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341Après la fin de semaine qu’a connue le Royaume-Uni, sous les attaques de ce qu’on désignait comme le début d’une vague terroriste de type apocalyptique, certains constats et certaines appréciations permettent de regagner la réalité. Nous y constatons qu’à défaut de vague terroriste, il y a eu une vague virtualiste avec une forte composante médiatique. Mais l’effet est bref.
L’un des premiers constats est que la population a bien de la peine à partager les alarmes de ses dirigeants et du système dont ils dépendent. A cette lumière, les appels des ministres et Premiers ministres divers à la mobilisation et à la vigilance, suivis des appels au calme quand on croit avoir été trop loin, paraissent avoir évolué dans un monde à part, une bulle si l’on veut. En fait, la population ne s’est pas affolée, elle n’a pas paniqué ; elle n’a même pas eu besoin de s’armer de résolution comme à l’été 1940. Non, elle s’en fout.
Une chronique de Gideon Rachman dans le Times d’aujourd’hui, nous présente effectivement un spectacle londonien bien différent de la frénésie qui s’est emparée des officiels et des médias pendant trois jours :
«The threat level in Britain is “critical”. This means that a new terrorist attack could be imminent. Would-be car-bombers are said to be still at large. Iraq-style terror tactics have arrived.
»But the British public seems to be more worried about the threat from the domestic tabby than the menace of suicide bombers. Checking the BBC website on Monday for news of the latest arrests, I noticed that the “most read” story in the UK was headlined: “Experts warn on cat allergies.” Terrorism did not make it into the top five.
»Certainly the Londoners I travelled to work with did not seem terrified – or even particularly anxious. The crowds on the Tube were, as usual, immersed in their free newspapers and insulated by their iPods. People seem to have decided that the “British” thing to do (to use our new prime minister’s favourite word) is to stay calm. But the commuters around me were not putting on a brave face. They seemed genuinely relaxed.»
Effectivement, l’intérêt de ces remarques est bien qu’il n’y a pas eu un calme de la population par volonté de comportement face au terrorisme mais simplement le calme de ceux qui ne croient pas à un danger grossièrement, hystériquement enflé comme il le fut. Là aussi, il y a “deux mondes” : celui de nos dirigeants et de leurs serviteurs médiatiques (ou vice-versa), qui croient vraiment à la fable de la guerre contre la terreur ; celui de la population de tous les jours, qui tient le terrorisme pour un de ces dangers de la vie quotidienne comme il y en a beaucoup et qui observe le monde étrange de ses dirigeants hystériques face à la “menace”.
Rachman termine par le conseil qui va de soi : «The terror threat will be with us for years. In dealing with it, the Brown government should take its cue from London’s commuters. Keep calm.»
Mis en ligne le 3 juillet 2007 à 08H54
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