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373La crise iranienne et la politique du bloc BAO qui va avec sont une bonne mesure de la catastrophe intellectuelle et de la pathologie de la psychologie du bloc BAO. Elles nous exposent combien, et cela en à peine quelques années, à une vitesse sidérale et sidérante, “ils” sont tous devenus semblables, clones, esprits homogénéisés dans l’aveuglement et l’effondrement de la pensée, arrogance pathétique de ces âmes devenus infécondes, asservissement satisfait, total et totalitaire, au Système révélé à tous, à visage découvert, comme l’expression opérationnelle et postmoderne du Mal. C’est le “bloc BAO” qui, à lui seul, a toute la charge du délit absolu, “indicible” comme l’on dit à d’autres occasions, d’une civilisation devenu contre-civilisation et parvenue au terme de son non-sens. Cela nous pose parfois un problème sémantique lorsqu’il nous arrive de dire “nous” ou “notre” («“Notre” pathétique vision de l’Iran»), puisque, malgré tout, par notre passé, notre histoire, la source de nos convictions, et même la juste cause de notre combat, nous faisons, ou faisions, encore partie de cette civilisation avant la trahison, la forfaiture et l’inversion. Tout cela reste “notre” et fouette notre “résilience”, bien que cela se passe au milieu des débris épars de ce que fut cette même civilisation avant d’être contre-civilisation et de tomber dans l’asservissement consenti, réclamé, embrassé et satisfait, et naturellement inconscient car ils n’ont pas assez d’esprit pour mesurer leur forfait, du Système.
… Tant il est vrai que l’Iran nous offre la meilleure démonstration “opérationnelle”, comme nous employons souvent ce qualificatif, de la catastrophe qui frappe l’esprit occidental… Par ailleurs, ce 8 décembre 2012, nous présentions un texte des époux Leverett sur la vision iranienne des USA, texte qui développe une critique très mesurée et très contenue, mais néanmoins d’une grande originalité par rapport au milieu où évoluent ces deux experts, de la catastrophique politique iranienne des USA (du bloc BAO). L’important, dans ce cas, est que les Leverett mettent en évidence l’essentiel dans la démarche de la politique iranienne des USA, qui est la perception US d’avoir affaire à une partie rétrograde, inéduquée et de toutes les façons inéducable, coupée de tout accès à la civilisation, conduite par l’irrationalité la plus complète et la plus primitive, et ainsi de suite.
Cette forfaiture funeste de la perception ressort effectivement d’un article de Ismail Salami, le 5 décembre 2012, sur PressTV.com. Salami y décrit toutes les actions agressives et antagonistes des USA contre l’Iran, encadrées au début par des extraits d’une intervention d’Hillary Clinton devant l’AIPAC, à Washington, et à la fin par une autre référence à cette même intervention. Nous citons cet encadrement de la plus belle facture doctrinale et pathologique, de la presque-commandante en chef devant ses commanditaires habituels.
«One does not know what Clinton exactly means by ‘trying’ as all we have seen during the recent years is a literature of force, flying spy drone over Iranian airspace, the imposition of sanction after sanction, targeting the Iranian population and endangering the health of terminally ill Iranian patients who are in desperate need of imported medicine.
»In 30-minute keynote address at the annual US-Israeli forum, Clinton clearly enunciated that she has failed to find a solution to the Iran issue. “Iran is the hardest of the hard boards because of the dangers its behavior already poses and the geometrically greater danger that a nuclear-armed Iran would pose… It is an issue that has consumed a significant part of my time as secretary of state.”
»What strikes fear into the heart of Washington is in fact the ever-increasing sway the Islamic Republic is gaining and that which can be used as a leverage to counter the influence of the United States and Israel in the region. In other words, Iran serves as an antidote to Washington’s venomous influence in the Middle East. In all clarity, Clinton revealed that the US is seized with fear over a politically powerful Iran in the Middle East and that a nuclear Iran to be feared by everyone in the world is just the child of her brain. “They are relentless in their desire to exercise influence and to build a very intimidating, even hegemonic presence in the [Persian] Gulf, and then you get to what they’re doing internally with the oppression of the Iranian people, and then you’ve got the nuclear program.” […]
»In the same address, Clinton said that the US has “from the very beginning made it clear to the Iranians: We are open to a bilateral discussion and we have tried.” One does not know what Clinton exactly means by ‘trying’ as all we have seen during the recent years is a literature of force, flying spy drone over Iranian airspace, the imposition of sanction after sanction, targeting the Iranian population and endangering the health of terminally ill Iranian patients who are in desperate need of imported medicine.»
