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2003Nous n’avons pas à chercher bien loin. L’internet éclate de texte prenant pour thème l’effondrement, la Crise Finale, la Guerre Mondiale-Décisive (plutôt qu’une Guerre Mondiale numérotée, qui commence à figurer une hypothèse bien insuffisante pour décrire les diverses visions envisagées toujours autour du même thème). On citera comme exemples épars, vraiment très peu de choses du point de vue quantitatif par rapport à tout ce qui se met en ligne, le Apocaliptic Conflict in 2016 ?, de “Akira”, sur 4th Revolutionnary War (site “opérationnel” d’Alexandre Douguine), le 29 novembre ; On the Eve of War: The Four Horsemen Cometh (Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse redéfinissant la guerre qui ne peut être que Mondiale et implicitement Mondiale-Décisive), repris sur Russia Insider du 5 novembre, à partir d’un texte de l’Allemand Michael Maeier, de German Economic News ; enfin, le texte Les fils de l’intrigue néo-capitaliste se dissolvent, l’épilogue approche , de James Howard Kunstler, repris du site (Kunstler.com) de l’auteur du 30 novembre, par Le Saker francophone, le 5 décembre 2015.
L’aspect remarquable de cette floraison d’analyses et de réflexions autour du même thème est que les auteurs et analystes ne sont plus de doux rêveurs (par ailleurs plutôt brutaux), des complotistes déjantés et imaginatifs, des paranoïaques un peu frustrés, des scénaristes hollywoodiens ou des auteurs respectables de science-fiction, des visionnaires messianiques et prêcheurs millénaristes, etc. Il y a toujours de tout cela, mais là-dessus, et en respectant naturellement une distance évidente, apparaît et se développe une catégorie “sérieuse”, qui est en fait une pensée nouvelle forcée par les évènements. Cela n’empêche qu’on trouvera dans cette “pensée nouvelle” des auteurs qu’on aurait mis, il y a quelques années, dans la classification précédentes (“doux rêveurs [par ailleurs plutôt brutaux]”, etc...). Bien des choses, des rangements, des classements sont possibles, du moment que l’on reconnaît que les évènements ont cette allure de finalité ou de terminalité qui invite effectivement à des analyses englobant, explicitement ou implicitement, tous les aspects de ce qui est désormais une crise générale de civilisation, que nous nommons nous-même, la Grande Crise d’Effondrement du Système, la Grande Crise Générale, la Grande Crise-Système, etc. pourvu qu’il y ait du “Grand” là-dedans... Il s’agit d’une suite qui semble sans fin d’expressions sollicitant votre plume tant l’esprit cherche l’expression qui pourrait rendre compte définitivement de la colossale énormité, de la fabuleuse puissance tectonique qui secoue le monde, avec les appendices humanoïdes qui l’ornent d’une façon de plus en plus bancale, de plus en plus obscène, de plus en plus vulgaire, de plus en plus surréaliste, – que l’on nomme “globalisation”, “contre-civilisation”, “hypercapitalisme”, “postmodernité”, etc. (Et nos pauvres dirigeants-Système, chez nous, qui continuent à faire la promotion de la Bête, ne peuvent apparaître qu’à cette lumière : complices, vicieux et maléfiques, extrêmement faibles de psychologie et de caractère, aveugles, cyniques, indifférents-je-m’en-foutiste ou naïfs-indifférents, emprisonnés dans une influence terrible, automates déréglés, conformistes à en mourir de terreur, utopistes-façon-cocaïne, pas-le-temps-d’y-penser, femmes/hommes de ménage occupés à foutre les cendres de cigarette sous le tapis, etc.)
