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7178• Certes, Vlad c’est Poutine, et Xi qui-vous-savez. • Or, sans aucun calcul compliqué ni complot à longue portée, simplement conduits par la force des événements et l’occasion qui fait le larron, ces deux compères ont établi l’état pathétique de Biden et la monstruosité-mortifère du DeepState (du Système) avec deux ‘premières’ diplomatiques considérables • Il s’agit du rappel “pour consultation” de l’ambassadeur russe à Washington D.C. et de l’esclandre incroyable, à la rencontre d’Anchorage, des 15 minutes de fureur antiaméricaniste (alors qu’il n’avait droit qu’à deux minutes) du ministre chinois des affaires étrangères devant le secrétaire d’État Blinken, ébahi, après son ‘minimum syndical’ de ministre US, des deux minutes réglementaires de “Chinese-bashing”, conformément à leur habituelle absence de vergogne. • Tout cela suppose une entente tactique autant que stratégique et une coordination improvisée Moscou-Pékin à partir d’une remarquable saisine de l’opportunité, autant qu’une dérive pathétique-chaotique du pouvoir washingtonien. • On attendait un “retour à la normale” mais commence le calvaire de l’“administration Biden”.
21 mars 2021 – D’une façon assez étrange sinon au constat que toutes les facettes de la Grande Crise (la structure crisique enfantée par GCES) donnent exactement le même effet, – chose logique si l’on admet le fait de notre plongée dans la Grande Crise comme acquis, – le commentaire suivant convient parfaitement à la situation aux USA, et par conséquent à la situation du monde :
« L’impossible s’est produit et le monde que nous connaissions a cessé de tourner. Mais quel ordre mondial émergera [...] – un socialisme pour les riches, un capitalisme de catastrophe ou quelque chose de complètement nouveau ? »
Ce commentaire est le premier paragraphe d’un texte du philosophe Slavoj Zizek, il y a exactement un an à un jour près (le 19 mars 2020), et il concerne bien entendu la crise de la Covid19. D’ores et déjà à cette date, nombre de commentaires et d’évaluations allaient dans ce sens (d’autant que les options offertes par Zizek sont sans fin, puisque contenant « quelque chose de complètement nouveau ») ; les expressions de “monde d’après”, de “rien ne sera plus jamais comme avant” étaient déjà monnaie courante et traduisaient, non pas une exceptionnelle vision prophétique mais plus évidemment un état extrêmement répandu de la perception, de la psychologie et donc de l’esprit. La chose perdure plus que jamais, en même temps que toutes les crises continuent à morpher en une seule Grande Crise, sous l’égide de la structure crisique.
Nous avons ôté de la phrase de Zizek les quelques mots qui l’identifiaient (« « quelque chose de complètement nouveau une fois la pandémie de coronavirus terminée ») pour mieux préciser l’analogie structurelle, et la transférer à la situation des USA, – en ayant à l’esprit que tout, absolument tout ce qui s’y passe dans l’année qui s’est écoulée depuis mars 2020 est puissamment influencé par la Covid. L’élection présidentielle ayant donné la victoire à Biden, – dans des conditions incroyables et extraordinaires de chaos mélangeant fraudes grossières, violences, influences et simulacres, – l’attente générale de la penséeSystème était que nous allions effectuer, dans le chef des USA, un “retour à la normale”. C’est absolument tout le contraire qu’il se passe.
Il est aujourd’hui absolument évident qu’une réélection de Trump aurait été, quant aux a ctes de gouvernement, absolument moins déstabilisante et déstructurante que la victoire de Biden. En ce sens, la victoire de Biden a fait monter d’un cran peut-être décisif le désordre déstructurant qu’avait installé Trump : Biden comme une sorte de super-Trump, comme une sorte de “super-cocktail Molotov humain” lancé contre le système de l’américanisme, Trump ayant été le premier “cocktail Molotov humain”. Il y a là une marche inéluctable des événements, quelles que soient les tentatives humaines d’y interférer.
