Que reste-t-il au commentateur sinon la colère méprisante ?

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L’Irak est une telle catastrophe qu’on a du mal à imaginer un lieu du monde plus petit où aura été concentrée une telle somme d’horreurs, d’erreurs, de stupidités, de lâchetés et d’aveuglement de la part d’une civilisation (l’anglo-saxonne) qui prétend régenter le monde. De cette façon, c’est aussi un paradoxe : comment ont-ils réussi à accumuler tant de sottises et d’horreurs dans un lieu si réduit, alors que le monde est si vaste…

Placé devant cette situation, le commentateur hésite. Sa plume ne trouve plus les mots capables de décrire un tel désastre. Il lui reste la colère et le mépris, pour se distinguer des froids analystes qui débitent leurs sottises rationnelles depuis trois ans et demi, sans rien voir parce qu’il faut bien refuser de voir.

Dans ce domaine de la colère méprisante, Simon Jenkins, du Guardian, est une belle plume. Lisez son commentaire du jour, évidemment concentré sur cette catastrophe qui va prendre rang parmi les plus épouvantables paradoxes de l’histoire.

Les deux derniers paragraphes valent le détour. La brièveté du dernier vaut une sentence.

«This country has been turned by two of the most powerful and civilised nations on Earth into the most hellish place on Earth. Armies claiming to bring democracy and prosperity have brought bloodshed and a misery worse than under the most ruthless modern dictator. This must be the stupidest paradox in modern history. Neither America nor Britain has the guts to rule Iraq properly, yet they lack the guts to leave.

»Blair speaks of staying until the job is finished. What job? The only job he can mean is his own.»


Mis en ligne le 25 octobre 2006 à 06H51