Il faut bien dire que nous fûmes comblés, si l’on peut dire, ces dernières semaines. Il restera dans l’esprit ce que nous devrions désigner comme “la trilogie crisique et catastrophique de l’automne 2015”, avec cette succession peu ordinaire d’évènements crisiques majeurs, chacun lançant un nouveau paroxysme accordé au précédent et le faisant monter d’un cran, etc., – alors que pour chacun, nous aurions pu nous dire il y a encore deux ans : “oh, cela passera, dans une semaine on n’en parlera plus, il y aura autre chose”. Il y eut “autre chose” à chaque fois mais on continua à en parler, parlant en plus de la nouvelle “autre chose”... Il s’agit de l’intervention russe en Syrie (crise que nous avons baptisée, pour nous y retrouver, “Syrie-II”) ; des attentats à Paris du 13-novembre (également “11/13” parce que cela enchaîne si bien, du point de vue de la symétrie qu’on jugera aussitôt symbolique des chiffres, sur 9/11) ; de la destruction du Su-24 russe par Erdogan, provoquant un bouleversement politique et géopolitique majeur en brisant brutalement ce que nous-mêmes jugions être une proximité, une complicité réelles entre deux hommes et leurs pays, avec Poutine et Erdogan.
(Sur ce dernier cas et pour confirmer un effet de dramatisation très particulier, nous citerons “Akira”, avec cet extrait de son texte référencé ci-dessus, parce qu’il marque bien un sentiment qui est [qui fut] le nôtre concernant Erdogan, – et par conséquent les rapports Erdogan-Poutine ; et ce sentiment expliquant la surprise, non seulement de l’attaque du Su-24, mais de tout ce qui a suivi et qui continue de suivre, avec le vrai visage d’Erdogan, ou plutôt dirons-nous en forme d’hypothèse explicative “d’Erdogan comme il a évolué” [au moins depuis le début de la crise Syrie-I], et surtout avec l’ampleur et la gravité de la crise entre Russie et Turquie, cela enfin expliquant bien l’importance majeure de la destruction de cet avion de combat russe... « I have nothing against the Turkish people, and before the Syrian Jihad I regarded Erdogan as one of the few real leaders in the whole region, and the AKP as a perfectly legitimate expression of the politics of the majority of Turks. There was real reform and economic development and even a successful peace process with the Kurds. Like most I viewed the AKPs success as one of the most important bulwarks against Takfiri Jihadism, and one of the few success stories in the region. Were we all wrong? »)
Il nous semble que l’accumulation de ces trois évènements a été un facteur très important dans ce que nous interprétons comme l’apparition de cette “pensée nouvelle”. Si l’on s’en était tenu à l’intervention russe, on aurait pu encore soutenir que les Russes allaient éventuellement réussir à stabiliser la situation, que les autres pays, y compris le bloc-BAO, accepterait ce développement, et que l’on assisterait à une certaine stabilisation. Les deux autres évènements ont montré au contraire que la déstabilisation s’accélérait , tandis qu’il s'avérait que les pays du bloc –BAO, d’une part avaient tendance à se diviser, d’autre part pour certains dont le plus important (les USA) étaient décidés à jouer jusqu’au bout leur rôle déstabilisateur. Enfin, l’événement-Erdogan mettant à nu d'incroyables vérités-de-situation de la corruption du monde et du Système par conséquent, en en promettant d’autres (mises à nu), etc., renforce également ce courant de déstabilisation et nourrit ainsi désormais ce qui deviendrait une “pensée nouvelle“ disant que rien d’autre n’est possible que la destruction du Système.
Pour l’instant, donc, voilà le constat que nous faisons de ce nous percevons comme le développement accéléré de cette “pensée nouvelle” dont nous parlions plus haut, qui n’est pas “nouvelle” à cause de l’annonce de quelque chose, disons d’“apocalyptique”, mais qui est “nouvelle“ à notre sens parce que cette pensée réclame plus ou moins explicitement ce “quelque chose d’apocalyptique” qu’elle juge comme la seule issue possible. (Nous-mêmes ne disons rien d’autre depuis plusieurs années, que face au Système d’une surpuissance colossale, une seule issue est possible : sa destruction, qui sera nécessairement apocalyptique puisque, justement, il est d’une “puissance colossale” et représente le Tout d’un monde ; et qu’à partir d’un certain moment, il faut œuvrer de toutes ses forces pour l’accomplissement de ce destin “apocalyptique”, ne plus rien espérer de quoi que ce soit d'autre, d’une réforme, d’une révolution, etc., – non, rien d’autre que Delenda Est Systema...)
