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64518 juin 2020 – Aux USA, “continuons le combat” (mai68) et “tout se déroule selon le plan prévu” (La Pravda soviétique du temps d’avant, d’une colonne l’autre). Les manifestations-émeutes qui ne sont que des “protestations” sinon de la “résistance” absolument justifiée selon la narrative en vogue dans les rangs progressistes-sociétaux avec un genou en terre, ont toujours l’ampleur majestueuse d’un fleuve du temps d’avant l’anthropocène ; ou bien dira-t-on, comme le suggère le Saker US, qu’il s’agit en vérité d’une “insurrection” ? Le mot va assez bien, autant que sa définition selon l’auteur : « J’appelle ce qui se passe aujourd’hui une insurrection : une révolte violente ou une rébellion contre les autorités en tant que telles. » Donc, précise-t-il encore, « ni une révolution, ni une guerre civile ». Jusque-là, tout va bien.
... Sauf que la dissolution de la police de Minneapolis (MPD, ou Minneapolis Police Department) décidée hier après-midi ne représente pas une mesure anodine, mais une mesure bureaucratique et révolutionnaire (et démocratique, vous dira-t-on, – certes, certes). Une mesure de rupture, selon un caractère qui se rapproche, par exemple, d’un courant de mesures politiques de type maoïste pour l’esprit de la chose : liquider les mandarins et les porte-flingues de l’oppression des “privilèges blancs”.
On suggérera de remarquer l’extraordinaire diversité des analyses de la situation tactique, des constats de l’immédiateté de la crise, des perceptions rationnelles de l’ensemble tactique des choses. Par contre l’aspect stratégique, l’importance structurelle fondamentale, est saisie quasiment partout, sans restrictions. Pour notre compte, pour saisir justement ce qu’il y a d’essentiel dans cette crise, c’est-à-dire sa vérité-de-situation, il importe de la considérer d’un peu plus haut et de se défausser de nombreux détails, déclarations historiques du jour, de se détacher de l’affectivisme généralisé et aussi collant que de la mélasse, aussi gluant que la Mer des Sargasses dans les hallucinations des aventuriers. Bref, il faut manier l’inconnaissance avec brio, comme on se trace un chemin à coups de machette, au cœur d’une jungle exubérante.
Pour autant, cela ne doit pas nous décourager d’observer la faune et la flore exceptionnelle de cette jungle qui ne l’est pas moins... Et pour ce faire, et montrer qu’il y a du bien dans le pire, voyez un exemple en forme de symbole, ce que l’étonnant professeur Rudy Busto, de l’University of California-Santa Barbara(UCSA) fait de l’“exceptionnalisme” américaniste, dans son cours intitulé « Asian American Studies/Religious Studies 71: Introduction to Asian American Religion » (Busto n’est pas une vedette ni un deus ex-machina ; c’est un exemple et un symbole).
Rudy Busto tient que l’histoire, avec les défaites américanistes du Vietnam, du 11-septembre, les « guerres interminables et ingagnables au Moyen-Orient », et même la réponse “foireuse” des USA à l’attaque du virus Covid19 montrent que l’“exceptionnalisme US est une arnaque de communication (de l’“empire de la communication”), – ou, mieux dit, et justement :
« Selon Busto, l’“exceptionnalisme américain” est une idée “culturellement hégémonique”, qui cherche à “fabriquer le consentement” de la population au profit de la “classe dominante” américaniste.
» “L’hégémonie culturelle”, selon Busto, est le concept “selon lequel les idées, les croyances dominantes et la société elles-mêmes sont promues par la classe dominante comme un moyen de maintenir le contrôle” sur cette population. »
Un des auditeurs du professeur Busto, qui en a rapporté le contenu au journal Campus Reform sort du cours en se demandant ce que tout cela a à voir avec les études des religions Asiatiques-Américaines avant de se récrier contre la thèse du professeur Busto. Lorsque le professeur Busto dit ceci :
« Busto a suggéré que cette idée selon laquelle “le socialisme est inacceptable pour les Etats-Unis” renvoie au concept de l’“hégémonie culturelle”.
