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158618 juillet 2013 – Le cas Snowden avance de plus en plus clairement vers une solution considérée comme “temporaire”, justement à l’image du statut d’asile temporaire (pour un an, renouvelable sur une base annuelle) que devrait lui accorder la Russie maintenant que sa demande est officielle. A noter une divergence dans les appréciations, impliquant que le “temporaire” pourrait évoluer vers le “définitif” et que la crise Snowden, dans la dimension de la position du whistleblower (comme dans les autres, bien entendu), est loin d’être fixée. Alors que Poutine juge, selon d’ailleurs une appréciation dominante, que Snowden ne veut cet asile temporaire que pour mieux obtenir un asile politique dans un autre pays et le concrétiser par l’arrangement d’un déplacement “sécurisé” (par rapport aux USA) vers ce pays, l’avocat de Snowden affirme (voir Russia Today le 17 juillet 2013) qu’il ne faut sans doute pas écarter l’idée, – et de moins en moins, nous semble-t-il, – que Snowden considère l’asile permanent en Russie, simplement sous la forme d’une demande de naturalisation. Sur cette question, et en fonction de l’état psychologique et moral de Snowden, il est évident que la situation est loin d’être fixée.
• On enregistrera avec intérêt l’évolution de l’appréciation d’une de nos références régulières qui nous permettent de mieux embraser la situation, selon une démarche qualitative plutôt que quantitative, pour faire évoluer notre analyse, la nuancer, la confirmer ou la renforcer c’est selon. Il s’agit d’une intervention de M K Bhadrakumar le 17 juillet 2013, sur les oppositions respectives de Moscou et de Washington dans cette partie personnelle du sort de Snowden, au sein de la crise Snowden. Il s’agit enfin de l’appréciation que la Russie est plus en position de force que les USA (point de vue qui était le notre le 13 juillet 2013).
(Bien entendu, l’on doit avoir à l’esprit que l’aspect “personnel” de la “partie” en question ne l’empêche nullement d’être un facteur important, sinon le facteur-clef dans les relations USA-Russie dans cette crise. C’est une, sinon la singularité exceptionnelle de la crise Snowden/NSA, de voir un tel événement que les relations USA-Russie soumis à un facteur d’apparence si marginal.)
M K Bhadrakumar écrit que «[t]he case of the ex-CIA whistleblower Edward Snowden is taking a curious turn where the advantage lies with Russia. Snowden has formally applied for “temporary” asylum in Russia for the period while he straightens out his future plans. The Russian law defines temporary asylum as “a kind of ‘humanitarian status’ or postponed expulsion” and is granted for an year which could be extended on an yearly basis.
»Conceivably, Russia will accede to Snowden’s request. Where does that leave Russian-American relations? [...] «What is evident is that Putin held his ground that Snowden can stay on Russian soil until “he has an opportunity to move elsewhere.” He reiterated that Snowden should not indulge in activities that may “damage” Russia’s ties with the US. What Putin didn’t say was that it takes two to tango and if the US indulges in activities that damage the relations with Russia — such as the threatened expansion of the Magnitsky List or continued interference in Russian politics — then, there could be a paradigm shift... [...]
»Meanwhile, does the Obama administration really have any option but to work with Russia on several fronts — especially, Syria, Iran and strategic arms reduction (which could be Obama’s presidential legacy if only Putin obliges)? The big question now would be whether Obama will go ahead with the visit to Moscow in September. During Friday’s briefing, the White House spokesman kept an element of ambivalence on this point by mentioning only Obama’s stated intention to attend the G20 summit at St. Petersburg. And, of course, much water has flowed since Friday under the Bolshoi Kamenny Bridge on the Moskva River at the western end of the Moscow Kremlin.»
