Obama et le facteur racial

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Le sénateur Obama a, pour la première fois, pris une position qui le rapproche d’une façon spécifique de ce qu’on pourrait juger être sa communauté d’origine (son père est un noir du Kenya) en lançant un avertissement à l’administration Bush sur la situation des rescapés (essentiellement noirs) de la catastrophe de la Nouvelle Orléans. Obama estime que la tension dans les camps et les rassemblements de réfugiés de l’ouragan Katrina est telle qu’une grave explosion sociale est possible. Il cite des “émeutes rampantes” dans ces camps, où règne le désordre. Obama a, dans son discours, plusieurs fois fait référence aux émeutes de 1992 à Los Angeles, qui avaient vu la grande ville californienne plongée dans le chaos pendant plus d’une semaine, avec 55 morts.

C’est devant les leaders religieux de la communauté noire US qu’Obama a fait ce discours où il prend cette position plus polémique par rapport à ce que fut jusqu’ici sa campagne. Une dépêche AP nous en rapporte les détails le 5 juin, via RAW Story.

«Democratic presidential hopeful Barack Obama said Tuesday that the Bush administration has done nothing to defuse a “quiet riot” among blacks that threatens to erupt just as riots in Los Angeles did 15 years ago.

»The first-term Illinois senator said that with black people from New Orleans and the Gulf Coast still displaced 20 months after Hurricane Katrina, frustration and resentments are building explosively as they did before the 1992 riots.

»“This administration was colorblind in its incompetence,” Obama said at a conference of black clergy, “but the poverty and the hopelessness was there long before the hurricane. All the hurricane did was to pull the curtain back for all the world to see,” he said.

»Obama's criticism of Bush prompted ovation after ovation from the nearly 8,000 people gathered in Hampton University's Convocation Center, particularly when he denounced the Iraq war and noted that he had opposed it from the outset.

»Repeatedly, he referred to the riots that erupted in Los Angeles after a jury acquitted four police officers of assault charges in the 1991 beating of Rodney King, a black motorist, after a high speed chase. Fifty-five people died and 2,000 were injured in several days of riots in the city's black neighborhoods.

»“Those 'quiet riots' that take place every day are born from the same place as the fires and the destruction and the police decked out in riot gear and the deaths,” Obama said. “They happen when a sense of disconnect settles in and hope dissipates. Despair takes hold and young people all across this country look at the way the world is and believe that things are never going to get any better.”

»He argued that once a hurricane hits or a jury renders a not guilty verdict, ''the frustration is there for all to see.”»

C’est la première fois que Obama prend en charge le facteur racial avec tant de vigueur et autant d’insistance revendicatrice. Il met ainsi en évidence la spécificité raciale de sa propre candidature. Jusqu’ici, Obama était en général perçu hors du facteur racial, comme un candidat jeune et réformiste. S’il confirme son engagement, sa candidature pourrait prendre une forme différente et introduire un élément nouveau dans la campagne électorale. Depuis le 11 septembre, le facteur racial de la communauté noire a complètement disparu au profit d’une union de façade, entretenue par la propagande de la guerre contre la terreur.


Mis en ligne le 6 juin 2007 à 08H53