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9786• Notre constat est d’observer que se met en place, côte-à-côte avec la crise de la sécurité stratégique et géopolitique qu’est la guerre ukrainienne, une crise du système bancaire de la puissance financière mondiale, – d'autres crises pouvant se rajouter. • Le caractère peu ordinaire de l’événement est que les deux crises semblent d’installer et se renforcer l’une l’autre, alors qu’habituellement, comme ce fut le cas en août-septembre 2008, une crise chasse l’autre du champ de notre perception. • Nous ne parlons en effet que de perception, c’est-à-dire l’effet sur notre psychologie, c’est-à-dire la pénétration de nous-mêmes par la vérité-de-situation de la crise, et même de la GrandeCrise. • Ce que nous observons, c’est un phénomène d’opérationnalisation de la “structure crisique”, comme un “tourbillon crisique” artistiquement maîtrisé, qui devient le composant unique de notre monde, de notre univers. • Nous sommes dans une situation de “perfect storm” où les conditions sont réunies pour que cette “structure crisique” se révèle en tant que GrandeCrise, ou “Crise-Dieu”.
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16 mars 2023 (16H30) – On connaît l’expression “perfect storm” [une “tempête parfaite” ou un “ouragan parfait”] employée par les Anglo-Saxons pour des événements politiques : lorsque toutes les conditions sont réunies, comme dans l’événement météorologique, pour que la tempête atteigne son plus haut degré d’intensité possible. Nous avons souvent employé cette expression depuis presque vingt ans (depuis 2006, selon notre référencier), cela montrant que nous nous trouvons dans des temps de fureur atmosphériques où les conditions propices ne cessent de se répéter et de se multiplier, – que cela se fera selon un ajustement parfait, – que nous y sommes peut-être déjà...
Nous employons en effet l’expression une nouvelle fois, dans une période de ‘tourbillon crisique’ évidemment sans précédent, – les choses avançant toutes dans le même sens entropique ou catastrophique pour les structures en place, sans possibilité de se retourner, ni même d’empêcher l’accélération du flux puisqu’elles le favorisent, – cela nous montant sans le moindre doute qu’un événement-haut, d’au-dessus de notre histoire courante et de nos grandioses illusions sur nous-mêmes et sur la maîtrise par nous-mêmes de notre propre destin, domine et imprime le sens général de la marche des choses. La logique humaine et terrestre de l’enchaînement de cause à effet fait le reste, lorsque la cause est universellement et exclusivement déconstructrice et destructrice ; elle travaille à rendre invulnérable la perfection de ce “‘perfect storm’ crisique”, alors que la destruction et la déconstruction, ou déconstructuration, se réalisent à l’encontre des structures et des constructions du Système installé sur les ruines détruites et déconstruites de ce qui précéda la modernité, – dans ce cas, déconstructuration et destruction vertueuses, armes de l’adversaire retournée contre lui (Sun-tsu).
De quelle sorte de “‘perfect storm’ crisique” parlons-nous ? D’une sorte presque artistique, – par la marque de l’harmonie et de la stabilité d’équilibre entre eux, telles que nous les constatons, – dans la mesure où deux événements d’une semblable force qui en général se concurrencent avec l’un l’emportant sur l’autre, avec des liens constitutionnels entre eux mais des différences souveraines, demeurent pareillement en place et conjuguent leur puissance pour atteindre la perfection en question.
L’aspect artistique de la situation est de parvenir à une sorte d’harmonie et à une sorte de stabilité avec des événements furieux et des éléments déchaînés, c’est-à-dire avec le mouvement même, et souvent le mouvement fou. L’on sent bien qu’il y a là une action supérieure, quelque chose qui ressemblerait ironiquement à un double, contradictoire pour le sens invoqué, de “la main invisible du marché”, – ce serait “la main invisible de la ‘perfect storm’ crisique”.
Il s’agit de deux événements crisiques fondamentaux, tous deux préparés, esquissés, renforcés, mis en veille, etc., auparavant, – et qui, pour ce cas chronologique, se mettent en place parallèlement et pareillement (même si l’un a pris de l’avance sur l’autre, peu importe : notre remarque n’est pas de l’ordre de l’évolution de la substance mais de l’ordre de la stabilité de l’essence).
