Nuland parlait pour elle seule, et encore...

La France a proclamé hautement, à plusieurs reprises, qu’elle était soutenue par les USA dans ses projets de défense européenne. Elle s’appuie sur les déclarations, fin février, de l’ambassadrice des USA à l’OTAN Victoria Nuland. Depuis, quelques mots de Bush au sommet de l'OTAN à Bucarest en avril, dont on fait fort grand cas, sont venus conforter les Français.

Enfin, pas tous... La représentation diplomatique française à Washington, dans ses dépêches à l’intention du gouvernement français, a mis en évidence à plusieurs reprises, depuis fin février, combien ces déclarations n’avaient pas la moindre valeur d’engagement. Ce qu’a dit Bush ne vaut pas mieux.

«Ce que disent les Français à Washington, explique une source à l’OTAN, c’est que ces déclarations sont de simples circonstances. Nulle part à Washington, on ne trouve la moindre indication que les initiatives françaises seront soutenues par les USA. Cette question n’est nulle part abordée, elle n’existe pas.»

Ces observations signifient que les Français n’ont aucun soutien réel des USA dans cette affaire, qu’ils se retrouveront, lorsqu’ils lanceront leur initiative (éventuellement durant leur présidence de l’UE qui commence le 1er juillet), avec l’habituel blocage US dans ce domaine. Ainsi se trouveront-ils devant la difficile perspective d'éventuellement devoir réexaminer leurs projets de réintégration de l'OTAN, qui ne sont envisagée qu'en échange du soutien US sur la défense européenne.

Mis en ligne le 23 mai 2008 à 13H53