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1455Nul n’ignore la destination générale et les sources de DEBKAFiles, ainsi que sa plume assurée pour commenter et annoncer les événements dans le sens qui lui importe. (On peut consulter le texte du 13 février 2012, qui s'attache effectivement à DEBKAFiles lui-même.) Il y avait pourtant un air d’indécision dans son texte du 3 février 2013, quelques jours après l’attaque israélienne en Syrie.
D’abord, un gros plan sur Ehud Barak, ministre de la défense israélien sur le départ, qui fit à la Wehrkunde de Munich, ce week-end, une démonstration de force avec l’arrogance et l’assurance habituelles de cette sorte de chose. Et puis, cette prédiction, abrupte et impérative : «Assad’s fall is “coming imminently” and that “will be a major blow to the Iranians and Hizbollah. I think that they will pay the price,” [Barak] said.»
Quelques paragraphes plus loin, DEBKAFiles s’intéresse à une autre occurrence de la même réunion de Munich : la rencontre du chef de l’opposition syrienne regroupée avec l’attention qu’on sait du Qatar et du bloc BAO dans le SNC (Syrian National Council), avec les ministres iranien et russe des affaires étrangères…
«…Mouaz al-Khatib’s meetings in Munich with US Vice President Joe Biden and, for the first time, with the foreign ministers of Russia and Iran, Sergey Lavrov and Ali Akbar Salehi. Salehi spent 45 minutes with the Syrian dissident on the sidelines of the conference addressed by the Israeli defense minister. Those meetings were taken as suggesting that the Syrian opposition does not expect the Syrian ruler to fall in the short term and has therefore decided there is no option but to start talking to him about a power-sharing format for ending the Syrian conflict. Tehran is already angling for a role in a Syrian peace settlement…»
Le même point de vue se retrouve sur Russia Today, le 4 février 2013. Dans ce texte, on interviewait l’analyste politique et rédacteur en chef du magazine Politics First, Marcus Papadopoulos. A propos de la rencontre entre Lavrov, Salehi et Mouaz al-Khatib, du SNC, Papadopoulos observe :
«…the meeting between the leader of the self-proclaimed Syrian National Coalition and the foreign ministers of Russia and Iran… […] I think it’s an acknowledgement by the leader of the Syrian National Coalition that the Syrian government is not going to be defeated on the military battlefield… » Puis, plus loin, sur la question de la condition jusqu’ici sine qua non du départ d’Assad pour ebntamer des négociations impliquant le régime et l’opposition :
«I think it’s very unrealistic for the former Syrian-based opposition to expect President Assad would step down, but I suspect that if talks do develop between the former opposition in the Syrian government, then they are going to start to relinquish those goals, because they realize, that they are unrealistic.»
Pourtant, et pour retourner à DEBKAFiles et montrer la volatilité des hypothèses, la citation faite plus haut selon laquelle l’opposition pense que Assad tient fermement le pouvoir et qu’une négociation devra prendre ce fait en compte est suivie de cette remarque : «However an Iranian-backed reprisal operation countered by a tough Israel response could upset this promising scenario.»
L’allusion concerne bien entendu l’attaque israélienne contre la Syrie, une possible riposte, éventuellement iranienne, avec la riposte d’Israël qui suivrait. L’accent est clairement mis sur la volonté israélienne de casser la connexion Iran-Hezbollah à partir de la Syrie ; ce fut le thème sous-jacent du discours d’un Barak rouleur de mécaniques, là où se situe l'essentiel de sa finesse. Dans sa dernière analyse du 4 février 2013, DEBKAFiles avertit que si se développent des transferts d’armes iraniennes stockées en Syrie vers le Hezbollah, Israël établira une quasi-no fly zone à la frontière entre la Syrie et le Liban, avec des interventions de destruction. L’internationalisation est en marche…
Il n’est d’ailleurs pas assuré que cette internationalisation soit précisément de nature internationale. Il est possible que cette internationalisation, c’est-à-dire l’intervention brutale d’Israël découvrant brusquement le problèmes des connexions Syrie-Iran-Hezbollah, soient aussi et peut-être même d’abord le résultat de préoccupations intérieures israéliennes.
