Que va faire l’Iran ?

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Spécialiste des questions iraniennes travaillant dans les milieux universitaires US, Kaveh L. Afrasiabi estime que l’effet de la “crise nucléaire” coréenne sur la position de l’Iran élargit nettement les options de ce pays dans la crise qui l’affecte actuellement face à “la communauté internationale”.

Pour Afrasiabi, le cas nord-coréen renforce pour l’immédiat la position de l’Iran. Il devient extrêmement difficile, selon lui, de poursuivre une politique ferme contre les ambitions iraniennes alors que rien d’efficace n’a été fait contre celles de la Corée du Nord.

Ainsi note-t-il (sur le site atimes.com, aujourd’hui) :

«Geostrategically, the North Korea nuclear crisis benefits Iran in several ways. First, it may translate into a costly US force buildup in the Korean Peninsula, thus reducing the United States' military menace with regard to Iran. Second, Iran, which has purchased North Korean missiles in the past, may opt to strengthen its military relations with North Korea, in which case its bargaining position in the ongoing negotiations will be somewhat enhanced.

»Third, China, which relative to Russia has been quiet on the issue of Iran sanctions, may now find itself hard-pressed to support the United States' bid for sanctions against Iran. This is because of Beijing's extensive ties with Pyongyang - China is North Korea's main trade partner and supplier of food, petroleum, technology, investment capital and economic aid.

»As a result, despite its verbal condemnation of North Korea, China is unlikely to go along with any tangible UN sanctions on North Korea and, in turn, this will make it doubly difficult for Beijing to rationalize future support for sanctions on Iran.»

Afrasiabi note que les réactions iraniennes devant l’explosion nucléaire nord-coréenne sont ambiguës et nuancées. Il n’est pas assuré que les Iraniens jugent que cet acte de prolifération soit une bonne chose, ce qui conduit l’auteur à observer qu’une tendance hostile à la prolifération nucléaire pourrait se développer à terme en Iran. Pour Afrasiabi, l’Iran pourrait se découvrir préoccupé par le fait que la fin de la non-prolifération nucléaire (qui serait un fait acquis si l’Iran lui-même suivait la voie de la Corée du Nord) pourrait inciter plusieurs de ses voisins à développer l’arme nucléaire.

Il note en conclusion, après avoir développé ce thème :

«The whole, however, must not be at odds with the parts, and Iran's NPT obligations cannot and should not be considered in isolation from the precarious state of the NPT today, ie, as a regime in crisis. Yet instead of joining North Korea for what would amount to a loud requiem for the non-proliferation regime, a responsible Iranian reaction would be to adopt the long-term view of things and do what is necessary on its part, as a respectable member of the international community, to strengthen this regime.»


Mis en ligne le 11 octobre 2006 à 06H17