Occupy World Streets

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Grand déploiement globalisé pour marquer une opération générale d’“indignation”, essentiellement par solidarité, pour les “indignés” du monde entier, pour leurs frères et sœurs, amateurs courageux de Wall Street qui conduisent leur premier grand combat. On trouvera de nombreux commentaires et présentations de cette journée du 15 octobre 2011. Il semble que le nombre des manifestants, par centres urbains (plus de 1.500 dans le monde et plus d’une centaine aux USA) ait moins compté que l’acte lui-même, interprété symboliquement, bien dans la manière d’Occupy Wall Street. Du coup, et quoi qu’il en soit, cette journée du 15 octobre a été enregistrée comme “une victoire” des “indignés” mondiaux, quasiment constitués officiellement en une sorte d’“opposition au Système” dont on ne sait pas vraiment si elle est admise par les normes du Système, si elle est considérée sérieusement ou pas, etc.

On gardera comme documentation le compte-rendu de Reuters, le 15 octobre 2011 et on notera le compte-rendu du site Occupy Wall Street au 16 octobre 2011. (Le site Occupy Wall Street donne de bonnes informations sur le mouvement, certes, mais il reste assez rudimentaire. Cela fait s’interroger à nouveau sur la réelle nature de OWS, qui dispose de ce point de vue d’infrastructures de communication assez frustres.) On citera ce détail extrait de la manifestation d’Ottawa, qui paraît assez pittoresque mais qui rappelle une vérité historique intéressante, – celui de la “nation Mohawk” qui est “‘indignée” contre l’invasion de l’Amérique par le “bloc BAO” depuis 1492…

«600 people have begun an occupation of Confederation Park in Ottawa, Canada today to join the global day of action. “I am here today to stand with Indigenous Peoples around the world who are resisting this corrupt global banking system that puts profits before human rights,” said Ben Powless, Mohawk citizen and indigenous youth leader. “Native Peoples are the 99%, and we've been resisting the 1% since 1492. We're marching today for self- determination and dignity against a system that has robbed our lands, poisoned our waters, and oppressed our people for generations. Today we join with those in New York and around the world to say, No More!” […]

»The movement's success is due in part to the use of online technologies and international social networking. The rapid spread of the protests is a grassroots response to the overwhelming inequalities perpetuated by the global financial system and transnational banks. More actions are expected in the coming weeks, and the Occupation of Liberty Square in Manhattan will continue indefinitely.»

…Quoi qu’il en soit, par conséquent, le 15 octobre 2011 fut un succès ; on dirait presque, “parce qu’il fallait que ce soit un succès”, sans souci des petits nombres ici ou là, parce que justement il s’agit d’un mouvement perçu comme irrésistible, même par ceux qui le redoutent, le dénoncent, le disqualifient, etc. ; parce qu’il s’agit de l’Histoire, enfin… Le 15 octobre 2011 est perçu comme un succès qui entérine et “légitime” globalement le mouvement Occupy Wall Street, lui-même venu, dans sa logique de communication, du “printemps arabe” commencé en décembre 2010. La chaîne crisique continue à se dérouler.

• Assez joliment et pour en finir avec ce commentaire en fixant ce qui pourrait être l’état d’esprit d’incompréhension de ces événements des directions politiques, il y a cette parodie du Saturday Night Living de NBC, de la soirée du 15 octobre 2011 (sur RAW Story), imaginant la réaction du maire de New York Mike Bloomberg à propos des manifestations mondiales du jour…

«“I like to apologize for all the Hurricane Irene hysteria this summer, but since you were such bitchhes about the snow storm last year, you left me with little choice,” the parody Bloomberg said. “While these protests began in New York, these other protests have spread around the globe, proving once again that New York sets the trends and the rest of the world follows.” He added: “So with all due respect to Chicago, Los Angeles, and London, if you’re looking to vent your rage at a system where the richest 1 percent controls 40 percent of the planet’s wealth, there is no better time, and no better place, than autumn in New York.”»

…C’est une satire intéressante parce qu’elle met bien en évidence la seule sorte de pensée qu’il doit rester à ces dirigeants politiques et milliardaires, d’une telle pauvreté de caractère et d’une bassesse de pensée à mesure. Puisque le maire n’y comprend rien et que l’action souvent brutale de NYPD (la police de New York) ne donne pas les résultats qu’on en attend, autant réaffirmer que New York reste la ville exceptionnelle de la nation non moins exceptionnelle que sont les USA, puisque même le bordel dans le Système se répand à partir d’elle dans le reste du monde. (La satire fait évidemment l’impasse, comme c’est son rôle, sur la réalité “opérationnelle” qui est exactement inverse, puisque New York et OWS ont démarré justement à l’inspiration du reste du monde.)

On observera alors ce paradoxe que cette idée, qui est encore parodique mais qui peut s’exprimer d’une façon “opérationnelle” chez certains, tend à faire évoluer la position des USA de celle du leader du Système à celle de leader de la contestation-Système. (Ou celle de leader de la contestation-Système en même temps que celle de leader du Système...) Pour la psychologie américaniste, caractérisée pour ce cas par l’“indéfectibilité” («[L]’impossibilité de concevoir que les USA puissent connaître autre chose que la victoire»), cela pourrait s’avérer finalement satisfaisant, dirions-nous d’une façon à peine parodique : du moment que les USA (ou New York) restent leader, ce qui est l’essentiel, peu importe de quoi, – y compris, même, si c’est être leader de la contestation de soi-même…


Mis en ligne le 17 octobre 2011 à 12H28

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