Il existe une situation extraordinaire aujourd’hui, pour nombre de circonstances, dont celles-ci, selon une revue de détails qui pourrait sembler exemplaire mais qui est surtout non limitative des quelques 72 dernières heures :
• du fait du comportement erratique et gravement handicapée du président Biden et de ceux qui veulent continuer à le faire paraître pour ce qu’il n’est plus ;
• du fait des initiatives de politique intérieure prises par la signature de Biden dabns le cadre de son administration, accentuant dramatiquement la fracture déjà béante entre les deux “partis” qui s’affrontent, avec des tendances de plus en plus marquées de séparatisme et de sécession et la prépondérance de plus en plus grande du rôle des gouverneurs d’Etat dans la vie intérieure ;
• du fait, parmi ces questions intérieures, de l’aggravation sans cesse en grande expansion et rapidité, de la crise des migrants à la frontière Sud, qualifiée de « désastre » par le gouverneur du Texas ;
• du fait de l’incident de l’insulte à Poutine, avec une tension extrême installée avec la Russie, tandis que l’attitude de la Russie reste énigmatique entre les plaisanteries de Poutine, et les très violentes diatribes de ses collaborateurs accompagnées du rappel de l’ambassadeur russe à Washington et d’une visite d’urgence de Lavrov à Pékin à la demande des Chinois ;
• du fait de l’exécrable atmosphère du sommet sino-américaniste en Alaska, avec en ouverture les habituelles doléances des USA sur les questions sociétales-progressistes, suivies par une très violente riposte chinoise de 15 minutes de temps au lieu des 2 minutes prévues, détaillant les conditions actuelles de désordre et de violence aux USA, tout cela engendrant un désordre inouï pour une rencontre de cette sorte :
« Yang Jiechi [...], visiblement piqué au vif par les accusations américaines, a largement débordé des deux minutes imparties pour se lancer dans un long réquisitoire contre les Etats-Unis, accusés de vouloir “imposer leur propre démocratie dans le reste du monde”. Sortant du protocole pourtant millimétré pour tenter d’avoir le dernier mot, Antony Blinken a repris la parole pour réitérer les “profondes inquiétudes” qu’il dit avoir entendu, à travers le monde, concernant l'attitude chinoise.
» Et alors que les journalistes étaient invités à quitter la salle, les dirigeants chinois ont eux aussi réclamé qu'ils restent encore un peu pour déplorer devant eux le “ton condescendant” des Américains. Voilà comment les diplomates des deux superpuissances se sont détournés, devant les caméras du monde entier, des discours d’ordinaire convenus de ce genre de réunions. »
Autour de cela, comme une sinistre cerise sur le gâteau, on trouve l’aveuglement voulu ou pas, des observateurs-Système autour de ces déboires, et particulièrement de l’état de Biden qui est un fait irréversible s’aggravant très rapidement. Le silence de déni du commentaire comme réponse classique du Système aux vérités-de-situation qui l’indisposent et contrarient sa narrative est une tactique désespérée et nihiliste lorsque ces vérités-de-situation menacent de déferler (cas de Biden) en une crise dans la crise, pressante, catastrophique, furieuse. Ils ne le savent pas, tous ceux-là, mais lorsqu’on est acculé dans son déni intransigeant d’une telle écrasante et pressante vérité-de-situation, on risque le pire en laissant le pire se développer.
Il y a déjà eu des présidents atteints de maladies ou handicaps permanents, mais :
• soit ils étaient cachés parce qu’irrémédiablement diminués et donc incapables de poursuivre leur tâche dans des circonstances où une telle situation de dissimulation était possible (cas de Wilson à la suite d’une attaque cérébrale durant les derniers mois de sa présidence, en 1918-1919, du fait de sa femme et de son docteur) ;
• soit cela était visible à tous et reconnu par tous mais sa capacité de penser et d’agir intacte les conduisait tous à l’aider dans sa tâche (Roosevelt) ;
• soit tout le monde le savait mais s’entendait pour ne rien dire et que cela ne se voit pas selon un accord tacite (Kennedy), tandis que, comme dans le cas de FDR, le président gardaient toutes ses capacités intellectuelles.
