Obama veut “relooker” les special relationships

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Barack Obama a beaucoup de projets et évolue clairement désormais comme le quasi-candidat officiel du parti démocrate, avec un programme, des consultations, etc. Le Guardian du 27 mai révèle une de ses récentes interventions, avec des interlocuteurs US au Royaume-Uni.

Obama s’adressait par téléphone à une réunion de près de 200 Américains expatriés vivant à Londres, en général des personnalités à la fois riches et célèbres, de milieux divers où les activités de communication et de spectacle sont majoritaires. La réunion (qui avait pour but de réunir des dons pour Obama, – $400.000 réunis) se passait à Notting Hill, chez Elizabeth Murdoch (fille de Rupert, – sans qu'on sache si cette parenté a, dans ce cas, une signification politique, – sachant par ailleurs que Rupert Murdoch soutient les néo-conservateurs). Parmi les personnes présentes, il y avait Kay Saatchi, collectionneuse d’art, Josh Berger, directeur de Warner Brothers UK, David Schwimmer, vedette de la Sitcom Friends. L’actrice Gwyneth Paltrow, invitée, s’est excusée de son absence en donnant un message où elle explique son soutien à Obama, qui résume bien le soutien des milieux libéraux et fortunés, mêlant les causes accessoires et les causes plus substantielles: «[She is] supporting Obama [because] he had a multiracial background, “a name like Barack Obama”, and had lived outside the US. He therefore had “experience of other cultures” and was aware that the US could not operate as a lone global policeman, Paltrow said, according to guests at the event. Obama drew on the same theme in his remarks, saying: “I was brought up by an expatriate [his mother and him lived in Indonesia when he was a boy] and I know what it's like to look at the world differently.”»

L’essentiel de l’intervention a porté sur les relations USA-UK et sur la volonté d’Obama de modifier substantiellement ces relations, dans le sens d’un rééquilibrage en faveur des Britanniques.

«“We have a chance to recalibrate the relationship and for the United Kingdom to work with America as a full Partner” [Obama said] […] A foreign policy adviser to the Obama campaign said the remarks on the US-UK relationship reflected the senator's general foreign policy approach. “It's no longer going to be that we are in the lead and everyone follows us. Full partners not only listen to each other, they also occasionally follow each other,” the adviser said.

»The general opinion among the Obama foreign policy team is that Tony Blair got very little in return for his support of the Iraq invasion, in terms of promoting his agenda for multilateral action on global issues and for a Washington-led push towards forging a settlement to the Israel-Palestinian conflict. Prime minister Gordon Brown's foreign policy team agrees with that assessment, arguing Blair put too much emphasis on Britain being a bridge between the US and Europe.

»“The trouble with being a bridge is that people walk over you,” one senior British official said recently. Brown has previously had close relations with the Clinton camp, but his first meeting with Obama, in Washington last month, was said by both sides to have gone very well.»

Il y a donc beaucoup de belles intentions chez Obama, et, s’il ont y ajoute la sortie de Brzezinski contre l’AIPAC, si cette critique reflète la pensée d’Obama, des intentions qui esquissent une certaine volonté de changement dans la politique extérieure US. Mais les mots “esquisser” et “volonté de changement” signifient bien qu’on en est encore au stade des intentions, et rien ne prouve que ces intentions ne disparaîtront pas avec l’élection.

Il suffit pour l’instant de constater qu’Obama est en train de mettre en place une sorte de canevas encore disparate, mais qui doit rapidement donner quelque substance à son slogan de “changement”, dans le domaine de la politique extérieure. Ce n’est pas encore un programme, c’est tout juste un “climat”. Nous ne sommes qu’au début de cette évolution possible et il reste beaucoup de chemin à parcourir, pendant la campagne, avec beaucoup de vicissitudes probables tant le domaine est périlleux. Tout est à faire. Reste à constater qu’Obama choisit, ou bien est obligé de choisir en fonction de l’axe de sa campagne pendant les primaires et de la sorte de soutien qu’il a reçu chez les électeurs, une orientation qui prétend au “changement”.

Quant à ses remarques sur les relations USA-UK, en soi elles ne mangent pas de pain. Mais il est certain qu’elles rencontrent d’autre part une exigence très forte de la part des Britanniques, qui sont harassés par six années d’alignement aveugle et servile sur la sottise également aveugle de l’équipe Bush. Si Obama est élu, les Britanniques ne manqueront pas de lui rappeler de telles déclarations.


Mis en ligne le 28 mai 2008 à 12H33