«The political agenda in Israel 2013 is socio-economic», écrit Ben Caspit, dans Al-Monitor ( Israel Pulse), le 3 février 2013 . Après avoir longuement analysé l’attaque israélienne de la semaine dernière, ses diverses implications, le rôle de l’Iran, la position de la Syrie, etc., Caspit conclut par ce retour inopinée aux questions intérieures israéliennes…
«Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu knows that it is only the side front. He is still focused on the centrifuge facility in Fordow more than on Lebanon’s Bekaa Valley. But the rising tensions on the northern front are helping him imbue his potential coalition partners with the sense of urgency. Bibi wants a broad-based government, which for now is not working out.
»The political agenda in Israel 2013 is socio-economic. Netanyahu may find himself with a narrow, right-wing, ultra-Orthodox government, or worse, with the ultra-Orthodox on the outside and the historic alliance with them smashed to smithereens on the ground.
»Both these options are not viable for Netanyahu. A commotion vis-à-vis Hezbollah, Syria, Iran, or all three together, could help him form a broad-based, winning coalition. No, Bibi will not set the region on fire to form a broad-based government, he is sufficiently responsible to understand the madness of this action, but all he has to do is play with a small fire in order to create a quick escalation that will generate a big fire. In the Middle East almost anything can ignite within half a second, especially when the rules of play are so unstable.»
Quoi qu’il en soit, les Israéliens roulent des mécaniques, comme on l’a vu avec le subtil Barak, et ils en roulent d’autant plus qu’ils se sentent soutenus clairement par Obama. Antiwar.com parle même, ce 5 février 2013, d’une intervention terrestre d’Israël pour établir une “zone-tampon” d’interdiction des mêmes activités Syrie-Iran-Hezbollah. Dans cette perspective, qui éviterait une implication directe des USA, Obama lâche du lest, comme d’habitude.
Ce président ne cesse d’avoir un œil sur la situation intérieure, – après tout, comme Bibi lui-même, pour son compte, à Tel Aviv. On a vu le climat incroyable de “chasse aux sorcières” des auditions de Chuck Hagel. Un autre aspect de ce climat est la promotion absolument hystérique d’Israël par les sénateurs. Rappelant l’étude qu’il a faite en 2007 avec John Mearsheimer sur l’influence du lobby israélien sur la politique étrangère US, Stephen M. Walt, de Foreign Policy, regrette que cette étude ne soit pas publiée aujourd’hui, pour mettre en évidence par la publicité d'une telle publication l’influence israélienne qui est devenue un automatisme robotisé chez les parlementaires US. Il écrit, le 1er février 2013 :
«I want to thank the Emergency Committee for Israel, Sheldon Adelson, and the Senate Armed Service Committee for providing such a compelling vindication of our views. As Rosie Gray amd Andrew Kaczynski of Buzzfeed noted, at yesterday's hearing on Chuck Hagel Israel was mentioned 166 times, and Iran (a problem closely linked to Israel) 144 times. Afghanistan was mentioned only 20 times, and the problem of suicides of U.S. troops only twice. Glad to see that those Senators have their priorities straight. No wonder Mark Twain referred to Congress as “the smallest minds and the selfishest souls and the cowardliest hearts that God makes.”»
…Cela signifiant que même si le Lobby s’est fait discret, ses relais et surtout la psychologie épuisée et captive des sénateurs (voir Mark Twain) font la différence et font du Congrès une énorme machine pro-israélienne absolument emballée, bien plus activiste que Netanyahou lui-même…
Ainsi s’explique-t-il que la tendance à une entente en Syrie, déjà signalée plus haut, ne soit absolument pas contrecarrée par la poussée agressive d’Israël, – parce que l’on sent bien que cette poussée agressive, avec le soutien US, est d’abord le signe d’un affaiblissement intérieur des deux compères dans ce cas. Au contraire, les deux dynamiques semblent évoluer chacune de leur côté, et comme indépendamment l’une de l’autre.
L’Iran s’est lancé à son tour dans une campagne pour tenter d’activer un arrangement en Syrie. Le ministre des affaires étrangères iranien Salehi, après son week-end munichois et une conférence à Berlin hier soir, s’est envolé pour Le Caire où se tient (du 2 au 7 février) le 12ème sommet de l’Organisation Islamique de Coopération. Le président Ahmadinejad s’y rendra également pour les derniers débats du sommet. Salehi a déclaré à l’agence IRNA que les relations entre l’Iran et Égypte se développent de façon très satisfaisante.
