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628Il est difficile à un esprit de bon sens de ne pas tressaillir, devant cette nouvelle à la fois monstrueusement dérisoire et complètement pathétique. L’UE dépense chaque année un milliard d’euros en frais de traduction. Lorsqu’on compare cette ardoise à la compréhension régnant entre les peuples et les dirigeants européens, à la passion éprouvée par les peuples pour leurs institutions européennes, à la puissance et à la dignité de la politique européenne dans le monde, le rapport devient étrangement pervers.
Est-il besoin de s’en expliquer longuement ? Imagine-t-on ce que ce fait exprime de notre civilisation, lorsqu’on sait bien que ce milliard d’euros sert à retranscrire les plus extraordinaires banalités conformistes, les mensonges institutionnalisés, le virtualisme systématique qui caractérisent la communication et la délibération au sein des organismes européens ? Aura-t-on jamais autant dépensé d’argent pour répandre autant de platitude médiocre ? Ce serait une sorte de record.
Nous ne sommes pas dans un univers orwellien, lourd et tragique, mais dans une sorte d’Orwell postmoderne revu collectivement par Jacques Tati, Raymond Devos et Woody Allen, et illustré par Salvador Dali. Tout cela est exprimé avec les intonations chuintantes de Giscard, — absolument intraduisibles, donc très économiques.
Quelques précisions d’un article sur le sujet, de The Independent du jour. Même ce quotidien impeccablement pro-européen en a le souffle en partie coupé… Voici donc cette histoire, à partir de l’historique victoire du parler irlandais. (Au reste, dans cet étrange patchwork, pourquoi les Irlandais seraient-ils privés de leur expression langagière ?)
« New translation and interpretation rights for the Irish language will cost the European Parliament more than €677,000 (£470,000) next year. The figure has stoked the debate on whether the EU is becoming an outrageously expensive ‘Tower of Babel’. From 2007 MEPs will be able to speak in the chamber of the European Parliament in the Irish language with interpretation, though no more than five Euro-MPs have the fluency to do so.
» The decision to accord Irish full status is likely to stoke fierce passions within an EU that already has 20 recognised languages, 380 language permutations and an annual interpreting and translation bill of €1bn. To cope with the new demands for Irish, the parliament plans to will create nine new interpreter and translator posts in 2007.
» Meanwhile, Catalans and Basques have won more limited language rights. And Welsh speakers are stepping up demands for recognition of their native tongue. When Ireland joined the then European Economic Community in 1973, Irish was given special status since it is one of the country's two official languages. But pressure to exercise these rights only grew in 2004, when the EU expanded giving full status to a host of new tongues. These include Maltese despite the fact that Malta is largely Anglophone and has just 397,000 citizens. (…)
» Figures for 2002 show that of Ireland's 3.9 million population, only 36 per cent have “an ability” in Irish with many fewer using the tongue on a daily basis. »
Mis en ligne le 15 juillet 2006 à 14H28
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