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56126 mai 2020 – Toutes les choses évoluant, et particulièrement The-Donald qui ne s’est jamais embarrassé du moindre principe ni de la moindre “feuille de route”, on devrait convenir selon la compréhension du body langage que Trump commence à ressembler à la caricature furieuse que les démocrates ont fait de lui. Dans sa posture de tragique-bouffe, Trump, lèvres serrées, regard furieux et menton haut levé, a une posture de plus en plus mussolinienne... Cela est dit.
Il n’est pas dictateur pour autant, puisqu’il est loin de disposer de tous les moyens des centres de pouvoir de la machinerie américaniste dont certains se défient de lui et restent sur leur quant-à-eux, mais là où il règne il agit “selon son bon caprice” et suivant une stratégie extraordinairement dépouillée et impudente. Son but le plus profiond et le plus aisément identifiable est la satisfaction narcissique de ses ambitions les plus primaires, c’est-à-dire pour ce cas sa réélection en novembre. Pour ce faire, sa posture changeante est devenue entièrement conforme à un activisme de surpuissance en accord avec la logique du Système alors qu’il a été, surtout pendant la campagne USA2016 et encore depuis son élection, antiSystème directement ou indirectement à plusieurs reprises.
L’offensive de communication contre la Chine se fait sans la moindre retenue, sans la moindre sophistication, selon une conception de la “force brute” (“Brute Force”) ; selon l’analogie acceptable, proposée par le site WSWS.org du “Grand Mensonge” (“Große Lüge”), cette conception exposée par Hitler dans Mein Kampf. Bien entendu, on pourrait trouver d’autres analogies dans l’histoire américaniste récente, moins symboliques mais plus opérationnelles, notamment avec le montage grossier des “Armes de Destruction Massive” (ADM) de Saddam, pour justifier l’attaque de l’Irak de mars 2003.
L’exemple est intéressant pour mieux encore définir cette stratégie et mesurer les différences des situations, c’est-à-dire faire une appréciation politique plus précise :
• Dans le cas de Saddam-2003, c’était “nous tenons le ‘coupable’, il nous faut inventer un grave délit pour justifier de l’attaquer” ; dans le cas de la situation actuelle Covid19-2020, c’est “nous avons commis un grave délit, il nous faut un autre coupable que nous-mêmes”.
• En 2003, il s’agissait à 100% d’une opération extérieure préludant à l’affirmation de l’empire et dont l’effet indirect et évidemment involontaire fut de faire naître une situation crisique endémique ; en 2020 il s’agit à 100% d’une opération intérieure pour satisfaire une ambition (réélection) qui ne changera évidemment rien au tourbillon crisique en cours au faite de sa surpuissance depuis 2015-2016, qui emporte littéralement Washington D.C. (“D.C.-la-folle”) et désormais l’Amérique.
• Avant 2003, il y eut un travail d’influence important pour rassembler une certaine unanimité des centres de pouvoir derrière l’expédition, sans souci réel de l’opinion publique ; en 2020, il n’y a aucune tentative sérieuse d’un tel rassemblement, mais l’espoir que la violence dynamique de l’entreprise de communication forcera les centres de pouvoir à acquiescer et surtout convaincra l’opinion publique de soutenir Trump en novembre prochain.
Ces constats impliquent essentiellement que les situations intérieures des USA à ces deux dates, aussi bien dans la perception qu’on en a que dans sa vérité-de-situation, ont considérablement évolué. En 2003, il y avait, bon gré mal gré, une quasi-unanimité du pouvoir, et partant du pays au nom d’une union nationale nécessitée par 9/11 et soigneusement entretenue par une campagne d’influence et d’une propagande virtualiste. En 2020, la fragmentation du pouvoir comme du pays est totale et aucune tentative réelle d’unité et de crédibilité n’est réalisée. Alors qu’en 2002-2003 un long travail faussaire fut accompli pour forcer la communauté du renseignements (CR) à soutenir activement la narrative des ADM, en 2020 il n’y a aucun effort réel dans ce sens face à une très grande hostilité de la communauté de sécurité nationale, et l’on navigue dans le mensonge pur et simple (dans le “Grand Mensonge”), en s’appuyant sur la dynamique de force à visage découvert.
Le meilleur exemple à cet égard est le comportement du secrétaire d’État Pompeo, qu’on développe en l’analysant ci-après.