• D’une part, la guerre en Ukraine née directement de l’enchaînement stratégique que l’on connaît, depuis 1989-1991, avec l’élargissement de l’OTAN, la catastrophique évolution européenne, le gigantisme pathologique et financier de la puissance militaire US jusqu’au binôme paralysie-impuissance ; et la guerre en Ukraine avec tout son train de conséquences géopolitiques, de relations internationales, de puissance militaire, d’actions et de réactions psychologiques ;
• D’autre part, l’ébranlement du système bancaire (BSV et la suite), venu directement de la crise de 2007-2008 jamais résolue, laquelle est venue directement des conditions financières mises en place avec la fin de la Guerre Froide, la dévastation de la Russie et la globalisation, la complète dérégulation de la fin des années 1990 (liquidation du Glass-Steagall Act) ; ébranlement avec tout son train de conséquences structurelles et psychologiques tueuses de toute possibilité de stabilité et d’harmonie sociales et sociétales
La “deuxième crise”, avec quelques banques liquidées aux USA et des menaces directes contre d’autres, notamment le considérable Crédit Suisse, est entrée dans la communication crisique publique depuis une bonne décade, dans un climat survolté d’attente (espoir, crainte, prévisionnisme, etc.) pour cette sorte de crise financière globale. On peut déjà faire l’hypothèse qu’une logique d’enchaînement (plutôt que d’effondrement) est en marche. Cette logique est brutale, puissante, mais elle n’est pas pour l’instant explosive ; elle semble faite pour durer dans cette structure événementielle avec une place de premier plan dans la communication, donc dans la perception, – car c’est bien de perception que nous parlons, celle qui fait la psychologie et produit l’histoire telle que nous la percevons dans sa dimension métahistorique.
Ce qui est remarquable est que la “deuxième crise” n’a pas rejeté la “première crise” (l’Ukraine et le reste) dans une position secondaire. Plutôt, elle s’est placée à côté d’elle, contrairement à ce que l’on sait de cette sorte de circonstances. Une comparaison peut être proposée avec les mois d’août-septembre 2008 :
• Le 7 août 2008 commence la crise de l’Ossétie du Sud et la deuxième “guerre de l’Ossétie du Sud”, ou “guerre russo-géorgienne” de 2008. La situation est extrêmement tendue et fait craindre un embrasement européen. Un cessez-le-feu puis un retrait russe interviennent mais la tension se poursuit en septembre, bien entendu, avec le surgissement de questions brûlantes de sécurité européenne.
• Le 15 septembre 2008, la “deuxième guerre...” passe à la trappe, remplacée en première ligne de la communication par le faillite de Lehman Brothers et l’explosion du Wall Street puis de la suite. La “deuxième crise” a complètement éclipsé la “première crise”, – laquelle durera bien sûr, et même des années, – jusqu’à nous, certes ! (Sollicité par Medvedev, Sarko ratera complètement le coche.) Mais dans la perception, et dans l’appréciation de directions politiques de plus en plus affaiblies et rejetées dans une perception de l’instant, elle s’efface.
Effectivement, l’intérêt de cette comparaison est que les deux crises d’août-septembre 2008 sont les deux parents des deux crises actuelles, comme deux “répliques sismiques“ à l’envers, mais qu’elles ont évolué selon des perceptions différentes, avec des à-coups pour l’une et pour l’autre, chaque fois l’une s’effaçant au profit de l’autre. La différence avec aujourd’hui, – nous parlons toujours de perception, – est que les deux “crises”, ces deux énormes brandons ardents menaçant l’ordre de la structure sécuritaire mondiale dans tous ses aspects et l’ordre de la structure économique mondiale dans tous ses aspects, se tiennent côte-à-côte sans qu’aucune n’exclue l’autre. Nous avons en même temps l’ébranlement de Crédit Suisse et la noyade du drone MQ-9 de l’USAF à cause d’un pet intempestif d’un Su-27, – c’est cela, non ? L’un ne chasse pas l’autre, on cohabite, – 2023 n’est pas 2008.
Notre hypothèse opérationnelle rejoint une hypothèse théorique développée dans le ‘Glossaire.dde’ : la « Structure crisique ». On rappellera ici ce que nous disions dans le ‘chapô’ du sujet, qui tentait d’en expliquer le mécanisme. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est l’accomplissement, ou plutôt la “banalisation” de la maîtrise d’un “tourbillon crisique” en un univers nouveau, beaucoup plus ferme, structure solide mais qui est bien entendu une “structure crisique” en pleine évolution accélérée ; – “structure crisique” où tout est crise, et où donc la cohabitation de deux crises différentes, chacune d’elle énorme, et pourtant chacune d’elle supportant l’autre, est tout à fait possible, sinon recommandée, sinon favorisée...
