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506Il y a beaucoup de rumeurs très précises de pourparlers avec les talibans. Dans un premier temps, des suggestions britanniques en faveur de cette possibilité ont amené une certaine tension avec les USA. Cette tension devrait être en voie d’effacement si l’on en croit ce qui suit, – ou bien s’agit-il simplement d’une intervention “personnelle” de Robert Gates, cité ci-après, qui ne représenterait pas pour autant l’avis de l’administration Bush elle-même, puisque la chose existerait encore? Dans tous les cas, Gates a déclaré que l’on pouvait effectivement envisager de tels pourparler avec les talibans sous certaines conditions, – selon le Financial Times du 9 octobre
«Robert Gates, the US defence secretary, said last night that Washington could “ultimately“ contemplate the idea of negotiating with the Taliban to secure a political settlement in Afghanistan, if the Afghan government were to pursue such talks.
»In comments that add to the growing sense across Nato that the alliance will never achieve a comprehensive military victory in Afghanistan, Mr Gates said a political settlement with the Taliban was conceivable.
»However, he insisted the US would never negotiate with al-Qaeda forces, who are also seeking to destabilise Hamid Karzai's Afghan government. “There has to be ultimately, and I'll underscore ultimately, reconciliation as part of a political outcome to this,” Mr Gates told reporters at a summit of Nato defence ministers in Budapest. “That's ultimately the exit strategy for all of us.”»
Cette prise de position de Robert Gates, – il est important que ce soit lui qui parle, en l’occurrence, – pourrait avoir un rapport avec de nouvelles circonstances pressantes qui affectent le Pentagone, et qui concerneront particulièrement la future administration. La crise financière avec ses répercussions budgétaires commence à faire admettre que les répercussions sur le budget du Pentagone seront réelles et peut-être profondes. Les conséquences envisagées porteraient sur les missions et les engagements US, selon divers experts. (Selon Travis Sharp, un analyste du Center for Arms Control Policy, parlant à Defense News le 10 octobre: «The Department of Defense is no longer going to have the luxury of not having to make choices. They are going to have to start making some real decisions about what are the core missions for the United States military and the world, where are American interests fundamentally threatened, where do we need to be operating.»)
C’est dans ce contexte qu’on devait considérer la prise de position de Robert Gates, pour lui donner tout son sens. Le secrétaire à la défense a de fortes chances de rester à son poste si Obama est élu, et Obama a de fortes chances d’être élu. Dans ce cas, Gates a de fortes chances (?) de devoir administrer une situation très difficile, avec un programme probable de réformes fondamentales et des réductions budgétaires. La réduction des engagements pour répondre à ces restrictions budgétaires probables pourrait effectivement impliquer la recherche d’un retrait très rapide d’Afghanistan, — et des négociations avec les talibans seraient une approche évidente de la question.
Bien entendu, cette orientation va contre les engagements des candidats, notamment Obama qui a promis une intensification des opérations en Afghanistan, éventuellement des interventions contre le Pakistan, notamment avec des renforts US en même temps que le volume de l’U.S. Army et du Marine Corps serait augmenté de 90.000 hommes. Mais la crise implique des conditions complètement nouvelles, et ces engagements de la campagne électorale pourraient être très rapidement oubliés.
Mis en ligne le 13 octobre 2008 à 14H02
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