On a beau faire et beau dire, rien n’y fait, — GW est bien en tous points le pire des présidents qu’aient eus les USA

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Un brave historien, Eric Foner (DeWitt Clinton professor, chaire d’histoire, Université de Columbia), prend la plume, la tourne et la retourne dix fois, et la trempe dans une encre des plus indulgentes. Pourrait-il échapper au sort commun d’un jugement général absolument catastrophique sur la présidence GW?

Il le compare aux pires dans chaque catégorie, Andrew Johnson, Franklin Pierce, James Buchanan, Warren G. Harding, Calvin Coolidge, Richard M. Nixon, — jugements selon les historiens les plus établis aux USA. Pierce, Buchanan et Johnson (respectivement avant et après la Guerre de Sécession) sont reconnus pour leur entêtement à persister dans l’erreur, malgré le désaveu des électeurs ; Harding et Coolidge, des Roaring Twenties, sont reconnus comme ayant conduit les administrations les plus corrompues de l’histoire des USA (jusqu’à celle de GW), ce qui n’est pas peu dire ; Nixon, plus proche de nous, est désigné comme le président qui, plus qu’aucun autre (jusqu’à GW), fit fi de la Constitution et se considéra comme au-dessus des lois. Eh bien, dans ces trois catégories, GW Bush fait absolument mieux, c’est-à-dire qu’il est pire que tous à la fois. Il établit une sorte de nouveau record de l’absolutisme d’une sorte de malfaisance catastrophique, — même si involontairement, explication à laquelle nous souscrivons absolument. (Foner y ajoute James K. Polk, l’homme qui trompa les USA pour les entraîner dans la guerre contre le Mexique en 1848, — et GW a fait mieux, c’est-à-dire pire, avec l’Irak.)

C’est un signe des temps, une globalisation de la catastrophe si vous voulez. Nous arrivons à intégrer tous les pires en une chose à la fois. Nous arrivons à rassembler en un seul homme, vide de préférence pour trouver plus aisément la place où fourrer toutes ces catastrophiques tendances, tout ce que notre civilisation peut produire de pire.

Ainsi Eric Foner conclut-il (dans le Washington Post d’aujourd’hui), presque désolé et comme contraint à l’évidence (“il n’y a pas d’alternative”), — car l’histoire n’a jamais été aussi simple à déchiffrer qu’aujourd’hui :

«Historians are loath to predict the future. It is impossible to say with certainty how Bush will be ranked in, say, 2050. But somehow, in his first six years in office he has managed to combine the lapses of leadership, misguided policies and abuse of power of his failed predecessors. I think there is no alternative but to rank him as the worst president in U.S. history.»


Mis en ligne le 3 décembre 2006 à 14H29