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475024 décembre 23023 à 17H00 – Brusquement, ou bien est-ce la brutalité du constat d’une situation tellement latente qu’elle baigne notre perception jusqu’à nous rendre sourd, – pour certains dans tous les cas le cadeau de Noël de la connaissance des choses en cours c’est un choix qui nous est donné entre diverses catastrophes apocalypses. C’est autant de bombes qui ne demandent qu’à exploser : quelle mèche choisira-t-on ?
Certains haussent les épaules, – comme moi, parfois, de scepticisme et d’inattention ajoutée. Nous sommes tellement au fond de notre trou noir, tellement encalminés dans notre impuissance et notre inconscience, que nous avons peut-être bien dépassé le stade de la mèche allumée (des mèches allumées), et donc de l’explosion (des explosions), sans nous apercevoir de rien. Peut-être et même sans doute, croyez-moi, tout est en train d’exploser autour de nous, – mais avec grâce, je veux dire exploser sourdement.
On parle d’abord de Gaza, où tout traîne horriblement, où les Israéliens, maîtres de l’influence paraît-il, peinent misérablement à faire avancer leur projet fou. Il n’y a pas d’extension de la guerre à proprement parler, c’est-à-dire selon les termes anciens où ‘Tsahal’, qui n’était pas encore l’IDF, foudroyait trois ou quatre pays arabes à la fois, – en 1956 et en 1967. Fini, ce temps-là... Désormais, l’IDF a un cul de plomb et massacre à qui mieux-mieux, “les femmes et les enfants d’abord” comme on dit sur les navires en perdition. Elle trouve sur son chemin des ennemis nouveaux, agiles, insaisissables. Outre le Hamas et le Hezbollah, ce sont les Houthis qui se charge du vrai “bon boulot”, pas celui de Fabius. Ils allument la mèche là où on ne les attend pas, et l’US Navy use ses beaux missiles à un $million l’unité contre les drones comme des mouches.
Ce qui nous conduit sur une autre mèche grésillant, mise à feu on ne sait par quelle allumette.
Les Indiens, qui jouent un jeu très compliqué (rapprochement avec les USA pour contrer la Chine, mais réaffirmation constante et grandiose des liens essentiels avec la Russie), confrontent leur sagesse immémoriale et leur flegme hindouiste à l’extraordinaire capacité de mensonges, de tromperies et de bêtises de la politique américanistes. En gros, ils doivent commencer à se lasser des manœuvres sodomiste des américanistes, anxieux d’enculer tout ce qui passe à portée, mais qui sont désormais trop courts pour cette tâche.
Vous voyez ce que je veux dire et qui mêle l’obscène à la décadence extrêmement rapide, – sodomie, “trop court”, etc. ? Eh bien c’est exactement ça, ce qui fait que je douterais sans hésiter de l’issue de la manœuvre US consistant à opposer l’Inde et l’Iran en faisant de l’attaque, – Houthi ou pas, who knows ? – contre la bateau proche des côtes indiennes, un complot iranien menaçant la sécurité du commerce vers l’Inde.
Par contre ! Ce qui doit nous impressionner, ce sont l’allant et l’audace des Houthis dont l’antiaméricanisme est proverbial. Ils ont ouvert un sacré front, du canal de Suez à l’Océan Indien. Voyez le texte de Andrea Marcigliano, où les Houthis sont si bien présentés comme une communauté luttant avec une belle vaillance :
« Les Houthis, – du nom du clan des deux fondateurs, Mohammed et Hyseyn al-Houthi – sont des gens durs. Ils résistent depuis près de trois décennies à la guerre menée contre eux par les Saoudiens, leurs ennemis politiques et religieux, qui ont toujours reçu le soutien des États-Unis.
» Une guerre sanglante, un véritable génocide, passé sous silence par les médias, de la population zaïdite.
» Mais les Houthis ont tenu bon. Et, finalement, Riyad a été contraint à une trêve. En raison également de la détente des relations avec Téhéran. Lequel est le grand protecteur des Houthis.
» Aujourd'hui, le mouvement Zaidi a levé le drapeau de la guerre, prenant ouvertement parti contre Israël (et les États-Unis qui sont détestés) dans la crise de Gaza.
» Les Houthis ne se sont pas contentés de paroles, comme la plupart des pays arabes. Ils passent à l'action en attaquant des navires marchands, – israéliens, américains et généralement occidentaux, – en route pour Suez. Des attaques menées à la fois par des missiles lancés depuis la terre ferme et par de véritables actes de piraterie.
