Quelques F-16 dans la mare

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Il est vrai que le Pentagone, qui fait grand cas de la communication dans toutes les activités publiques, aurait pu s’aviser qu’il se passait quelque chose. Le 31 décembre 2007, le département de la défense annonçait la signature d'un contrat portant sur 18 chasseurs F-16C/D Block 52 destinés à la force aérienne pakistanaise, pour $498,2 millions pris sur l’aide militaire US au Pakistan. Quatre jours après l’assassinat de Bhutto et dans le vif de la polémique sur le rôle de Musharaf, la nouvelle a fait l’effet qu’on imagine.

Le 2 janvier, UPI rapportait la réaction furieuse du sénateur Joseph Biden, démocrate et président de la commission des relations extérieures du Sénat.

«The decision to go ahead with the sale “shows how dangerously misguided President Bush's policy is,” Biden said in a statement.

»“How can the White House even think of green-lighting such a sale at such an incredibly sensitive time?” he said, referring to the political turmoil in Pakistan in the wake of the assassination of Benazir Bhutto, who hoped to become prime minister.

»“This is the time we should be putting the pressure on the government and military to fully investigate the assassination of Benazir Bhutto and to hold free and fair elections – not let them off the hook,” Biden said.

»Although the terms of the sale were not yet public, he noted that the recently passed Defense Appropriations bill “bars any assistance to Pakistan for weapons sales that are not for counter-terrorism purposes.”

»“If any US aid is involved, the sale is illegal,” he said. “If the sale involves no US assistance, it is technically legal but fundamentally misguided.”»

Comme dit Richard Fisher, vice président de l’Assessment and Strategy Center, «While the announcement of the F-16 sale may be part of a normal sales program, its timing was simply unfortunate.» La machine bureaucratique du Pentagone est à cet égard inexorable. Une intervention de dernière minute, du côté pakistanais, avait suggéré qu’on repousse la l’annonce publique du contrat d’un mois au moins, par crainte de ce que les Pakistanais nommaient “une mauvaise publicité”, – sans pour autant que l'exécution du contrat soit affecté par ce délai de pure communication. La demande s’est heurtée à une fin de non-recevoir. L’annonce était programmée pour le 31 décembre, elle devait être faite. Elle fut donc faite.


Mis en ligne le 4 janvier 2008 à 09H21