Pompeo a entre ses mains d’« énormes preuves » que le virus Covid19 a été fabriqué par les scientifiques chinois. Toute la presseSystème de nombre des pays du bloc-BAO impriment la chose avec respect, sinon onctuosité. Ainsi en est-il lorsqu’un ministre de Sa Majesté Trump profère quelque énormes accusations avec un sourire désarmant d’un plaisir absolument innocent ; il nous faut donc plus compter sur les excès des américanistes-zombieSystème, qui sont extrêmes et sans nombre, que sur une “résistance” (!) du reste du bloc-BAO, zombifié dans une sorte d’impuissance fascinée par le déchaînement américaniste.
Pompeo est l’homme qui, en avril 2019, avait eu quelques mots remarquables quoique sans surprise sur les pratiques de la CIA qu’il a dirigée avant de venir au département d’État, où il a apporté ces pratiques. Il y a notamment cette phrase désormais fameuse, qui figurera dans une anthologie, au côté du fameux « We came, we saw, he died » d’Hillary Clinton parlant du sort de Kadhafi : « We lied, we cheated, we stole ». (« “J’ai été directeur de la CIA,[je peux vous dire que] nous mentons, nous trichons, nous volons... C’est comme si l’on suivait des cours de formation dans ce sens. Cela fait partie de la gloire de l’expérience américaine”, a déclaré Pompeo à un auditoire de College Station, au Texas, au début du mois[d’avril 2019], riant lui-même de sa remarque. »)
D’une façon générale, Pompeo est un homme qui n’a peur de rien lorsqu’il s’agit de manier les mensonges, et éventuellement comme on le verra plus loin, “le Grand Mensonge” qui répond à la formule du “plus c’est gros, plus ça passe”. Le rire du secrétaire d’Etat, joyeusement cynique, on dirait presque cynique d’une humeur bonhomme, ne se laisse désarmer par rien de ce qu’il peut dire, faire ou commettre, dans un style très caractéristique de l’administration Trump.
Pour l’instant, il s’agit de régler son compte à la Chine dans le cadre de la crise Coivid19. Par conséquent, rien n’arrête Pompeo, qui fonce comme un char Abrams, écrasant les diverses vérités-de-situation comme étant des vérités-de-situation sans importancesans la moindre vérité et dans aucune situation. La preuve en a été rudement assénée, dimanche, le 3 mai 2020 (selon le compte-rendu de RT.com).
« Dans sa volonté pressante d’accuser Pékin d’avoir laissé se répandre le fléau du Covid-19 sur un monde sans méfiance, le secrétaire d’État Pompeo a affirmé que le virus était de fabrication humaine, pour aussitôt laisser entendre le contraire sans le moindre clignement d’œil ni hésitation.
» “Les meilleurs experts semblent jusqu’à présent penser qu'il a été créé par l'homme. Je n'ai pas de raison de ne pas les croire pour l’instant”, a déclaré Mike Pompeo [dimanche]à l’émission ‘This Week’ d’ABC, en réponse à une question sur une déclaration de la communauté des services de renseignement américains qui disait sans équivoque le contraire.
» La présentatrice Martha Raddatz a demandé à deux reprises à Pompeo de préciser si son point de vue différait de celui des services de renseignement américains, et Pompeo a exprimé son soutien total à ces services, – bien qu'il ne soit pas allé jusqu’à dire “Je ne crois pas que le virus ait été créé par l'homme”. »
C’est effectivement une double affirmation étonnante, – “Il est très probable que le virus a été fabriqué par l’homme” suivie de “Je soutiens totalement nos services de renseignement [qui disent le contraire]”. Le 30 avril, en effet, le bureau du chef du renseignement (DNI) coordonnant les 17 agences de renseignement US affirmait le contraire de ce qu’affirme Pompeo, alors que Pompeo affirme qu’il est complètement d’accord avec les services de renseignement...
