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543518 mai 2022 ( 15h50) – C’est la chronique d’Orlov, son texte sur la commémoration de la Victoire dans ce que les Russes nomment la Grande Guerre Patriotique, les défilés d’une ampleur patriotique inouïe de leur “Bataillon Sacré”, qui m’a engagé sur cette voie du raisonnement, par intuition dirais-je, aidé en cela, guidé dirais-je même, par les “événements” auxquels j’accorde l’importance spirituelle qu’on sait.
(En aparté : « A ce propos et cherchant une expression qui rende compte, en termes “opérationnels” pour nous, de l’idée que je veux exprimer, je parlerais même, d’une “souveraineté spirituelle des événements”. »)
Je pressentais aussitôt, ayant lu Orlov puis Finkelstein comme on va le voir, qu’il y a quelque chose de considérable, aujourd’hui, en 2022 avec Ukrisis, dans cette grande question de la mémoire de la Grande Guerre Patriotique. Je crois qu’une longue conversation de Norman Finkelstein avec Briahna Joy Gray, qui fut l’attachée de presse de Bernie Sanders lors de la campagne de 2020 (lors de l’émission radiodiffusée du programme ‘Bad Faith’ le 8 avril 2022) éclaire le thème que je voudrais développer ici.
Si l’on veut un classement idéologique de convenance (sans beaucoup de signification mais il faut rassurer les âmes sensibles), je dirais que nous sommes entre gens de gauche. Pour Grays, c’est l’évidence ; mais également pour Finkelstein, grand défenseur des Palestiniens (la conversion avec Gray se fait sur le fond d’une comparaison entre le sort des Palestiniens et l’Ukraine), mais surtout bien mieux connu comme un pourfendeur furieux de l’usage qui a été fait au niveau de la communication de la mémoire de l’Holocauste, avec l’aide zélée de quelques Juifs-institutionnalisés du domaine. Finkelstein est connue pour l’expression “Shoah Business” et son travail critique autour de cette activité. Si l’on voulait suivre notre classification hors des habituels anathèmes de communication (‘juif-antisémite’ selon la bienpensance), je dirais que Finkelstein est un Juif-dissident (ou Juif-antiSystème) contre les Juifs-Système qui utilisent la mémoire dans le but de favoriser les entreprises du Système.
Je vais donc reprendre quelques passages de l’intervention de Finkelstein lors de l’émission de ‘Bad Faith’ (podcast repris sur le site de Finkelstein et un verbatim repris sur le site du SakerUS le 15 mai). Le propos tourne effectivement autour de l’épouvantable massacre que les Russes (alors Soviétiques mais Russes et bien Russes) connurent lors de la Deuxième Guerre mondiale (parfois désignée WW-II en anglais, ou GM-II en français). Finkelstein parle également de son enfance dans le quartier de Long Island de Brooklyn à New York, où ses parents, juifs polonais émigrés, s’étaient installés, dans une population essentiellement faite de juifs russes émigrés. On note ces deux passages, et on verra plus loin qu’ils introduisent un thème fondamental.
« ... Quel est le contexte ? Le contexte est que l'Union soviétique, l'ancienne Russie, a perdu... les estimations sont d'environ 30 millions de personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les États-Unis, dont, si vous regardez des films américains vous jugez qu’ils ont gagné la Deuxième Guerre mondiale, ont perdu environ deux cent mille personnes. Le Royaume-Uni est le deuxième candidat-vainqueur de la Deuxième Guerre mondiale, il a perdu environ quatre cent mille personnes. L'Union soviétique a perdu 30 millions de personnes. Même ceux qui n'ont pas suivi de cours de sciences exactes peuvent calculer la différence entre plusieurs centaines de milliers et trente millions. Ce n'est pas un souvenir éteint et oublié pour les Russes... [...]
» Vous savez, ce sont pour moi... même à mon âge, ce sont des actes de déférence envers la souffrance de mes parents. Mes parents éprouvaient un amour très profond pour le peuple russe, car ils pensaient que le peuple russe comprenait la guerre. Ils comprenaient ce que mes parents ont vécu [dans le ghetto de Varsovie et à Auschwitz] pendant la Seconde Guerre mondiale, et il y avait donc une affection très profonde... Mon père a même, à la fin de sa vie, appris à parler couramment le russe parce que le voisinage [de Coney Island] était entièrement russe. Et vous savez, du polonais au russe on peut se comprendre, mais il a fait cet effort parce qu’il aimait le peuple russe. »
Ce contexte historique et personnel esquissé, qui situe la puissance émotionnelle et symbolique jusqu’au spirituel de cette question, autant des pertes subies par la Russie, que des relations entre Juifs et Russes dans le terrible contexte de la Deuxième Guerre mondiale, Finkelstein en vient au conflit actuel en Ukraine. Les arguments qu’il utilise sont délicats mais extrêmement significatifs et d’un poids considérable, même si l’on est en désaccord avec certains faits qu’il affirme. (Ainsi son affirmation que la Russie est « faible militairement » peut être contesté, mais beaucoup moins si pas du tout le fait de la puissance de l’OTAN et d’une présence nazie en Ukraine déterminant chez les Russes une peur “ancestrale” de l’invasion, dans ce cas en référence directe au terrible épisode de 1941-45.)