Biden est une sorte de Wilson qu’on voudrait faire passer pour un Roosevelt qui serait traité comme un Kennedy ; c’est-à-dire qu’il existe dans son cas le point fondamental de la diminution considérable de ses capacités intellectuelles (qui ne furent au reste jamais hors-norme dans des temps normaux) à un âge où aucune amélioration ne paraît plus possible. La situation apparaît alors de plus en plus catastrophique.
Rappelant combien, n’importe quelle précaution de comportement, précaution de déplacement, faux-pas et même la Covid de Trump déclenchaient dans la presseSystème et toute la horde progressiste-sociale et démocrate des vagues de spéculation sur sa santé et la nécessité de le destituer au nom du 25e Amendement (incapacité de remplir ses fonctions), ‘Bonchie’ observe dans RedState.com (dans un texte qui récapitule les dernières manifestations publiques des troubles de Biden) :
« Ouais, ce n’est pas comme ça que ça va marcher. La gauche a brûlé tout ce qui la reliait à la bonne foi depuis si longtemps. Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement de moquer Biden du point de vue du comique de situation. En fait, cela n’est pas drôle du tout. C’est plutôt effrayant. Nous avons un président qui est clairement incapable de remplir sa fonction. Cela devrait être le centre de toutes les discussions aujourd’hui, et le fait que tant de personnes à gauche qui ne cessaient d’accabler Trump au moindre de ses faux-pas soient maintenant silencieuses en dit long. »
Le problème va beaucoup plus loin qu’un simple cas de dissimulation qui serait très difficile, sinon impossible à réaliser avec succès en raison de la permanence et de la puissance de la communication parlée et filmée. En commentant comme le font ses partisans et toute la presseSystème les divers avatars de Biden par un déni qui relève du complet simulacre, on maintient une fiction faussaire. Même les commentateurs les moins favorables à Biden écrivent dans ce sens : “l’administration Biden fait ceci...”, “La politique de Biden...”, “Biden a décidé que...”, “Biden est-il un faucon, en politique étrangère ?”, etc. Toutes ces périphrases induisent dans l’esprit une vision faussaire d’un Biden “en charge” qui accroit considérablement le désordre et la perte de contrôle, sinon une politique de l’américanisme complètement improbable, insaisissable, inexistante.
Ainsi de l’épisode de la rencontre USA-Chine d’Anchorage, déjà signalée. Nous pensons que ce n’est certainement pas Biden qui a donné des instructions au secrétaire d’État Blinken pour son intervention initiale où, pendant deux minutes, il a développé les critiques habituelles contre la situation chinoise. Blinken a suivi les instructions générales du Système, de sa bureaucratie et de la politiqueSystème (du DeepState diraient d’autres, qu’importe). Il n’empêche, cette intervention a déclenché une réaction chinoise d’une violence inouïe, totalement inédite dans l’histoire diplomatique post-Guerre froide. Cette riposte chinoise a laissé Blinken sans voix, humiliant complètement les USA dans cette circonstance.
Si Blinken s’est trouvé dans cette position, c’est peut-être par inexpérience, mais c’est certainement par manque de préparation dans un cas où le secrétaire d’État ne sait qu’une chose : il faut faire grande attention dans les rapports avec la Chine parce qu’il existe des liens particuliers et très dangereux des Biden avec la Chine et l’on ignore ce que peuvent en faire les Chinois. Tout se passe comme si Biden dirigeait (maladroitement) cette négociation alors qu’il ne la dirige en rien du tout mais ce simulacre oblige les acteurs de cette politiqueSystème US à couvrir Biden pour lui éviter quelque déboires ou l’autre, et maintenir la fiction de Biden dirigeant effectivement les affaires.
... De même et inversement, c’est au moins en partie parce que les Chinois savent tout cela, et notamment la situation actuelle de Biden, le simulacre monté autour de lui, et bien entendu les moyens de pression qu’ils ont sur lui obligeant la partie US à marcher sur des œufs, qu’ils n’hésitent pas une seconde à riposter comme le ministre des affaires étrangères Yang Jiechi l’a fait.
