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57627 septembre 2020 – L’infection au Covid19 du président des États-Unis annoncée vendredi, son hospitalisation illico-presto, son retour à la Maison-Blanche presto-illico, et aujourd’hui nous laissant dans la plus complète et tragique incertitude concernant la suite nécessairement terrible et immédiate de la crise du système de l’américanisme, – Trump sera-t-il décédé la semaine prochaine ou triomphera-t-il le 3 novembre ? – tout cela a marqué un formidable tournant dans la progression de la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES). L’événement, déclenché à un moment-charnière incroyablement porteur de conséquences extrêmement importantes, a marqué symboliquement et opérationnellement la rencontre fusionnelle de la crise-Covid19 et de la crise-USA2020 (élection présidentielle aux USA). Désormais, les deux crises n’en font plus qu’une dans notre évaluation, ce qui marque une transmutation absolument décisive de la crise-Covid19 et confirme son importance quasiment ontologique pour la situation générale.
Nul ne peut songer à nier combien cette année 2020 est marquée par des événements inattendus et complètement inédits, voire improbables et incongrus ; des événements générateurs d’accélération crisique, bien entendu de la GCES elle-même d’une part, de la perte de contrôle de ce qui restait de contrôlable dans cette crise générale d’autre part. 2020 est le champ de ruine qui acte la perte totale du contrôle des événements de la politique générale et de l’orientation civilisationnelle par les Sapiens-Sapiens.
Il découle de ce qui précède que ces événements doivent être classés comme ‘supra-humains’, comme nous avons désormais l’habitude de faire pour la catégorie dite-‘stratégique’ des événements. Grosso modo, il y en a deux ou trois qui forment ce qui est décrit en introduction, tous liés à la même dynamique :
• La pandémie Covid19, dans ses effets, quelle que soit sa réalité, sa matière, ses interprétations, qui s’avère à la surprise générale une crise politique de première dimension, et bien entendu la crise-matrice des autres, de cette année 2020 ;
• La mort de George Floyd le 25 mai, si l’on veut en ce qu’elle a été l’occasion d’une dynamique de révolte aux USA, ponctuelle mais encore sous contrôle de manipulateurs, et sans terme prévisible selon leur logique apparente ;
• l’infection Covid19 de Trump, quelle que soit son intervention, épisode crisique majeur qui noue fortement le lien entre la crise-Covid19 et la crise-USA2020, dont la puissance est intrinsèque, par sa forme et par le ‘moment politique’ qu’on croirait ‘choisi’, – ni trop tôt pour permettre une résolution bien structurée, ni trop tard pour empêcher les effets politiques de prendre forme.
Nous allons nous concentrer sur la crise-Covid19 qui est manifestement le facteur-clef et l’élément d’une complète originalité. Pour autant, on doit garder à l’esprit tout ce que nous avons évoqué ci-dessus, essentiellement à propos de ses interférences directes, politique, etc., dans les autres événements crisiques et dans la GCES par conséquent.
On n’a pas, dans ces colonnes, vraiment ‘pris position’ par rapport au Covid19, – littéralement écrit, comme s’il y avait un choix politique à faire ! ... Pour son compte parce qu’il est d’un monde où il n’était pas de mode de bouleverser le monde pour une épidémie mondiale, PhG fut, dès l’origine de la présente séquence crisique, un « homme stupéfié » (le 15 février 2020) par l’effet de Covid19 sur le monde. Un long extrait de son texte à ce propos nous permettra de souffler (par avance), ou bien pour ceux qui s’en rappellent de sauter et de passer à la suite.
« Il y a eu un certain nombre d’épidémies de mon temps, notamment au XXème siècle, et j’ai l’expérience de l’effet de communication et psychologique de certaines d’entre elles. Je ne vous parlerai pas de l’épidémie de “grippe espagnole” (tout de même un milliard de contaminés et entre 40 et 100 millions de morts selon les évaluations) ; oui, j’étais encore un peu trop jeune, inexpérimenté, la tête ailleurs. Par contre j’ai vécu à l’âge d’une conscience presque déjà faite, ou déjà faite, notamment le temps de la “grippe asiatique” de 1957 (4 millions de morts, venue de Chine, – tiens donc) et celui de la “grippe de Hong-Kong” de 1968 (un à 2 millions de morts, venue de presque-la-Chine, – tiens donc). [...]
