ne peuvent pas survivre à 50 % de leur capacité parce que leur structure de coûts est astronomique, il en va de même pour les sports, les aéroports, les compagnies aériennes, les croisières, la restauration rapide, les cinémas, les soins de santé, l'enseignement supérieur, les services publics locaux et tout le reste de l'ancienne normalité, incroyablement fragile et inabordable.

Aucun de ces systèmes ne peut fonctionner à moins de 80 % de sa capacité et avec des clients payent 80 % de la pleine capacité, c'est-à-dire la vente au détail couvrant le tout. Comme leurs structures de coûts fixes sont très élevées et leurs capacité d’adaptation très faible, il n'y a rien en dessous du niveau de 80 % à part le vide, c'est-à-dire une chute rapide vers l’extinction.

Voici ce que signifie la dénormalisation : il n'y a pas eu de nouvelle normalité pour les dinosaures. Quelques espèces ailées ont survécu et ont évolué pour devenir les oiseaux d'aujourd'hui, mais il ne s'agit en aucun cas d'une nouvelle norme qui incluait toutes les autres espèces de dinosaures. Pour eux, la dénormalisation signifiait l’extinction.

La dénormalisation : tout ce qui était normal a disparu et ne sera pas remplacé par une nouvelle normalité. La normalité a disparu, c'est fini, terminé, rideau : adieu à tout cela.

Charles Hugh Smith