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1071L’élection US de novembre 2008 est déjà fortement commentée, au-delà de la compétition elle-même, pour la signification et le poids historique qu’elle pourrait avoir. La chose est assez normale, si l’on considère la période que vivent les USA depuis le 11 septembre 2001, que l’homme qui est à la tête des USA ne pourra se représenter, que le parti qui a dominé cette période est, depuis novembre 2006, en recul sinon en déroute complète.
Déjà, le 22 février dernier, Tom Engelhardt, sur son excellent site TomDispatch.com, avait invité Steve Fraser, éditeur et fondateur de the American Empire Project, écrivain politologue et spécialiste de Wall Street (Every Man a Speculator: A History of Wall Street in American Life et, à paraître en mars 2008, Wall Street: America's Dream Palace). Engelhardt, dans la présentation du texte du 10 décembre de Fraser, rappelle que le même Fraser, le 22 février, «asked a question, but didn't answer it: Would campaign 2008, he wondered, turn out to be a rare presidential election of historic proportions?». Aujourd’hui, Fraser répond, et ce n’est pas loin d'être un “oui”. Engelhardt explique, en s’aventurant dans la référence maudite entre toutes dans l’histoire des USA:
«Even in an American culture notorious for its loss of memory, there are certain happenings no one forgets, and the Great Depression of the 1930s is one of those. Yet, in the media, just about no one dares to utter the “D” word because of its terrifying and toxic associations. And yet, Fraser argues, the onrushing economic crisis, now apparent to all, could indeed be hightailing in exactly that direction…»
Steve Fraser décrit dans son texte ce que les Américains nomment “a perfect storm”, une image indiquant que toutes les conditions sont réunies pour provoquer une tempête d’une proportion inimaginable, proche de la perfection (!) de la violence. A partir de là, oui, Fraser avance la prédiction que l’élection de novembre 2008 devrait être historique, peut-être pas nécessairement par sa campagne et par son résultat mais à cause de ce qui se passera ensuite. Le nouveau président (la nouvelle présidente) sera obligé(e) de prendre des mesures telles que la période qui s’ouvrira sera véritablement révolutionnaire. A noter que Fraser parle du plan intérieur et non de politique extérieure, comme le note Engelhardt. Pour les deux hommes, l’Amérique est en train d’entrer dans une crise économique intérieure colossale, idée qui effectivement commence à toucher certains candidats. De même que dans l’exemple que nous évoquions le 5 décembre avec Hillary Clinton, Fraser évoque une élection de 2008 et la suite qui pourrait être aussi historique que celle de novembre 1932 et la suite…
«All signs are ominous. The credibility and legitimacy of the old order operate now at a steep discount. Most telling and fatal perhaps is the paralysis spreading into the inner councils at the top. Faced with dire predicaments both at home and abroad, they essentially do nothing except rattle those sabers, captives of their own now-bankrupt ideology. Anything, many will decide, is better than this.
»Or will they? What if the opposition is vacillating, incoherent, and weak-willed – labels critics have reasonably pinned on the Democrats? Bad as that undoubtedly is, I don't think it will matter, not in the short run at least.
»Take the presidential campaign of 1932 as an instructive example. The crisis of the Great Depression was systemic, but the response of the Democratic Party and its candidate Franklin Delano Roosevelt – though few remember this now – was hardly daring. In many ways, it was not very different from that of Republican President Herbert Hoover; nor was there a great deal of militant opposition in the streets, not in 1932 anyway, hardly more than the woeful degree of organized mass resistance we see today despite all the Bush administration's provocations.
»Yet the New Deal followed. And not only the New Deal, but an era of social protest, including labor, racial, and farmer insurgencies, without which there would have been no New Deal or Great Society. May something analogous happen in the years ahead? No one can know. But a door is about to open.»
Mis en ligne le 10 décembre 2007 à 05H01