» La gravité de la situation peut être pleinement appréciée si l'on considère la flotte américaine, – et une coalition internationale dont un navire italien fait également partie, – qui se dirige vers la zone.
»Toutefois, compte tenu du type de guerre hybride menée par les Houthis, il sera très difficile pour la coalition occidentale de sécuriser le passage de Suez. »
Justement, le texte de Marcigliano datant de 2-3 jours n’a pas pu prendre en compte que trois grands (!) pays de la coalition, – France, Espagne, Italien,, – s’en sont retirés, et l’Australie aussi, sans doute. Avant même d’affronter les Houthis, l’Occident se débande, – voilà que le Pentagone ne fait plus recette du tout mon bon monsieur. L’Occident-européiste a une autre panique sur les bras, mèche qui crépite, qui gronde !
Il y a même un Italien, je veux dire un membre de l’OTAN, qui a dit qu’il vaudrait peut-être mieux négocier. Les Italiens sont impayables, – comment être Italien tout en restant aligné au cordeau sur le patron : on négocie après qu’on ait “gagné” (“préservation” de l’Ukraine !) pour que tout redevienne comme avant, et ce qu’on ne peut régler par les armes on le règle par la négociation. Les Russes se pincent pour ne pas ex-plo-ser de rire.
« Le ministre [italien de la défense] a souligné que si l'Occident avait réussi à assurer la “préservation” de l'Ukraine, ses autres objectifs n'avaient pas été atteints. “Ce qui ne peut être obtenu militairement... peut l'être en ouvrant un front diplomatique et politique pour tenter d'obtenir le même résultat par le biais de pourparlers de paix”, a-t-il déclaré.
» Crosetto a souligné que “ce qui existait avant la guerre doit être restauré, et ce qui ne peut être fait par les armes doit l'être d'une autre manière”. »
Il est vrai qu’est en cours une étrange transformation, – ou bien pas si étrange que cela après tout. Elle est symbolisée par-dessus tout par une énorme étude de l’ISW (‘Institute of Study of Ware’) qui est la fourmilière où bourdonnent tous les ‘neocon’ qui s’occupent de la politiqueSystème, – c’est-à-dire la politique des USA, et l’ISW étant le vrai département d’Etat, le ‘DeepState Department’ si vous voulez. L’étude est apparue le 14 décembre et l’on en trouve toutes les traces que l’on veut, notamment dans ‘Simplicius The Thinker’ et le Mercouris d’avant-hier et d’hier soir. (On reviendra plus en détails sur le premier.)
Que nous est-il dit ? Je schématise le plus possible et en prenant bien à mon aise, – on me connaît dans mes libertés avec la narrative et mes rêveries de provocateur solitaire... Je veux dire, pour ce cas, qu’il est question simplement d’établir une bonne atmosphère d’ambiance, lumière tamisée, musique douce et roulement de tambour et de tirs de canon en bruit de fond. Voici donc ce qu’on distingue dans le brouillard fumant de cette si étrange guerre :
• La guerre en Ukraine est en train d’être perdue et l’armée russe se découvre soudain comme disposant d’une formidable puissance.
• Nous, en Occident-contreproductif, n’avons pas assez fait, tant s’en faut ! Il faudrait une mobilisation ‘Full Force’ pour éviter la catastrophe et battre les Russes comme plâtre, – et même, cela suffirait-il seulement ? Mais au nom de Zeus, il faudrait essayer !
• Si l’on fait pas l’effort suprême, ce qui était notre si habile et courageuse manœuvre (nous installer sur toutes les frontières occidentales russes en incorporant dans l’OTAN les pays baltes, la Suède et la Finlande) deviendra notre arrêt de mort infligé par traîtrise et surprise (la Russie et ses forces armées installées insidieusement sur les frontières de ces pays si vulnérables de l’OTAN).
• ...Car il ne fait désormais nul doute que la devenue-formidable armée russe, qui s’est lâchement et sournoisement installée sur les frontière de tous ces pays si fragiles et si pacifiques, n’en fera qu’une bouchée et qu’elle tiendra alors à sa merci, quasiment entre ses griffes (voyez plus loin) l’Europe, ses traditions civilisationnelles, artistes de la Renaissance postmoderne, ses Borrell et ses von Leyen.