» Ce dont je puis témoigner “de l’extérieur”, – car je ne me suis pas vraiment intéressé à ces phénomènes mais en étais informé d’une manière générale, puisque déjà attentif aux affaires publiques du monde, indirectement ou directement sinon professionnellement, – c’est que dans aucun cas je n’ai le souvenir de ce déferlement extrêmement rapide sinon quasiment immédiat de préoccupations fiévreuses et parfois paniquées ; d’interprétations extraordinaires et apocalyptiques, de scénarios contradictoires et accusateurs ; avec des hypothèses de “guerre biologique”, de complots, de dénonciations de complotisme, etc. ; d’alertes économiques aussitôt mesurées à des risques d’effondrement catastrophique ; d’appréciations politiques entrant directement dans le jeu de l’affrontement, ou des simulacres d’affrontement des puissances ; avec enfin des perspectives dont certains vont jusqu’à en faire l’amorce de la fin d’une civilisation et de l’effondrement de notre bien-aimé Système.
» Dans mon temps, les événements survenaient, de manière imprévue mais sans prétention comme il sied à un événement. Nous n’y étions pas préparés et nous nous y faisions, nous nous y adaptions, tant bien que mal. Notre esprit n’était pas, en un instant, emporté par la chose, notre psychologie totalement fixée, et notre jugement immédiatement conduit aux hypothèses les plus extrêmes, jusques et y compris la protestation radicale et furieuse d’ainsi céder aux emportements extrémistes.
» En d’autres mots, nous n’étions pas prisonniers des événements, sinon complices de leur aspect dramatique, qui pour le confirmer, qui pour le combattre ; nous étions confrontés à eux et nous en arrangions comme nous pouvions, jusqu’à n’en plus pouvoir comme les plus malheureux dans ces épisodes. C’était le temps du monde qui poursuit sa destinée, la vie avec ses risques, parfois la mort qui termine le récit pour en ouvrir un autre ; mais jamais vraiment l’emprisonnement ni le bouleversement de soi à la seule nouvelle de la chose, à moins d’une confrontation directe... »
Depuis ce texte du 15 février, un effort certain de documentation a permis de mesurer l’extraordinaire différence d’intérêt et d’attention (de la psychologie autant que de la communication) durant ces deux pandémies, avec celle d’aujourd’hui. Une lecture à la lumière des événements depuis février, par exemple du Wiki sur la ‘grippe de Hong Kong’, encore bien plus ignorée que la ‘grippe asiatique’, donne une idée de cette extraordinaire différence de climat. De façon qu’on pourrait juger étrange, certains regrettent aujourd’hui cette “inattention” d’hier, comme pour applaudir sans bouger des mains ce qui est fait aujourd’hui, l’emprisonnement qui est en train de nous enrober et de nous verrouiller dans l’impuissance et la paralysie... («Il y a une volonté d’oublier un grand raté collectif [de la ‘grippe de Hong-Kong’] : les politiques, les médias, les médecins. Et un bilan catastrophique : 31 000 morts en deux mois. Personne n’est bien fier de tout cela», selon Patrice Bourdelais, cité par Libération.).
Le monde était-il fou en 1968-1969 pour manquer ainsi d’attention pour lui-même ? La suite de la ‘grippe de Hong-Kong’ a-t-elle montré des effets généraux, – politiques, psychologiques, etc., – pires et plus terrifiants que ce qui semble s’annoncer pour l’après-Covid19, – s’il y a un ‘après’, certes ?
Le titre du texte récent du Saker-US sur « Le monde devenu complètement fou » [en septembre 2020] a valeur universelle et toutes catégories, donc pouvant s’appliquer à la saga-Covid19, et aussi bien à la situation présentée qu’évoquait PhG en février dernier, en pire, en infiniment pire, comme dans une impuissance totale de se ressaisir, de reprendre le contrôle de soi ... Ce qui est banalement notable, c’est que la tension monte et continue de monter sans fin, à propos partout de la prolongation sans fin discernable de la cavalcade lancée contre le virus. On parle de ‘deuxième vague’, et même de ‘troisième’, là où la houle règne. Il semble parfois et pourtant que nous pourrions imaginer que nous nous approchions d’une sorte de point de rupture dont nul ne sait : “rupture de quoi ?” et “rupture pour déboucher sur quoi ?” tant la situation établie depuis mars semble totalement verrouillée.
