Paulson, secrétaire au trésor US, ou la confusion des espérances et des prévisions

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Henry Paulson, le secrétaire américain au trésor, se trouvait à Londres hier, le même jour où la Fed prenait sa décision de baisser ses taux d’intérêt. Paulson rencontrait ses équivalents français (la ministre des finances Christine Lagarde) et britannique (le chancelier de l’Echiquier Alistair Darling). Ils parlèrent donc de la crise.

Paulson, ancien banquier de Goldman Sachs et acteur très actif de la globalisation financière dans les années 1990, se montre assez confus dans ses prévisions sur la situation économique des USA (et du monde, ceci allant avec cela). Manifestement, il y a chez lui un conflit entre l’optimisme nécessaire au maintien en bon état de ses principes et à la politique officielle toujours souriante, et les réalités qui commencent à se faire pressante. Tout ne va pas si mal mais les rencontres avec les deux ministres ont été tout de même qualifiées d’«emergency meetings». On devrait se réparer pour des temps difficiles, mais les temps ne sont pas si difficiles que cela puisque l’économie demeure forte, mais l’économie a tout de même encaissé un choc sévère…

Enfin, pressé par la Française Lagarde d’accepter l’idée de nouvelles règles pour empêcher une nouvelle crise, Paulson a émis l’avis qu’il fallait plutôt ne pas trop se presser, ou bien ne se presser que doucement avant d’en arriver à des jugements asurés («we want to make sure we don’t rush to judgments»).

Extraits du Times du 18 septembre, une succession d’avis du secrétaire US au trésor…

«Investors should brace themselves for a prolonged period of market turmoil, Henry Paulson, the US Treasury Secretary, said yesterday as he held emergency meetings with the Chancellor and the French Finance Minister.

»…Mr Paulson insisted that the global economy remained strong despite the seizures in interbank lending, but admitted that the American economy would take a knock from the turmoil.

(…)

»Mr Paulson acknowledged that bad lending practices were to blame for the present financial crisis, which has been triggered by the high number of American homeowners falling into arrears on their mortgages.

»However, he added that “the whole world, including the US, has benefited from . . . credit availability”.

»Ms Lagarde had called for new rules to prevent a repeat of the credit turmoil, but Mr Paulson argued that “we want to make sure we don’t rush to judgments”.

»Mr Paulson ruled out an immediate recession…

(…)

»Mr Paulson described his country’s economy as “diverse” and “healthy”, with inflation controlled and growth good, and expressed confidence that growth would continue in the second half of the year. […] However, the financial turbulence will “extract some penalty” from the US economy, he said.»


Mis en ligne le 19 septembre 2007 à 13H27