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5595• Mais la poule a finalement eut ses dents et il va lui falloir apprendre à pondre des œufs non-carrés, plutôt d’une forme oblongue défiant les mathématiques les plus élaborées. • On veut parler ici des tournants à 180° s’imposant à certains désormais, pour tenter de prendre en marche le train de la réalité de la situation en Ukraine. • Dans quel état le Médium général de l’Occident-fictif se trouvera-t-il après un si long séjour dans les la caverne douceâtre du simulacre ? • Comment regagner la confiance de soi en soi et s’effondrer avec une certaine douceur ?
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On ira aujourd’hui consulter Larry S. Johnson, cet ancien officier de la CIA qui est l’une des voix prépondérantes de la Résistance opérationnelle “séreuse” concernant la guerre en Ukraine, sur le champ de bataille de l’information. Johnson signale des faits dont il considère, à juste titre pour notre compte, qu’ils constituent une amorce également “sérieuse” du renversement nécessaire du simulacre monté par le Système autour de l’Ukraine et de la démonisation absolument satanique, – démon pour démon, – de la Russie et de Poutine..
C’est en effet un formidable enjeu, avec “de l’autre côté” une armée de crétins zombifiés classés selon les critères établis par l’Intelligence Artificielle, armée constituée aussi bien de journalistes officiels que des diverses élites du bloc-BAO, de l’Occident-fictif/festif, des restes fort-puants de la civilisation qui a prétendu allumer les Lumières du monde jusqu’au court-circuit général. Toute cette horde se trouve de plus en plus confrontée à la nécessité de développer de plus en plus nettement le parfait contraire de ce dont elle nous a aspergé pendant des mois, suivant des années, et jusqu’à quelques décennies & siècles pour certains.
Les questions posées dans notre ‘chapô’ sont énoncées d’une façon volontairement complexes et énigmatiques...
« Mais la poule a finalement eut ses dents et il va lui falloir apprendre à pondre des œufs non-carrés, plutôt d’une forme oblongue défiant les mathématiques les plus élaborées. [...] Dans quel état le Médium général de l’Occident-fictif se trouvera-t-il après un si long séjour dans les la caverne douceâtre du simulacre?»
Ces questions signifient : comment vont-ils faire pour faire oublier ce qu’ils ont écrit quelques jours avant le lendemain de la veille à propos des événements militaires et hautement moraux qu’on suit en Ukraine, pour tenter de prendre en marche « le train de la réalité de la situation en Ukraine » ? La réponse est sans doute assez simple : en n’en disant rien qui vaille, en passant d’un wagon l’autre comme si leur ticket pour Washington valait également pour un petit passage à Moscou avant de retourner à Bruxelles où grondent les fureurs belges& migratoires. En un sens, il importe peu de savoir cela(“comment vont-ils faire...”), mais il importe de mesurer l’évolution de la “substance” absolument caoutchouteuse, voire en papier mâché et mouillé, qui est désormais l’essentiel composant de leur psychologie. La presseSystème, – car c’est d’abord d’elle qu’il s’agit, – est une fidèle et obéissante serveuse du Système, mais son habileté, sa finesse et son Intellect sont en phase de complet effondrement. Ainsi, l’instrument d’influence qu’elle constitue est d’une fort-douteuse efficacité.
Lisons et écoutons Johnson en deux actes plus un, – un Johnson qui a “marché” parce que c’est en fait d’influence tout bénéfice pour la cause de la Résistance qu’il se fasse reconnaître comme “interlocuteur valable”... Il est d’ailleurs probable qu’il ne soit pas au courant de grand’chose de cet arrière-plan, et d’ailleurs il s’en fiche.
Que se passe-t-il ? A première vue : “Nous allons laisser faire ces affreux Iraniens qui prétendent faire se parler un infect traître de la CIA et un honnête représentant des Ukrainiens à l’étranger, qui a l’heureux avantage et la présence d’esprit de s’être installé aux États-Unis pour accomplir son honnête labeur”. Le résultat est néanmoins une résurrection du dialogue qui n’est pas pour plaire au gouvernement US. Il y a donc autre chose qu’une manigance américaniste-foireuse...
Les Ukrainiens avaient fait allusion à cette proposition iranienne et leur intention de pousser l’Ukrainien Andrij Dobrianski, directeur du Comité du Congrès ukrainien d'Amérique à accepter. Les américanistes s’y sont vigoureusement opposés, probablement surtout l’équipe Blinken. Les Ukrainiens ont fait comme s’ils n’avaient pas entendus, car aujourd’hui ils savent qu’ils jouent leur peau, et montrer de l’ouverture d’esprit vers les Iraniens n’est pas de si mauvaise tactique... Voici le passage de présentation de Johnson, qui est en-dehors de ces machinations ukraino-américanistes même s’il en use :
« Il revient aux Iraniens l’honneur d’avoir autorisé un véritable débat télévisé sur l'Ukraine. J'ai accepté une invitation à passer sur Press-TV, qui est la version iranienne de The Voice of America, sans savoir qu'Andrij Dobrianski, directeur du Comité du Congrès ukrainien d'Amérique, passerait en face de moi. Ce fut une agréable surprise. Contrairement à CNN, MSNBC, Fox News et la BBC, les producteurs de cette émission de Press TV n'ont pas fait de pré-interview pour déterminer ce que j'allais dire. Allez savoir pourquoi, – une émission de télévision financée par l'Iran qui n'exige pas que l'on prête allégeance aux vues du gouvernement iranien !