Il faut noter que M K Bhadrakumar a, sur ce point des effets du cas personnel de Snowden sur les relations USA-Russie, effectué un tournant important et complet dans son appréciation. Le 1er juillet 2013, il appréciait qu’au contraire de la Chine qui s’était “débarrassé” de Snowden, la Russie, avec sa présence sur son sol, se trouvait dans une position de faiblesse très embarrassante vis-à-vis des USA (le titre : « Russia skating on thin ice over Snowden»). Entretemps, Bhadrakumar a pu apprécier, à la fois la pression du système de la communication sous la forme du renversement d’opinion et l’effet catastrophique de la position très dure de Washington qu’il avait tenue d’abord, selon une appréciation initiale de diplomate marqué par les conception des rapports de force selon l’“idéal de la puissance” prévalant durant la Guerre froide, comme une marque de la position avantageuse des USA par rapport à la Russie.
• M K Bhadrakumar fait allusion comme on l’a lu, dans son texte, à la possibilité que la Russie, si elle donne l’asile à Snowden, change son exigence qu’il s’abstienne d’activités anti-US. C’est ce que nous-mêmes envisagions le 3 juillet 2013 : «Cette réalité fait s’interroger sur le refus de Snowden de l’offre conditionnelle d’asile politique de la Russie. [...] On peut même avancer que, selon l’évolution de la situation des relations USA-Russie qu’on peut sans grand risque apprécier comme promises à s’aggraver, un Snowden installé en Russie pourrait retrouver un rôle politique public. Cela est d’autant plus à considérer qu’il dispose dans le pays de nombreux alliés, dans des positions d’influence non négligeables, et que la pression sur Poutine pour une politique plus antiaméricaniste est une constante de la situation russe.» M K Bhadrakumar va encore plus loin à propos de la question dite de l’“énigme“ (voir notre texte du 15 juillet 2013) en remarquant que les informations explosives que détient Snowden contre le gouvernement US, qu’il ne veut pas rendre publiques (au contraire des informations anti-NSA, que ses intermédiaires rendent publiques), menacent les USA et nullement la Russie («Put differently, for as long as Snowden remains in Russia, it will be stupid of Washington to provoke Moscow — for, Snowden has information that could become the US’ “worst nightmare”. On the contrary, Russia is under no such constraint not to paint the town red if it chooses and all it has to do is to dip into the excellent materials available in great bulk on Snowden in the western media.») Le cas intéressant ici est que cette observation peut conduire in fine à la suggestion que Snowden pourrait bien, en cas d’aggravation des relations entre les USA et la Russie et évolution de sa propre situation, jouer un rôle d’allié diablement utile du Kremlin, y compris, dans certaines circonstances, avec les informations “explosives” dont il dispose. Dans ce cas, Poutine abandonnerait son penchant pour la régulation de relations internationales (qui le pousse à ne rien faire pour déstabiliser le pouvoir US), pour un rôle agressif, devant le constat que l’activisme de ce même pouvoir US devient insupportable.
• Le cas Snowden est envisagé par d’autres commentateurs d’un autre point de vue, sans référence aux circonstances type-NSA, comme un pas important de ce qui pourrait être la constitution de la Russie en un centre d’asile et de rassemblement de personnes victimes des persécutions-Système, essentiellement des USA, et, plus généralement, des personnes, ou disons des “opprimés” pour donner tout son sel à la remarque, victimes du centre totalitaire du bloc BAO. En d’autres termes, placés devant les manigances, la brutalité, le totalitarisme quasi-universel du Système avec ses actions illégales allant jusqu’à l’élimination sommaire, nous assisterions à un phénomène qui serait une grande et belle ironie de l’Histoire, selon le thème “J’ai choisi la liberté” (comme disait Kravchenko en 1949, en titre de son livre expliquant sa fuite d’URSS pour “passer à l’Ouest”). Ainsi, le chemin de la liberté dans l’environnement international et dangereux changerait complètement de point cardinal : on “passerait à l’Est” désormais comme, auparavant, dans les grandes années vertueuses du Système du temps de la Guerre froide, on “passait à l’Ouest”. La chose est d’autant plus évidente par l’extraordinaire sottise inculte et aveugle des dirigeants-Système, comme notre président-poire bien français accordant quasiment le même jour l’asile politique à une FEMEN ukrainienne fuyant son pays où les subventions du spéculateur milliardaire Soros ont du mal à transiter, et refusant le même asile politique à Snowden. Dans le genre de l’inversion pathologique, cela vaut bien le changement cardinal de la route vers la liberté, de l’Ouest vers l’Est.
