Pâtir

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Pâtir

Il a pâti de sa vision laïque des choses. Il voulait défendre la liberté d’expression, n’a rien trouvé de mieux comme travaux pratiques que d’utiliser les caricatures de Mahomet qui avaient valu à Charlie Hebdo la mort.

Voilà comment un homme, sans doute de bonne foi et sincèrement convaincu que la lutte contre l’islamisme passe par le droit au blasphème, est mort tragiquement. Voilà un homme qui sans doute n’a jamais appris la vie que dans les livres, les grands, ceux qui depuis deux siècles crient sus à la religion, à bas la calotte! Il savait que les images qu’il allait montrer avait déjà coûté la vie à une douzaine de personnes cinq ans auparavant. Ça ne l’a pas pour autant rendu prudent. Il s’est peut-être cru courageux de tenter la chose, s’est cru dans son bon droit, dans le Droit, ce droit dont nos élites se gargarisent à chaque occasion pour critiquer, tancer, dénoncer ce qu’ils voient comme de l’extrémisme, de la haine ou de l’antisémitisme. Beaucoup d’esprits de qualité qui sont allés dans les écoles de la république et sont devenus professeurs, ont adopté cette belle théorie de la liberté d’expression dont le complément quasi religieux est la patience, la tolérance, voire la magnanimité envers ceux qui ne l’acceptent pas. Ainsi, croyant à la capacité de la Raison à démontrer quelque chose, ils s’imaginent, depuis en gros cinquante ans, que ce qui se conçoit bien non seulement s’énonce clairement, mais que cette clarté porte le nom magique de Lumières et que tout être raisonnable s’agenouillera devant. Or, dans le monde actuel, dans la France actuelle, vivent des millions de gens (pas seulement les musulmans mais surtout eux) qui n’ont rien à faire des Lumières et du bonheur qu’elles sont sensés avoir apporté à notre peuple. Pourquoi ? Ce n’est pas seulement le fait de ne pas être allé assez à l’école, ou le fait que les Français seraient anarchistes nés et rouspéteurs congénitaux ayant besoin d’un roi pour se tenir tranquilles, c’est le fait que ce qu’ils voient de plus en plus autour d’eux leur fait beaucoup plus penser à l’obscurité de l’égoïsme grandissant de toute une époque qu’à une aveuglante lumière. Là, je parle surtout des Français autochtones ("de souche" est de droite), des Français nourris de culture française dont Macron le pervers, pendant sa campagne, disait qu’elle… n’existait pas ! A ces Français, depuis cinquante ans, s’est ajouté une masse de gens étrangers à 95% d’origine maghrébine, donc imbibés d’Islam. Eux et leurs familles n’ont pas adopté les Lumières et selon toute vraisemblance, ne se sont pas éclairés uniquement par les livres de l’école mais au dur combat de la vie. Dur combat dont la religion est naturellement l’opium. Croire que des habitués à l’opium pourraient être sevrés, qu’ils baiseraient avec reconnaissance notre drapeau et son mythe piétiné, Liberté, Egalité Fraternité, était une dangereuse illusion. C’est cette illusion que les humanistes universalistes laïques français (ils sont les seuls en Europe à avoir cette manie), répandent en voulant faire croire, et se faire croire, que la raison universaliste est la loi fondamentale de l’humanité. Les professeurs de France et de Navarre ont raison au moins sur un point : l’éducation c’est tout. Un homme est son éducation, et sauf miracle (ou catastrophe), il n’en changera pas. Quand ce professeur a eu le cerveau lavé depuis l’école (et jamais rincé), il ne pourra jamais penser autre chose et prendra le risque de vouloir l’imposer à tous, deviendra, il faut bien le dire, un fanatique. Samuel était un fanatique de la liberté d’expression, un fanatique de la croyance en la raison, un fanatique de la laïcité. Il était à la fois un hussard noir et un homme vêtu de probité candide et de lin blanc. Il a peut-être cru à l’agneau de la fable buvant dans une onde aussi pure que sa volonté de bien faire, sans voir en aval le loup qui le guettait. En dépit de tous les arguments rationnels que dans sa classe de 4e il pouvait lui opposer, ce loup attendait le moment favorable pour le dévorer.

Avoir eu l’inconscience de prendre comme support de la liberté d’expression le scatologique, pauvrissime-dépourvu-d’humour-et-d’intelligence Charlie, lui a coûté la vie. Paix à son âme. Pour les âmes qui ne veulent pas tout de suite le rejoindre, je conseille de choisir des supports plus consensuels. Ou alors, on vire tous les musulmans extrémistes de France qui sinon continueront leur œuvre mortifère. On sait cela quand on est suffisamment imprégné du Coran et qu’on a fréquenté les Musulmans ailleurs que dans les livres.

Marc Gébelin