Comment caractériser cette pensée, puisqu’il nous semble manifestement qu’elle est assez importante pour être caractérisée ? Peut-on la nommer “Apocalysme” (plutôt qu’“Apocalyptisme”, qui serait le terme académique désignant les spécificités millénaristes), éventuellement accompagné d’un qualificatif désignant implicitement la circonstance qui nous importe ici de destruction du Système ? Pourrait-on effectivement envisager “Apocalysme-terminaliste”, en se référant à un qualificatif relativement neutre puisqu’appliqué généralement à une spécificité de la vie estudiantine, plutôt qu’une expression comme “Apocalysme-finaliste” qui renverrait, elle, à un courant philosophique d’une extrême importance ? Enfin, d’une façon beaucoup plus simple et significative pour nous, puisqu’il s’agit d’une part d’une expression qui nous est familière et d’autre part effectivement d’une position vis-à-vis du Système sans autre nécessité de caractérisation, le meilleur choix pourrait être celui d’“Apocalysme-antiSystème”. Ces évocations de la recherche d’un qualificatif sont pour l’instant provisoires dans notre chef, et il nous reste à nous fixer une ligne de conduite définitive à cet égard.
Cette question de la dénomination des courants de pensée est loin d’être anodine et de pure forme. Notre conviction à cet égard est que l’identification juste et imagée, si possible symbolique, d’un courant de pensée, d’une conception générale, etc., sous la forme puissante et psychologiquement signifiante du langage, contribue parfois décisivement à donner sa cohérence et sa raison d’être à l’objet de cette identification. Il est essentiel de signifier le radicalisme d’une opinion qui recherche la destruction du Système par le mot “apocalysme”, mais de le nuancer décisivement, pour éviter tout amalgame avec des courants de type-religieux, invertis, manipulés, etc., dont il est fait grand usage en ce moment avec des évènements incroyablement suspects et invertis comme Daesh, en lui accolant le qualificatif fondamental dans notre chef d’“antiSystème”, – avec cette orthographe spécifique du S majuscule au milieu de l’expression et “Système” au singulier définitif, – qui entend rester dans le champ bien défini de la seule lutte contre le Système, dans des conditions extrêmement précises que nous avons souvent définies, parfois même d’une façon inattendue.
Notre hypothèse est, plus encore, que l’opposition des opinions va de plus en plus se cristalliser aux extrêmes, essentiellement entre deux courants, et qu’il importe d’autant plus de nommer ces deux courants, et d’une façon qui fixe à la fois l’enjeu et nos positions évidentes par rapport à ces deux courants. Le courant adverse (selon notre point de vue), celui qu’on serait conduit à identifier dans le chef de ceux qui défendent le Système, où qu’ils se trouvent et pour quelque raison que ce soit, consciemment ou inconsciemment, devrait simplement être nommé “nihilisme” tant il s’agit là de la caractéristique principale du Système, et mieux encore “nihilisme-Système” pour bien caractériser cette sorte de nihilisme dépourvu de toute pensée politique, de tout dessein conceptuel, mais simplement entraînement de la surpuissance du Système et faiblesse de la psychologie empêchant d’y résister. Il s’agirait donc d’un affrontement effectivement “terminal” ou “final” entre “apocalystes-antiSystème” et “nihilistes-Système”. Nous pensons effectivement que des regroupements vont s’opérer de plus en plus décisivement au sein de cette bipolarité, épisode final de la nécessaire “montée aux extrêmes”.