Il s’agit bien, comme mentionné dans l’extrait ci-dessous, d’une métahistoire directement accessible à la lumière d’une métapolitique, ou « métaphysique directement accessible », – à la lumière de la référence d’une remarque du philosophe Alain Finkielkraut, – qui comprend aussi parfaitement la texture de « nos-temps-devenus-fous » qu’il ne comprend rien à la guerre en Ukraine.
(Le ‘chapô’ de la « Structure crisique » que nous reprenons ci-dessous est sous une autre présentation, plus légère, ébarbée de ses caractères gras et de ses signes typographiques impératifs, pour lui donner un aspect plus ‘digestible’ de texte normal... Bonne lecture tout de même !)
« Quelle époque ! Et dans quels temps vivons-nous ? L’on pourrait répondre : “dans nos temps-devenus-fous”, mais ce serait insuffisant, indication du caractère principal de “nos temps” mais nullement leur description ni leur explication.
» Nous développons donc ici une explication conceptuelle plus ambitieuse, que nous avons déjà souvent effleurée en décrivant tel ou tel aspect de “la crise”, “des crises”, etc. Notre hypothèse est celle de la “structure crisique”, c’est-à-dire l’idée que le temps et la forme des événements, et par conséquent l’espace également, ne sont que crisiques et rien d’autre.
» Il s’agit au fond d’une adaptation de la composante dynamique de l’univers (temps, espace et matière) transposée à une période tout à fait particulière, si particulière que la torsion des trois composants (temps, événements, espace) institue une autre dimension, nous faisant passer en une “période métahistorique”, métaphysique directement accessible. »
Dans la deuxième partie de cette présentation de la « Structure crisique », nos retrouvons une description de l’évolution identifiée à travers deux crises, considérées ici pour les sujets qu’elles affectent mais que nous citons dans notre démarche de description opérationnelle pour leurs aspects méthodologiques.
• La crise du Covid représente une méthode d’opérationnalisation par la surveillance, l’“autoritarisme bienveillant” (pour notre bien, – notre bonne santé) que l’on retrouve, – d’une part, dans les conditions de plus en plus restrictives imposées au trafic de l’argent et à la forme de l’argent avec la complicité des banques, élément très présent dans la crise bancaire ; – d’autre part, dans le conformisme du jugement réclamé impérativement selon le contrôle de la communication, l’utilisation dément du simulacre, etc., éléments “très présents” dans le regard que nous sommes aimablement invités à porter sur la guerre ukrainienne.
• Le wokenisme est le terminus-bouffe de la tendance absolument partout présente à la déconstructuration, jusqu’à une sorte de comportement suicidaire dans la méthodologie caractérisant l’action du Système dans les deux grandes crises considérées. C’est une évidence pour l’Ukraine dont le thème central est la déconstructuration, que ce soit pour l’Ukraine elle-même, que ce soit dans les rêves de l’“Occident-solidaire” pour la Russie. Dans la crise bancaire, c’est encore plus remarquable et original, dans la mesure où les établissements bancaires se sont précipités d’une façon étonnante dans l’adoption de toutes les mesures du wokenisme, des LGTBQ+ etc., comme nous l’avons signalé, – ce qui permet aux banquiers de faire du trangenre des $millions aux $trillions.
« Nous offrons une description de la structure crisique, composée de crises diverses qui, dans cette séquence, n’ont ni début ni fin, mais dépendent toutes de la Grande Crise d’Effondrement du Système, cette GCES devenant une sorte de “crise-Dieu” à laquelle tout nous renvoie. Pour nous, cette révolution structurelle décisive, préparée par divers événements (diverses crises) s’est faite avec l’ensemble Covid-wokenisme apparu en 2020, – dont il est évidemment complètement inutile de chercher une explication historique et rationnelle, – ni du Covid, ni du wokenisme, ni du reste. »
Nous parlons de “Crise-Dieu” dans le chef de la GCES, ce qui implique effectivement l’installation d’une structure crisique universelle et cosmique, où la “crise” devient le composant essentiel de l’univers en complet bouleversement. Dans ce cas, aucune crise ne le cède à aucune autre, il s’agit d’un processus de transformation dynamique qui affecte le monde lui-même, – “crise globalisée” dirions-nous banalement, pour ce qui concerne le domaine dont la perception nous est permise, – ce qui est bien autre chose que la “crise de la globalisation”, bien entendu.
Nous voguons sur les flots déchaînés de la “‘perfect storm’ crisique”. Et Cerbère ricane en nous disant “Peut-être sont-ce les portes de l’enfer” ! C’est bien connu, Cerbère plaisante à tout propos...
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