« Dans l’après-midi [du 30 avril], le bureau du Directeur National du Renseignement (ODNI, avec le DNI supervisant toutes les agences engagées dans cette activité) publie un communiqué selon lequel la communauté du renseignement [CR]“est d’accord avec le large consensus scientifique selon lequel le virus COVID-19 n’a pas été fabriqué par l’homme ou génétiquement modifié... [...] [La CR] continuera à examiner rigoureusement les informations et les renseignements émergents afin de déterminer si l'épidémie a commencé par un contact avec des animaux infectés ou si elle est le résultat d'un accident dans un laboratoire de Wuhan »
» On notera pourtant que la nouveau DNI (Director, National Intelligence), récemment nommé pour un intérim semble-t-il avant la confirmation par le Sénat du parlementaire Ratcliff, l’a été par Trump qui le considère comme un de “ses hommes” : l’ancien ambassadeur en Allemagne Rick Grenell. (Ratcliff est également un de “ses hommes”.) On commentera hypothétiquement que l’opposition de la CR à la narrative électoraliste de Trump est trop forte dans cette affaire, au point que même “les hommes du président” le laissent tomber pour adopter une ligne qui contredit sa principale narrative actuelle. »
On appréciera à ce point que cette vibrante polémique qui concerne une pandémie mais qui agite le spectre d’un affrontement entre les USA et la Chine, nous en dit beaucoup plus sur la situation aux USA/à “D.C.-la-folle” et dans le bloc-BAO en général, que sur la situation du virus Covit19 et sur la situation à Pékin. Il faudra d’abord mesurer le degré stupéfiant, véritablement d’un autre univers, disons un “univers parallèle”, où évoluent la direction américaniste et éventuellement le reste du troupeau.
(“Reste du troupeau” parce que le panurgisme américaniste est en mode turbo de sa surpuissance lorsqu’un dirigeant US parle sur un ton belligérant en menaçant un autre pays des pires punitions. Le troupeau des élites-Système et américanistes suit aveuglément, même si ce dirigeant se nomme Trump et même si ce suivisme n’est que d’apparence n’impliquant aucun engagement.)
On revient alors plus en détails sur une référence déjà présente dans le texte, à plusieurs reprises... Le site WSWS.org a sorti pour sa référence à lui la grosse artillerie, parlant du “Grand Mensonge” comme d’une quasi-pathologie psychologique encore plus qu’une habileté de propagande, qu’on peut attribuer à Hitler :
« [Le] Grand Mensonge (en allemand : große Lüge) est une technique de propagande et un sophisme logique. L’expression a été inventée par Adolf Hitler, lorsqu’il dicta son livre Mein Kampf en 1925, sur l'utilisation d’un mensonge si “colossal” que personne ne croirait que quelqu’un “puisse avoir l’impudence de déformer la vérité de façon si infâme”. Hitler pensait que cette technique avait été utilisée par les Juifs pour imputer la défaite de l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale au général allemand Erich Ludendorff, qui était un important dirigeant politique nationaliste et antisémite de la République de Weimar. » (Selon l’article Wikipédia.)
Il est assez justifié de se référer à une technique extrême de propagande qui frise la pathologie, pour justement la proposer, dans le cas présent de la direction américaniste, comme étant véritablement et sans autre procès ni examen clinique une pathologie. On sait bien que les deux “patients-zéro” à cet égard, pour cet épisode, sont Trump et son secrétaire d’État Pompeo.
Pour nous tremper dans l’atmosphère et nous convaincre de l’aspect pathologique de la chose, on revient plus en détails sur l’échange lors de l’émission d’ABC.News, le 3 mai 2020,où Pompeo développe deux affirmations du même “fait”, complètement contradictoires, sans éprouver la moindre gêne disons ontologique, sinon, du point de vue technique, en sollicitant l’aide d’un léger balbutiement “à trois-points” (...) lors des passages les plus délicats dont le phrasé a tendance à rassembler à celui de Joe Biden. C’est The MoonofAlabama [MoA] qui nous donne une transcription de ce moment, ici dans la version française du Sakerfrancophone :
Martha Raddatz: « Et, Monsieur le Secrétaire, avez-vous vu quelque chose qui vous donne la certitude qu'il provient de ce laboratoire du Wuhan ? »
Pompeo: « Martha, il y a d’énormes preuves que c’est là que tout a commencé... Je peux vous dire qu’il y a une quantité importante de preuves que cela vient de ce laboratoire du Wuhan. »
Martha Raddatz: « Croyez-vous que cela a été fait par l'homme ou génétiquement modifié ? »
Pompeo: « Écoutez, les meilleurs experts semblent penser, jusqu'à présent, que cela a été fait par l'homme. Je n’ai aucune raison de ne pas y croire pour l’instant. »
Martha Raddatz: « Votre... votre bureau du DNI dit que le consensus, le consensus scientifique dit que cela n’a pas été fait par l'homme ou génétiquement modifié. »
Pompeo: « C’est exact. Je... je... je suis d'accord avec cela. Oui. J’ai... j’ai vu leur analyse. J’ai vu le résumé que vous avez vu et qui a été rendu public. Je n’ai aucune raison de douter que ce soit exact à ce stade. »
Bref, Trump-Pompeo, comme d’autres à d’autres occasion mais toujours sous le magistère de Trump ou par rapport à lui (pour le détester et le vilipender, ou bien l’adorer et le cajoler), laissent loin derrière eux, en matière de pathologie de la communication, Adolf Hitler et son best-seller Mein Kampf. Nous avons quitté l’univers habituel pour une niche parallèle où se déroulent la saga-Covid19.
