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23051er septembre 2016 – Ecrivant ou lisant, je ne sais, le titre de ce texte du 31 août à propos d’un article incendiaire du Jerusalem Post contre notre fascinant compère Georges Soros, si souvent présent dans ce Journal-dde.crisis, il m’est apparu à l’occasion d’un petit temps de la réflexion qu’il ne serait pas inutile de chercher à expliquer jusqu’aux causes les plus dissimulées l’emploi du Khaos grec plutôt que le “chaos” français comme cela serait venu normalement sous la plume. Au départ, bien sûr, puisque l’emploi était évidemment voulu, il y a la recherche innocente d’un effet, un jeu de prononciation, – que cette prononciation soit juste ou pas, qu’importe. Je dis “sorosse” plus que “soro” certes, et avec, quand j’emploie ce mot, l’habitude de dire “khaosse” et non “khao” (et “kao” plutôt que “kaosse” bien entendu, pour le cas français) ; bien, tout cela c’est du jeu de l’effet mais bientôt se pose la question du sens, parce qu’il y a si souvent un sens caché dans les mots et dans l’emploi des mots que vous faites, à votre insu, éclairé par l’intuition, et le découvrir est souvent source d’illumination ; le mot parle de lui-même par lui-même, et pour se faire entendre, avant que vous le fassiez parler ; ainsi avez-vous l’occasion, que dis-je le devoir de faire votre miel de l’esprit en l’écoutant attentivement.
Je sais approximativement, sans bravoure ni trop m’y risquer que Khaos désigne, chez les Grecs, l’espèce de néant à l’origine du monde, ou bien le Rien à l’origine du Tout, ou bien l’Unique, ou le Principe Unique selon la Tradition primordiale, ou bien ou bien... (Ou bien encore, selon mon entendement, “la non-essence d’au-delà de l’essence” que décrit Pseudo-Denys l’Aéropagite : « [...C’]est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par delà toute intelligence.»)
Ainsi de Khaos et selon une approche plus retenue mais néanmoins avec quelque lumière certaine, selon Jean-François Gautier dans Le sens de l’Histoire, (Ellipse, 2013) : « Comment interpréter cette figure dans les langues modernes ? Le terme français ‘chaos’ ne convient pas : il désigne un désordre, sans plus. D’éminents professeurs traduisent ‘Khaos’ par Espace ou par Faille. Aucune de ces propositions n’est vraiment satisfaisante. Chacune suggère une grandeur, ou une potentialité de métrique – fût-elle envisagée de manière négative, ou privative. Or même l’Abîme et la Béance ont des bords. Et la situation est telle, à ce moment initial du poème d’Hésiode, que ce qui est habituellement désigné comme de l’espace n’existe pas encore. Le terme ‘Khaos’ évoque autant, dans ses sources mythologiques, un vide physique que le fait psychologique de “rester bouche bée”. Aussi bien peut-on se rapprocher de l’antique en changeant radicalement de registre et en traduisant ‘provista Khaos genet’ par “D’abord, ce fut Indéchiffrable...” »
Comme l’on voit, il s’agit du terrain des hypothèses les plus hautes de ce que peut concevoir l’esprit du symbolique et de la métaphysique lorsqu'il explore la Mystique pure, et aussi de la perspective la plus large jusqu’à n’avoir plus de bornes qui se puisse concevoir dans le champ exploré, et l’hypothèse que justement l’esprit ne peut concevoir. Même si je diverge un peu sur le sens que monsieur Gautier donne au mot “chaos”, le différenciant du mot “désordre” comme on l’a vu, je conçois évidemment que le mot Khaos est d’une ampleur infinie, effectivement indéchiffrable pour l’esprit comme elle est inconcevable et incompréhensible par lui. Notre souffle repris, admettons qu’on puisse envisager, avec toutes les réserves qui s’imposent, ce terme infiniment impénétrable de Khaos pour l’improbable Soros, lui qui est également humain, trop humain... Ainsi utilisant ce terme énigmatique, et passant de la fonction opérationnelle complètement incompréhensible de Soros comme la décrit bien le Jerusalem Post, le personnage-Soros devient-il complètement objet symbolique du propos, c’est-à-dire objet symbolique d’une époque catastrophique que nous ne parvenons en aucune façon à comprendre selon nos instruments rationnels, que notre esprit s’il en reste à lui-même n’a plus la capacité d’embrasser, sans parler certes d’espérer la comprendre.
Même l’hypothèse “le Diable“ ne suffit plus, sinon à la considérer effectivement dans le champ symbolique que nous avons envisagé : Soros comme symbole et non comme personnage. Cela implique que ses agitations de milliardaire retors, ses “plans” divers de spéculateur devenu philanthrope-comploteur, ses ambitions de mégalomane (ainsi le JP le définit-il), n’ont strictement aucun effet ni aucune importance sur l’essentiel des choses. Il n’est là que comme agitateur-symbole d’un courant qui le dépasse, comme “idiot utile”, certes suprême mais extrêmement sot, d’un bouleversement catastrophique...