C’est le commentateur autrichien, sans doute instruit de première main par l’affaire Morales, Hannes Hofbauer, journaliste, historien et éditeur, qui développe implicitement cette situation extraordinaire pour les esprits habitués aux automatismes idéologiques du XXème siècle, dans Strategic-culture.org, le 17 juillet 2013. On comprend que le titre de son article (« Snowden and the world’s no-fly zones») indique combien Hofbauer a tiré de leçon du cas de piraterie aérienne et internationale de l’affaire Morales.
«It took three weeks, till a high-ranked official of the United Nations, the commissary of human rights, Navi Pillay, made a commentary on the flight of Edward Snowden and his long-term seeking for asylum. She noticed publically that systematic violation of international law and human rights, how it was and persistently still is done by the USA in surveying and controlling most of the world’s communication, could not be accepted as a pretext to persecute the messenger of these crimes. The whistleblower Snowden should be protected, not prosecuted, she said.
»Contrary to this UN-statement, published in accordance with international law and human rights, US-President Barack Obama insists on the priority of US-law over international law. This is certainly not the first time. And it even would not be worth to grow very furious on it, because there are many other countries acting in a similar way. What makes the Snowden-case different and threatening for future peaceful international relations is the fact that the USA put pressure on every state, acting against Washington’s logic of so-called security-measures. The systematic surveillance of communication by NSA serves this aim.
»Washington’s aggressive military and civic behaviour in the airspace go hand in hand. It is based on a mixture of imperial self-complacency and fear, trying to compensate the loss of economic and moral power on the ground. Washington’s cultural capital and political authority are vanishing worldwide. Since decades US is no longer a model for people and governments in Asia, Latin America, and Europe. Snowden’s help-seeking in China and Russia looks like an historic irony. But the world has changed massively, in a way it has turned around. Todays USA present themselves in a fearful state of paranoia. Suppression and control seem to be the last means to compensate the loss of hegemony... [...]
»The “eternal” enemy Russia, historic ally in the dark 1940s, develops into a place of refugee. One generation ago, Russian liberal intellectuals, anti-communist opposition leaders, and human rights activists dreamed of American freedom. In the 2010s the opposite seems to be true. No doubt, the Russian oppression against oppositional groups at home survived the communist period and is still working to clear inner conflict in a rough way. But since a couple of years we also take notice of another phenomenon. Russia became a place of refugee for multiple cases. There are prominent tax-refugees like Gerard Depardieu seeking for a save heaven in Russia, political refugees like Edward Snowden stranding in Sheremetjewo and not to forget the many information-refugees from Europe and USA, who flee the mainstream propaganda media in their home-countries feeding them with false information and ridiculous commentaries on the situations in Syria, Libya, Iraq, Korea and lots of other hot-spots in the world. For many of them, Russian homepages and Television stations have become a much safer source of information then their local competitors. In this case, the USA is – at least till now – not able to conquer the – virtual – airspace.»
Ainsi comprend-on qu’en 15 jours, Bhadrakumar ait aussi complètement et radicalement changé d’avis. Le 1er juillet 2013, il s’interrogeait sur un ton bien sceptique : «Alright, for argument’s sake, by offering refuge to Snowden, Russia can insist it is a champion of human rights, but so what? Will that embellish Russia’s image abroad or its standing on the world stage in real terms? There are no easy answers.» Aujourd’hui, il a les réponses, et elles sont claires.