Mais intéressons-nous plus précisément à cette terrible passe d’armes entre Chinois et américanistes, au profit des Chinois essentiellement, à Anchorage jeudi dernier. Elle est décrite en détails par Tucker Carlson dans son émission du vendredi soir, dans des termes extrêmement violents. Nous donnons un extrait de cette intervention de Carlson, sur le site de Fox.News, à partir d’une adaptation du langage de l’émission, partageant le texte entre le principal (le commentaire de Carlson) et des extraits de l’intervention de Yang Jiechi (on trouve le segment de 11’40” en vidéo avec ce même texte) :
« Carlson : Mais voici une question que nous posons rarement : que pensent les Chinois de nous ? La plupart du temps, nous n’en avons pas vraiment la moindre idée. La Chine est à l’autre bout du monde, et ses dirigeants sont suffisamment méfiants pour garder leurs opinions pour eux la plupart du temps. Mais de temps en temps, nous avons un aperçu de ce qu’ils pensent vraiment. Ce fut le cas cette semaine, lorsque notre nouveau secrétaire d’État s’est rendu en Alaska pour rencontrer son homologue, le plus haut diplomate chinois, Yang Jiechi. Ce fut un échange fascinant. Voici, pour commencer, l'évaluation du gouvernement chinois sur notre démocratie :
» Yang Jiechi [traduction] : “De nombreuses personnes aux États-Unis ont en fait peu de confiance dans la démocratie des États-Unis, et elles ont des opinions diverses concernant le gouvernement des États-Unis.”
» Carlson : De nombreux Américains n'ont pas confiance dans leur propre démocratie, a-t-il dit. En d’autres termes, la dernière élection présidentielle a peut-être été frauduleuse. Soudain, le haut diplomate chinois ressemblerait beaucoup à l’un de ces insurgés suprémacistes blancs d’extrême droite dont on entend toujours parler sur CNN, ceux que le département de la justice de Biden a mis en prison. Mais Yang n’avait pas fini. Ensuite, il a attaqué l’administration Biden pour sa politique étrangère neocon stupide :
» Yang Jiechi [traduction] : “Nous ne croyons pas à l'invasion par l'usage de la force, ni au renversement d’autres régimes par divers moyens, ni au massacre de la population d’autres pays, car tout cela ne ferait que provoquer des troubles et de l’instabilité dans le monde... Il est important que les États-Unis changent leur propre image et cessent de promouvoir leur propre démocratie dans le reste du monde.”
» Carlson : Oups ! Il ne s’agit pas du langage traditionnel de la diplomatie, élaboré, poli, oblique et indirect. C’est du talk-show. Le gouvernement chinois méprise totalement l’administration Biden et n'a plus envie de le cacher. Tony Blinken, qui est censé être notre secrétaire d’État, n’a clairement aucune idée de ce qu’il faut dire en réponse. Blinken n’est pas un diplomate par nature. Ce que Tony Blinken voulait vraiment être, c’est une pop star.
[...]
» Yang Jiechi [traduction] : “Il existe de nombreux problèmes au sein des États-Unis en matière de droits de l'homme [...] et les défis auxquels les États-Unis sont confrontés en matière de droits de l'homme sont profondément implantés. Ils ne sont pas apparus seulement au cours des quatre dernières années, comme les Black Lives Matter. Ils se manifestent depuis longtemps.”
» Carlson : Le gouvernement chinois utilise donc Black Lives Matter comme une arme contre les Etats-Unis ! Vous avez les Chinois qui nous font la leçon sur les droits de l'homme ! Vous n’auriez jamais pensé voir le jour où cela se produirait. C’est incroyable mais en 2021 ça tient la route. C'est pourquoi ils le font. Les Chinois connaissent bien nos dirigeants. En fait, ils ont un nom pour nos élites qui se détestent elles-mêmes.
