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6401• Après l’attaque des missiles russes en Ukraine, sans d’ailleurs savoir si celle-ci est vraiment terminée, on peut constater, à partir de certains signes, une certaine forme de relatif retenue US vis-à-vis du conflit (des Russes) et un certain agacement vis-à-vis de Zelenski. • L’attaque russe fait réfléchir. • Le résultats est que la fraction “modérée” de la direction US (Sullivan, conseiller de Biden, et le Pentagone) semble prendre le pas sur les extrémistes neocons, d’autant que la guerre en Ukraine est loin, très loin, d’être un argument électoral pour le 8 novembre.
Le déchaînement fut général après l’attaque de lundi à grandes vagues de missiles dont la Russie aux abois ne dispose plus. La moraline coula à flot, les grandes déclarations, les remarques originales clamées vers un Dieu d’indifférence à qui l’on reproche, même s’Il n’existe pas, non pas de “prêter“ mais de donner, d’offrir, de dédier, de sacrifier toute son attention à Zalenski et aux terres martyrisées du Zelenskistan. Mais ce n’est que l’écume des fureurs... En profondeur, c’est un peu différent.
Bref, la dureté des frappes russes, leur efficacité, leur caractère général et quasiment inarrêtable ont fait comprendre que l’affaire devenait sérieuse et que le bloc-BAO (les USA) n’était pas nécessairement équipé pour faire face. Là-dessus, juste là-dessus, comme on pose un couvercle sur une bouilloire qui siffle les anathèmes antirusses, un mot à la gloire de Poutine s’il en est, – et signalé par un caractère gras, – prononcé par un Joe Biden en pleine possession de ses moyens (limités à ses téléprompteurs en parfait état de marche) :
« Le président russe Vladimir Poutine est un “acteur rationnel qui a fait une erreur de calcul importante” en ce qui concerne le conflit en Ukraine, a déclaré le président américain Joe Biden dans une interview accordée mardi à Jake Tapper sur CNN. »
Tout est dit mais disons-en un peu plus, allant dans le sens de trouver à Poutine des aspect après tout humains... Dans le même interview, Biden a également relativisé les propos qu’il avait tenus à concernant les déclarations tonitruantes, – que Poutine n’a jamais faites précisément, bien sûr, – sur l’emploi d’armes nucléaires tactiques en Ukraine.
« Le président américain Joe Biden a déclaré qu'il ne pensait pas que la Russie déploierait des armes nucléaires en Ukraine, atténuant ainsi des remarques antérieures dans lesquelles il avait suggéré que le conflit pourrait aboutir à un "Armageddon" total.
» “Je ne pense pas qu'il le fera. Je pense qu'il est irresponsable pour lui d'en parler, l'idée qu'un dirigeant mondial de l'une des plus grandes puissances nucléaires du monde dise qu'il pourrait utiliser une arme nucléaire tactique en Ukraine”, a déclaré le président. »
• Autre intervention remarquée, les “révélations” de ‘Politico’ sur la “colère” de certains officiels US de n’avoir pas été mis au courant de l’intention et de la préparation de l’assassinat à Moscou de Darya Douguine, la fille du philosophe, le 22 août. Auparavant, un article du New York ‘Times’, toujours selon des officiel US, révélait la frustration du côté US de n’avoir pas été mis au courant de ce projet dont ces officiels révèlent aujourd’hui qu’ils le désapprouvaient complètement.
(Tout cela, recensé par RT.com., y compris la réaction du porte-parole de Poutine, Pechkov, qui se précipite sur cette occasion de trouver quelque vertu dans le comportement US, en utilisant le grotesque vocable de “collègues” lorsqu’il s’agit d’officiels US.)
« L'article du NYT, qui cite des responsables américains anonymes, affirme que Washington n'a été impliqué en aucune façon dans l'attentat et se serait opposé à l'opération s'il en avait eu connaissance à l'avance.
» Dans une “évaluation de la complicité ukrainienne” partagée avec le gouvernement américain, les responsables des services de renseignement ont exprimé leur inquiétude quant au fait qu'une telle “campagne secrète” pourrait “élargir le conflit”, et ont également exprimé leur frustration quant au “manque de transparence de l'Ukraine concernant ses plans militaires et secrets, en particulier sur le sol russe”, selon le NYT.
» Commentant l'article, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Pechkov, a déclaré qu'il pourrait indiquer un développement positif. Le responsable russe a également noté que Moscou “veut vraiment espérer qu'il ne s'agit pas d'une tentative des collègues américains, qui pourraient détenir certaines informations, de se distancier de la responsabilité de futurs actes terroristes que l'État ukrainien pourrait préparer”. »
• ... Ce qui implique que, d’une façon générale, la Maison-Blanche est actuellement plutôt d’humeur chagrine vis-à-vis de Zelenski. On le voit avec cet accueil de Biden à des requêtes incessantes de Zelenski, là aussi dans l’optique indirectement des élections du 8 novembre où ‘Ukrisis’ seraot censée n’avoir pas la cote chez les électeurs.