Quelle époque différente, et combien le monde a basculé dans les domaines-clef de la perception et de ses effets sur la psychologie ! Voici qu’on accepte sans sourire l’interprétation que le considérable et gargantuesque Depardieu devienne une sorte de pionnier dans la quête de la liberté politique et de la lutte contre l’oppression-Système en acquérant un passeport russe, au même titre qu’un Snowden poursuivi par la vindicte haineuse et meurtrière du Système, et choisissant la Russie pour sa protection. Que Snowden y ait été forcé par les événements et les fines interventions des “opérateurs” de l’américanisme-Système ne change rien au constat formidable par rapport au conformisme-Système de nouveauté qu’il n’y a aujourd’hui qu’en Russie qu’il peut raisonnablement espérer échapper au Système. Un autre point à souligner est la remarque extrêmement fine de Hofbauer selon laquelle les dissidents du Système (de l’Ouest !) “choisissent la liberté” simplement par le fait qu’ils collaborent de plus en plus avec les médias russes, type-Russia Today, parce qu’il s’agit finalement du seul grand pays où la presse mainstream ne soit pas soumise à l’empire du Système. Nous avons un mélange des genres et des domaines (Depardieu-Snowden), et un changement de la méthodologie de l’action (écrire dans Russia Today à partir d’un pays-Système/du bloc BAO pour “choisir la liberté”) qui caractérisent une époque (époque psychopolitique) où la communication est déterminante de la puissance et conditionne les conditions de l’affrontement.
Du coup, un ex-diplomate comme Bhadrakumar, qui ne jurait que par les actes de la diplomatie et les lois de la géopolitique, suggère que l’affrontement est désormais régi par les perceptions et la psychologie, les lois de la communication, et les formes d’“action” du type “agression douce”. (Effectivement, il cite les types de casus belli pouvant déclencher une riposte russe aux pressions permanentes des USA en accordant plus de liberté à Snowden pour son militantisme anti-US de communication : «such as the threatened expansion of the Magnitsky List or continued interference in Russian politics.») La crise Snowden/NSA, dans son domaine du “sort personnel de Snowden”, entrerait ainsi, en cas d’asile politique selon l’hypothèse de Bhadrakumar, dans le domaine de la “contre-agression douce” de la part de la Russie.
Ce qui apparaît alors de façon remarquable, comme une confirmation de plus des conditions complètement bouleversées de cette époque, c’est que non seulement l’affrontement se fait prioritairement au niveau de la communication, mais que cette nouveauté-là détermine toutes les autres. De ce point de vue, nous serions moins “optimiste” (est-ce bien de l’optimisme ?) que Bhadrakumar, qui reste tout de même dans ses conceptions de diplomate. On rappelle ici un paragraphe déjà cité plus haut : »Meanwhile, does the Obama administration really have any option but to work with Russia on several fronts — especially, Syria, Iran and strategic arms reduction (which could be Obama’s presidential legacy if only Putin obliges)? The big question now would be whether Obama will go ahead with the visit to Moscow in September. During Friday’s briefing, the White House spokesman kept an element of ambivalence on this point by mentioning only Obama’s stated intention to attend the G20 summit at St. Petersburg. And, of course, much water has flowed since Friday under the Bolshoi Kamenny Bridge on the Moskva River at the western end of the Moscow Kremlin.»
Certes, sa première remarque sous forme de question dont la réponse est évidente est fort juste, comme nous l’avons déjà conclu nous-mêmes. Les USA ont beaucoup à perdre, sans doute plus que la Russie, peut-être bien plus que la Russie, dans une aggravation de la situation des relations USA-Russie au cas où Snowden obtiendrait l’asile politique. Et Bhadrakumar de conclure in fine: les USA ne sont tout de même pas si bêtes, ils ne vont pas jouer ce jeu de perdant, – et sans doute en aurons-nous la preuve avec la visite maintenue d’Obama à Saint-Petersbourg en septembre. Eh bien, nous n’en sommes pas si sûr (les hypothèses concernant l'annulation de la visite d'Obama à Saint-Petersbourg commencent à se développer) ; c'est, sans surprise, comme Greenwald le laissait envisager avec sa remarque étonnée, dans sa réponse du 13 juillet 2013 à Reuters, que nous interprétions, le 15 juillet 2013, de cette façon : «Les deux autres points de l'article de Greenwald concernent l’“irrationalité” du gouvernement US, qui a bloqué lui-même Snowden en Russie (en lui retirant son passeport lorsqu’il est arrivé à Moscou), qui le poursuit de sa vindicte, etc. Au contraire (troisième point), le gouvernement US devrait “prier à genoux” pour qu’il ne lui arrive rien, etc.»
