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689Les consultations sur Google d’un mot, d’une expression, en rapport évident avec une situation d’urgence, ont-ils valeur d’indication “scientifique”, sinon “objective”, comme par exemple les sondages ? Mais l’on sait qu’un sondage n’a rien de complètement “objectif”, ni de “scientifique”, et d’ailleurs que les mots “objectif” et “scientifique” ont eux aussi eu une valeur si complètement “subjective”, si largement contestable… A la lumière des évènements de cette crise haute du Système, on peut avancer l’hypothèse que cette subjectivité et cette contestabilité sont avérées. S’il en est ainsi, alors, certes, une consultation Google vaut largement sondage, et indication à mesure…
Le fait est donc que, selon ce comptage, jamais l’expression “bank run”, c’est-à-dire “panique bancaire” (ou plus précisément, “panique des retraits bancaires”), n’a été autant consultée sur Google, aux USA, à peu près autant qu'au tout début 2009, – c’est-à-dire, aujourd’hui plus qu’en septembre-octobre 2008, après la faillite Lehman Brothers et l'effondrement du système financier US puis mondial, alors qu'il ne s'agit en principe que de la situation grecque. Le fait est que, toujours selon le même comptage extrapolé, l’expression n’a jamais été autant consultée dans le monde, qu’elle l’a même été plus qu’au début 2009, avec dans l’ordre des pays pour la consultation, Singapour, Hong Kong, les USA et la Grèce. En effet, la Grèce n'est qu'en quatrième position, alors que c’est la situation grecque qui déclenche cette panique, et que le “bank run” est en route en Grèce depuis plus d’une semaine.
C’est Infowars.com qui diffuse ces évaluations, ce 25 mai 2012. Il ajoute des commentaires de divers experts qui, devant la crise grecque, devant sa perception (re)devenue d'une crise européenne et même mondiale, devant les possibilités et les spéculations sur un retrait grec de la zone euro qui aggravent cette perception par la pression psychologique exercée, vont dans le sens catastrophiste que nous suggèrent les résultats des consultations sur Google. On évalue donc les capacités des banques de remplir leurs obligations vis-à-vis des déposants.
«Even mainstream financial analysts like CNBC’s Jim Cramer are predicting ”financial anarchy” and bank runs in other European countries such as Spain and Italy in the coming weeks.
»If Greece returns to the Drachma, European leaders will struggle to convince investors that other countries in the eurozone won’t follow suit. “The more policy makers continue to openly discuss an exit, the more likely that people in Spain, Ireland, and Portugal pull money out of their local banks,” Andrew Stimpson, an analyst at Keefe, Bruyette & Woods told Bloomberg.
»Fears of bank runs in the U.S. were stoked back in 2010 when America’s third largest bank Citibank notified its customers of a new policy reserving the right to block cash withdrawals for a period of 7 days. “Effective April 1, 2010, we reserve the right to require (7) days advance notice before permitting a withdrawal from all checking accounts. While we do not currently exercise this right and have not exercised it in the past, we are required by law to notify you of this change,” stated the advisory.
»The controversy stoked fresh doubt about the FDIC’s shaky guarantee that it could insure deposits in the event of a bank run, highlighting the fact that banks simply do not have anywhere near the reserves to cover such a scenario thanks to the fiat money system where debt is leveraged many times over. Financial experts have predicted that the failure of 300-500 U.S. banks would absorb all of the FDIC’s insurance funds. This is why there is a genuine fear that the FDIC is completely incapable of containing a run on the banks.»
Des pronostics, des prévisions ? Inutile, comme toujours… Nous sommes, depuis au moins 2008, noyés dans un océan de prévisions qui ne se sont pas accomplies, et pas plus en sécurité dans un autre océan de catastrophes qui n’étaient pas annoncées. Ainsi va la crise haute, à sa guise plutôt que selon notre activité rationnelle de la prospective. Par contre, un facteur d’une très grande puissance ne cesse de s’imposer et de se renforcer, dont nous signalions la manifestation sous la forme d’un constat général de la réflexion (le 22 mai 2012), qui est la perception de plus en plus courante des dimensions fondamentales de la crise. Il s’agit de la perception que la réflexion à ce propos «commence à atteindre les limites du Système lui-même, donc le Système lui-même, donc notre civilisation, ou “contre-civilisation” comme nous la désignons…» Pour la séquence actuelle qui suivit les premières élections du 6 mai, les experts et dirigeants politiques du Système avaient d’abord épousé la tendance rassurante de considérer l’aggravation de la crise grecque comme un événement négligeable, avec en général une attitude de condescendance et de mépris pour ce pays ; ce sentiment a basculé devant l’évidence de l’ampleur de la chose le 15 mai (voir le 16 mai 2012), et la crise grecque est devenue une torche incandescente qui enflamme les psychologies de par le monde, qui agit comme un grondement annonciateur de l’apocalypse.
…Un grondement d’apocalypse de plus, certes, comme il n’en a pas manqué durant les quatre dernières années. Mais tout cela, cette accumulation devant l’impuissance des directions du Système, modifie profondément les psychologies, les rend sensibles aux signes divers comme à des grondements annonciateurs, et chaque fois dans ce mode apocalyptique, dans une mesure où elles deviennent elles-mêmes, les psychologies, des annonciatrices de l’apocalypse. La chose est là : il n’est nul besoin d’un réel “bank run” généralisé (sauf en Grèce, où la chose n’est pourtant pas génératrice de panique, mais participe à la construction et à l’affirmation de la nouvelle expansion de la crise), il est juste nécessaire d’enregistrer des millions de consultations de l’expression dur Google. Nous voilà avertis que les psychologies ont déjà décidé, au travers des mystères de leur perception que la Grèce va prendre sa place dans la course de la crise haute vers son accomplissement. Le signe intéressant à cet égard est que les évènements de Grèce se sont répercutés, selon le cycle de comptage Google mentionné ici, d’abord dans l’État du Michigan (qui est l’État où la consultation de l'expression “bank run” sur Google est proportionnellement la plus forte), et notamment dans la ville de Rockford, où cette consultation bat tous les records, – Rockford, où la situation financière est si mauvaise que l’éclairage public est coupé à partir de 22H00 pour économiser l’électricité, comme en temps de pénurie de guerre… Ainsi les échos de la bataille de la Grèce contre l’euro ont-ils atteint Rockford et son couvre-feu économique, et c’est le signe de l’interaction globalisée de la crise, qui est une autre façon d’exprimer que toutes les psychologies savent désormais, sans nécessité de conscience de la chose, et même avant la conscience de la chose, que c’est bien tout le Système qui est en cause.
Mis en ligne le 26 mai 2012 à 04H11