A Téhéran, pendant ce temps, le président de la commission des affaires étrangères et de la sécurité nationale du Parlement, Alaeddin Boroujerdi, déclarait (le 4 février 2013) que les derniers jours du sommet de l’OIC était une occasion parfaite pour présenter le plan de pauix en six points de l’Iran pour la Syrie.
«The Iranian lawmaker pointed out that Iran’s six-point plan has already been presented to the Egyptian President Mohamed Morsi, adding that the UN Secretary-General Ban Ki-moon and the UN-Arab League Special Envoy to Syria Lakhdar Brahimi have expressed optimism about the effectiveness of Tehran’s initiative.»
Cela aussi fait partie de la tendance à l’internationalisation du problème syrien ouverte (voir le 1er février 2013), peut-être d’une façon paradoxale, par l’attaque israélienne en Syrie.
Nous disons donc “internationalisation”, comme un constat général de la situation, – la situation en Syrie mais, de plus en plus, la situation autour de la Syrie puis la situation en général dans toute la région du Moyen-Orient. C’est cela, bien entendu, le caractère même de l’internationalisation.
Mais on a déjà vu la possibilité très puissante du caractère inédit de cette internationalisation. Même si elle est interprétée aussitôt selon les hypothèses de divers plans secrets ou semi-secrets de machinations diverses (principalement d’Israël et des USA), de diverses sources et centres de pensée toujours orientés vers les mêmes schémas, elle nous apparaît d’abord et essentiellement comme le produit de faiblesses intérieures. Même les perspectives d’arrangement en Syrie même (les diverses affirmations de volonté de négocier de l’opposition et les contacts établis) sont aussi le produit de faiblesses, et principalement celle de cette opposition sur le terrain lui-même ; aussi dans le fait de la déstructuration que cette opposition constate dans le soutien qui lui est apporté, avec diverses tensions contradictoires mises à jour par l’attaque israélienne.
En effet, l’attaque israélienne a nécessairement amené des réactions violentes de pays divers qui, dans le courant de la crise syrienne, sont très éloignés les uns des autres, voire directement adversaires. Ainsi a-t-on mis en exergue sous un chapeau commun à cause de la vigueur et de l'homogénéité des réactions anti-israéliennes, la Russie, l’Iran et la Turquie, en plus de la Syrie elle-même. D’autres pays ont réagi d’une façon plus conventionnelle, mais également dans un sens violemment anti-israélien et dans le sens de la protection solennellement réclamée de la souveraineté syrienne, – ce qui fut le cas rapidement de l’Égypte (le 31 janvier 2013) et de l’Arabie Saoudite (le 4 février 2013)… L’Arabie, avec le rôle qu’elle joue contre le régime Assad et l’aide qu’elle apporte aux rebelles, se posant en protectrice de la souveraineté syrienne, voilà qui ne manque pas de sel. Mais las Saoudiens sont passés maîtres dans l’art technologique de la désalinisation…
Tout cela n’est que de peu de conséquence dira-t-on, au niveau des communiqués convenus et rien d’autre… Sauf qu’il y a la “rue arabe” qui est devenue un acteur terrible des fantasmes de nos dirigeants ; qui fait trembler de trouille les mille-et-un princes de la maison de Saoud ; que les finauds rouleurs de mécanique type-Barak sauront intelligemment entretenir par l’une ou l’autre attaque en Syrie de plus, labellisées “feu vert de Washington”.
Le sel saoudien est encore plus corsé avec la Turquie, où le “couple” Erdogan- Davutoglu se montre au meilleur de son programme qui rappelle les spectacles Ah, les belles bacchantes, – celui des années 1950 et de Robert Dhery. Une dépêche du 3 février 2013 de
Erdogan s’est lui aussi emporté, dans son style caractériel habituel, traitant Israël d’“enfant gâté” se croyant tout permis et mettant en cause ceux qui permettent effectivement à Israël d’exercer ce comportement (si l’on comprend bien, les USA ?)… «Anything could happen in the region. Those who treated the Israeli government like a spoiled child should know that history will not forgive Israel’s state structure.» Erdogan va jusqu’à critiquer violemment l’Iran… pour n’avoir pas défendu la Syrie (c’est-à-dire Assad, jusqu‘à nouvel ordre) : «What is Iran doing about Syria? While considering the acts of Israel, Iran at the same time needs to allow for common steps to be taken in the region. “Iran needs to take care of the Syrian situation first.» … Par conséquent, en déduirait-on qu’Erdogan, suppléant aux manquements d'Assad et de l'Iran, envisagerait de faire déplacer les Patriot que lui a généreusement confiés l’OTAN, plutôt en défense de la Syrie contre Israël qu’en défense de la Turquie contre la Syrie ?