Certes, les USA sont complètement “irrationnels”, totalement aveugles dans leur politique, menés par le bout du nez par la politique-Système qui se transcrit dans leur psychologie par un hybris complètement dévastateur, transformant cette psychologie en une paranoïa obsessionnelle qui s’avère évidemment incapable de profiter de l’expérience et de modifier la forme de son action pour obtenir plus de résultats en évoluant avec plus de finesse tactique. Peut-être le très cool Obama le regrette-t-il parfois, jusqu’à se promettre et à promettre à d’autres (“Dites à Vlad’”) de forcer un changement mais il nous a montré à bien plus d’une reprise, c’est-à-dire dans toutes les occurrences connues, que, devant un tel déluge, il cédait systématiquement et montait dans le bulldozer de l’hybris américaniste. Au reste, une fois installé il ne semble pas si mal à son aise, lorsqu’il se retrouve déguisé en “super-GW Bush”, empilant des mesures de surveillance, d’oppression, de liquidation, etc.
Par conséquent, nous n’entretenons guère d’espoir que, dans le cas du scénario où Snowden resterait sur la “terre d’asile” de la Sainte Russie, les USA, touchés par la grâce de la mesure et de la raison, laisseraient cette affaire au rayons des pertes et profits. Au contraire, dirions-nous, – bien au contraire, rage et fureur de l’hybris ne vont faire que croître et se déchaîner chaque jour davantage. Nous doutons que les diverses déclarations arrangeantes de Poutine, qui joue la modération mesurée, d’ailleurs sans se forcer parce que cela répond à sa véritable conception politique basée sur la nécessité de l’entente et de l’arrangement entre les puissances, y changent quoi que ce soit, sinon à être considérées à Washington comme autant de signes de faiblesse et donc de culpabilité antiaméricaniste et “antidémocratique”, redoublant leur rage et leur fureur. Ainsi sera-t-il conduit, Poutine, selon ce scénario des enchaînements psychologiques conduisant les affaires du monde, à conclure, à un moment ou l’autre, que l’arrangement international est décidément dans l’impasse de la crise général de l’effondrement du Système, et, pour le cas, à conclure que la coupe est pleine et à se dresser franchement contre les USA et leurs agissements.
On observe combien cette affaire Snowden, – et encore ne s’agit-il que l’un de ses composants (le sort personnel de Snowden), – suit irrémédiablement la même voie déterminée par le sens général des affaires du monde dans cette époque exceptionnelle de crise d’effondrement du Système. Rien ne semble devoir empêcher le développement de l’équation surpuissance-autodestruction, ce qui répond évidemment à la logique de la puissance irrésistible du processus. Et il n’est nul besoin, dans ce cas, ni de porte-avions, ni de développement de nucléaire, ni même de révélations sur la NSA puisque cette partie de l’affaire Snowden est désormais indépendante du sort de Snowden lui-même. Le fonctionnement est totalement psychologique, laissée aux impulsions les plus basses, les plus incontrôlées et, par conséquent, les plus déraisonnables ; la force dominante est celle de la communication, avec un système de la communication dont on connaît fort bien le caractère de Janus. La crise Snowden/NSA est effectivement en train de prendre une place de choix dans notre infrastructure crisique générale. Comme toutes les choses essentielles de cette époque imprévisible dans les modalités d’une évolution inéluctable, elle est sortie de nulle part et s’est installée là où elle se trouve désormais sans que personne ne croit vraiment à sa puissance et à sa durée. C’est à peine si les sapiens proposent encore aujourd’hui, avant même qu’ils ne l’aient fait les événements ont déjà disposé de ce qui leur importe...
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