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999Sainte Jeanne d’Arc est parvenue à délivrer la France du joug des Bourguignons, alliés de la très perfide Albion et prévaricateurs devant l’éternel. De nos jours, les descendants des Bourguignons prennent leurs ordres des robber barons de la finance. S’appropriant l’héritage des Girondins, la classe politique aux manettes a su récupérer les sacrifices de la Révolution française pour son seul profit. Courtiers des puissances d’argent, les maquignons d’aujourd’hui nous préparent une martingale infernale qui ne peut que très mal se terminer.
Jean-Luc Mélenchon – fameux tribun qui se proclame Jacobin – fait partie (hélas) de ce prétoire qui œuvre à la désinformation en prétendant soutenir les aspirations du commun des mortels. Apologète d’une Europe des Lumières qu’il souhaiterait moins libérale, l’ancien sénateur socialiste tergiverse sur la question d’un référendum qui permettrait au peuple de trancher cette question. Et pourtant, le principal intéressé reconnaît bien que les commissaires de Bruxelles violent impunément notre prétendue démocratie. Il avait été jusqu’à affirmer, il n’y a pas si longtemps, que sa « candidature pour l’élection présidentielle est celle de la sortie des traités européens ». Alors, pourquoi ne pas tendre la main aux patriotes du Front National, pulvérisant ainsi un arc républicain qui n’est qu’une chimère en l’espèce ?
Pragmatique, Marine Le Pen a compris que les valeurs chrétiennes de la nation française ne sont que de la monnaie de singe si la situation sociale n’est pas prise en compte. Le retour de bâton de la réalité obligeant les patriotes à prendre fait et cause pour la politique du quotidien. Ceux qui font tourner l’économie réelle – travailleurs, fonctionnaires ordinaires et petits patrons – ne sont plus représentés par la classe politique en poste et c’est ce qui constitue la principale motivation des troupes frontistes.
Marine Le Pen n’a pas à courtiser la droite libérale, ni la bourgeoisie catholique qui se retirera dans ses masures si ça tourne mal. François Fillon a bel et bien décrété que le FN constitue l’ennemi principal, alors pourquoi poursuivre ce dialogue de sourd avec les capos d’un néolibéralisme qui n’a jamais hésité à liquider « l’engeance populaire » ? Et que dire de cette gauche catholique qui s’agenouille devant les exhortations d’un clergé qui réclame toujours plus d’immigration tout en fustigeant « l’égoïsme » des gagne-petit…
Marine doit donc s’en tenir à son programme électoral qui est le plus consistant sur le menu de cet opéra-bouffe. La France aurait intérêt à retrouver ses prérogatives régaliennes afin que prenne fin toute cette gabegie qui sape les fondations de la République. C’est donc en réactivant les leviers de la souveraineté monétaire, du contrôle des frontières, de la renégociation des traités de libre-échange et de la gestion de flux migratoire que les patriotes parviendront à redresser la barre. L’élection, aux législatives, d’une administration frontiste prendrait les allures d’un véritable plébiscite, advenant qu’un référendum sur la sortie de l’Union européenne en constitue l’enjeu capital.
Toutefois, il n’est pas impossible que l’on assiste à un blocage en bonne et due forme du fonctionnement de l’Assemblée nationale française. En effet, peu importe qui sera élu président (e) de la République, la nouvelle députation pourrait s’agréger au sein de factions irréconciliables : une architecture politique qui mènerait à une impasse susceptible d’immobiliser cette France qui peine à s’extirper de son marasme. Macron, Fillon et les autres maquignons du néolibéralisme pourraient finir par constituer un bloc parlementaire équivalent à environ quarante pour cent de l’électorat. À l’opposé, on retrouverait Marine Le Pen et tous les alliés du nouveau front patriotique anti-globaliste …
Jean-Luc Mélenchon – électron libre oscillant entre les desiderata d’une gauche altermondialiste et le primat d’une souveraineté nationale désormais incontournable – n’aura pas d’autre choix que de se rallier au front des patriotes, à moins qu’il décide de jouer la carte de la balance du pouvoir. Sorte de joker, le tribun jacobin pourrait profiter d’une crise parlementaire pour tenter de recentrer le spectre politique français autour d’un socialisme version 2.0 qui agirait comme une matrice de négociation entre les Commissaires de Bruxelles et une assemblée nationale éclatée. Le cas échéant, Mélenchon deviendrait le Tsipras français, la caution idéale pour que soient menées d’obscures tractations escamotant un rééchelonnement létal de la dette nationale.
La France, à l’instar des autres grandes « démocraties » occidentales, se retrouve sur la corde raide d’une joute politique qui ne rime plus à rien. La droite est dépassée par sa profession de foi libérale et la gauche de parvient plus à fédérer ceux et celles qui font tourner l’économie réelle. Il ne reste plus que des images d’Épinal qui permettent aux médias dominants de mettre en scène un procès politique (désormais) caduc, puisque correspondant à des catégories inopérantes. La clef de voute de cette architecture vacillante consiste, contre toute attente, à réunir les forces vives qui s’opposent à la dissolution irréversible des pouvoirs régaliens de l’état.
Mélenchon, pourfendant les desseins du grand capital financier apatride, est incapable de se prononcer pour le rétablissement des frontières et le ralentissement d’une immigration qui est sur le point de faire éclater les ultimes digues qui protégeaient le petit peuple de France. N’oublions pas qu’il a, naguère, défendu l’adoption de tous ces traités qui ont permis aux consistoires globalistes de neutraliser la France. Dénonçant les conséquences qui minent la souveraineté nationale, le fringant tribun hésite à frapper sur la tête du clou : les causes de cette immense braderie sont les filles de cet ignoble Projet de traité constitutionnel européen (TCP) imposé par la force malgré son rejet par le peuple en 2005.
Jean-Luc Mélenchon ne doit PAS s’arroger la posture d’un sauveur providentiel, finissant par être le fossoyeur d’une Cinquième République définitivement neutralisée par les Commissaires de Bruxelles.
Marine Le Pen, pour sa part, doit impérativement remettre les valeurs chrétiennes de la France sur la sellette. Elle ne peut, surtout pas, se délester de cette substantifique moëlle qui anime l’âme de tous les orphelins politiques qu’elle et sa formation ont réussis à fédérer.
L’esprit de Sainte Jeanne d’Arc « souffle où il veut », c’est-à-dire en direction des hommes et des femmes de bonne volonté qui ont à cœur la refondation de la nation française, socle d’une civilisation qui n’a pas dit son dernier mot. Marine et Jean-Luc parviendront-ils à briser le sceau des interdits pour se libérer du joug de la rectitude politique et franchir, enfin, le Rubicon ? La Sixième République pourra bien attendre … la France, elle, se meure et réclame une grande bouffée d’oxygène.
Seule l’alliance du peuple et des élites non corrompues est en mesure de faire la différence en fin de parcours électoral. Sans oublier les abstentionnistes qui pourraient finir par se réveiller. Les catholiques sincères, qui ne sont pas des culs bénis, n’oublieront jamais que ce sont les suppôts de l’Inquisition qui ont condamné Jeanne afin de satisfaire aux desiderata des puissances d’argent. Dont acte. Les autres patriotes, de gauche comme de droite, n’ont plus d’autres choix que de se serrer les coudes en attendant que la tempête passe. Peu importe qui sera le capitaine, du moment que tous rament dans la bonne direction.
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