« Je ne dis pas que je suis d'accord avec l'invasion, je ne dis pas que ça s'est bien passé, mais je pense au moins une chose : l'invasion a montré... Vous savez ce que l'invasion a montré, Briahna, c'est que la Russie est en quelque sorte faible militairement, c'est pourquoi ils sont d’autant plus fondés d’avoir peur d'une Ukraine remplie de Nazis et soutenue par l’OTAN, et qui aurait probablement des missiles nucléaires à sa frontière. Et je pense que 30 millions, 30 millions de personnes... Écoutez ça : Je pense que 30 millions de personnes, c'est 30 millions d'arguments en faveur de la Russie. Maintenant, je ne vais pas dire, parce que je ne suis pas un général et je ne suis pas un diplomate, donc je ne vais pas... je ne suis pas un stratège militaire donc je ne vais pas dire que c'était la chose la plus sage à faire. Je ne vais pas dire que c'était la chose la plus prudente à faire. Mais je dirais, – et je n'ai pas peur de le dire car cela déshonorerait la mémoire de mes parents si je ne le disais pas, – je dirai qu'ils avaient le droit de le faire. Et je ne retire pas ces mots. Ils avaient le droit de le faire. Ils avaient, si je puis dire, le droit historique de le faire. 30 millions de personnes [tuées pendant la Deuxième Guerre mondiale], et maintenant ils vont recommencer, ils vont recommencer. Non, non, vous savez je ne peux pas aller dans ce sens, je ne peux pas aller avec ceux qui reconnaissent la légitimité des arguments de Poutine [sur l’extension de l’OTAN vers l’Est, dans un but agressif] mais qui ensuite qualifient l’invasion de criminelle. Je ne peux pas voir ça de cette façon. [...]
» Donc, pour les Russes, l'événement marquant du 19ème siècle est la guerre de 1812 et l'invasion de la Russie [par Napoléon]. Pour le 20e siècle, c'est la Deuxième Guerre mondiale, et rien que dans la bataille de Leningrad, juste Leningrad, pas Saint-Pétersbourg, juste Leningrad, un million de Russes ont été tués. Il y avait du cannibalisme ! C'est sérieux, la Seconde Guerre mondiale pour les Russes. Et vous voudriez que j'oublie tout ça ? accepter l’idée que c'est juste un fait insignifiant ? Un fait insignifiant ? Non ! Alors, demandez-vous ceci : dans tous les reportages que vous avez entendus sur l’attaque russe en Ukraine, tous les reportages que vous avez lus et écoutés, combien de fois avez-vous entendu que 30 millions de Russes ont été tués pendant la Deuxième Guerre mondiale ? Combien de fois ? »
La réponse de Gray est évidemment, comme nous en sommes tous témoins : « Très peu fréquemment. Et dans ce contexte [l’Ukraine], cela n’est jamais rappelé. » Finkelstein poursuit son intervention qui le conduit à une équivalence implicite, celle qui explique l’affection de ses parents et de tant de Juifs pour la Russie (« ... Ils [les Russes] comprenaient ce que mes parents ont vécu [dans le ghetto de Varsovie et à Auschwitz] pendant la Seconde Guerre mondiale, et il y avait donc une affection très profonde... »).
Cette équivalence est bien entendu celle du sort des Juifs et des Russes du fait des Nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il le dit enfin explicitement, sans écarter pour autant les interférences délicates (notamment l’argument de l’Holocauste souvent évoqué par les Israéliens au regard de leurs actes contre les Palestiniens autant que pour leur position dans la région où ils se trouvent) ; les mêmes interférences peuvent être évoquées pour le cas des Russes par rapport à leur intervention en Ukraine. Cette histoire terrible, ces terrifiants massacres et les extrêmes complications qu’ils ont engendrées, autant dans les psychologies et les mémoires, mais aussi dans les politiques avec les arrière-pensées et les intérêts en jeu, tout cela est absolument chargé de contradictions extrêmement difficiles à soutenir...