« Le président américain Joe Biden a demandé à Vladimir Zelenski d'arrêter de se plaindre du manque d'aide militaire de Washington. Selon le Washington Post, le dirigeant américain a dit à son homologue ukrainien que cela rendait de plus en plus difficile pour lui de demander au Congrès de l'argent pour Kiev.
» Selon Biden, en s'exprimant ainsi, Zelenski fait preuve d'ingratitude et, comme le note le journal, Zelenski a demandé à plusieurs reprises aux États-Unis et à ses alliés de fournir davantage d'aide malgré la quantité déjà gigantesque d'armes.
» La veille, Zelenski avait de nouveau demandé une défense aérienne - bien qu'il ait tenté d'assurer à la population ukrainienne que son propre système fonctionnait. »
Il semble bien que l’on assiste à une sorte retraite relative mais organisée, en se gardant bien de perdre les arguments de la narrative de communication antirusse, mais tout de même assez critique sinon virulente, sinon une condamnation sévère dans le cas de l’assassinat de la fille d’Alexander Douguine. Cela indique que la partie “officielle-officieuse” US, venue directement selon nous de la Maison-Blanche (Sullivan, patron du NSC et conseiller-téléprompiste de Biden), entend bien s’installer sur une position plus modérée au niveau de la dialectique opérationnelle antirusse. Cela se double d’une position ferme de déni de la culpabilité “officielle” US dans l’attaque de NordStream 2 n’écartant pourtant pas que cette attaque ait été organisée par le groupe des “ultras” antirusses US (la nébuleuse neocon). Cela établit une distance entre la Maison-Blanche et le département d’État où les neocon règnent en maître avec un Blinken lui-même entièrement acquis à cette faction.
On retrouve, cette fois-ci bien visible, la fragmentation du pouvoir US, avec un Sullivan décidé à prendre en main la “voix de son maître”, Biden et son téléprompteur, avec l’aide du conseiller en communication stratégique Jack Kirby qui apporte le soutien du Pentagone dans cette évolution. Ces deux alliés de circonstance contre les neocons ont des motifs différents mais un but commun d’un certain apaisement :
• Sullivan suit au plus près une inflexion politique réclamée par le parti démocrate qui découvre chaque jour davantage l’impopularité de l’engagement en Ukraine pour les élections du 8 novembre. D’autre part, Sullivan sait qu’il rejoint la position du Pentagone (Kirby, courroie de transmission des militaires à la Maison-Blanche), qui renforce fortement la sienne, et d’une façon générale son peu d’appétence pour les folies des neocons.
• Certes, le Pentagone a bien sûr un engagement militariste en Ukraine, mais point trop n’en faut. L’offensive russe des missiles tirés en très grand nombre hausse considérablement les risques de la possibilité d’un engagement direct sous la poussée maximaliste-hystérique de Zelenski et le Pentagone ne veut absolument pas y céder. Plus que jamais, alors que les conditions s’aggravent, le Pentagone veut écarter tout risque de confrontation directe, avec le spectre de l’affrontement nucléaire plus par la logique d’une montée aux extrêmes de part et d’autre que par l’illogisme d’une politique extrémiste de Moscou.
• Par conséquent, les neocons sont pour l’instant repoussés dans une attitude plus contrainte et un certain isolement, malgré la constance de leur hystérie guerrière. Cela n’exclut pas un coup fourré ou l’autre pour aggraver brutalement la situation, mais ils devraient alors faire montre d’une grande habileté qui n’est pas leur fort, serrés à la culotte qu’ils sont par le couple Sullivan-Pentagone.
• On note que, dans cet affrontement des tendances de la direction, la presseSystème se trouve beaucoup moins à l’aise, troublée qu’elle est par les divergences de leurs maîtres & suzerains. Il s’agit en effet dans ce cas, contrairement à leur ivresse belliciste, de donner une voix importante à ceux qui veulent une certaine retenue, parce qu’ils représentent un poids considérable du pouvoir officiel.
• L’on peut faire l’hypothèse que cette division traduit également une certaine division au sein du DeepState, également confronté au même choix entre options contradictoires qu’exprime la direction. L’Amérique n’est pas en pleine guerre civile mais le pouvoir pourrait s’y engager pour son compte selon les aléas d’‘Ukrisis’ ; pendant ce temps, Joe Biden prépare son second mandat...
Mis en ligne le 13 octobre 2022 à 12H35
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