“Idiot utile”, effectivement, l’expression m’est venue comme très bienvenue parce qu’il est lui-même, Soros, accusé de manipuler des personnages et des institutions chrétiennes et catholiques, d’en faire des “idiots utiles” de ses “ambitions” décrites rapidement et évidemment comme subversion totale et éminemment diabolique du discours religieux. Il y a là-dessus un article de Breitbart.News du 31 août 2016, relayant un article furieux, dans le Washington Times, du Père Robert Sirico, fondateur de l’Action Institute (catholique, bien entendu) dans l’État du Michigan. A partir de nouvelles contenues dans les e-mails Soros-OSF et les accusations qui les accompagnent dont la presse-Système US n’a surtout pas dit mot, on peut penser que l’ensemble ne déplaira pas ni n’étonnera bien entendu ceux qui portent un regard plus que suspicieux sur l’Église du temps courant et sur le pape François d'aujourd’hui, avec accusation d’être un antipape à la clef. Cela ferait de Soros-François un drôle d’attelages d’“idiots utiles” réciproques, disons du Diable, mais bien au-delà dirais-je moi, “idiots utiles” réciproques d’une forme symbolique d’un Khaos où se dé-constitue et se reconstitue d’un même mouvement notre époque pour nous signifier que les événements en cours conduisent à une sorte de renouvellement de tout et du Tout, cette chute générale et précipitée, comme ces animaux qui viennent se suicider en se jetant dans le vide selon un instinct immémorial, notre-chute dans le Rien pour que les choses se re-mettent en place, pour imposer et signifier un nouveau Tout ; Chute et Cycle ainsi bouclés...
Symbolisme tout cela, certes, et le diabolique-Soros comme symbole-en-chef, un peu comme on dirait chef-de-gare si l’on voit ce que je veux signifier... C’est-à-dire qu’il y a chez lui, chez ce personnage qui me fascine par sa justesse symbolique dans ses actes et ce qu’il en prétend implicitement, parfait dans cette époque précisément avec ses innombrables bassesses qui s’enfoncent plus bas que bas, il y a chez Soros des aspects à la fois effrayants et lucifériens car son action déstructurante et dissolvante n’est pas une image ; et aussi, pas moins présents, des aspects à la fois dérisoires et illusoires aux yeux de l’enjeu cosmique dont je parle, dont on est obligé de parler si l’on veut tenir un discours qui tiennent compte de ce qu’on ressent de l’importance formidable du Moment de l’“histoire du Tout” revenu au Rien avant une nouvelle éclosion... Il y a un abysse effectivement entre ce Soros-terrestre qui prétend à bien plus haut que lui, le Diable opérationnel disons, avec toutes ses initiatives, tout son fric frelaté réparti en prébendes selon un plan de comptable, sorte de démiurge-inverti, ses tentacules dans tous les sens, sa posture d’araignée tissant sa toile “où trône Hillary-emprisonnée” (Hillary étant le bon coup du moment, si j’ose dire) ; et puis les résultats de toutes ses intrigues, foireux, catastrophiques par rapports aux “valeurs” qu’il affiche, par exemple lorsqu’il nous pond une Ukraine mille-fois plus type-Ianoukovitch que du temps de Ianoukovitch, une “Kiev-la-folle” de basses fosses qui devient absolument dérisoire, qui part en guerre tous les trois jours en accouchant d’un avorton sans queue ni tête, ni chenilles cliquetantes, qui barbote dans l’impuissance et le dérisoire de sacorruption de souk, qui emmerde infiniment tous ses bailleurs de fonds et ses fournisseurs en “valeurs” avec ses caprices d'idiot congénital-attardé, etc.
...Par contre oui, par le chaos par lui ainsi avancé, multiplié, dans le sens où il importe que ce chaos accélère et accélère encore l’effondrement du Système avec ses spasmes déstructurants et dissolvants qui se retournent contre lui, le Système, en un gracieux mouvement d’autodestruction, puisqu’il n’y a plus que lui, le Système, qui soit structuré, alors oui, Soros le symbole-en-chef devenu chef-de-gare cela a du sens... L’insensé fait sens si j’ose dire en une formule bien de notre temps et bien de chez nous, et le Diable, enfin venu à son terme, n’est plus que “sottise” de lui-même, lui qui ne peut s’empêcher de « de laisser échapper toujours quelque [bouffonne et colossale] sottise qui est comme sa signature ».
... Après tout, je sais bien pourquoi il me fascine : pour qu’un personne d’une telle médiocrité puisse prendre une telle importance d’apparence jusqu’à sembler symbolique, au point qu’on songerait sans sombrer dans le ridicule de parler du Diable et de Khaos à son propos, il faut que l’époque des Temps Présent soit animé des soubresauts les plus immenses et les plus pressants et alors elle prend le premier-venu ramassé dans les corbeilles des Bourses les plis douteuses pour nous le faire savoir. C’est fait.
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