• En France, la véritable ‘sédition’ marseillaise d’un week-end dirigée par les élus locaux, contre les mesures qui venaient d’être annoncées dernière par Paris (centre contre grande-province), a trouvé un soutien chez des personnalités dont la diversité témoigne du charme décousu de la variété exotique de cette contestation, – que ce soit par exemple le soutien de Mélanchon ou celui de Jean-Marie Bigard qui traite et interpelle le ministre de la santé de “Olivier Véreux”. (Notez que « Marseille est entre les mains d’un fou » en la personne du professeur Raoult, selon Raphaël Einthoven.) L’épisode a marqué la limite de l’autorité centrale sur “les territoires”, toute crainte de “séparatisme” mise à part ; moyennant quoi, une semaine plus tard, c’est la région parisienne qui rejoint les Marseillais. L’histoire de France est aujourd’hui centrée sur l’idée d’une ‘Grande Guerre sanitaire’, sorte d’imagerie historique et symbolique de ce ‘tourbillon crisique sanitaire”.
• En Grande-Bretagne par exemple, l’opposition aux mesures anti-Covid devient une fronde régulière de plus en plus suivie, se rapprochant éventuellement du modèles ‘GJ’ (Gilets-Jaunes) où l’on voit une foule populiste, majoritairement pro-Brexit, se lever chaque week-end plus nombreuse contre le Premier ministre populiste dont elle a manifestement été l’électrice.
• Veut-on un autre exemple d’un phénomène encore plus en ébullition ? Prenez le cas d’Israël, où jamais la tension n’a été si forte au sein de la population par rapport au Système, – à cause de Covid19. Toutes les autres questions de ce pays autour de sa sécurité extérieure, lui qui n’a jusqu’ici vécu qu’autour de la problématique de la sécurité extérieure, passent au second plan.
• De toutes les façons, il s’agit d’une tendance née à l’été, qui est commune à toute l’Europe et touche de nombreux pays, sous diverses formes, y compris transnationales .Donc, rien de nouveau même si tout cela est absolument inédit, dans le chef d’une révolte à ce propos alors que tout dans le Système est mille fois motif de révolte. Ainsi, le vrai de l’humaine nature vient-il toujours d’où l’on ne voit rien venir (cas de Covid19, cause de complots divers bien plus qu’effet de ceux-ci), et Covid19 tend à devenir le réceptacle indirect et par conséquent innocent du crime de lèse-Système, de l’activité antiSystème consciente ou intuitive.
Il est peu utile de poursuivre cette liste évidente et connue de tous, qui ne fait que se renforcer et s’allonger comme si elle avait pour tâche de structurer la Grande Crise et cette Grande Guerre sanitaire. La crise du Covid est devenue un immense champ de désordre et de chaos, où s’affrontent des conceptions divergentes, où les scientifiques sont eux-mêmes déchirés, où circulent les théories complotistes les plus variées et les plus délassantes, où s’exerce une censure à la fois disparate, incompréhensible, impitoyable, absolument illégitime et complètement stupide, etc. Covid a activé l’Effondrement du Système et en expose tous les effets et les éclats. C’est évidemment de ce point de vue général qu’il importe d’appréhender l’événement cosmique auquel nous assistons.
En d’autres mots, il n’y a rien à attendre de concret, d’organisé, de décisif de ces événements et de ce désordre. On note simplement ces points divers :
• ces événements ont lieu ;
• ils ne cessent pas et ne cessent de ‘rebondir’, entretenant et relançant le tension constante ;
• ils mettent en évidence autant qu’ils le favorisent ce fait qu’on ne s’habitue pas aux contraintes de Covid, que ni la durée ni la répétition ne parviennent à les banaliser ;
• les autorités qui ont choisi de s’impliquer dans la crise dans le sens de la lutte contre Covid sont conduites à s’impliquer de plus en plus, ne cessant pas de se mettre en position de ne céder sur rien de l’essentiel ;
• quelle que soit l’orientation qu’on adopte pour considérer cette situation, le blocage paraît irrémédiable, dans la mesure où les choix non coordonnés de la majorité des pays implique leur engagement dans une ‘guerre contre le Covid’ ;
• ainsi va la ‘Grande Guerre sanitaire’, sans doute sorte de Guerre mondiale hybride de tous contre tous.
Ce qui est remarquable d’autre part dans le cas-Covid, et qui est absolument sans le moindre rapport avec aucune des pandémies du XXème siècle, et d’ailleurs de quasiment toutes les pandémies qui ont précédé, c’est son interprétation immédiate en termes politiques et même hyper-politique, ou ‘sur-politique’ comme l’on dit ‘surréaliste’. Nous ne parlons pas des effets et des conséquences politiques à terme (comme certains remarquent que la Grande Peste du XIVème siècle a eu des conséquences politiques et géopolitiques considérables.) Nous parlons de la perception immédiate, quasiment en temps réel ; et son interprétation idéologique quasiment immédiate elle aussi. Cela est absolument, complètement sans précédent ; et, par conséquent, on observe des conséquences politiques et psychologiques également immédiates et sans précédent dans cette situation, complètement hors-Covid19 ; par exemple sur les relations des USA avec la Chine, sur l’évolution de l’élection présidentielle aux USA et les troubles sociaux déstructurants graves depuis le 25 mai (Grande Emeute-2020).