(Cela est dit d’un ton volontairement léger mais nous ne voulons pas cacher que le fond de la remarque sur ce “Grand Mensonge” considéré comme une pathologie rencontre une conviction qui devrait plonger dans un abîme de réflexion tous les médecins mobilisés par ailleurs contre Covid19.)
Pour compléter ce tableau de la situation à “D.C.-la-folle” face à la Chine, nous introduirons une remarque qui permettra de mieux apprécier le rapport des forces à Washington D.C. Il s’agit du silence du Pentagone dans cette affaire. A notre connaissance, la dernière référence sérieuse date de presque un mois (14 avril) et elle est extrêmement défavorable. Il s’agit d’une conférence de presse des chefs civil et militaire du Pentagone, avec cette déclaration du général Milley, président du comité des chefs d’état-major qui use des mêmes mots qu’on retrouve quinze jours plus tard dans le communiqué du DNI, répétant que la version privilégiée est que Covid19 est d’origine naturelle.
Il semble ainsi que le Pentagone soit aligné sur les services de renseignement, et vice-versa, impliquant que tout l’appareil de sécurité nationale est complètement sur la réserve dans cette affaire, sinon ouvertement hostile à Trump-Pompeo. Cette position déborde d’ailleurs les seuls USA, comme le montre la réaction en marge du réseau informel “Five Eyes” réunissant les réseaux de surveillance électronique des cinq pays anglo-saxons (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, UK et USA), après diverses inventions conduisant à l’affirmation par Fox.News de l’existence d’un “rapport” de 15 pages venu de cette “organisation”, et affirmant que Covid19 est une arme biologique de la Chine contre les USA. Là encore, MoA rassemble les éléments montrant l’inanité et la puérilité de la technique de ce montage :
« Les services de renseignement australiens ne sont pas d’accord avec les affirmations du gouvernement américain disant que le virus vient d’un laboratoire du Wuhan
» ‘Sydney Morning Herald’ du 4 mai :
» “Des membres éminents de la communauté du renseignement australien ont déclaré au ‘Sydney Morning Herald’ et à ‘The Age’ que le document de recherche partagé dans les cercles politiques dans le cadre d’un soi-disant accord de renseignement entre les Five Eyesétait principalement basé sur des articles de presse et ne contenait aucun matériel provenant de la collecte de renseignements.
» “Un ‘dossier’ de 15 pages a été largement cité par les médias locaux et internationaux sur la prétendue dissimulation du virus par la Chine. Les responsables des services de renseignement australiens ont depuis identifié un rapport de recherche basé sur des documents de source ouverte. Les fonctionnaires ont déclaré qu'il était probable que les rapports étaient les mêmes. [...]
» Plusieurs sources de haut niveau des services de renseignement qui se sont entretenues avec le ‘Sydney Morning Herald’ et ‘The Age’ ces derniers jours ont confirmé que l'Australie n'a toujours pas reçu de preuves suggérant fortement que l'Institut de virologie de Wuhan serait à l'origine de l'épidémie. Les agences de renseignement ne sont pas en mesure d'exclure ce fait, mais l’origine la plus probable du virus reste le marché de fruits de mer de Huanan, où des échantillons du virus ont été trouvés dans l’environnement. »
Le constat est donc assez proche de l’hypothèse qu’une équipe du type “plombiers du Watergate” mais dans le champ de la communication, travaille à la Maison-Blanche sur la manufacture de documents fabriqués proclamant la culpabilité de la Chine. Jusqu’ici, cette démarche, qui rappelle les méthodes de la préparation de l’attaque de l’Irak, mais en beaucoup plus maladroit et en beaucoup plus isolé, paraît bien être complètement contredite par la communauté de sécurité nationale. Il est manifeste que cette communauté, aussi bien le renseignement que le Pentagone, ne veut en aucune façon se laisser embarquer dans une aventure à potentialité guerrière contre la Chine : non seulement la fraude est infiniment plus maladroite que celle de 2002-2003 contre l’Irak, mais qui plus est et ô combien, – la Chine n’est pas l’Irak...
