Quel(le) secrétaire général(e) pour le soixantenaire de l’OTAN, – éventuellement?

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Le secrétaire général actuel et hollandais de l’OTAN devrait possiblement s’en aller après, immédiatement après les cérémonies du soixantième anniversaire de l’OTAN, en avril 2009, à Strasbourg. D’où l’angoissante question: qui donc, pour le remplacer? Nous vous proposons trois pistes, sans garantie de quelque autorité de soi et venues des rumeurs courant autour du grande centre otanien d’Evere.

• Une piste classique, qui ne tâche pas, qui est propre sur elle, le Danois et Premier ministre Rasmussen. Candidat idéal, dans le style classique répétons-le, petit pays, plutôt du Nord, bien vu à Washington et ainsi de suite. Tout le monde dit et sait bien qu’il prend des cours intensifs de français car tout bon prétendant-secrétaire général doit être capable de s’exprimer fort couramment dans la langue de Chateaubriand et du général de Gaulle réunis. (Le français est l’une des deux grandes langues officielles de l’OTAN, ce qui montre bien que le président français a du flair en prétendant s’y coller aussi vite que possible.)

• La piste baroque quand la baroque devient classique, c’est-à-dire la piste d’un secrétaire général … français? Mais non, vous n’y êtes pas. La France, terre des Lettres et des libertés multiples quoique universelles choisirait, pour s’y mettre, un symbolisme digne de son sens de la liberté: non pas un, mais une secrétaire générale. Car voilà que certains mauvais esprits parlent effectivement d'une hypothèse qui serait celle de Michelle Alliot Marie… Voici comment se présenterait le bébé. Il est de notoriété publique que MAM n’est pas la tasse de thé de Sarko, d’autre part que MAM ne s’amuse pas à l’Intérieur, en troisième part que le gouvernement français devrait être “rafraîchi” après l’exercice de la présidence de l’UE et du grand sommet de l’OTAN à Strasbourg. Il est aussi de notoriété publique, quoique peut-être un peu moins mais c’est tout comme, que le “retour de la France dans l’OTAN” est acquis et que les Français n’auront pas grand’chose pour les récompenser de leur zèle atlantiste, pour la simple raison que personne ne se sent prêt à leur céder quelque chose pour une décision qui ne change pas grand’chose et qui, de toutes les façons, est quasiment prise. Tout cela rend la chose assez terne. Il apparaît désormais improbable que la France n’aura pas les gâteries qu’elle attendait (commandement militaire, direction du renseignement, etc.). Alors, pourquoi pas le secrétariat général? Cela ferait sensation dans le genre symbolique et médiatique, avec “un plus” bien dans l’air du temps, – une femme à ce poste, et une femme de poids. L’ironie de la chose, – amère ou dérisoire c’est selon, – serait qu’il s’agit d’une femme politique qu’on a tendance à juger comme assez “dure” dans le sens des grands principes gaullistes. Il est possible qu’on ne s’ennuierait pas, ce qui est une perspective révolutionnaire pour l’OTAN. Ce serait une bonne chose et une drôle de chose. (L’emploi excessif mais contrôlé du mot “chose” dans ce passage ne fait que mesurer, par le caractère incertain et improbable du mot, les caractères qui accompagneraient effectivement et d'une façon intéressante une telle perspective.)

• La piste de l’improvisation style-jazz, ou le ministre polonais des affaires étrangères Sikorski. Un autre élément nouveau dans cette chasse au poste de secrétaire général de l’OTAN vient en effet du ministre polonais Sikorski, qu’on dit tenté par la perspective, et qui s’agite beaucoup en ce moment pour montrer qu’il existe. Il s’agirait de l’opportunité bienvenue, dans la logique de relations publiques, d’un homme des nouveaux pays de l’Est, d’un homme de poids et spécialisé dans les questions de défense. D’autre part, un homme qui a beaucoup d’amis à Washington, qui sait y faire au niveau des relations publiques et des influences, qui a un passé assez chic proche des néo-conservateurs et une femme (Anne Applebaum) connue pour ses commentaires musclés dans le Washington Post. Pour lui (ou contre lui?), un joker assez drôle et peut-être négatif: où en sera la négociation sur le BMDE? Sikorski (la Pologne) n’aura sans doute rien obtenu de décisif avec la nouvelle administration US à peine en place, voire même avec un BMDE en chute libre à Washington. Le joker pourrait être un atout-maître contre Sikorski. Dans ce cas, il lui manquerait un atout important, un élément de notoriété médiatique, dite de “haute visibilité”, un grand acte politique à l’image d’une époque politique où les actes politiques ont effectivement la consistance de cette sorte de bouillie pour le chat qu’est le système BMDE. Ou bien au contraire, par goût du paradoxe, dirions-nous qu’il (Sikorski) mériterait bien ce poste pour consoler la Pologne d’une si belle aventure (le BMDE) qui se terminerait mal. (Ou bien encore, hypothèse paradoxale d’une situation paradoxale, sa venue à l’OTAN serait un argument pour ceux qui y tiennent, pour le mettre en bonne position pour tenter de relancer la bouillie pour le chat qu’est le BMDE, si celui-ci était effectivement mal en point.)


Mis en ligne le 24 juin 2008 à 06H58