Ci-dessous, nous reproduisons un de ces textes, déjà signalé plus haut. Son intérêt documentaire est ici que ce texte présente la situation des États-Unis, dont on parle relativement peu par rapport aux crises paroxystiques autour de la Syrie-II et dans les zones environnantes. On sera sensible à une phrase du dernier paragraphe qui rend compte de la dimension collective du phénomène, hypothèse qui nous est particulièrement chère : « Il y a sûrement une sorte d’organe sensoriel massif, invisible dans les sociétés, qui reçoit le signal que tous les systèmes sont en crise. » Le texte est donc de James Howard Kunstler (Kunstler.com), cet auteur présenté de cette façon par Le Saker francophone, qui a assuré la traduction et l’adaptation (“Traduit par Hervé, édité par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone”), la version initiale étant du 30 novembre et la version française du 5 décembre : « James Howard Kunstler est l’auteur de nombreux livres, y compris (non-fiction) “The Geography of Nowhere”, “The City in Mind: Notes on the Urban Condition”, “Home from Nowhere”, “The Long Emergency”, “Too Much Magic: Wishful Thinking, Technology” et “The Fate of the Nation”. Ses romans incluent “World Made By Hand”, “The Witch of Hebron”, “Maggie Darling – A Modern Romance”, “The Halloween Ball”, “Embarrassment of Riches”, et bien d’autres. Il a publié trois romans avec Water Street Press: “Manhattan Gothic”, “A Christmas Orphan” et “The Flight of Mehetabel”. »
Parfois, les sociétés deviennent tout simplement folles. Japon, 1931. Allemagne, 1933. Chine, 1966. Espagne, 1483. France, 1793. Russie, 1917. Cambodge, 1975. Iran, 1979. Rwanda, 1994. Congo, 1996, pour n’en citer que quelques-unes. Par folie, je veux dire un moment où n’importe quoi peut se produire, en particulier le meurtre de masse. Les États-Unis sont sortis de la route en 1861, et bien que le massacre organisé ait développé une série de mythologies historiques romantiques, surtout après que Ken Burns l’a converti en une émission de télévision, le monde civilisé, à ce moment-là, n’avait presque jamais vu une telle orgie épique de fornication avec la mort.
Je doute que je sois le seul à me soucier du fait que l’Amérique d’aujourd’hui soit en train de perdre son esprit collectif. Nos relations officielles avec les autres pays semblent parfaitement conçues pour provoquer le chaos. Les universités ont sombré dans des puits toxiques sans fond, au delà même de l’anti-intellectualisme, vers le royaume de l’hallucination. Des hommes armés déments fauchent de parfaits inconnus chaque semaine dans ce qui ressemble à une concurrence croissante pour mettre fin à leurs vies misérables avec le score le plus élevé de victimes. Les ingénieurs financiers ont fait tout leur possible pour pervertir et saper les activités de marchés. Les partis politiques se suicident par désintérêt et corruption.
Il n’y a pas de narrative pour expliquer notre comportement envers la Russie qui ait un sens. Notre campagne pour déstabiliser l’Ukraine a bien fonctionné, non ? Et puis nous avons été surpris quand la Russie a reconquis le territoire traditionnellement russe de la Crimée, avec ses ports stratégiques en eau chaude. Qui aurait pensé cela ? Ensuite, nous avons essayé de les contrarier avec des sanctions économiques. Le résultat concret est que Vladimir Poutine a fini par sembler plus rationnel et plus sain que tous les dirigeants (?) de la coalition de l’Otan.
Dernièrement, la Russie a rempli le vide de leadership compétent en Syrie, nettoyant les dégâts que l’Amérique a causés avec ses deux décennies de croisade, en laissant une succession de gouvernements brisés partout dans la région. Il y a quelques semaines, M. Poutine a fait le constat, devant l’Assemblée générale de l’ONU, que la démolition systématique de toutes les nations faibles environnantes n’était probablement pas une recette pour la paix mondiale. Le président Obama n’a jamais proposé un moyen cohérent de réparer tout ça. Il est un peu effrayant de réaliser que notre adversaire ancestral soit la seule figure sur la scène mondiale qui puisse venir avec une histoire crédible sur ce qui devrait se passer là. Et sa retenue cette semaine, suite à l’attaque sur un bombardier russe, abattu par des idiots en Turquie avec l’assistance des USA, est vraiment remarquable. Tout cela ressemble à une action irresponsable provoquée par notre camp en vue de la troisième guerre mondiale, et pour quoi ? Pour rendre le monde plus sûr pour les Kardashian ?