Cela rejoint notre remarque faite à propos du 11 septembre, et qui est exclusivement la conséquence d’un système de la communication qui a franchi un palier et a changé de nature, et cela très souvent répété ; et cette remarque ne définissant plus désormais un instant exceptionnel (le jour du 11-septembre) mais une séquence temporelle en continu, établie depuis des mois et semble-t-il sans fin concevable sinon le passage dans une autre dimension de la métahistoire :
« ...[E]n même temps que nous subiss[ons] cet événement d’une force et d’une ampleur extrêmes, nous observ[ons] cet événement en train de s’accomplir et, plus encore, nous nous observ[ons] les uns les autres en train d'observer cet événement. »
Là-dessus, on peut et l’on doit faire certaines remarques.
• Le désordre concernant la “stratégie” à suivre contre la pandémie, évident dès le début, n’a cessé de se confirmer : désordre aussi bien à l’intérieur des pays, qu’entre les pays. Les positions vis-à-vis de la pandémie (défense sanitaire/confinement prioritaires versus un retour à la normale le plus rapide possible) ne sont nullement coordonnées ni alignées, ni encore moins fixées, et dans certains cas elles varient au sein des autorités même. Il y a le cas de la France, le gouvernement a tergiversé, écarté les alertes, reculé le plus possible le confinement, rejeté le port du masque, etc., pour observer ensuite une position contraire, très stricte ; puis à nouveau privilégier le déconfinement, avant à nouveau de forcer à de nouvelles mesures (actuellement) ; entretemps, le port du masque devenu obligatoire, etc. Tout cela rend difficile, – même si l’on tend à garder son calme et à jouer le jeu avec mesure, – de suivre la thèse d’une concertation, d’une coordination, d’un ‘complot’ même, – c’est-à-dire le thème de la manipulation des populations par un pouvoir supérieur coordonnant les acteurs gouvernementaux.
• Le désordre se trouve également dans le sens des politiques choisies, entre pays d’un même ‘bloc’ (bloc-BAO, pour le nommer d’une façon indubitable et selon l’intérêt que nous lui portons). Des gouvernements ont suivi une ligne anti-confinement avant de changer à 180° (Royaume-Uni), d’autres ont suivi une ligne modéré sur le confinement (Allemagne, aussitôt élevée au rang de ‘meilleur élève de la classe’ par les élitesSystème françaises), d’autres une ligne anti-confinement stricte (Suède), enfin il y a la ligne des mesures strictes imposées (France en fin de parcours à ce jour, démocrates aux USA).
On peut accumuler des remarques de cette sorte, d’ailleurs avec effets au niveau des dissidents élaborant des thèses complotistes : eux aussi ont varié/varient entre l’affirmation que les gouvernements veulent laisser mourir leurs populations et ne font rien, à l’analyse inverse de la volonté de contrôle absolue (confinement, etc.) sinon de ‘génocide’. On a cité le cas de WSWS.org , avec sa thèse maximaliste qui mesure l’extrémité des perceptions et des appréciations : « Depuis quelques semaines, cette thèse et cet outil sont le terrain d’action préféré des trotskistes et des autres, WSWS.org occupant l’argument radical que la poussée pour l’abandon du confinement et la reprise de l’activité, dans le chef des groupes capitalistes oppressifs, a pour but principal d’accélérer la pandémie et de provoquer un véritable génocide des plus pauvres et des plus démunis parmi les travailleurs... »
Quoi qu’on pense sur les origines de la crise, – et nous pensons qu’il n’y a pas eu de réelle organisation, manipulation, etc.,, – il y a bien une crise non seulement sévère mais catastrophique, dont les effets et enchaînements d’effets sont tout simplement extraordinaires. Le caractère de politisation extrême de l’épisode est désormais quasi-systématique et l’on retrouve les grands affrontements autour du Système, avec les diverses factions, et cela dans un ensemble chaotique et furieux au contraire de l’organisation que certains supposent, qui est radicalisée par les autres crises et radicalisent en effet-miroir ces autres crises. Le meilleur cas à cet égard est l’élection USA2020, mais la France pour notre compte n’est pas mal non plus ; ces deux pays présentent d’ailleurs une antinomie de la forme des effets politiques caractéristique :
• Aux USA, les effets sont d’exacerber la haine extraordinaire existant au niveau politique et l’accélération du désordre public et de la désintégration de tous les pouvoirs et des processus institutionnels jusqu’à gravement menacer la structure du pays ;
• en France, les effets sont d’exacerber le désordre des politiques et des réactions de ces politiques jusqu’à une complète incompréhension du cours des événements, perceptible même dans les commentaires de plus en plus excédés de la presseSystème et des moyens de communication normalement alignés sur le Système et sur eux-mêmes (mais qui peut dire où est la ligne et s’il y a une ligne ?).