» Le professeur poursuit en comparant l’acceptation de l’“exceptionnalisme américain” à la façon dont les Américains ont autrefois accepté l’esclavage comme un élément normal de la société »,
... Il (Busto) est complètement et absolument dans la ligne, à la fois “du Parti” et à la fois de l’antiSystème, ce qui n’est pas la même chose tout de même ; à la fois de BLM (Black Lives Matter) qui est une arnaque du Système, à la fois de l’intellectuel et idéologue marxiste italien Gramsci qui est antiSystème. Il est donc dans la ligne de l’“insurrection” selon le Saker US, comme dans celle de l’affirmation que les USA sont en train de basculer dans le monde du “marxisme culturel”, exactement comme Lénine prit le pouvoir en Octobre 17. La première chose nous convient tout à fait, la seconde n’est à notre sens et en théorie pas vraiment affriolante, – mais c’est un autre débat complètement dépassé, car le constat essentiel est qu’elle est opérationnellement très contestable, que nous ne sommes plus au temps du “marxisme” de toutes les sortes, tel que nous l’appréciions et le subissions le siècle dernier. Nous avons donc un symbole d’une situation où s’agitent divers facteurs, et notamment :
• une pénétration affichée proclamée, absolument permise sinon recommandée dans les milieux intellectuels et universitaires de l’américanisme, des idées marxistes les plus radicales (de toutes les façons idées inapplicables, mais ce n’est pas le débat ni l’important), et ressortant de l’antiaméricanisme le plus profond (cela, tout à fait applicable, - et “c’est le débat”) ;
• par conséquent, il y a une mise en cause radicale des concepts les plus essentiels pour le Système, et particulièrement pour sa courroie de transmission du système de l’américanisme ;
• ... c’est-à-dire, deux constats aussi indéniables l’un que l’autre, qui rendent perplexe quant à la stratégie du Système, puisque l’on sait que le Système veut la peau de Trump, et donc que BLM (et Busto) travaillent, et même sont manipulés par le Système selon certains croyances particulièrement ferventes : si ce n’est une contradiction dont on pourrait dire « C’est du brutal » (Bernard Blier dans la “scène-culte” comme disent les beaux esprits, desTontons-flingueurs)...
• Tout cela signifiant que le Système favorise des courants (deux ici, avec d’autres) qui sont antiaméricaniste, et donc opérationnellement antiSystème.
... A moins que, justement, dans la complication extraordinaire que décrit bien Pépé Escobar : « Même les plus puissants acteurs ne se donnent pas la peine de contrôler la narrative. Personne n’est capable d’identifier toutes les imbrications et les incohérences de cette dynamique dissimulée », – à moins que, dans cette complication, se dissimule une idée encore inconsciente ou bien déjà à demi réalisée : l’antiaméricanisme n’est plus un jugement de relaps qu’il faut excommunier, puisqu’il constitue notamment une attaque contre Trump (mais aussi contre le Système, jugerions-nous, mais qui se soucie de cohérence ?). Désormais, c’est un excellent moyen de parvenir à la globalisation que tous les gens sensés et qui haïssent Trump, doivent évidemment œuvrer à mettre en place et à cadenasser – à la fois les élites du “Cercle de la Raison”, la Davos’ Crowd (selon Tom Luongo) et le Corporate Power,les 1% sociétaux-progressistes si à l’aise avec le NASDAQ et le CAC40... On a pu assez mesurer l’efficacité déconstructrice et catastrophiste de la globalisation durant la crise-Covid19, pour la développer encore, et le plus vite qu’il se peut. Le scorpion a hâte de se piquer lui-même, définitivement cette fois.
Ainsi peut-on comprendre que le directeur général de la banque JP Morgan, sauvée à coup de centaines de $milliards en 2008 avec “l’argent du contribuable” comme l’on dit, décide avant-hier de mettre un genou en terre sous les yeux du monde émerveillé, en signe de solidarité avec les BLM. Cet acte héroïque de Jamie Damon l’est d’autant plus, héroïque, qu’il s’agissait de sa première sortie depuis une opération. Ainsi comprend-on mieux l’attitude à la fois prudente et également héroïque des magasins des grandes multinationales du Luxe, de Vuitton à Ralph Lauren, fermant précautionneusement leurs boutiques du bazar new-yorkais pour le week-end, avec une police de surveillance payée rubis sur l’ongle et un avis de solidarité avec les Insurgés, y compris et surtout les pillards dont on comprend l’ardeur et qu’on assure d’une belle solidarité, sinon d’une complète sollicitude.
Dans ce cas-là, les globalistes, alliés au DeepState, veulent la peau (blanche) de Trump ; et celle de la police, blancs et noirs confondus... Nous y venons, et comment !