« Maintenant, vous pourriez me demander si mon argument ne justifie pas ce qu'Israël fait en raison de ce qui est arrivé aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ? C'est une question intéressante parce que le discours le plus émouvant, le discours le plus émouvant en faveur de la fondation de l'État d'Israël, de loin le plus émouvant, vous savez par qui il a été prononcé à l'ONU ? Il a été prononcé par le ministre des affaires étrangères soviétique Gromyko. Et il a dit que c'était un autre acte de générosité. [...] Alors dans ce cas, les Russes ont perdu 30 millions de personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale mais Gromyko dit que la souffrance des Juifs était différente, qu'elle était horrible. Voilà un Russe qui dit ça. Et il dit que si un État binational n'est pas possible, les Juifs ont gagné leur droit à un État. Donc je dis que j'ai appliqué la même norme. Maintenant, la façon dont Israël a exercé son droit d'établir un État en expulsant la population indigène, en s'appropriant leurs terres et en créant des ravages et de la misère pour génération après génération, décennie après décennie, non, je ne peux pas approuver cela. Mais oui, je crois... dans une correspondance récente avec des amis, j'utilise l'expression “Je pense que la Russie a le droit historique de se protéger”, non pas en violant le droit à l'autodétermination de quelqu'un d'autre, mais en le neutralisant, je pense que c'est légitime. »
On observera que cette évocation est pour partie une explication de ce qu’on a souvent observé des liens de la Russie de Poutine avec Israël, alors que la politique russe a souvent soutenu des adversaires d’Israël face à des actions israéliennes extrêmement critiquables sinon illégales. On placera le récent épisode Lavrov-Israël suivant l’initiative israélienne de médiation entre la Russie et l’Ukraine, dans la dynamique de cette espèce de mouvement de balance des relations passant de l’accord chaleureux au désaccord le plus affirmé et brutalement affiché, notamment par Lavrov avec les vraies-fausses “excuses” de Poutine.
L’on sent bien que dans tous ces cas, il s’agit de questions existentielles : autant la proximité historique de deux peuples d’‘Untermensch’ que les Nazis entendent exterminer ; autant la violente foucade de Lavrov vis-à-vis d’Israël dont il détaille certains soutiens à l’Ukraine de Zelenski, justement parce que le Russe croit, et veut rappeler à Israël, que dans ce cas il s’agit de ce qu’il juge être une bataille existentielle de la Russie.
Là-dessus, je voudrais apporter ma précision à moi. Finkelstein a raison, on ne rappelle guère par les temps qui courent, du côté inculte et ivre de sa propre propagande du bloc-BAO, les 30 millions de morts russes et la volonté des Nazies d’exterminer la race des ‘Untermensch’ russes. Mais on oublie, et là par contre largement du côté russe, les circonstances singulières de 1941. D’une façon générale, peut-être parce qu’ils en ont fait leur histoire intouchable et que Staline est classé bienfaiteur de la Russie dans leurs manuels scolaires, les Russes ne rappellent pas assez qu’ils ont été les premières victimes du communisme, bien avant les Polonais et autres pays baltes, bien avant tout ce que le bloc-BAO nous décrit des horreurs du communisme.
Il y a une assimilation perverse entre le régime communiste selon ce qu’il fut à l’origine, – léninisme puis stalinisme, – et le peuple russe lui-même, qui fut soumis, décimé, emprisonné, terrorisé pare ses maîtres communistes. Ainsi oublie-t-on ce formidable tournant de juin-août 1941, lorsque Staline, frappé de stupeur et tombé en dépression sous les premiers coups de l’attaque allemande, se décida à faire appel à son peuple russe martyrisé par lui-même, pour en appeler à ses “petites sœurs” et “petits frères”, rétablir les grades, les honneurs et les souvenirs de l’armée tsariste, et en appeler à la Sainte-Russie. C’est cette Russie ressuscitée qui se leva et offrit l’incroyable résistance qui aboutit à la destruction de la machine de guerre allemande, accomplie dès la fin 1943, bien avant que les forces américanistes et hollywoodiennes vinssent gagner la guerre sur les plages de Normandie.
En 2014 avait paru ce texte (le 21 novembre 2014) où l’on retrouve, il me semble, tous les facteurs fondamentaux constituant le combat existentiel que juge affronter en Ukraine la Russie (et non pas le communisme, diable ! Et au diable toutes ces références à la Guerre Froide qui impliquait l’URSS et non la Russie). J’y avais introduit une référence aux ‘Mémoires’ de Chostakovitch (mort en 1975), parus en 1978 et rédigés par le dissident Viktor Solomon. (Finalement, après une polémique, la véracité de ces mémoires fut confirmée par Maxime, le fils de Chostakovitch.)
Il y est fait directement et fortement allusion, par le sentiment tragique et inspiré du compositeur, selon cet extraordinaire paradoxe : l’attaque existentielle contre l’URSS, parce qu’elle obligea Staline à “ressusciter” la Russie, c’est-à-dire en termes postmodernes à “canceller” la “cancellation” du passé historique et spirituel de la Sainte-Russie par le communisme marxiste-léniniste, avait contribué décisivement à donner à la Russie la force de combattre. La Russie retrouvait sa vérité-de-situation, tant il est vrai que pour se battre à mort contre la menace de l’annihilation, il fallait qu’elle ressuscitât symboliquement d’abord.