» Il fut un temps, aux États-Unis, où l'on pouvait voir un échange comme celui-ci sur la plupart des chaînes du câble et des réseaux. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ceux d'entre vous qui regardent les journaux télévisés américains se souviennent-ils de la dernière fois où une personne opposée à la politique américaine en Ukraine a été autorisée à débattre de la question ? Doug MacGregor avait l'habitude d'obtenir une interview occasionnelle avec Tucker, mais cela a pris fin lorsque Tucker a été licencié. »
C’est parce que nous sommes bien partis sur la nouvelle du débat Johnson-Dobrianski que nous enchaînons sur une déclaration mise en évidence par Johnson, du Air Vice-Marshall, Sir Sean Bell. Celle de ses déclarations que Johnson prend en otage est d’autant plus intéressante que Sir Sean, qui est un consultant régulier de ‘SkyNews’, a des jugements très variables sur le sujet de la guerre d’Ukraine et continue à suivre la voie de la démonisation, sur certains axes comme celui de l’insupportabilité démoniaque de Poutine (“Il faut aider les Russes-pas-si-mauvais-après-tout à se débarrasser de Poutine”). L’“aveu” de l’Air Vice-Marshall n’en est donc pas un, il suit les différents méandres de la narrativeSystème et celui que nous offre Johnson est tout à fait valide, ainsi que la conclusion qu’il en tire qu’un jour prochain l’Ukraine deviendra un Afghanistan 2.0 pour ce qui est du dégagement en urgence...
« Voici un extrait de la vidéo à laquelle j'ai fait référence dans mon échange avec Dobrianski. Le vice-maréchal de l'air britannique à la retraite Sean Michael Bell s'est montré hier sur Sky News et s'est radicalement écarté de son analyse du scénario optimiste précédent, dans lequel il insistait sur le fait que l'Ukraine triomphait de ces ignobles Rooskies.
» L'aveu candide de Bell est un feu rouge clignotant qui signale un changement radical dans la narrative occidentale. Il n'a pas proposé cette interprétation de son propre chef. Le message précédent sur le triomphe inévitable de l'Ukraine sur la Russie est mort. Bell et d'autres aux États-Unis et à l'OTAN affirment clairement que l'Ukraine échoue parce qu'elle a refusé de suivre les sages conseils militaires de l'OTAN. Le décor est planté pour larguer l'Ukraine et la laisser se débrouiller avec la Russie, de la même manière que les États-Unis (et l'OTAN) se sont retirés de l'Afghanistan. Nous nous nous dirigeons vers la sortie avant de déclarer “Mission accomplie”. »
Ces derniers mots de Johnson, comme tant d’autres commentaires dans ce sens, nous conduisent aux rumeurs de négociations qui n’ont jamais été aussi nombreuses.
Le 26 juillet très longuement, puis le 28 juillet à nouveau ; puis encore de manière parcellaire, Mercouris parle d’un article énigmatique et confus à la fois paru dans ‘Moscow Times’, le journal russe en lange anglaise (passé pour son édition de Moscou aux Pays-Bas) le plus anti-Poutine, le plus ‘atlantiste’, donc du russe le plus antirusse si l’on veut. Cet article présente l’interview d’un ou de plussieurs ex-diplomates US, des réalistes, à la recherche de négociations avec la Russie. Il parle d’un entretien avec Lavrov à New York où le ministre russe se trouvait pour l’ONU, dans un cadre désigné comme les ‘Moscow Talks 1.5’. Interrogée sur la chose, Maria Zakharova, la porte-parole superstar de Lavrov, qui n’a pas sa langue dans sa poche et a oublié d’être bête lorsqu’il s’agit de relations internationales, Zakharova qui est un véritable ministre-adjoint pour les communications ; répondant à la question, Zakharova a ridiculisé cette idée des ‘Moscow Talks 1.5’, d’une façon péremptoire et sans appel.
Mercouris raisonne habilement sur le sujet et finit par estimer, ce qui se comprend et ne dément ni la logique ni d’éventuelles autres sources, que Richard Haas, démissionnaire de la présidence du CFR (voir le 4 juillet), est une des têtes de cette initiative. Haass a montré, lorsqu’il a annoncé son départ de la présidence du CFR, qu’il cherche à tout prix une sortie de crise des USA dans l’affaire ukrainienne, pour pouvoir affronter la crise intérieure du système de l’américanisme. Ce qu’on écrivait le 4 juillet ?