Le tapage sur les campus, avant Thanksgiving, est plus un reflet de la lâcheté incroyable des directeurs de collèges que de la folie de jeunes esprits qui, n’étant pas entièrement formés, sont facilement sensibles à des fictions idéalistes. Les adultes en charge devraient mieux le savoir. Le président de l’université de Princeton, Christopher Eisgruber, a effectivement instrumentalisé la demande d’une ligue noire de justice sociale d’effacer la présence de Woodrow Wilson sur le campus, au motif que sa mémoire témoigne d’un archi-ségrégationnisme, en exigeant en même temps un espace social distinct (c’est-à-dire ségrégation) seulement pour les noirs. Comment a-t-il pu concilier ces deux réclamations dans son propre esprit, je me le demande ?
Le président Biddy Martin d’Amherst a flatté les étudiants qui protestaient contre la liberté de parole, en disant :
«Au cours de ces derniers jours, un grand nombre d’étudiants ont parlé avec éloquence et de façon émouvante de leurs expériences du racisme et des préjugés sur et hors du campus. La profondeur et l’intensité de leur douleur et leur épuisement sont évidentes. Cette douleur est réelle. L’expression de leur solitude et de leur sentiment d’invisibilité est déchirante. Aucune tentative pour minimiser ou banaliser ces sentiments ne sera convaincante pour ceux d’entre nous qui les ont écoutés. Il est bon que nos étudiants aient saisi cette occasion de parler, plutôt que d’intérioriser leur isolement et le manque de soins qu’ils ont décrits.»
Résultat final : le préjudice moral annule prétendument la liberté d’expression. Non, c’est exactement à l’opposé de la signification du Premier Amendement. Comment un président d’université peut-il ne pas comprendre cela et ne pas défendre le campus contre ce genre de despotisme jacobin ? La réponse est qu’ils sont les otages de dogmes mijotés par des carriéristes autour de la notion de race et d’identité, qui ne se soucient pas vraiment de faire des distinctions entre ce qui est vrai et ce qui est faux – et c’est ce qui est maintenant le ton officiel de l’enseignement supérieur en Amérique. C’est un raccourci pour ne plus connaître la différence entre ce qui est réel de ce qui est irréel.
Le phénomène des hommes armés isolés, déments tuant des étrangers et des innocents va se transformer en insurrection civile, d’autant plus que les principaux partis politiques se délitent et les que factions décomplexées parlent de régler leurs vieux comptes par tous les moyens possibles. L’Histoire enseigne que la violence est contagieuse et que les inhibitions sociales s’effacent lorsque les conditions sont réunies. Les groupes se donnent la permission d’agir en dehors des limites d’un comportement normal, et tout d’un coup, les atrocités viennent à l’ordre du jour.
Les deux, Trump et Hillary, ont la recette pour détruire leurs partis respectifs et je pense que la probabilité est forte qu’ils le feront. Malheureusement, nous ne vivons pas dans un régime parlementaire qui reconnaît les factions plus petites comme des partis légitimes, de sorte que nous sommes sûrs de vivre une ère de désordre politique. Ce qui en ressort pourrait être un régime politique très sévère, car il sera fondé sur le désir de rétablir l’ordre à tout prix.
Il est probable que la poussée initiale, dont cette situation a besoin [pour s’effondrer], viendra avec l’implosion du système financier, qui est maintenant en cours sur les ruines du crédit agonisant. Le faux capitalisme règne, fondé sur de faux capitaux, sur une richesse nationale fantasmée et sur des valeurs depuis longtemps disparues. Des moments comme cela dans l’Histoire ont ouvert le chemin directement vers l’effondrement de la monnaie, et cela va ouvrir la porte à un effondrement beaucoup plus grand de tous nos arrangements familiers.
Il y a sûrement une sorte d’organe sensoriel massif, invisible dans les sociétés, qui reçoit le signal que tous les systèmes sont en crise. Et encore plus sûrement, cela angoisse les individus de ces sociétés à un point tel qu’ils seront prêts à croire et à faire n’importe quoi.
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