La question de la police, qui touche aussi les terres extérieures de l’Empire, dont la France bien entendu en premier puisque jamais en retard d’une polémique sociétale-progressiste, est au centre de cette insurrection qu’on peut alors qualifier de globale en plus d’être impériale. Il y a un certain décalage-formidable, très intéressant à observer, entre l’ampleur extraordinaire du mouvement et le caractère très spécifique, très réduit, de la cause. Le Saker USpropose, lui, de différencier “cause” et “prétexte”, les “brutalités policières” n’étant alors qu’un “prétexte” pour répondre à une “cause” bien entendu plus considérable, une sorte de malaise globale. On ne manque pas de remarquer que cette explosion vient après deux à quatre mois de “confinement”, c’est-à-dire d’enfermement volontaire, également selon une dimension globale. Bref, on avait mis « la démocratie en confinement », estime un commentateur de France-Inter, elle reprend ses droit à propos et au bénéfice de la plus aimable et de la plus gracieuse des causes.
Mais le “prétexte” ne sera apprécié, dans un monde fait de simulacre, que comme la “cause”. La question des “violences policières” devient alors une énorme bulle maléfique, porteuse de tous les travers d’une époque gâtée à cet égard, et le “prétexte” pourrait alors apparaître également comme un “bouc-émissaire”. Il est extrêmement probable que nombre de policiers le prendront ainsi.
D’où il se déduit que ces affaires de “violences policières” envoyées subito prestissimo devant la justice pour en subir toute la rigueur, seront l’objet d’un redoutable enjeu juridique. Certains événements, aux USA, montrent que l’on est loin d’avoir expédié ce chapitre, de le clore en actant une mise en cause et une responsabilité maximale des acteurs impliqués, ainsi jetés en pâture aux Insurgés.
• Plutôt qu’un hypothétique ralliement de la police aux Insurgés qui est l’une des hypothèses souvent envisagées pour la suite des événements, il y a l’exemple de la police de Buffalo. Deux officiers de police ont été instantanément inculpés de violences après une intervention contre un manifestant entraînant sa chute à l’issue de laquelle il a été gravement blessé à la tête. Immédiatement, les 57 officiers de police de l’Emergency Response Team de la police de Buffalo à laquelle appartenaient les inculpés ont démissionné de cette unité en signe de solidarité. En quittant cette unité, il ne semble pas que les 57 officiers quittent la police, mais ils refusent désormais la mission du maintien de l’ordre.
• Pendant ce temps, dans l’après-midi de dimanche, la crise éclatait à Minneapolis après une humiliation publique du maire sans précédent, après qu’il se soit prononcé contre la dissolution de la police ; peu après, le conseil municipal, lui, décidait cette dissolution, et cela est un acte sans précédent aux consonances révolutionnaires, “insurrectionnelles” dans un sens que les auteurs décriront évidemment comme “révolutionnaire”. Quels que soient les arguments et l’issue du débat sur la police aux USA, – on discutait ferme dès samedi à Minneapolis sur cette option (?) de la dissolution de la police de la ville, – il est évident que ruptures avec conséquences ayant pour objet la destruction de certaines structures essentielles de la société apparaissent de plus en plus possibles. La rupture faite à Minneapolis, de l’Etat du Minnesota dont la fameuse Ilhan Omar qui aime bien l’idée d’une color revolution aux USA est l’une des députés, est marquante et pourrait faire tache d’huile.
Ces ruptures doivent être envisagées dans toutes leurs dimensions et leur ampleur, peut-être comme une expérience inédite qui se situerait, selon un schéma inédit, quelque part entre la “révolution culturelle” de Mao et la pandémie Covid19 vécue comme une mobilisation populaire et migrant-prolétarienne ; et d’autre part et plus simplement, qui pourrait amorcer un processus de guerre civile. ZeroHedge.comlaissait prévoir, au travers du constat de l’explosion d’achat d’armes de guerre, la constitution accélérée de milices de défense pour suppléer à la probable absence désormais de police, dans diverses parties de Minneapolis.
