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381Contentons-nous de compter les coups d’une situation surréaliste dans tous les actes qui la caractérisent. Surréalisme globalisé, surréalisme américanisé, surréalisme “irakisé” et surréalisme à Washington, et ainsi de suite tout aussi surréaliste ; et, bien entendu parce que c’est le plus d’entre tous, un président US complètement surréaliste lui-même, qui aurait fait le bonheur d’un Salvador Dali, qui aurait apprécié le “trrrès intérrressant comporrrtement déstrrructurrrantissime de ce surrréalistique prrrrésident amérrricanistique”.
Alors, Pelosi s’y met. Alors que GW Bush croit ravir la vedette du monde aux abois pour de nouvelles informations, alors qu’il reçoit les chefs militaires à la Maison-Blanche, “Madam Speaker”, accompagnée de son vieil ami, le député Murtha, dur de dur devenu anti-guerre et président de la puissante commission des forces armées de la Chambre, s’en va visiter de son propre chef et sans avertissement Bagdad et l’Irak. Elle rencontre le Premier ministre et visite les troupes. Les uns et les autres ne savent plus à qui ils ont affaire, qui commande ici, là-bas et maintenant…
Quelques nouvelles de la chose nous sont données par Tom Raum, de AP, le 26 janvier :
«House Speaker Nancy Pelosi's visit to Iraq is a clear sign the newly empowered Democratic Congress is not going to abide by the notion that foreign policy is the sole province of the White House.
»While President Bush met with military leaders in the Oval Office Friday, she and anti-war Rep. Jack Murtha turned up in Baghdad.
»The timing of the trip, from the Bush administration's point of view, couldn't have been worse. It came just days after the president asked Congress in his State of the Union address to give his revised Iraq strategy a chance to work.
»It also provided for dueling photo ops: Bush at the White House with his commanders and Pelosi and her congressional delegation in the heavily fortified Green Zone with Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki. The lawmakers also visited U.S. troops on what they billed as a fact-finding mission and one to “thank our troops.”
»While the administration did not take issue with the visit by Pelosi and Murtha, Bush on Friday had a message for congressional opponents who want to stop his plan to increase U.S. troop strength in Iraq. “I'm the decision-maker” on the war effort, he said.»
Que se passe-t-il? Explications du professeur Emeritus de politique à Princeton University, Fred Greenstein : «They see blood is in the water. It's sort of the idealized view: that politics stops at the water's edge and the president is commander in chief and the chief diplomat. But members of Congress see a president who is in his low 30s in approval, they need to be re-elected and they know what their constituents are for.» Notre explication : the bordel.
Littéralement, le pouvoir flotte quelque part entre le Capitole et la Maison-Blanche, tantôt à un bout du Mall, au pied du Capitole, tantôt à l’autre, vers la Maison-Blanche. Personne n’en fait un drame parce qu’il faut éviter au plus qu'il se peut de faire quelque drame que ce soit, qui accélérerait la chute dans les sondages ou compromettrait les élections de 2008. Le fait est simplement que la Constitution la plus proche de la perfection de l’histoire de la civilisation n’a pas prévu cela, — ni GW et 11/9, ni l’Irak, ni le 7 novembre 2006 et Pelosi. Le fait est que, par temps de crise climatique, il est impossible de prévoir le temps qu'il fera demain. Personne n’a rien prévu de ce qui se passe aujourd’hui et, aussi bien que pour le cas des perspectives de l’attaque bushiste contre l’Iran, pour celui de la situation du pouvoir à Washington vous êtes en terra incognita. Bonne promenade.
Mis en ligne le 27 janvier 2007 à 16H11