Dans ce climat et ce chaos général, des forces puissantes tentent d’intervenir pour saisir la maîtrise de la situation et l’orienter dans le sens qu’elles veulent. C’est par exemple le cas des GAFAM aux USA et cela n’aboutit qu’à accentuer le désordre et à mettre en évidence les projets de domination de certaines de ces forces. On citera comme un exemple significatif et surtout symbolique l’action de YouTube contre l’Institut pour la Paix de Ron Paul, et la réaction de Ron Paul, parlementaire et médecin, connu pour sa mesure et sa sagesse, sa connaissance et son respect de la légalité, qui écrit dans sa dernière tribune du 28 septembre cette chronique absolument furieuse :
« En Union soviétique, il était interdit de contester la sagesse de la ‘ligne du parti’. C’était parce que le communisme marxiste était considéré comme la progression scientifiquement inévitable de l'humanité. Pour Marx et Lénine, ‘la science autorisée’ était maîtrisée et juste. Par conséquent, quiconque s'élevait contre la ‘science’ du système soviétique était automatiquement considéré comme agissant avec malveillance : il devait en fait vouloir la destruction, il cherchait la mort des gens.
» Toute personne s'opposant à la ‘science autorisée’ du marxisme-léninisme a rapidement vu sa voix réduite au silence. Souvent de façon permanente.
» Ironiquement, 30 ans seulement après la désintégration de la ‘science’ du marxisme-léninisme aux yeux du monde entier, nous assistons ici aux États-Unis à la résurgence de l'idée selon laquelle la mise en question de ‘la science officielle’ n’est pas la recherche de la vérité ou la détermination et la compréhension de ce qui semble être des preuves contradictoires. Non, c'est en fait souhaiter du mal à ses concitoyens américains.
» Et bien que nous qui remettons en question ‘la science officielle’, nous ne soyons pas physiquement envoyés dans les goulags pour avoir contesté la sagesse [du CDC ou de l’OMS], nous constatons que le résultat est le même. On nous réduit au silence et on nous accuse d'avoir des intentions malveillantes. Les communistes soviétiques ont traité les dissidents comme nous de ‘démolisseurs’. [...]
» YouTube, propriété de Google, qui est fermement intégré au ‘DeepState’, a expliqué en termes vagues que nous avions violé les ‘normes de la communauté’ en rapportant les propos de scientifiques qualifiés qui se trouvent être en désaccord avec le discours dominant sur le coronavirus.
» Ils ont offert cette explication choquante dans un courriel qui nous a été envoyé au Ron Paul Liberty Report :
» “YouTube n’autorise pas les contenus qui contestent explicitement l'efficacité de l’Organisation mondiale de la santé”.
» Incroyable !
» Ce n'est pas la science qui est ‘autorisée’. Ce qui semble être ‘autorisé’, c’est la démarche de faire taire quiconque demande ‘pourquoi ?’ »
On mesure dans cette intervention l’extraordinaire politisation des attitudes, des réactions, des mesures, etc., dans une matière qui ne l’est en principe pas. Tant il est vrai que la crise-Covid fait éclater toutes les barrières, tous les cloisonnements, pour donner le champ libre à toutes les facettes du tourbillon crisique accompagnant l’effondrement du Système.
La question au bout du chemin, de la crise, est justement de savoir s’il y a un terme de la crise et un “au-bout du chemin” que nous puissions, nouys, concevoir (sabns parler de contrôle, bien entendu). En d’autres mots plus guerriers, puisqu’il fut question d’une ‘guerre’ et que l’idée n’a pas été révoquée mais est devenue structurelle : finira-t-on par ‘vaincre’ le Covid19 ? Il est vrai qu’on voit mal le sournois et ravageur Covid19 se suicider dans son bunker comme le chancelier-Führer bien connu.