La question annexe, mais essentielle sur le fond, est de savoir comment les Chinois prennent cette affaire. Une indication, venue de Reuters et reprise par ZeroHedge.com, présente l’information selon laquelle un rapport alarmiste d’analystes du gouvernement est parvenu au président Xi :
« Un rapport interne présenté au président chinois Xi Jinping et à d'autres hauts dirigeants conclut que le sentiment antichinois global est à un niveau jamais vu depuis la répression de la place Tienanmen en 1989, et recommande de se préparer au pire scénario d’un conflit armé avec les États-Unis, selon Reuters, citant des personnes connaissant le contenu du document.
» Le rapport venu du China Institutes of Contemporary Internal Relations (CICIR), du ministère de la sécurité d'État, estime que la vague de sentiment antichinois est menée par les USA, qui voient dans la montée de la Chine au rang de superpuissance mondiale une menace pour les démocraties occidentales.
» “L’une des personnes ayant pris connaissance du rapport a déclaré que certains membres de la communauté des renseignements chinois le considéraient comme la version chinoise du ‘Télégramme Novikov’, une dépêche de 1946 de l’ambassadeur soviétique à Washington, Nikolaï Novikov, qui soulignait les dangers de l'ambition économique et militaire des États-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
» “La missive de Novikov était une réponse au ‘Long Télégramme’ du diplomate américain George Kennan de Moscou qui disait que l'Union soviétique ne voyait pas la possibilité d'une coexistence pacifique avec l'Occident, et que l'endiguement était la meilleure stratégie à long terme.” »
A première vue, il paraît difficile de penser que la Chine puisse prendre une position si extrême allant jusqu’à considérer que les agitations washingtoniennes et trumpistes représentent un véritable danger de guerre. De même, « la vague de sentiment antichinois » cité par le rapport est largement surestimée lorsqu’on fait le compte de la situation à cet égard, ne serait-ce qu’à Washington où l’isolement est plutôt du côté de Trump-Pompeo et des équipes de Pieds-Nickelés bidouillant des “dossiers” à partir d’articles de la presseSystème venus des confidences de ces mêmes Pieds-Nickelés (réplique parfaite, au niveau simulacre, du mouvement perpétuel).
Ainsi en revient-on au même sempiternel problème de notre “étrange époque” préparée depuis 2015-2016 et en pleine expansion depuis notre 1erjanvier 2020. Il dépasse largement la rationalité courante et largement subvertie, et il réclamerait, comme le suggérait René Girard, « un tout autre type de rationalité »... En remplaçant “la radicalité de la violence” par “la radicalité du simulacre”, ou “du mensonge”, on peut rappeler cette citation :
«Je suis convaincu que nous sommes entrés dans une période où l’anthropologie va devenir un outil plus pertinent que les sciences politiques. Nous allons devoir changer radicalement notre interprétation des événements, cesser de penser en hommes des Lumières, envisager enfin la radicalité de la violence [du simulacre, du mensonge], et avec elle constituer un tout autre type de rationalité. Les événements l’exigent. »
... Car, bien entendu, tout dépend de ce qui va se passer à “D.C.-la-folle” d’ici le 3 novembre 2020. Quoi qu’il en soit et pour ce qui est de l’instant courant, l’extrémisme du simulacre et de la communication provocatrice et furieuse de Trump contre la Chine, dans le cadre de son affrontement contre le sénile-Biden (73 ans d’un côté, 77 ans de l’autre), apparaît désormais comme un des principaux motifs, sinon le principal qui pourrait pousser les militaires à intervenir directement dans les affaires politiques du pays. Comme on le sait, le scénario est déjà prêt et il devrait au moins servir pour la relance, après le déconfinement post-Covid, de l’usine à films-catastrophe de Hollywood.