Quelques mots sur la Kouchner-story du petit Nicolas

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D’abord, commençons par autre chose. Le premier mot que prononça Chirac en mai 1995, en pénétrant dans l’Elysée, après avoir salué Mitterrand, fut ceci, après s’être assis lourdement dans un fauteuil : «Putain, je ne sais pas comment je vais faire.» (Selon Henri Guaino, déjà présent à la fondation.) Cela ouvre des perspectives pour le premier mot de Sarkozy.

… Ce qui ne nous amène pas à notre propos mais y conduit tout de même. (Comprenne qui pourra.) La nomination de Bernard Kouchner aux affaires étrangères avait d’abord un peu surpris ; cette première surprise passée, il n’y a pas de quoi être surpris. Selon Nicolas Domenach, pour cette fois d’accord sur la signification de la chose avec son co-animateur de l’émission Ca se dispute (sur I-TV) Eric Zemmour : «La nomination de Védrines était bouclée lorsqu’on est intervenu de l’Elysée pour dire : “Nicolas, Védrines c’est un homme qui a une vision. Or, c’est le président qui fait la politique, et comment fera-t-il avec un homme qui a une vision? Prends Kouchner, ce sera plus facile”.»

C’est effectivement de cette façon qu’est vue la nomination de Kouchner au Quai, selon des sources au ministère. L’installation à l’Elysée, sous la direction du solide diplomate Jean-François Levitte, du Conseil National de Sécurité qui est un “mini-gouvernement” pour les questions du “domaine réservé” du Président, implique que la présidence aura une influence très forte sur la politique étrangère et de sécurité. Ensuite, le Quai va être déforcé par diverses réorganisations en cours, qui vont le priver de certaines de ses prérogatives. Enfin, il est probable que le cabinet de Kouchner sera truffé d’hommes de l’Elysée (vieille habitude des partis en Belgique pour contrôler un ministre : sa nomination contre la haute main de celui qui suscite la nomination sur la constitution de l’essentiel de son cabinet). Dans ce cadre, il resterait peu de marge de manœuvre pour Kouchner, réduit sans doute à ses agitations médiatiques et humanitaires, — ce qui est sans doute ce qu’on attend de lui.

La succession Douste-Kouchner n’aurait donc pas posé de réel problème.


Mis en ligne le 18 mai 2007 à 13H08