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Nuages

Nuages, pluies de feux et de mitrailles sur Gaza.

Cette petite anomalie météorologique n’a pas fait dévier Obama de sa trajectoire vers Burma.

Une centaine de morts plus loin, le pilier pour tenir ce déluge a plié.

Les nuages passent, poussés par un printemps en plein hiver.

Le 42ème POTUS, l’Auguste car porté en apothéose de son vivant quand lui fut décerné le prix Nobel, a fort à faire en Extrême Orient. Les manœuvres de contention de la Chine nettement moins assidue dans l’achat des obligations émises par le Trésor étasunien ne souffrent pas un délai.

Pendant que l’US Army guerroyait contre un ennemi plus impalpable qu’une légende, un terrorisme conceptuel, avec fracas des armes, pelletées de dollars charriées dans des carlingues, marchés donnés sans contrôles à des armées privées en Irak et Afghanistan, délégations de tortures distribuées aux vassaux, la Chine était en conquête de marchés de matières premières et d’écoulement de ses marchandises.

La Chine était devenue le premier investisseur en Birmanie en 2011, ce qui vaut bien une normalisation des relations de l’Occident avec la junte convertie pour le besoin au discours démocratiste. Le sort de la minorité musulmane des 750 000 Rohyngias, apatrides dans leur propre pays et ayant saturé de leur exode le Bengladesh voisin, discriminés et persécutés par la majorité bouddhiste, le Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies ne cesse d’alerter sur leur situation, n’émeut ni leurs co-religionnaires de l’Organisation de la Conférence Islamique ni les partenaires commerciaux.

La décision d’arrêter sans préavis la construction du barrage de Myitsone dans le nord du pays en septembre 2011 d’un coût de plus de 3 milliards de dollars financé à 90% par la Chine en échange de l’électricité qui en serait produite témoignait déjà de l’activisme économique et politique occidental plus que du respect de l’environnement du peuple kachin en conflit armé avec le pouvoir central.

L’affaire dite du Pilier pliable a été traitée par une Hillary Clinton venue dans un train de sénateur valider au Caire les termes d’une trêve définie entre Morsi, Mechaal du Hamas et Ashlaf du Jihad.

Les termes de la conférence de presse tenue le 21 novembre au soir dans la capitale égyptienne sont sans équivoque, les représentants des deux mouvements qui ont un poids numérique et de résistance à l’occupant dans la bande de Gaza ont affirmé l’unicité de leur peuple et de leur cause. La manœuvre intempestive et inaboutie de Netanyahu les a obligés à une réconciliation publique avec le fantomatique Abbas critiqué dans ses positions de pourvoyeur de paix au seul profit du plus fort par son ambassadeur à la Communauté Européenne, Leila Shahid.

Netanyahu a plié donc et fait replier les tentes des réservistes rassemblés pour l’offensive terrestre qui devait achever de détruire Gaza et d’éliminer les 9000 roquettes encore en possession de la résistance assiégée. L’économie libérale est passée par là et a raréfié les ressources de cette armée, colonne vertébrale de l’État sioniste. Aucune logistique ne les prenait en charge, une mutinerie aurait rajouté du piment au désordre ambiant. Les chefs avides d’en découdre lancés dans une rituel routinier de surenchère belliciste ne sont plus capables d’évaluer les moyens de leur tactique. Comment compter sur eux pour élaborer une quelconque stratégie ?

Espéraient-ils un pont aérien depuis l’Afghanistan qui aurait fourni par Halliburton et KBR l’intendance et la cantine, à l’heure où les soldats français repliaient le drapeau national, le visage grave et soucieux d’avoir participé à une aventure dénuée de résultats car dépourvue à l’origine de sens ?

Les Palestiniens de Gaza ont tenté d’appliquer les consignes des conseillers en santé publique. Entourer les enfants du plus grand soin, les rassurer, leur évoquer continûment leurs plus beaux souvenirs, leur prodiguer récits et contes.

En somme faire obstruction par l‘hypnose et la sophrologie la terreur incluse dans les bruits des bombardements.

Outre la mort acheminée par le missile qui pulvérise les corps, l’armée d’Israël porte des blessures psychiques difficiles à parer et réparer, et cela de manière répétée.

Il lui faut briser les esprits.

Le mouvement d’extension du sentiment social, de la sympathie et de la protection du plus faible qui a son origine dans l’instinct maternel, fondement de la civilisation humaine, atteint et étreint ceux qui observent ce que subissent ce million et demi de prisonniers.

Des rangs mêmes de l’occupant s’élèvent des contestations.

Le tissu de la puissante Hazbara s’effiloche. Celui de la résistance à l’oppression gagne en solidité.

L’Orient moyen perd son importance vitale pour les US(a) préoccupés de colmater les brèches aux confins en mers de Chine et en son cœur, dans un Wall Street qui tourne à vide dans un mouvement halluciné nourri d’algorithmes.

Badia Benjelloun