‘dedefensa.org’ du 21 novembre 2014 : « Dans ce cas [de l’Ukraine en 2014], surtout avec la Russie, la psychologie et le patriotisme jouent un rôle absolument fondamental, parce qu’en Russie la psychologie et le patriotisme ont directement partie liée avec l’inviolabilité de l’espace (l’espace immense du pays) qui est le fondement de l’affrontement géopolitique, et l’assise spirituelle (la Sainte-Russie et la suite), qui apporte le facteur sacré “de communication”. L’Ukraine a brutalement réveillé toutes ces données et des constats simples montrent comment les Russes s’approprient les instruments les plus vulgaires de dissolution du Système (du capitalisme) pour les retourner contre le Système (voir le 16 octobre 2014, “Le Système retourné contre lui-même par la Russie“). C’est un caractère fondamental de l’âme russe, et un avantage paradoxal de son fatalisme qui lui évite le désespoir, que sa capacité à se redresser dans les instants de plus grand danger contre l’espace russe et la spiritualité russe. Quant aux craintes qu’on pourrait nourrir devant la prétendue vulnérabilité des Russes parce qu’ils auraient goûté aux attraits faussaires de la civilisation-Système (contre-civilisation), elles nous semblent déplacées ; non seulement les Russes se sont déjà sorties d’une telle offensive dans les années 1990, mais ils se trouvent désormais devant une autre perspective, des poussées furieuses qui seront et sont déjà d’une brutalité propres à exalter l’âme russe. Le précédent de 1941 doit être à l’esprit, pour ce qui est de la situation d’une Russie terriblement affaiblie face à un danger brutal : un peuple anesthésié, fracassé, déstructuré par la plus épouvantable terreur stalinienne (la Iejovtchina, la Grande Terreur des années 1936-1939), retrouvant instantanément toutes ses qualités pour se dresser contre l’Allemagne. A côté de cela, les calculs géopolitiques type-BAO et les calculettes sur le taux du rouble et le prix du pétrole constituent des arguments dérisoires...
» (On doit lire les ‘Mémoires’ de Chostakovitch, observant combien l’attaque allemande de juin 1941 fut une “libération” pour le peuple russe, presqu’un moment d’enthousiasme et de bonheur parce qu’elle plaçait soudain ce peuple, après l’univers fantasmagorique de la terreur stalinienne, devant une “vérité de situation” – le destin de la Russie, – avec laquelle on ne transige pas et par laquelle l’existence acquiert un sens indiscutable.)
» Parce que, enfin, – revenons à l’essentiel, – le Système ne veut plus, ne peut plus attendre, et il porte en lui l’inéluctabilité de l’agression brutale contre la Russie. C’est là où il (le Système, essentiellement sous la forme des USA) risque de se perdre. (“Il y a trois ou quatre possibilités d’effondrement de l’Empire. Une guerre contre l’Iran est l’une de ces possibilités...” disait le chef des néo-sécessionnistes du Vermont, le 26 avril 2010 ; il est facile de remplacer l’Iran par l’Ukraine et par la Russie, pour renforcer plus encore la possibilité évoquée.) Pour autant et dans cette occurrence, – le Système effondré, – nous ne saurons rien, absolument rien de ce qui suit. Nous serons devant une tabula rasa. Faut-il se lamenter devant tant d’inconnu ? Ce n’est pas notre cas parce que la tabula rasa, c’est l’essentiel pour notre sort immédiat, aura été débarrassée de tous les poisons que le Système avait réussi à mettre ensemble. »
Concernant cet ardent débat, dont l’ampleur dépasse tout ce que nous avions vu selon ce qu’il nous reste de notre mémoire “cancellée”, c’est-à-dire malgré l’aspect extraordinairement réducteur par son amas de mensonges que dispense la communication moderniste, l’inévitable constat est que Ukrisis nous place devant un formidable défi : le retour de la conscience du tragique (la conscience que l’histoire est tragique, ce qui est déjà implicite lorsqu’on parle de métahistoire). A ce jeu-là, les Russes, qui sont habités par la tragédie du monde, ont d’innombrables longueurs d’avance tandis que le bloc-BAO, plus anglo-saxon que jamais, se noie dans une colossale tragédie-bouffe, à coups de $trillions à l’effigie de Biden et de ‘hollywoodismes’ divers et variés.
C’est alors un fait d’évidence qu’il existe « une “souveraineté spirituelle des événements” », lesquels (événements) ne s’embarrassent ni de nos gémissements, ni de la psalmodie de nos leçons de morale. Petit homme, reste où tu es et tout est bien.
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