Psychanalyse rapide de Jospin et du rôle du Président

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Une des rares bonnes émissions de talk show politique en France est l’émission “Ca se dispute”, sur I-Télé (chaque vendredi à 11H30, repassant le samedi et le dimanche). Présentation de Victor Robert, avec Nicolas Domenach, de Marianne, et Eric Zemmour, du Figaro.

Cette fois (le 3 novembre), ils ont notamment parlé de Jospin. Zemour rapportait cette confidence de Jospin à un proche, selon laquelle «Jospin disait qu’il avait bien plus de pouvoirs comme Premier ministre qu’il n’en aurait jamais s’il était président». Là-dessus, Robert enchaîne en rapportant qu’il avait fait in illo tempore la dernière interview (avant sa mort) de Mireille Jospin, la mère de Lionel, qui lui avait confié : «Mon fils ne sera jamais président, parce que président ce n’est pas un métier, tandis que Premier ministre c’est un vrai travail.»

Les commentateurs tombèrent d’accord (ils se disputent bien moins que ne laisse entendre le titre de l’émission) pour observer que Jospin n’avait aucune proximité avec “le peuple” et, par conséquent, aucun goût pour l’incarnation, et peut-être aucune capacité d’en acquérir s’il venait un jour à la fonction suprême. (“Incarnation”, dans le sens où la fonction du président, en France, est d’abord dans l’incarnation du peuple et, par conséquent, de la nation. Effectivement, président ce n’est pas un “vrai métier”.)

Vite dit, mais pas faussement, il s’agit d’une bonne explication de l’impression d’échec que laisse Jospin dans la vie politique française, même si sa vie politique est plus que bien remplie ; et, surtout, une juste explication de la spécificité que constitue la vie politique française, toute entière dominée par cette autorité légitimée par l’incarnation qu’est le président. Effectivement, l’exception française malgré la médiocrité de sa vie politicienne courante.


Mis en ligne le 5 novembre 2006 à 08H19