Perceptions européennes de la rencontre Merkel-Sarkozy

Nous parlons ici de la perception d’un événement, la rencontre du 3 mars entre l’Allemande Merkel et le Français Sarkozy, plus précisément sur la question de l’Union méditerranéenne. Il est par ailleurs difficile de fixer la signification dans les faits des résultats de cette rencontre sur ce point, tant ces faits sont vagues et portent sur des questions plutôt procédurières. Selon une source européenne, «cela justifie effectivement de donner une grande importance à la perception».

En général, la presse a présenté la rencontre comme une sorte de compromis entre les deux parties, avec la conclusion que le projet d’Union méditerranéenne est en partie vidé de sa substance. Par contre, dans les milieux européens et notamment à la Commission européenne, la rencontre est perçue comme une victoire de plus de Sarkozy. «Pour la plupart des observateurs dans la bureaucratie, observe cette source, Sarkozy a mis Merkel dans sa poche en acceptant des aménagements de façade, mais son projet reste solide et n’a pas changé. Quand les Allemands vont s’apercevoir qu’ils ont été manœuvrés, ils vont être furieux.»

Cette réaction, telle qu’on nous la rapporte, exprime un sentiment dominant de la bureaucratie et témoigne d’une façon plus générale de la perception qu’on continue à y avoir de Sarkozy. L’effondrement dans les sondages, l’impopularité du président français ne semblent pas avoir eu d’effets à cet égard. L’image qui subsiste de Sarkozy est celle d’un homme autoritaire, aux actions imprévisibles, qui parvient à imposer à ses partenaires ses propres conceptions, souvent d’une façon forcée.

Mis en ligne le 6 mars 2008 à 06H24