» Ils les appellent “baizuo”. La traduction approximative du mandarin est “progressiste blanc”, et ce n’est certainement pas un compliment. Les médias d’État chinois décrivent les baizuo comme des personnes qui “ne s’intéressent qu’à des sujets tels que l’immigration, les minorités, les LGBTQ et l’environnement, qui n’ont aucun sens des problèmes réels du monde réel, qui ne prônent la paix et l’égalité que pour satisfaire leur propre sentiment de supériorité morale, et qui sont tellement obsédés par le politiquement correct qu’ils tolèrent des valeurs islamiques rétrogrades au nom du multiculturalisme”. »
Il y a beaucoup plus dans l’intervention de Carlson, qui constitue un procès extrêmement brutal de la posture et de l’action américanistes face aux Chinois, à Anchorage pris comme révélateur et preuve irréfutable. (Nous disons “posture et [...] action américanistes” pour ne pas citer Biden puisque, comme vu plus haut, il n’y a pas grand’chose de Biden là-dedans, sinon l’écueil dangereux que représente les liens indirects de la famille avec le PCC [Parti Communiste Chinois].) Carlson met donc en cause le parti démocrate, l’establishment, voire le DeepState pour cette politique, ou plutôt cette non-politique face à la Chine.
D’autre part, il y a in fine une très longue et très forte attaque de Carlson contre la Chine, considérée comme l’ennemi n°1 des USA, et notamment il reprend complètement à son compte, mème si indirectement, l’interprétation du virus Covid19 comme fabrication des laboratoires chinois, plus ou moins volontairement diffusé dans le monde, particulièrement aux USA. C’est la thèse constante de l’administration Trump, et cette hostilité fondamentale à la Chine également, comme elle est générale dans le parti républicain... Où l’on voit que les positions varient selon les effets intérieurs ; dans cette circonstance, les démocrates & Biden sont mis en accusation pour leur faiblesse, eux qui sont par ailleurs extrémistes en tout, et elle n’est pas loin la théorie selon laquelle le gauchisme wokeniste des démocrates n’est rien d’autre qu’un complot d’outre-tombe de Mao, lançant la “révolution culturelle” qui lui est chère, aux USA.
Cette interprétation sur l’extrême duplicité complotiste chinoise n’est en aucun cas notre tasse de thé, même chinois, surtout dans le chef de l’hostilité furieuse contre la Chine qu’on trouve chez les républicains, les trumpistes et chez Carlson. Cette hostilité est de la même eau que celle que les USA portent à l’Iran, tout cela flottant dans un bouillon de jugement furieux des patriotes de la droite républicaine où l’on a oublié toutes les pressions, subversions, ingérences, fourberies illégales sans nombre que les USA ont exercé depuis des décennies contre ces pays, – ou au contraire, les pressions exercées sur la Chine pour qu’elle s’intègre dans le capitalisme globalisant, qu’elle agisse comme les USA, ce qu’elle fait excellemment dans certains domaines, pour en arriver à être dénoncée furieusement par ses mentors à cause de cette réussite...
Tout cela fait un incroyable imbroglio. (Nous en sommes bien conscients pour notre propre cas, et nous-mêmes d’autant plus attentifs au binôme tactique-stratégie, à nous situer tactiquement d’une façon constante et extrêmement fluctuante en fonction, de notre implacable stratégie antiSystème, voire dans l’inconnaissance). Les supposées maladresses et faiblesses des démocrates et pseudo-Biden face à la Chine servent objectivement la cause de Carlson & Cie, et donc lui et la Chine sont également, en la circonstance des “alliés objectifs”.
Mais tout cela, nous le verrions plutôt comme d’une scène secondaire, expliquant certaines positions et en dévoilant d’autres, mais toujours déterminées essentiellement par la crise interne du système de l’américanisme et de l’Amérique. Il y a un autre aspect extrêmement intéressant, et d’une façon directe dans ce cas, dans l’attitude chinoise.