Changeons de registre, – à peine... A Munich, à la même réunion de la Wehrkunde, ce week-end, le même Davutoglu avait demandé que la Turquie (et l’Arabie Saoudite) soit incluse dans le groupe P5+1 (qui deviendrait P5+3), pour les négociations sur le nucléaire iranien. (La prochaine rencontre du groupe aura lieu le 25 février au Kazakhstan, après diverses péripéties qui ont conduit Lavrov à observer que les “partenaires” de la Russie dans cette affaire, ceux du bloc BAO, se conduisaient “comme des enfants”. Avec Israël-selon-Erdogan, il faut constater que le vaste monde de notre civilisation ressemble à une garderie d’enfant de première tout à fait primaire, sinon de l’école préparatoire pour les tout-petits.)
La proposition de Davutoglu implique une poussée pour faire des négociations sur le nucléaire iranien un théâtre régional bien plus qu’une affaire réglée selon les normes du bloc BAO. (Et qui dit “théâtre régional” ne dirait-il pas qu’on passerait de l’affaire du nucléaire iranien au problème plus vaste de la zone dénucléarisée au Moyen-Orient ? Sourire crispé d’Israël.) On dit que l’Égypte a fait savoir qu’elle se verrait bien également dans le susdit groupe, et même, – ô surprise ou bien sans surprise, c’est selon, – la même suggestion de l’inévitable Qatar, – et nous passerions alors à du P5+5 ; plus on est de fous, mais surtout plus on est de fous régionaux… En attendant qu’Assad demande modestement un siège d'observateur.
Bien évidemment, ces diverses agitations se placent dans le contexte de la prochaine réunion P5+1, mais surtout des perspectives, fructueuses paraît-il, des négociations directes USA-Iran dont la probabilité vient d’être annoncée. Des sources de l’administration Obama confient que cette affaire est préparée depuis deux ans, avec une minutie exceptionnelle, et suivie aux plus hauts échelons, celui de la secrétaire d’État jusqu’à ces derniers jours (départ de Clinton) et même au niveau direct d’Obama. Une telle préparation, sous supervision directe du président, c’est du sérieux.
Lors de sa conférence de Berlin, hier soir, le ministre iranien des affaires étrangères Salehi, qui est l’homme-clef de cette sorte d’affaire pour l’Iran, a montré un optimisme roboratif… «As I have said yesterday, I am optimistic. I feel this new administration is really this time seeking to at least divert from its previous traditional approach vis-a-vis my country…» Effectivement, Salehi s’était montré optimiste à Munich, mais en ajoutant tout de même un bémol, – appréciant ce “nouveau geste” mais observant aussitôt : «It is still very hard for Tehran to trust Washington… […] How do we trust again this new gesture?»
Les Israéliens ont fait dire qu’ils ne voyaient pas d’inconvénients à ces négociations bilatérales USA-Iran. Sans doute y a-t-il un donnant-donnant, – avec les Israéliens, c’est toujours le cas, – ce “feu vert” israélien auquel est soumise toute démarche sérieuse de politique moyenne-orientale des USA, comme il sied à la dignité et à la souveraineté de cette puissance, contre le “feu vert” extrêmement vert des USA pour l'action israélienne contre la Syrie.