« ... “Au cours du siècle dernier, l'Amérique a connu d'autres périodes de division et de discorde – [la Guerre Civile et les lois] Jim Crow, le maccarthysme, le Vietnam, les droits civiques, le Watergate. Les assassinats, les émeutes et la guerre qui marquèrent 1968 viennent souvent à l'esprit comme une année singulièrement misérable dans la vie de la nation. Mais Haass considère que ce moment [la crise actuelle] est encore pire. “Il ne s'agissait pas de menaces contre le système, contre le tissu social”, a-t-il déclaré. “C’est pourquoi je pense que ce moment est plus important”. »
» En d’autres termes encore plus précis, Haass a fait écrire au New York ‘Times’, qui s’interrogeait pour savoir quel était l’ennemi le plus redoutable pour le monde entier et, surtout, pour les États-Unis eux-mêmes :
» Mais alors qu'il se retire après deux décennies à la tête de l'organisation privée américaine la plus réputée dans le domaine des affaires internationales, le Docteur Haass est parvenu à une conclusion inquiétante. Le danger le plus grave pour la sécurité du monde à l'heure actuelle ? La menace qui lui fait perdre le sommeil ? Les États-Unis eux-mêmes. »
Cet aspect des choses et cette affaire fumeuse des ‘Moscow Talks 1.5’ conduisent effectivement Mercouris à parler de négociations dans l’ambiance générale qu’on a vue, où tout le monde étudie le moyen de négocier le virage nécessaire qu’exige la narrative. Et, sur ce point, Mercouris ne cache pas, le rire au coin des lèvres, que l’on est vraiment très loin de la coupe aux lèvres : autant les USA semblent de plus en plus proches de vouloir une négociation à tout prix, autant les Russes s’en éloignent très, très vite...
Ainsi, Mercouris dit-il le 26 juillet (fin de la vidéo), après avoir parlé à nouveau de l’article du ‘Moscow Times’ :
« ...Quand nous serons arrivés à un accord sur une position commune du côté de l’Ouest [entre les neocon extrémistes et les réalistes] pour ouvrir des négociations avec la Russie... on peut être sûr que ce sera un échec [avec la Russie], parce que cette “position commune” aura abouti à des conditions que les Russes n’accepteront en aucun cas ! »
Dimitri Medvedev a écrit un long article dans le journal officiel du gouvernement, ‘Russia Gazeta’, où il détaille les conditions que les Russes jugent non-négociables pour aboutir à une fin du conflit :
« Les Russes veulent une restructuration du système politique ukrainien, quelque chose qui est complètement au-delà de ce qui fut négocié en mars 2022 à Istanboul !... Mais Medvedev parle aussi de la nécessité d’une modification complète de la structure de sécurité en Europe, c’est-à-dire de l’OTAN, de son but, de sa raison d’être, etc... »
Bref ! Medvedev parle de la nécessité de la suppression de l’OTAN telle qu’elle existe comme condition d’établir une structure de sécurité acceptable en Europe ; et ce dernier point étant, pour les Russes, une condition nécessaire voire non-négociable de la fin de la guerre en Ukraine et du rétablissement de la paix.
C’est dire si l’on est loin, très loin d’une sortie de crise en Ukraine, simplement parce qu’il ne s’agit plus d’une “crise en Ukraine”. Comme prévu, ‘Ukrisis’ a diablement morphé... Elle a morphé très largement à toute l’Europe, à tout le monde euroatlantique vis-à-vis de la Russie. Nous sommes passés de la dimension régionale à la dimension globale, c’est-à-dire une évolution qui est une mise en question des systèmes, c’est-à-dire effectivement quelque chose où l’affrontement en Ukraine, où l’affrontement entre la Russie et l’OTAN devient un affrontement entre un système civilisationnel qui s’effondre et l’antiSystème qui travaille à son effondrement. On comprend alors que Haass, qui est parti de la présidence du CFR pour ce qu’on sait, veut effectivement des négociations à tout prix pour empêcher, ou disons atténuer l’effondrement des USA.
Voyez comme changent les choses : avant, du temps où l’‘Empire’ faisait encore recette, le gros truc pour un président en difficulté ou une campagne présidentielle délicate, c’était une crise extérieure qui détournait l’attention de la crise intérieure ; aujourd’hui, c’est le contraire... Entretemps, la crise intérieure, devenue la GrandeCrise de l’Effondrement du Système, doit être débarrassée des embarras extérieurs pour qu’on puisse l’affronter du mieux qu’il est possible.
Mis en ligne le 29 juillet 202 à 15H35
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