Il est difficile de beaucoup s’attacher à ce sujet de la ‘capitulation sans condition’ du Covid. Pour marquer ce que pourrait être selon notre jugement parsemé d’expériences comme déjà-vu, d’une attitude d’assez bon sens, on citera des extraits d’une tribune d’un médecin, le professeur Carpentier, chef de service de neurochirurgie à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, reprise le 25 septembre d’un texte paru le 23 septembre dans le quotidien Les Échos, sur l’acceptation du « risque raisonnable d’être contaminé ».
« A la mi-mars, le monde s’arrêtait de tourner, grippé par le Covid-19. Six mois plus tard, les bavettes chirurgicales à la pâleur spectrale masquent les visages sur tous les continents. La peur de la contagion immobilise… Mais est-ce bien raisonnable de la laisser asphyxier notre pays ? Est-ce bien sensé de la laisser nous étrangler ? […]
» Peut-on revenir à la raison et mettre fin à cette médecine sanitaire préventive de groupe qui paralyse la France ? On égrène nos morts dans des litanies Covid à faire pâlir notre quatrième âge, mais pourrait-on mettre en balance toutes les victimes collatérales ô combien nombreuses : suicides, dépression, pauvreté et exclusion, surendettés, licenciés, déscolarisés, patients non-Covid et faillis. Un enfant qui décroche, un chef d’entreprise qui licencie faute de commandes, ne méritent-ils pas qu’on se libère de nos excès de précaution ?
» Empêcher un virus de circuler est une illusion. Plus de 60 % de la population sera atteinte, quel que soit le niveau de coercition des règles sanitaires. Ce sera ainsi et ce sera ‘la faute à personne’. C’est la vie d’un virus.
» Chaque année, des gens meurent de la grippe, bien que vaccinés. La maîtrise d’un virus n’est donc que partielle. Elle le sera tout autant avec le prochain antidote Covid. Et rappelons aussi 80 % des personnes emportées par les grippes saisonnières ou le Covid-19 ont plus de 75 ans : à quel âge la mort a-t-elle le droit de voler son butin sans qu’on l’impute à un autre ? Reprenons donc le cours de nos vies, acceptons de prendre le risque raisonnable d’être contaminé comme nous l’avons toujours fait. A-t-on jamais arrêté le pays pour pic épidémique de grippe ? Le “protéger quoi qu’il en coûte” aura un effet boomerang trop considérable pour que nous poursuivions ainsi plus longtemps. […]
» Libérons de toute responsabilité morale les directeurs d’école, les chefs d’entreprise et nos gouvernants pour que la vie ne s’arrête plus, pour que les conséquences sociétales déjà majeures ne s’alourdissent pas. Le ralentissement économique d’un pays peut très vite engendrer une double faillite, sociale et sociétale, impactant non pas seulement une population à un temps T, mais plusieurs générations. Aujourd’hui nous sacrifions l’avenir, nous sacrifions nos jeunes.
» Alors, acceptons le risque d’être vivant et vivons pleinement notre vie de mortels. Là seulement réside notre vraie responsabilité. »
Il faut aussitôt constater qu’une telle issue est absolument inenvisageable, impossible à concevoir, encore moins à réaliser, avec une direction faite d’un mélange de scientifiques occupés à se chamailler entre les subventions de Big Pharma pour affirmer le triomphe de la Science, d’une bureaucratie absolutiste et ennemie absolue de toute perte de contrôle de la situation et bloquant ainsi tout processus de décision libératrice, de dirigeants politiques lestées de leurs discours humanitaristes, des résultats des sondages et de leur totale impuissance politique. Autour de cela, le système de la communication, entre ses critiques, ses hypothèses, ses polémiques et ses idéologies, établit une ceinture serrée et infranchissable, – le tout constituant un véritable camp de concentration où s’ébroue la folie des débats de cette direction complètement vidée de toute substance et complètement déstructurée, et dont le seul but est de ne pas ‘ne plus sembler diriger’.
La déstructuration totale du pouvoir lui ôte toute possibilité d’envisager une décision structurée, c’est-à-dire qui prendrait en compte l’appréciation collective de la situation. Le résultat est une façon de raisonner des dirigeants complètement individualiste, ce qui conduit à une microgestion des crises, et écarte effectivement la possibilité de décisions non seulement efficaces, mais plus encore, portant sur autre chose que le simulacre que nous nous sommes, – qu’ils se sont construits. Cette démarche, si elle détruit tout sens politique, favorise l’affichage bien dans les habitudes de l’époque d’une préoccupation humanitariste des individus. La démarche devient complètement individualiste ; la direction politique s’adresse à un citoyen, plus qu’à tous les citoyens, et prend ses ‘décisions’ en fonction de lui.