« Nous sommes impatients de découvrir ce que sont exactement ces “systèmes”, bien que nous sachions que les résidents riches n'auront guère de difficultés à obtenir leurs propres équipes de sécurité privée et milices. En fait, nous sommes certains que le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, sera parmi les premiers à profiter des alternatives de sécurité. Même si les actions de la Fed continuent à diviser la nation, entraînant une inégalité de richesse et de revenus encore plus grande qui a culminé dans l'effondrement social actuel, nous nous demandons qui protégera les segments les moins riches de la société. Pour trouver la réponse, nous surveillerons de près le centre-ville de Minneapolis, désormais sans police, pour avoir un aperçu de l'avenir des centres-villes américains.
» Pendant ce temps, suivez les ventes d'armes à Minneapolis, – légales et illégales, – et dans toutes les autres villes du pays. Ces ventes explosent. »
• Un article intéressant d’un collaborateur du site Sic Semper Tyrannis, du colonel Lang, Larry C. Johnson, un ancien officier du FBI, consacré à la mort de George Floyd. Il apparaît que les gestes posés par l’officier de police Chauvin répondent à une technique d’immobilisation dite d’“étranglement” officiellement enseignée aux officiers de police de Minneapolis, et minutieusement décrite dans leur guide d’entraînement. Selon Johnson, – qui aborde aussi la question de la toxicomanie de Floyd qui complète parfaitement le profil de la victime comme martyr du mouvement global secouant notre civilisation démocratique et libérale, – l’avocat de Chauvin se trouverait en excellente position pour réduire à néant l’inculpation d’assassinat portée contre son client, – en admettant que les procédures de justice suivent leurs cours habituels et ne deviennent pas “populaires”. On imagine, – ou plutôt on n’imagine pas ce que sera le chaos autour de son procès, et plus encore si l’accusation était effectivement réduite à néant. Johnson termine son article en signalant que le conseil municipal de Minneapolis vient à très grande vitesse d’interdire immédiatement l’entraînement à la technique d’immobilisation de l’“étranglement”.
« Cette partie de l'histoire est largement ignorée. Pourtant, pas plus tard qu’hier soir[5 juin], le conseil municipal de Minneapolis a admis qu'il s'agissait d'une pratique officielle en interdisant son utilisation à l'avenir :
» “Les 12 membres du conseil municipal ont voté pour apporter des ‘changements rapides’ à mesure de l'avancement de l'enquête, aboutissant finalement à un décret de consentement des tribunaux nécessitant des changements [dans l’acte d’accusation ?], a déclaré M. Lucero, qui a été nommé à son poste en janvier 2019 par le gouverneur Tim Walz, un démocrate.
» “Les réformes suivantes doivent être mises en œuvre immédiatement : ‘Les étranglements et autres entraves au cou sont interdits.’”
» Le simple fait que ces ‘entraves’ soient maintenant interdites est une reconnaissance claire qu’il s’agissait de méthodes approuvées selon les règles et procédures du département de police de Minneapolis. Ah oui, une dernière chose : le chef de la police de Minneapolis est Noir. Sommes-nous censés croire qu’il n’était pas au courant de cette pratique ? Conneries. Il a gravi les échelons et son dossier de formation montrera qu’il n’a pas seulement été formé à la méthode utilisée par l’officier Chauvin : il l’a aussi probablement utilisée plus d’une fois lors de son ascension à la direction de la police. »
Ces diverses précisions prises comme exemples et symboles montrent l’extraordinaire complexité de cette crise, son aspect opérationnel absolument labyrinthique, avec une “cause” sans réelle importance par rapport aux horreurs qui se déroulent autour de nous, dans notre complète indifférence ; et ses effets et conséquences absolument gigantesques dans un déferlement torrentiel d’affectivisme et d’emprisonnement de l’esprit, un peu selon le même schéma d’hyper-dramatisation dans la crise-Covid19, au point qu’il n’est pas déplacé d’envisager de lier les deux crises, au moins comme déjà-vu, et dans tous les cas dans leur méthodologie.
Restent les perspectives. Elles sont très diverses et très nombreuses dans le détail tactique et s’accordent, pour la plupart d’entre elles, sur l’importance de l’événement. On en reste ici à la crise américaniste, bien que cette crise ait été suivie par une indignation générale, quasi-globale sauf les usual suspects, qui situe bien le niveau des basses eaux, lorsque l’intellect est réduit à l’affect, et complètement dépendant de lui, comme l’on dirait d’un drogué. L’intellect est devenu le clone halluciné de l’affect. Les plus belles intelligences se déploient alors pour accoucher des plus parfaites sottises.