Allons allons, que d’emportements et d’affolements précipités ! Il est temps de se calmer et de se préparer à capituler dignement. Non, les Russes n’ont aucune intention de faire cela, n’est-ce pas, et d’ailleurs pour les contenir, nous autres habiles acteurs, nous continuons à leur cracher à la figure et à les assurer qu’ils n’existent pas et sont tout juste bons pour la poubelle. Il est donc logiquement bien vrai que les Russes n’ont aucune intention de faire cela.
Et c’est ainsi que nous allons revenir à notre ami Andrea Marcigliano, pour un texte court qui pourrait être une sorte de fable sous le titre « Le Tigre et la crécelle », – qui serait au fond une sorte de variation ambiguë du ‘Chevaucher le tigre’ d’Evola, un autre Italien de mauvaise compagnie. La chose se base sur une confidence du président Xi à un Joe Biden soudain brusquement réveillé et totalement ahuri, le 18 mars 2022, jour excellent et célébré de mon anniversaire de Poisson. Xi confia abruptement à Biden un proverbe chinois pour lui faire comprendre qu’il était inutile, imprudent et peu avisé d’énerver le tigre de Sibérie, autrement dit la Russie, car il se rebiffe, rugit et griffe fort méchamment. Depuis, Biden s’est rendormi mais l’on dit qu’il fait des cauchemars et rugit dans son sommeil.
« Il semble que Xi JinPing, lors du sommet du 18 mars 2022, ait cité à Joe Biden un ancien dicton chinois : “C'est à celui qui a mis la crécelle sur le cou du tigre d'aller l'enlever”.
Il s'agit d'un proverbe attribué à un poète. A Hui Hong de l'époque Song, au début du deuxième millénaire de notre ère.
Inspiré par le taoïsme qui, sous cette dynastie - qui clôt l'ère chaotique des ‘cinq royaumes’ - s'est répandu. Patronné par la dynastie impériale.
Il m'amuse, en y repensant, d'imaginer l'expression étonnée de Pépé Joe, lorsqu'il entendit la traduction de la phrase du dirigeant chinois... le même étonnement qui transparaît dans les commentaires occidentaux de l'époque. Car les deux hommes discutaient de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Et, tout à coup, Xi surgit avec cet obscur proverbe taoïste.
Pourtant, aujourd'hui, un an et demi plus tard, la sagesse de ce proverbe chinois devrait être évidente. Et, surtout, comment le seigneur de la Cité interdite donnait un bon conseil à son “collègue” américain.
Des conseils qui, bien sûr, n'ont pas été compris. Ni, encore moins, suivis.
Car la politique de l'administration Biden a précisément consisté, au fil des ans, à attacher une cloche au cou du Tigre. En fait, de nombreux tigres.
Il est évident que Xi parlait de la Russie dans ce contexte.
Biden, dans la continuité de la politique d'Obama (et non de celle de son prédécesseur Trump) a attaché une grosse cloche au cou du tigre de Sibérie.
Parce qu'inciter systématiquement Kiev à rompre les relations avec Moscou, cautionner un nationalisme fanatique, tolérer les massacres de la minorité russophone du Donbass et installer des bases de l'OTAN sur le territoire ukrainien, c'est vraiment une formidable crécelle. Lourde. Et bruyante.
Et lorsque le Tigre s'est réveillé, il n'y avait pas grand-chose à faire. Aujourd'hui, Poutine a été extrêmement clair. Il n'est plus ouvert à la négociation, du moins tant que tous les objectifs stratégiques n'ont pas été atteints. Lesquels, désormais, ne se limitent plus nécessairement au Donbass.
Car le Tigre russe est désormais excité par la crécelle. Et par la perspective d'une victoire imminente. Biden n'est pas en mesure d'aller ôter cette crécelle. Son dernier discours l'a bien montré, lorsqu'il a déclaré qu'il fallait aider Kiev, faute de quoi la Russie attaquerait les pays voisins, membres de l'OTAN.
Personne ne l'a cru. Outre la réponse sarcastique de Poutine, tous les alliés s'interpellent les uns les autres en formulant une excuse ou une autre pour demeurer inactifs. Presque tous, malheureusement, car l'Italie...
Le Sénat américain a également rejeté de manière retentissante les crédits supplémentaires destinés à l'Ukraine.
Bien sûr, à bien des égards, il est essentiel, vital, d'ôter cette fichue crécelle du cou du Tigre. Et nombreux sont ceux qui pensent que le seul à pouvoir le faire est Donald Trump. Mais nous sommes à un an de l'élection présidentielle....
Trop longtemps, sans doute.
Et en attendant, le son de cette crécelle continue de stimuler le Tigre... »