Ainsi cette déclaration, en réponse à une question, du ministre français de la santé Olivier Véran, le 27 septembre 2020 lors de l’émission RTL-LCI Le Grand Jury. Une des questions débattues concernait évidemment les diverses mesures prises, annulées, reprises, etc., concernant différents secteurs, lieux, activités, etc., toutes choses qui contrarient évidemment une reprise d’une ‘vie normale’, – qui serait après tout, selon nous et nullement selon les personnes citées comme l’on s’en doute, celle d’accepter « le risque d’être vivant et [de vivre] pleinement notre vie de mortels. »
Se basant sur l’argument sans cesse répété que le ‘confinement’ de mars-juin avait été décidé pour freiner au maximum la contagion parce que les hôpitaux étaient débordés au niveau des lits de réanimation, la question se résumait à ceci : “Si nous avions assez de lits de réanimation aujourd’hui, pourrait-on envisager le retour à une ‘vie normale’, sans plus de contraintes ?”. Véran dit alors (autour de 09’30”-10’00” sur cette vidéo) :
« Si on a suffisamment de lits de ‘réa’ pour laisser filer le virus, ça veut dire par là qu’on accepte l’idée que des gens vont aller massivement en ‘réa’, mais aller en ‘réa’ ce n’est pas neutre, ce n’est pas anodin... La jeune femme de 47 ans qui était en ‘réa’ dans son lit à Marseille, elle n’a pas demandé à aller en réanimation, elle ne l’a pas... Son sujet, ce n’est pas d’avoir un lit de ‘réa’ pour la soigner, cela signifie qu’on est allé au bout du bout et qu’on a pas le choix... Le sujet de cette femme, c’est de pas attraper le virus, de ne pas développer une forme grave... »
Ces remarques signifient une chose, dans l’extrême de leur logique : tant qu’il y aura une seule personne infectée, – « La jeune femme de 47 ans en “réa’ dans son lit à Marseille », l’on continuera à se battre contre le virus, et par conséquent à faire tourner diverses contraintes dans la vie quotidienne des gens selon la tactique de la Grande Guerre sanitaire. L’issue de la guerre dépend donc du sort d’une seule personne, la dernière personne à être contaminée : c’est une individualisation totale, sinon totalitaire, de la crise. Il est hors de question de revenir à une séquence comme celle de la “grippe de Hong Kong”, où on a « laissé filer le virus » ; il est hors de question de revivre ce « grand raté collectif : les politiques, les médias, les médecins. Et un bilan catastrophique : 31 000 morts en deux mois. Personne n’est bien fier de tout cela »
Cette individualisation implique une victoire totale avec capitulation sans condition de Covid19, jusqu’au « dernier homme » quasiment nietzschéen (formule à revoir, pas assez ‘genrée’). Cela satisfait certes les antichinois (ou anti-muchinois ?) jusqu’à la guerre totale, puisque Covid est une création du PCC que l’on finira bien par attaquer, par réduire, par détruire jusqu’à ce que l’herbe ne repousse plus ; mais cela satisfait surtout le scientisme déferlant qui baigne la direction de la Grande Guerre sanitaire. Là aussi, le politique a, par impuissance désormais actée, cédé sa place à une autorité de substitution, l’autorité scientifique ; et l’enjeu n’est pas tant le pouvoir, comme l’imagine les illustrateurs du complotisme, l’enjeu c’est la Science, c’est-à-dire la Raison, c’est-à-dire le Système.