(Mélenchon est-il un bon exemple français à cet égard, lui qui se félicite d’avoir évolué de “moins de souverainisme” à “plus de gauchisme”, fidèle en cela à sa pandémie-à-lui, La maladie infantile du communisme selon Lénine ?)
• L’extrême tension des esprits aux USA, quant aux développements de destruction possibles, se trouvent dans le texte express du colonel Lang, du 5 juin 2020, où l’éditeur de SST prodiguait ses conseils opérationnels contre une possible attaque des foules protestataires de Washington D.C. contre la Maison-Blanche. (Déploiement d’éléments du 3èmerégiment d’Infanterie autour de la résidence du président, avec le 8èmerégiment du Marine Corps en réserve.) Ainsi en arrive-t-on, à partir de sources officielles qu’on peut juger de bonne facture comme c’est l’habitude avec Lang, à envisager un coup de force à Washington même.
Hier 7 juin, Lang est revenu sur le sujet. Selon le constat de la parfaite maîtrise de la manifestation de samedi par la maire Muriel Bowser, Lang est extrêmement pessimiste, déroulant plusieurs appréciations de son cru :
• les militaires n’obéissent plus à Trump ;
• Bowser « est également très sûre d’elle en disant qu'elle ne veut pas voir de présence “exceptionnelle” de la police fédérale à Washington. A-t-elle en tête un futur référendum sur la “souveraineté” ? Une ville-État ? »
• Il se déduit de ces affirmations, selon Lang, que Trump est pratiquement prisonnier à la Maison-Blanche, avec Bowser et les foules manipulées comme geôliers : « Donald Trump, vous êtes essentiellement prisonnier à la Maison-Blanche. Vous pouvez quitter et revenir dans votre prison par la voie des airs, mais les rues, non... »
• Lang est particulièrement impressionné par les capacités logistiques et de mobilisation des BLM et des Antifa, dont il juge qu’ils sont largement les vainqueurs de cette phase.
• “B”, du site The Moon of Alabama (MoA), déclare terminé « le premier round des guerres civiles 2020 », sans y voir que l’événement ait apporté beaucoup de changement. Pour autant, on ne perd rien pour attendre : « La situation économique actuelle fait qu’il est certain que la guerre civile se poursuivra. Le prochain round sera probablement plus violent. L’empire est en train de s’effondrer sous nos yeux. »
• L’article du Saker US auquel il a déjà été fait référence juge que l’on assiste en temps réel à l’effondrement systémique de la société américaniste.
« J’ai vécu aux États-Unis pendant 24 ans au total et j'ai été témoin de nombreuses crises au cours de cette longue période, mais ce qui se passe aujourd'hui est vraiment unique et beaucoup plus grave que toutes les crises précédentes dont je me souviens. Pour expliquer mon point de vue, je voudrais commencer par dire ce que je crois que les émeutes que nous voyons se produire dans des centaines de villes américaines ne concernent pas. Elles n'ont rien à voir avec...
» le racisme ou le “privilège blanc” ;
» les violence policières ;
» l’aliénation et le désespoir social ;
» la pauvreté ;
» Trump ;
»les progressistes attisant l’incendie social ;
» les luttes intestines dans les élites américaines et l’État profond
» Ces émeutes concernent aucun de ces sujets spécifiquement parce qu’elles les englobent tous, et bien plus encore.
» Il est important de toujours garder à l’esprit la distinction entre les concepts de “cause” et de “prétexte”. S’il est vrai que tous les facteurs énumérés ci-dessus sont réels (au moins dans une certaine mesure, et sans tenir compte de la distinction entre cause et effet), aucun d’entre eux n’est la véritable cause de ce dont nous sommes témoins. Tout au plus, les facteurs susmentionnés sont des prétextes, des déclencheurs si vous voulez, mais la véritable cause de ce qui se passe aujourd'hui est l'effondrement systémique de la société américaine. »
Il apparaît donc très difficile de proposer un jugement tactique de la situation, d’autant plus que nous écartons cet exercice comme sans véritable signification structurelle, du fait de la rapidité des événements, de leur extrême complication, de la difficulté considérable d’obtenir des informatisions fiables sur cette situation tactique dans la mesure où aucune référence stable n’existe plus, enfin dans le fait fondamental que les événements n’obéissent pas aux acteurs apparents, c’est-à-dire aux acteurs humains, et impénétrables par conséquent.