Qui lit ces diverses phrases de Clinton, dont il n’y a pas lieu de croire qu’elles n’expriment pas, tant elles répondent à sa pensée hystérique, une certaine vérité pour la secrétaire d’État ; et qui, en même temps, suit régulièrement toutes les pressions, menaces, vitupérations, interférences, agressions, violations diverses, etc. des USA et de quelques autres compères du bloc BAO, depuis des années, depuis même des décennies, depuis même 1953 et au-delà, contre l'Iran, – celui-là ne peut se départir du constat que les USA et le bloc BAO forment plutôt, eux-mêmes, cette “partie rétrograde, inéduquée et de toutes les façons inéducable, coupée de tout accès à la civilisation, conduit par l’irrationalité la plus complète et ainsi de suite”. Ces impressions sont largement renforcées par certains témoignages au sein des bureaucraties américanistes-occidentalistes, de l’une ou l’autre individualité en contact régulier avec l’Iran, et qui découvre régulièrement les effets catastrophiques et évidemment contre-productifs du régime de sanctions appliquées contre l’Iran, qui ressortent d’une agression pure et simple de ce pays, en même temps que les diverses autres agressions régulièrement commises contre l’Iran. C’est le cas notamment dans les bureaucraties européennes, où il est constaté par certains que le régime de sanctions contre l’Iran appliqué par l’UE, au nom des pays qui la composent, dont les plus puissants d’entre eux (la France en tête) ne cessent de pousser à l’extrémisme en la matière, créent des conditions terribles en Iran et ne cessent de souder la population autour de sa direction, parce qu’en l’occurrence aucun choix ne lui reste. Il n’est pas impossible que certains fonctionnaires, exaspérés par une telle politique et un peu plus éclairés que le courant, ne se trouvent pas tentés par des actions publiques de rébellion contre elle.
La question qu’on peut se poser à propos de cette politique concerne les fondements de la chose, l’étonnement sans fin éprouvé devant l’extraordinaire résilience d’un tel amoncellement de contre-vérités, de préjugés, de jugements terrorisés mélangés à l’arrogance qui baigne constamment le discours américaniste-occidentaliste. La pratique même des contacts avec l’Iran (les négociations) montrent ce même comportement inéduqué de la part des pays du bloc BAO, avec le refus de la part des négociateurs du bloc BAO de tout contact de bonne intelligence durant les rencontres avec les Iraniens (rencontres informelles, rencontres de couloir, etc., là où s’ébauche un état d’esprit qui permettrait à la négociation de progresser). Au-dessus de tout, nous placerons comme explication l’irrésistible influence de la politique-Système, qui tord les jugements ou bien les interdit comme l’on ferait d’un sacrilège, exigeant du même coup la capitulation, ou l’anéantissement de l’esprit critique. Cette situation désespérante de l’intelligence est une sorte d’obligation contractuelle, un mot de passe presque magique pour accéder aujourd’hui aux postes de décision au sein des élites BAO, et c’est à ce point qu’on sent toute la force de la politique-Système.
Mais la politique iranienne présente un cas particulier par sa durée, comme on l’a mentionné rapidement plus haut. Une telle durée dans une position d’une si grande bassesse pose un problème très particulier, d’autant que la durée permet à la vérité de se signaler ici et là et d’éclairer d’autant plus crûment la bassesse et l’imposture de la politique courante (notamment sur la prétendue irrationalité des dirigeants iraniens, comme on le voit, par exemple le 2 février 2007 et le 20 septembre 2007). On est alors conduit à envisager, dans cette occurrence des exigences de la politique-Système, que certaines psychologies individuelles ou collectives finissent par trouver leurs aises dans la défense continue et obstinée d’une position si absurde qu’implique la politique iranienne du bloc BAO. Il s’agit alors de considérer l’hypothèse selon laquelle tout se passe comme si les dirigeants du bloc BAO projetaient inconsciemment sur l’Iran tous les comportements auxquels eux-mêmes sont soumis dans leur propre politique iranienne (et le reste, au reste), et qui constituent une imposture permanente, la marque de leur illégitimité, le signe de leur chute ; ainsi puniraient-ils l’Iran comme ils se puniraient eux-mêmes s’ils avaient assez de lucidité pour reconnaître leur comportement tel qu’il est, leur façon d’accepter le diktat du Système, leur façon de pratiquer le terrorisme de l’esprit qu’ils se font subir à eux-mêmes, l’illégalité de la dissimulation constante de la vérité en autant de narrative. Pour cela, ils ont besoin, non seulement de “démoniser” l’Iran mais de l’abaisser au niveau d’une non-civilisation et de l’ennemi de la civilisation, comme eux-mêmes sont en réalité lorsqu’ils obéissent à la politique-Système. Ainsi l’appréciation humaine qui est en général porté sur les Iraniens est-elle, en général également, méprisante, ignorante et totalement inculte, relevant du racisme le plus grossier. Ainsi les gens du bloc BAO restent-ils parfois interdits lorsque l’Iran propose quelque chose qui le fait sortir du stéréotype où il est enfermé par la vision-BAO ; comme lorsque Solana, alors Haut Représentant de l’UE et négociateur en chef des Occidentaux, eut à faire face à une proposition d’Ahmadinejad demandant que des problèmes cosmologistes fussent abordés pendant des négociations. La surprise fut grande : l’on n’avait pas de spécialiste de la cosmologie sous la main et, surtout, en faisant cette proposition, l’Iran sortait du cadre stéréotypiques qui lui était assigné par la partie représentant évidemment la civilisation.
Mis en ligne le 10 décembre 2012 à 07H49