La présence de la Science à la tête de l’opération, dans un certain nombre de pays dont certainement la France, peut être vue d’abord comme une inadvertance en même temps qu’une nécessité due à l’impuissance des politiques. La Science (médicale qu’importe, on parle ici de la démarche scientifique) s’adresse à la raison, c’est-à-dire à ‘tout-un-chacun’ en tant qu’individualité. Son projet est bien de rallier toutes les individualités puisque son action se terminera par une intervention vers chaque ‘tout-un-chacun’ concerné par la situation de son propre organisme, et nullement vers une collectivité ayant quelque chose de collectif à considérer, y compris le sacrifice de quelques ‘tout-un-chacun’ pour la sauvegarde de la coillectivité. Ainsi l’individualisme apparaît-il comme le garant de la Science, et par conséquent de la Raison, comme lorsque le citoyen ‘tout-un-chacun’ devient consommateur individuel et permet au capitalisme de progresser. Au reste, on sait combien toutes ces choses sont intimement mêlées depuis qu'un nommé Rouhier a ridiculisé Stendhal en donnant aux Lumières, c’est-à-dire à la Raison, sa véritable ‘raison d’être’ dans la modernité :
« Grave erreur : il [Stendhal] s’oppose au credo fondamental de l’époque. Saint-Simon a eu le coup de génie de voir que l’industrie considérée d’un point de vue historial était l’achèvement des Lumières, ou si l’on veut un langage plus moderne, le point où la pensée métaphysique se réifie et s’abolit dans la pensée de la technique qui occupe et ferme tout l’horizon. Les Lumières, c’est désormais l’industrie, a indiqué brillamment H. Gouhier. »
Autrement dit, le biais ébouriffant du Codiv19, – les voies de Qui-vous-savez sont décidément complètement impénétrables, un vrai labyrinthe, – a brutalement mis en première ligne la Science et la Raison, non sur un sujet de polémique, d’époque, de communication, non sur un sujet-farfelu et exotique comme la postmodernité nous en réserve, entre transgenrisme et racisationnisme, mais sur un sujet complètement fondamental pour la Science (et pour la Raison). Les choses étant ce qu’elles sont et le Codiv19 n’ayant pas été escamoté comme le fut le H2N2 de la ‘grippe asiatique’, la Science, avec sa belle alliée indispensable la Raison, ne peut envisager de reculer et de réclamer autre chose que la capitulation sans condition.
Nous pourrions tenter comme hypothèse une analogie qui va plus au fond des choses : la Science et la Raison, qui se sont laissés entraîner sur ce terrain de l’affrontement avec le Covid19, se trouvent désormais placées devant la nécessité absolue d’une victoire totale, pour affirmer leur statut fondamental de piliers de la modernité, donc d’outils absolument nécessaire de la modernité pour éviter l’effondrement. Puisque l’on va au fond des choses, alors proposons cette analogie en suggérant de ‘revisiter’ une grande décision historique qui a été largement désinformée en FakeNews métahistorique : l’analogie serait faite avec la décision-surprise de Franklin Delano Roosevelt, en janvier 1943 lors d’une conférence de presse à Casablanca de décider un but de guerre total avec l’exigence de la reddition sans condition de l’Allemagne (et du Japon). Loin d’être une décision intuitive de FDR, comme l’historiographie officielle l’affirme, il s’agit d’une décision personnelle élaborée de FDR, et nécessitée par une situation intérieure difficile, – comme le montra l’historien US Robert Fleming (The New Dealers’War, FDR and the War Within World War II, 628 pages, Basic Books, New York 2001).
De même, la Science et la Raison se trouve, avec Covid19, devant une situation ‘intérieure’ (leur statut fondamental dans l’affirmation du Système et de la modernité) qui nécessité une victoire totale, selon la cause proclamée de la justesse absolue, nécessitant une victoire absolue, de la Science et de la Raison. L’analogie poursuivie par son inversion, – nous doutons grandement, au contraire de FDR avec sa guerre totale, que Science et Raison triomphent du Covid comme FDR, avec l’aide non négligeable de quelques ‘amis’ de circonstance et de fortune (mais il est inutile et peu recommandé de s’arrêter à ces ‘détails’), triompha de Hitler.
Il est vrai qu’entre 1945 et 2020, un long chemin a été parcouru. L’on trouverait, si l’on s’attachait au cas (nous nous y mettrons), beaucoup plus de continuité qu’il n’y paraît entre FDR-1943 et Covid-2020, particulièrement d’un point de vue symbolique ; et Covid-2020 pourrait apparaître comme le double inverti, comme dans un miroir, de FDR-1943. Si la décision de janvier 1943 marque le pas indispensable et symbolique de l’établissement de l’‘empire’ de l’américanisme sur le monde, notamment par le biais de la prise de contrôle absolue de l’Allemagne et du Japon par les USA (avec en sus cette décision de l’accord FDR-Ibn Saoud sur le pétrole de février 1945), et au-delà le triomphe du Système reposant sur la Science et sur la Raison jusqu’à nos jours, alors l’impossibilité d’une victoire sans condition sur le Covid en marque le double inverti et la chute par conséquent.
C’est ainsi que la religion moderniste rencontra son Apostasie fondamentale : Covid19, apostat catastrophique...