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599Les lignes rouges du discours officiels sont claires et infranchissables dans le monde merveilleux de la presse-Pravda. Une journaliste de CNN vient de l'apprendre à ses dépends. Après vingt ans passés dans ce qui est l’un des principaux services de pixellisation de la réalité virtuelle américaniste, Octavia Nasr a donc osé écrire sur Twitter un message faisant l'éloge du défunt ayatollah libanais Fadlallah. En substance, elle s’est dite «triste d'avoir appris la mort [de l'ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah], l'un des grands hommes du Hezbollah que je respectais beaucoup».
Bien sûr, dès les premières salves tirées par les cerbères du service de promotion de la vertu américaniste et du pourchas du mal-penser, la journaliste a immédiatement exprimé ses «profonds regrets» sur le site internet de CNN en plaidant une «erreur de jugement» pour avoir écrit «un commentaire aussi simpliste».
Octavia Nasr a même tenté de raisonner les ayatollahs de CNN en expliquant que ce qu’elle avait apprécié chez l’imam, c’était «sa position singulière et pionnière au sein de religieux chiites sur les droits de la femme, ce qui ne signifie pas qu’elle le respectait pour tout autre chose qu'il ait faite ou dite». Et de fait, il est vrai que l’imam pouvait être considéré comme un progressiste, notamment dans ses interprétations des textes sacrés. Mais si CNN et le Système étaient capables de nuances de ce genre, cela se saurait.
Donc rien n’y a fait. Dehors la collabo ! Exit la taliban !
Dans un mémo interne (source AFP), la vice-présidente de CNN International, Parisa Khosravi, a indiqué avoir discuté avec la journaliste «et décidé qu'elle allait quitter la compagnie». «Son mini-message a généré une intense réaction ce week-end», explique ainsi Parisa Khosravi, en ponctuant sa sentence par une perle savoureuse. «Nous considérons que sa crédibilité en tant que journaliste spécialiste du Moyen-Orient a été compromise» (sic). Il fallait oser.
Son départ intervient un mois après celui de la doyenne des correspondants de la Maison Blanche, Helen Thomas, qui a été éjectée de son poste à 89 ans après avoir osé déclarer quant à elle dans une interview: «Dites-leur [aux Israéliens] de foutre le camp de la Palestine. Souvenez-vous que ces gens-là [les Palestiniens]
Décidément, la vérité se paie chère à Disney Land.
Pierre Vaudan
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