Bien entendu, on aura compris que le seul avis que nous partageons entièrement dans tout ce que nous avons passé en revue, parce qu’il correspond à notre analyse constante depuis des mois et des années selon laquelle la crise est nécessairement de caractère ontologique et nullement logique ni idéologique, cet est celui du Saker US : « La véritable cause de ce qui se passe aujourd'hui est l'effondrement systémique de la société américaine. »
... Dit d’une autre façon, il s’agit de l’effondrement du “pouvoir blanc”, ou des restes du “pouvoir blanc” tel que nous l’avons connu ; et le constat aussitôt ajouté qu’il n’existe rien à proposer en échange, et pas davantage évidemment de “Black Power” capable de tenir le même rôle. Alors ? Faut-il attendre les élections, et peut-on attendre quelque chose des élections ? Faut-il attendre la venue du Messie ? N’est-il pas déjà parmi nous, sacrifié pour notre salut, le Messie ?
Certains jugent que la puissance, l’organisation et les excès extraordinaires de la communication de la gauche-“révolutionnaire” déclencheront le 3 novembre un mouvement favorable à Trump. C’est l’avis de Tom Luongo : « C’est pourquoi je suis tiraillé entre les jugements de malveillance et d’incompétence sur ces événements de 2020. Ils ont été coordonnés pour atteindre un objectif particulier, la chute de Trump, mais jusqu’à présent ils n'ont rien fait d’autre que de pousser les choses dans la direction exactement opposée de cet objectif. »
Un des lecteurs commentateurs de Lang va dans le même sens, mais en habillant son propos, involontairement peut-être, d’une étrange dimension : « J’ai toujours dit que l’une des grandes forces de Trump est sa capacité à laisser ses adversaires surjouer leur main. Les médias dominés par les progressistes[se sont transformés en émetteurs d’une haine] 24 heures/7 jours par semaine, adressée au diable orange incarné, et ils surjouent cette carte.
» Laissons les adeptes du culte renverser les statues de Jefferson et plus encore, celles-ci peuvent être remplacées. Plus elles tomberont, plus le pays s’ancrera dans la nécessité de décider en novembre de mettre un terme à cette folie. »
Une expression qui nous arrête dans ce commentaire, c’est celle d’“adeptes du culte”. Elle rejoint une autre remarque de Lang : « George Floyd. Un ministre du culte au Texas a fait son éloge hier en le comparant à Jésus. Vraiment ? Vraiment ? Peut-être qu’une nouvelle religion verra le jour, basée sur sa sainteté martyre. » C’est à l’ombre de cette dimension messianique, quasi-religieuse et certainement d’une religiosité extrême et ostensible dans le chef des précheurs Africains-Américains, que nous parlons de “Messie”... Qui, le Messie ? George Floyd ? S’il est pris à contre-emploi, peut-être, d’autant que “les derniers seront les premiers” ; c’est-à-dire, pour en revenir aux événements terrestres, comme indirect désintégrateur du système de l’américanisme, car quelle que soit l’issue de l’élection du 3 novembre ce sera une catastrophe :
• Si Trump l’emporte, – une guerre civile par révolte des progressistes-sociétaux au nom de “l’antiracisme”, sanctifié dans sa version progressiste-sociétale, avec zèle et empressement du Père-François, par le Vatican déconfiné. Car la chose, effectivement, aura une dimension absolument religieuse que la haine antiTrump nous annonce déjà,
• Si Biden l’emporte et parvient à prêter serment avant de passer le témoin à une vice-présidente noire, – une guerre civile menée par les “Deplorables”, qui ont déjà commencé à constituer les milices, tandis que les forces du Messie entameront une croisade dans le sens messianique, pour aller punir, – les “infidèles” ou les “hérétiques”, au choix..
Nous parlons d’une “guerre civile” non au sens où l’entend le Saker US, sans doute victime de la déformation idéologique qui fait nommer Civil War la Guerre de Sécession, qui ne fut pas une guerre civile mais une guerre conventionnelle menée par des armées en ligne, des commandements légaux et légitimes, des armées structurées, des batailles classiques, etc. Par “guerre civile”, nous pensons beaucoup plus au bouillonnement syrien, avec de nombreux acteurs armés publics et privés, des alliances qui virevoltent, des pénétrations étrangères, des sécessions, des annexions, etc. Ce ne sera plus l’Amérique telle que nous l’avons connue et aimée, peuvent commencer à gémir les atlantistes américanisés.
End of the “Rêve américain”.