Notre “attak of the week”, — celle du Sunday Telegraph

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Effectivement, chaque semaine au moins, en général le week-end, nous nous devons d’avoir notre projet d’attaque contre l’Iran, détaillé, minutieux, bien léché. Effectivement, les plans deviennent de plus en plus détaillé, minutieux, etc., comme on peut le lire dans le Sunday Telegraph du 16 septembre, où l’on apprend, ô surprise mais sans surprise excessive, que… «Bush [is] setting America up for war with Iran»

Suivent diverses informations, des effets d’atmosphère, des décisions sur le nombre d’objectifs en Iran (2.000), sur le timing de la chose. Le plan est si détaillé qu’il concerne même les Iraniens, puisqu’on annonce leur riposte à une première attaque assez anodine, riposte suivie d’une contre-riposte US, dévastatrice. Il semblerait logique que le plan soit communiqué aux Iraniens, pour qu'ils sachent ce qu'ils auront à faire.

Trêve de sarcasmes, voici la preuve, extraite du Sundy Telegraph, que nous pouvons nous passer du piètre faux-expert Debat:

«In a chilling scenario of how war might come, a senior intelligence officer warned that public denunciation of Iranian meddling in Iraq — arming and training militants — would lead to cross border raids on Iranian training camps and bomb factories.

»A prime target would be the Fajr base run by the Iranian Revolutionary Guard Quds Force in southern Iran, where Western intelligence agencies say armour-piercing projectiles used against British and US troops are manufactured.

»Under the theory — which is gaining credence in Washington security circles — US action would provoke a major Iranian response, perhaps in the form of moves to cut off Gulf oil supplies, providing a trigger for air strikes against Iran's nuclear facilities and even its armed forces.

»Senior officials believe Mr Bush's inner circle has decided he does not want to leave office without first ensuring that Iran is not capable of developing a nuclear weapon.

»The intelligence source said: “No one outside that tight circle knows what is going to happen.” But he said that within the CIA “many if not most officials believe that diplomacy is failing” and that “top Pentagon brass believes the same”.

»He said: “A strike will probably follow a gradual escalation. Over the next few weeks and months the US will build tensions and evidence around Iranian activities in Iraq.”»

Nous apprenons également que, dans ce petit cercle d’initiés, Cheney est toujours The Man, cela se voit au “body language” (?), et Condi n’est pas si colombe que ça. (Toujours selon un “officiel” extrêmement très bien haut placé : «When you go down there and see the body language, you can see that Cheney is still The Man. Condi pushed for diplomacy but she is no dove. If it becomes necessary she will be on board. Both of them are very close to the president, and where they differ they are working together to find a way to present a position they can both live with.»)

… Finalement, nous l’avouons, ce n’est rien de tout cela qui a retenu vraiment notre attention. Il s’agit plutôt d’un schéma, que nous ne pouvons reproduire vu la faiblesse de nos moyens. Ce schéma, sans rapport direct avec le texte, est là pour dramatiser l’effet de la chose, concrétiser la menace de la guerre, etc. Le titre du schéma est «The U.S. Build-Up in the Gulf», — soit la concentration navale US dans la zone du Golfe Persique autour de l’Iran. Suivent des silhouettes de navires de combat (US), identifiées par leurs noms et leurs classes. Le résultat est étonnant par rapport à la prétention de l’illustration: un groupe de porte-avions et un groupe amphibie.

• Le groupe de porte-avions comprend le USS Enterprise, 5 grandes unités de surface, un ravitailleur et un sous-marin d’attaque.

• Le groupe amphibie comprend un Amphibious Assault Ship, le USS Kearsage avec des avions ADAC/V AV-8B Harrier et des hélicoptères, 3 grands navires de surface, 2 navires de surface spécialisés (amphibies) et un sous-marin d’attaque.

Il s’agit d’une dotation minimale de ce détachement de la Vème Flotte, et une dotaton qui paraît bien insuffisante pour l'hypothèse d’une éventuelle attaque de l’Iran. (Le groupe amphibie, comme son nom l’indique, n’a aucune capacité d’attaque aérienne. Sa composante aérienne ne couvre que deux missions: la défense aérienne rapprochée et l’appui tactique rapproché d’éléments de combat éventuellement déposés à terre.) Le schéma confirme implicitement la réduction surprenante des capacités navales à un groupe de porte-avions alors que, jusqu’en juillet, les spéculations liées à une possibilité/une probabilité d’attaque portaient sur trois groupes de porte-avions.

Tout cela n’interfère pas nécessairement sur les intentions d’attaque des uns et des autres. Il suggère par contre qu’existe bien ce désordre qu’on décrit souvent au sein de l’administration. Il confirme que la dernière remarque paradoxale de l’Alexis Debat, alors qu’il était encore “expert”, n’était pas si bête : «…But Debat believes the Pentagon’s plans for military action involve the use of so much force that they are unlikely to be used and would seriously stretch resources in Afghanistan and Iraq.»


Mis en ligne le 17 septembre 2007 à 10H25