Quant à la France, par la voix entraînante du président Hollande, elle s’est signalée hier par l’affirmation que toutes ces perspectives de négociations avec l’Iran ne devaient surtout pas arrêter, desserrer, adoucir les pressions sur l’Iran (sanctions et le reste), – au contraire, il faut poursuivre et même accentuer, dit l’esprit français, si prompt à manifester la rigueur cartésienne. Effectivement, le terme “néo-bushiste” que nous avons employé ne sied pas à la diplomatie française ; c’est “super-bushiste”, voire “hyper-bushiste” qu’il faut dire, avec déplacement à mesure sur l’échelle de graduation de la sottise, où l’on (nous autres, Français) domine largement nos “amis américains”. (…De celle-là, on dirait une “sottise étriquée” comme les costumes de Hollande, ou une “sottise pompeuse” pour honorer Fabius, ou même une “sottise bête” tout simplement, comme dans les salons germanopratins, – comme il y a, à l’inverse, des “sottises amusantes” et des “sottises sympathiques ”. Les élites françaises et leurs relais politiques sont aujourd’hui totalement dépourvues d’elles-mêmes, aussi sèches et dissoutes que les sables du Mali. Elles agissent en conséquence et en concert.)
L’internationalisation dont nous parlons signifie donc, potentiellement, une multiplication du désordre entre les positions des uns et des autres qui se croisent et se décroisent, une fragmentation jusqu’à la dissolution de ce qui semblait avoir une certaine tenue, un affaiblissement par dérive au gré des nouvelles du bloc BAO. C’est ainsi qu’on définira la situation diplomatique en Syrie, autour de la Syrie, autour de l’Iran, et enfin dans toute la région. Les antagonismes évoluent et changent de forme et de camp aussi vite qu’Erdogan change de position.
Au-delà, voyez une image plus large de la situation, qui nous ramène à ce terrible rapport entre la situation dite d’internationalisation et les politiques extérieures soumises aux diktat divers des situations intérieures. Pendant que tel ou tel membre du bloc BAO se donne encore l’illusion de caracoler, tandis que telle ou telle unité factice du bloc BAO se heurte aux louvoiements divers des alliés de la région, – de la Turquie à l’Arabie, et jusqu’à l’Égypte, – et se détricote comme il se doit, on retrouve les habituelles alarmes qui forment le principal du menu de nos directions politiques depuis quatre ans. Le Dow Jones, le mythique et sublime Dow Jones lui-même, se paye une chute conséquente à cause des insupportables européens. (Le 5 février 2013, selon
…Effectivement, les très drastiques mesures économiques et financières prises pour sauver la zone euro selon le catéchisme néo-libéral entraînent un renouveau de tension politique, en Grèce certes, mais désormais aussi en Espagne et en Italie. Cette fois, l’on parle de divers scandales de corruption de ministres tout aussi divers, et plus précisément de l’affaire de corruption du Premier ministre espagnol. La chronique de leurs turpitudes sans divertissement se poursuit donc, entêtée, résiliente, impossible à faire taire ; chronique qu’on appelle “crise terminale” en général.
…Et ce sont ces branches mortes par pourriture et infécondité qui prétendent poursuivre leurs politique expéditionnaire pour enseigner aux mondes accessoires et extérieurs la recette du bonheur et de la prospérité ? L’équation est difficile, et sans doute insoluble pour des “enfants gâtés” de cours élémentaires. Elle est aussi révélatrice, parce qu’elle permet de lier les événements du Moyen-Orient, nos ambitions proclamées, nos situations intérieures terrifiantes de clochards postmodernes…
C’est bien à la lumière de ces tristes faiblesses terminales des différents pays du bloc BAO, – chacun sa faiblesse, chacun sa corruption, – que l’internationalisation du chaudron syrien en un chaudron moyen-oriental acquiert effectivement la vertu de montrer combien toutes ces situations sont liées entre elle, d’une façon incestueuse, grotesque, incongrue. L’internationalisation de l’affaire syrienne en une large nébuleuse embrasant la région dans un désordre galopant, et bientôt les acteurs extérieurs de la région, a sans aucun doute l’avantage de montrer la dissolution d’une politique générale d’ores et déjà déstructurée, et fort proche de la néantisation qui est aussi du domaine de l’entropisation.
Le désordre règne, et nous dansons à son rythme. Si la fête ne célèbre pas nécessairement le triomphe de la diplomatie triomphante, espérons qu’elle célèbrera au moins le vote, un de ces jours, de l’établissement du mariage-gay qui permettra enfin, lui, de voir poindre la résolution des crises syrienne, iranienne, etc., par le biais des faits révolutionnaires de l’évolution sociétale de la modernité.
Valsez, saucisses, comme écrivait Albert Paraz. (Le brave homme croyait avoir atteint le fond du panier avec les turpitudes de la IVème République…)
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