Que faire après la NIE 2007? Vive le BMDE...

Bloc-Notes

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 874

On a une indication de ce que va être la tactique “raisonnable” (par opposition à la tactique “hystérique” de type gesticulatoire) des néo-conservateurs vis-à-vis de l’Iran, après la parution de la NIE 2007. Un article du Weekly Standard du 21 décembre, du journaliste Charlie Szrom, nous en donne une indication sérieuse. Il s’agit d’un exposé de tactique médiatique et publicitaire pure, sans vocifération excessive, qui prend en compte les réalités des conséquences de la NIE 2007. Il est largement inspiré par la faction des neocons proche du complexe militaro-industriel US et travaillant principalement sur l’Europe de l’Est, en liaison avec les relais est-européens du mouvement. Il s’agit notamment de gens regroupés autour de Bruce P. Jackson.

D’une façon générale, l’article nous montre combien le camp néo-conservateur est en désarroi après cette publication de la NIE 2007. L’article détaille implicitement les causes de ce désarroi en constatant qu’il n’existe plus qu’une seule possibilité de pression contre l’Iran, qui est le soutien et l’accélération du déploiement du réseau anti-missiles, particulièrement en Europe (BMDE). L’article constate notamment:

• que la publication de la NIE 2007 rend quasiment impossible l’idée d’une action militaire contre l’Iran;

• que cette publication rend l’action contre l’Iran à l’ONU fortement entravée.

«The threat still exists. How can we continue to pressure Iran? The report dashed hopes for any broad UN sanctions against Iran, as Russia and China, reluctant beforehand to impose serious punitive measures on Iran, now have a ready excuse. Military strikes now also seem highly unlikely, given the lack of urgency precipitated by the NIE.»

La recommandation d’appuyer le déploiemet de la BMDE est faite en donnant des indications tronquées ou déformées, selon l’habitude des néo-conservateurs. En effet elle s’attarde essentiellement à l’attitude de la Tchéquie, dont le gouvernement continue à faire la promotion de la BMDE, et mentionne rapidement que la Pologne est engagée sur la voie du déplmoiement, ce qui est évidemment faux par rapport à l’évolution de la situation polonaise. («The Czech Republic, in addition to the rhetoric mentioned above, continues to lay the ground for its portion of the missile defense program. On December 4, the central government approved a $69 million development fund for the Brdy region, the eventual location of the radar portion of the defense program; Poland would host the actual interceptors.»)

Il semble bien que l’argent investi par les Tchèques pour préparer la base BMDE, et dont le déblocage a été décidé le lendemain de la publication de la NIE, vienne directement du Pentagone, comme une tentative de garantir que la NIE ne contecarre pas le déploiement de la BMDE. L’article suggère également une “alliance” anti-iranienne entre les USA et les pays centre-européens (ex-pays de l’Europe communiste entrés dans l’OTAN), ce qui suggère de façon plus large quel type de tactique les extrémistes washingtoniens (et le Pentagone) vont éventuellement suivre pour soutenir le système BMDE. («Our allies continue to recognize the threat. Why don't we take this opportunity to pressure Iran and build a strong military alliance with Central European states?»)

Ci-après, quelques extraits de l’article.

«The Intelligence Estimate has led many to call for a new policy towards Iran. Sen. Hillary Clinton “vehemently disagree[s]” that “nothing in American policy has to change.” Russian foreign minister Sergei Lavrov said the report confirmed the Russian view that “there is no military element in [Iran's] nuclear program.”

»Doesn't all this mean we should drop support for missile defense?

»No. The threat has not changed significantly and missile defense remains one of the few options still available to lessen the power of potential Iranian nukes. The program can also turn positive relationships with Central European states into long-term, mutually-dependent alliances.

»Iran tested a new missile, called the 'Ashura,' as recently as late last month. This 2000-kilometer-range weapon could potentially reach U.S bases in the Middle East and parts of Eastern Europe, including such U.S. allies as Romania, Georgia, or Ukraine. The announcement may just be bluster, but the unveiling alone shows that Iran has no intention of backing down militarily.

»A careful reading of the NIE makes an even stronger case for a continued menace. The report admits that Iran continues to enrich uranium, that Iran “probably would be technically capable of producing enough highly-enriched uranium (HEU) for a weapon sometime during the 2010-2015 time frame,” and that it “will be difficult” to convince the Iranian leadership to abandon eventual development of a nuclear capability.

»The basic facts remain the same; perhaps the only revelation is that Iran, if anything, has made a tactical decision to delay warhead production so it can buy enough time for the more difficult task of enriching uranium. After the marathon of amassing sufficient fuel, Tehran just has to sprint through the relatively simple process of developing warheads.

»Our missile defense partners recognize the enduring danger. The Czech foreign ministry stated that, “‘According to the report, Iran will probably be capable of producing a sufficient quantity of nuclear material for the production of a nuclear bomb between 2010 and 2015. This corresponds with the previous estimates. By this date the European pillar of anti-missile defense should be in place.’”»


Mis en ligne le 27 décembre 2007 à 07H14