Le comportement chinois à Anchorage est, selon les normes diplomatiques que suit cette puissance, un cas sans précédent, donc un événement historique. On en a vu les probables raisons selon les entrelacs liés à la situation intérieure US. Mais il y a aussi et en plus, selon une hypothèse que nous faisons, une explication qui nous semble fondamentale.
L’insulte faite à Poutine est connue mercredi, et elle engendre une mesure également historique sur le plan diplomatique : le rappel “pour consultations” de l’ambassadeur russe Washington D.C. Fedor Loukianov, rédacteur en chef de ‘Global Affairs’ et directeur du Conseil sur la Politique Etrangère et de Défense, homme proche de Pöutine, écrit dans RT.com le 19 mars :
« La déclaration de M. Biden ne peut rester sans réponse directe, – au moins parce que cela ne fera que renforcer le sentiment d’“impunité totale” de Washington et renforcer chez les personnes influentes et les fonctionnaires de la région dans la capitale US que tout est permis. Le rappel de l'ambassadeur de Russie à Moscou pour des consultations était une étape naturelle, mais ce n’est pas suffisant. »
L’“événement historique” du rappel de l’ambassadeur est immédiatement suivi d’un autre “événement historique” qu’est l’esclandre chinois d’Anchorage. Entretemps, on a appris que Lavrov se rendait (ou s’était rendu) à Pékin sur une invitation urgente, mais cela n’est qu’un indice de plus pour notre hypothèse qui, une fois émise, nous semble aller d’elle-même. Puisque le rappel de l’ambassadeur « n’est pas suffisant », alors nous faisons l’hypothèse que l’esclandre d’Anchorage est une démarche de plus pour une “réponse” qui, cette fois, englobe les deux puissances, Russie et Chine, qui ont toutes les deux le même sentiment d’insupportabilité furieuse du comportement de Washington. Et sans doute n’est-ce pas fini.
Notre hypothèse est donc qu’il y a bien concertation entre les deux, Russie et Chine, pour une attaque directe contre le statut et l’image des USA, pour s’attaquer au simulacre de puissance et d’exceptionnalité que les USA continuent à se projeter sur le mur de la grotte de Platon. Notre hypothèse est que ce n’est qu’un début d’une guerre ouverte avec les USA, guerre hybride, aux prolongements inattendus, guerre de communication certes, mais aussi en d’autres domaines. On dit que les Russes, en Syrie, ont abattu plusieurs aéronefs US (discrétion partagée Russie-USA), comme ils ont tiré des missiles sur une “raffinerie de fortune” turco-américaniste (et après tout, cela donne des résultats : Erdogan félicite Poutine de riposter avec quelle classe à la grossièreté d’un Biden,). Les experts pétroliers disent que le récent accord signé entre l’Iran et la Chine sur l’énergie est colossal, que ce seront dans tankers chinois qui viendront charger en Iran les matières et équipements vendus, et qu’il serait bien possible que des navires militaires chinois les accompagnent. A l’US Navy de voir, – et valsez, sanctions !
Les deux puissances pourraient donc avoir, selon notre hypothèse, observé plusieurs choses :
• Biden n’apporte rien de plus, sinon des inconnues encore plus menaçantes et déstructurantes que son prédécesseur, tout en supprimant certains avantages qu’il avait établis, tandis que la situation intérieure aux USA continue à se détériorer en mode fortississimo ;
• s’il y avait eu “retour à la normale”, les deux auraient pu calibrer selon des intérêts parfois divergents, mais dans le cas présent le désordre américaniste les rapproche décisivement, – à la guerre comme à la guerre, en espérant qu’on n’ira pas jusque-là ;
• les deux peuvent jouer Biden “en contre”, c’est-à-dire retourner le simulacre contre ses auteurs, comme l’enseigne notre fameux stratège chinois qui conseille de retourner contre l’ennemi l’“arme” (le simulacre) qu’il utilise ; à l’exemple de la séquence étudiée, profiter des faux-pas de Biden en faisant comme si Biden existait, et ainsi dénigrer les USA sans ménagements, voire jusqu’à songer à des représailles sophistiqués et complètement imprévisibles.